Dissertation : « Comment expliquer la persistance du clivage entre la Gauche et

Dissertation : « Comment expliquer la persistance du clivage entre la Gauche et la Droite sous la Vème République » Introduction Le Parti politique La République En Marche s’est caractérisé lors de l’élection d’Emmanuel Macron comme étant un Parti en dehors de la dichotomie traditionnelle Gauche-Droite, pourtant, la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, en dénonçant l’ « Islamo-gauchisme » à l’université en février 2021, relance le débat sur le retour du clivage Gauche-Droite, là où Emmanuel Macron durant sa campagne en 2017, affirmait pourtant l’effacement de celui-ci. Cette notion de clivage met en avant un aspect de divergence, où il est ici question d’opinion, plus ou moins marqué, en fonction du sujet présenté. Ce clivage entre la Gauche et la Droite trouve ses origines en France au moment de la Révolution française, en effet, lors d’assemblées, les députés en faveur du roi ont eu tendance à s’asseoir à droite de l’assemblée, tandis que les anti-royalistes eux, se mettaient du côté gauche de l’assemblée. La Gauche et la Droite forment depuis les deux principaux bords politiques en France, dont la divergence se traduit par un spectre retrouvant toutes les subdivisions de ces bords, bornés à l’extrême. Cette notion de clivage s’est sans cesse traduit dans la prise de position dans des faits d’actualité, dont les débats requièrent systématiquement une prise de position, que ce soit lors de la Révolution française ou bien au moment de l’affaire Dreyfus, l’opinion vis-à-vis de ces faits de société ont généralement tendance à traduire son appartenance à l’échiquier politique, expliquant la persistance de ce clivage depuis la Révolution française, celui-ci s’étant cristallisé avec le temps et dont les individus s’en servent comme repère. La Vème République, ayant vu le jour le 8 octobre 1958 suite aux défaillances institutionnelles et crises politiques majeur rencontrés sous la Vème République, n’échappe pas aux débats de société et donc, à la prise de position. C’est cependant l’élection en 2017 d’Emmanuel Macron comme huitième Président de la Vème République qui a de nouveau ouvert le débat sur le clivage Gauche-Droite, Emmanuel Macron, faisant parti de La République en Marche, tout en ayant affirmé n’appartenir ni à la gauche, ni à la droite. Une prise de position qui ne soit pas forcement inédite, de plus en plus de personnes se revendiquent comme ne s’identifiant pas sur le spectre politique, mais qui remet au goût du jour la question qui est de savoir si le clivage entre la droite et la gauche est toujours d’actualité et si nous faisons face à un effacement de celui-ci. Avec le nombre croissant d’individus ne se revendiquant ni de gauche, ni de droite, il est intéressant de se demander si parler d’un clivage Gauche-Droite est aujourd’hui encore pertinent ? Page  sur  1 7 Il est dans un premier temps intéressant d’aborder la persistance d’une forme idéologique propre à la Droite et à la Gauche ( I ), puis dans un second temps, rendre compte d’une rupture partisane (II). I) Une idéologie persistante Il sera ici étudié les idéologies respectives de la Droite et de la Gauche, le conservatisme et le progressisme. Si nous verrons dans un premier temps ce qu’implique ces idéologies ( A ) , nous aborderons dans un second temps que ces idéologies, aussi anciennes que le clivage Gauche-Droite, disposent d’une traduction moderne rendant compte de leur existence encore actuelle ( B ). A) Conservatisme et progressisme : l’essence du clivage Il apparaît vraisemblablement que la Droite et la Gauche transcendent les époques de part leurs idéologies respectives, le conservatisme pour la Droite, et le progressisme pour la Gauche. On a pu observer que la Droite s’est toujours battue dans une approche de préservations des valeurs et principes que ces mouvements considèrent comme étants fondamentaux, valeurs et principes qui auraient justement permis la construction de la France et dont l’idée de même de les renier au profit de nouvelles serait impensable. En parallèle, la Gauche fut longtemps synonyme d’opposition aux idées enracinée de Droite, notamment à l’époque de la séparation primaire Gauche-Droite, le progressisme de Gauche s’explique finalement comme la volonté de changement, en faveur de reformes sociales, de rupture avec un ancien temps, où il est nécessaire dorénavant d’évoluer compte tenu de l’évolution de la société. Cette opposition se traduit de manière politique tout en englobant des enjeux à la fois historiques, sociologiques, philosophiques ou encore économique. Les idéologies de conservatisme et de progressisme s’illustrent parfaitement en matière économique, formant l’un des clivages primordiaux selon Lipset et Rokkan, sociologues américains et norvégiens. La théorie économique du conservatisme correspond au capitalisme, un système ou l’État