Anarchisme Illustration du livre Le principe anarchistede Pierre Kropotkine (19

Anarchisme Illustration du livre Le principe anarchistede Pierre Kropotkine (1913) L'anarchisme est un courant de philosophie politique développé depuis le XIXe siècle sur un ensemble de théories et pratiques anti-autoritaires1. Fondé sur la négation du principe d'autorité dans l'organisation sociale et le refus de toute contrainte découlant des institutions basées sur ce principe2, l'anarchisme a pour but de développer une société sans domination, où les individus coopèrent librement dans une dynamique d'autogestion3. Sommaire [masquer]  1 Étymologie  2 Précurseurs de l'anarchisme  3 Définitions o 3.1 Principes généraux o 3.2 Courants  3.2.1 Courants socialistes  3.2.2 Courants individualistes  3.2.3 Courants écologistes  3.2.4 Courants chrétiens  3.2.5 Courants indéterminés  3.2.6 Conflits entre courants o 3.3 Vers une société anarchiste  4 Expériences historiques o 4.1 Organisations primitives apparentées à l'anarchisme o 4.2 En périodes révolutionnaires o 4.3 En périodes non-révolutionnaires o 4.4 Sur ces diverses périodes expérimentales o 4.5 Période contemporaine  4.5.1 Culture contemporaine anarchiste  5 Critiques de l'anarchisme  6 Bibliographie o 6.1 Histoire de l'anarchisme o 6.2 Littérature anarchiste  6.2.1 Textes anciens  6.2.2 Textes contemporains o 6.3 Sources historiques o 6.4 Philosophie  7 Filmographie  8 Notes et références  9 Voir aussi o 9.1 Articles connexes o 9.2 Liens externes Étymologie[modifier] Article détaillé : Étymologie du terme anarchie. Le terme anarchie est un dérivé du grec « ἀναρχία » (« anarkhia »)4. Composé du préfixe privatif an- (en grec αν, « sans », « privé de ») et du mot arkhê, (en grec αρχn, « origine », « principe », « pouvoir » ou « commandement »)5,6. L'étymologie du terme désigne donc, d'une manière générale, ce qui est dénué de principe directeur et d'origine. Cela se traduit par « absence de principe7 », « absence de règle7 », « absence de chef8 », « absence d'autorité2 » ou « absence de gouvernement6 ». Dans un sens négatif, l'anarchie évoque le chaos et le désordre, l'anomie9. Et dans un sens positif, un système où les individus sont dégagés de toute autorité9. Ce dernier sens apparaît en 1840sous la plume du théoricien socialiste Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865). Dans Qu'est-ce que la propriété ?, l'auteur se déclare anarchiste et précise ce qu'il entend par anarchie : « une forme de gouvernement sans maître ni souverain »9. Précurseurs de l'anarchisme[modifier] Article détaillé : Précurseurs de l'anarchisme. Diogenes par John William Waterhouse Pour de nombreux théoriciens de l'anarchisme, l'esprit libertaire remonte aux origines de l'humanité10. À l'image des Inuits, des Pygmées, des Santals, des Tivs, des Piaroa ou des Merina, des sociétés fonctionnent, parfois depuis des millénaires, sans autorité politique (État ou police)11 ou suivant des pratiques revendiquées par l'anarchisme comme l'autonomie, l'association volontaire, l'auto-organisation, l'aide mutuelle ou la démocratie directe12. Les premières expressions d'une philosophie libertaire peuvent être trouvées dans le taoïsme et le bouddhisme13. Au taoïsme, l'anarchisme emprunte le principe de non-interférence avec les flux des choses et de la nature, un idéal collectiviste et une critique de l'État ; au bouddhisme, l'individualisme libertaire, la recherche de l'accomplissement personnel et le rejet de la propriété privée9. Un courant individualiste et libertaire peut également être trouvé dans la philosophie de la Grèce antique, dans les écrits épicuriens, cyniques etstoïciens14. Platon dans la République fait mention de l'anarchisme qu'il identifie à la démocratie directe[réf. nécessaire] Certains éléments libertaires du christianisme ont influencé le développement de l'anarchisme15, en particulier de l'anarchisme chrétien16. À partir duMoyen Âge, certaines hérésies et révoltes paysannes attendent l'avènement sur terre d'un nouvel âge de liberté9. Des mouvements religieux, à l'exemple des hussites ou des anabaptistes s'inspirèrent souvent de principes libertaires17. Plusieurs idées et tendances libertaires émergent dans les utopies françaises et anglaises de la Renaissance et du siècle des Lumières18. Pendant laRévolution française, le mouvement des Enragés s'oppose au principe jacobin du pouvoir de l'État et propose une forme de communisme19. En France, en Allemagne, en Angleterre ou aux États-Unis, les idées anarchistes se diffusent par la défense de la liberté individuelle, les attaques contre l'État et lareligion, les critiques du libéralisme et du socialisme autoritaire9. Certains penseurs libertaires américains comme Henry David Thoreau, Ralph Waldo Emerson et Walt Whitman, préfigurent l'anarchisme contemporain de la contre-culture, de l'écologie, ou de la désobéissance civile20. Définitions[modifier] Principes généraux[modifier] L'anarchisme est une philosophie politique qui présente une vision d'une société humaine sans hiérarchie, et qui propose des stratégies pour y arriver, en renversant le système social habituel. L'objectif principal de l'anarchisme est d'établir un ordre social sans dirigeant. Un ordre fondé