n’est pas censé intervenir dans l’économie, garantissant ainsi une liberté économique. Ce capitalisme sera opposé au socialisme, théorie économique de Gauche, correspondant à un système ou l’État se doit d’intervenir pour réduire les inégalités et ainsi permettre la réussite de tout le monde. Cette opposition économique s’étant traduit sur le clivage Droite-Gauche, elle a été particulièrement perceptible des années 1970 aux années 1980, périodes d’élections législatives et présidentielles, où la Droite capitaliste et la Gauche socialiste arrive respectivement au pouvoir, portés par Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand. C’est lors des élections présidentielles Page  sur  2 7 de 1981 avec l’élection de François Mitterrand, candidat de Gauche, que l’on s’aperçoit à quel point les électeurs de Gauche ont très bien intégré ce clivage, et donc l’existence d’une unité de Gauche. En ayant finalement pu constater d’une idéologie propre à la Gauche et à la Droite, nous allons désormais étudier ces idéologies dans un contexte plus récent et attester de leur persistance. B) La traduction moderne de ces idéologies Ces idéologies primordiales sont toujours d’actualité. Le conservatisme et le progressisme se déclinent comme l’essence même du clivage Gauche-Droite dès le moment de son apparition, il s’est retranscrit en matière économique lors de son apogée sous la Vème République en opposant le capitalisme et le socialisme au cours des années 1970 et 1980. Ces notions n’échappent cependant pas au temps, mais il apparaît une véritable transcendance temporelle de part l’adaptabilité du clivage à n’importe quelles questions de société. La notion économique est particulièrement abstraite et échappe aux personnes ne disposant pas de connaissance assez approfondie en la matière, les enjeux en matière sociologique sont quant à eux accessible à n’importe quel membre de la société. Ces questions qui découlent de la sociologie se traduisent à leur tour sur le spectre Gauche-Droite dont on peut retrouver encore une fois, des prises de position souvent spécifiques à son appartenance politique ou plus largement, sa propre vision de ce qu’est et doit être la société. C’est notamment le cas du projet bioéthique portant sur l’extension de la Procréation Médicalement Assistée aux personnes seules et couples homosexuels, il s’agit d’un des sujets le plus controversée depuis son dépôt en première lecture à l’Assemblée nationale le 24 juillet 2019. Ce projet de loi rencontre un vif soutien de la part des partis et sympathisant de Gauche, illustrant cette idée de changement sociale que véhicule le progressisme, voulant permettre l’accès à la parentalité à plus de personnes le désirant. En parallèle, la Droite se montre particulièrement hostile à ce projet, où est définit une image précise et inamovible de ce qu’est la famille, à savoir seulement un père et une mère. Pour preuve, un sondage mené par Odaxa-Dentsu Consulting, réalisé en juin 2019, recense 62% de sympathisants Les Républicains, parti de Droite, contre la loi bioéthique, contrairement à la majorité des partis de gauche interrogés. II) Une rupture partisane Joseph LaPalombara et Myron Weiner nous définissent en 1966 le Parti Politique comme étant une organisation durable qui participe à la compétition pour la conquête de postes de pouvoirs politiques et qui cherche, dans ce but, à s’assurer un soutien populaire, ce que Karl Marx complète Page  sur  3 7 en définissant les partis politiques comme une représentation de fractions plus ou moins opposées de la société. Nous verrons pourtant que ces partis, placer sur l’échiquier politique qu’accorde le spectre Gauche-Droite, sont sujet à un mal de représentation ( A ) jusqu’à se voir désavouer ( B ) A) Le mal de représentation La Droite et la Gauche sont sujets à un mal de représentation. Il est bien apparu que le clivage Gauche-Droite est la traduction de contradictions sociales, ces contradictions vont en effets créer deux forces, deux partis qui iront chacun se placer à un versant du clivage, s’opposant par conséquent. Il apparaît pourtant que ce clivage appartient à l’ordre du subjectif, il n’existe pas de manifestation physique du clivage Gauche-Droite, nécessitant par conséquent une représentation. C’est pourquoi on retrouve dans chaque parti politique, une figure mise en avant, un individu qui, lorsque l’on évoque l’on évoque le nom du parti, c’est cet individu qui est présenté. Ce leader de parti est censé cristalliser les idées que véhicule son parti politique, une verticale vitrine politique, intégralement vouée à son parti. Il apparaît cependant que la question de représentation, mais aussi de représentativité, à savoir si le représentant est à l’image ceux uploads/Politique/ dissertation-comment-expliquer-la-persistance-du-clivage-entre-la-gauche-et-la-droite-sous-la-veme-republique.pdf

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