sur la coopération volontaire, d'hommes et de femmes libres et conscients, qui ont pour but de favoriser un double épanouissement : celui de la société et celui de l'individu qui participe au premier. À la source de toute philosophie anarchiste, on retrouve une volonté d'émancipation individuelle et/ou collective. L'amour de la liberté, profondément ancré chez les anarchistes, les conduit à lutter pour l'avènement d'une société plus juste, dans laquelle les libertés individuelles pourraient se développer harmonieusement et formeraient la base de l'organisation sociale et des relations économiques et politiques. Le « A » inscrit dans un « O », un des symboles de l'anarchisme de l'origine maçonnique L'anarchisme est opposé à l'idée que le pouvoir coercitif et la domination soient nécessaires à la société et se bat pour une forme d'organisation sociale et économique libertaire, c'est-à-dire fondée sur la collaboration ou la coopération plutôt que la coercition. L'ennemi commun de tous les anarchistes est l'autorité, sous quelque forme qu'elle soit, l'État étant le principal ennemi des anarchistes : l'institution qui s'attribue le monopole de la violence légale (guerres, violences policières), le droit de voler (impôt) et de s'approprier l'individu (conscription, service militaire). Les visions qu'ont les différentes tendances anarchistes de ce que serait ou devrait être une société sans État sont en revanche d'une grande diversité. Opposé à tout credo, l'anarchiste prône l'autonomie de la conscience morale par-delà le bien et le mal défini par une orthodoxie majoritaire, un pouvoir à la pensée dominante. L'anarchiste se veut libre de penser par lui-même et d'exprimer librement sa pensée. Certains anarchistes dits « spontanéistes » pensent qu'une fois la société libérée des entraves artificielles que lui imposait l'État, l'ordre naturel précédemment contrarié se rétablirait spontanément, ce que symbolise le « A » inscrit dans un « O » (« L'anarchie, c'est l'ordre sans le pouvoir »,Proudhon). Ceux-là se situent, conformément à l'héritage de Proudhon, dans une éthique du droit naturel (elle- même affiliée à Rousseau). D'autres pensent que le concept d'ordre n'est pas moins « artificiel » que celui d'État. Ces derniers pensent que la seule manière de se passer des pouvoirs hiérarchiques est de ne pas laisser d'ordre coercitif s'installer. À ces fins, ils préconisent l'auto-organisation des individus par fédéralisme comme moyen permettant la remise en cause permanente des fonctionnements sociaux autoritaires et de leurs justifications médiatiques. En outre, ces derniers ne reconnaissent que les mandats impératifs(votés en assemblée générale), révocables (donc contrôlés) et limités à un mandat précis et circonscrit dans le temps. Enfin, ils pensent que le mandatement ne doit intervenir qu'en cas d'absolue nécessité. Le rejet du centralisme, pour le fédéralisme, aboutit donc à un projet d'organisation sociale fondée sur la gestion directe de sa propre vie et la décentralisation, où chacun est en mesure de participer à la vie commune, tout en conservant son autonomie individuelle, selon les conceptions parfois diamétralement opposées que s'en font les différents courants anarchistes.[réf. nécessaire] Courants[modifier] Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! À la genèse de l'anarchisme politique, on trouve les travaux pionniers de William Godwin : en 1793, il publie Enquête sur la justice politique et son influence sur la morale et le bonheur (traduction française), œuvre largement inspirée par la Révolution française. Il y propose une critique radicale de la société et de toutes les formes de gouvernements qui, selon lui, empêchent l'épanouissement des individus et les mènent à leur corruption. Les travaux de Max Stirner (qui refusait l'appellation « anarchiste ») auront également un rôle très important dans le développement de l'anarchisme individualiste. Celui-ci publie en 1845 L'Unique et sa propriété, une œuvre en réaction contre la pensée hégélienne et post-hégelienne, qui va marquer durablement la pensée anarchiste. Les libertaires considèrent qu'une société anarchiste devrait être construite sans hiérarchie et sans autorité ; les institutions telles que le capitalisme, la famille patriarcale, l'Église, l'État, l'arméesont qualifiées d'autoritaires (dans le sens d'une présence d'autorité par opposition au système libertaire qui s'en passe) et contraires aux libertés individuelles. Trois mouvements principaux existent au sein de la mouvance anarchiste, l'un socialiste, l'autre individualiste et le dernier syndicaliste. Il existe également d'autres tendances peu connues et plus récentes. C'est dans l'espace délimité par ces conceptions, globalement peu représentatives de l'ensemble, que se situe la pensée anarchiste. Aujourd'hui, il existe donc de nombreuses théories anarchistes distinctes. Différents groupes peuvent donc se définir comme anarchistes et néanmoins avoir des positions (au niveau tactique, stratégique, organisationnel, comme au niveau de leur philosophie politique, économique et sociale) différentes, voire opposées. Courants uploads/Politique/ anarchism-e.pdf

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