1 Institut de Management (IMAN) HISTOIRE POLITIQUE DU SENEGAL Présenté par : M.

1 Institut de Management (IMAN) HISTOIRE POLITIQUE DU SENEGAL Présenté par : M. SAMBOU Francis Marcel Doctorant en Droit Public/UCAD 2 L’HISTOIRE POLITIQUE DU SENEGAL Introduction : La République du Sénégal est une ancienne colonie française située sur le flanc ouest de l'Afrique. Avec une population estimée à 15 millions d'habitants, le pays se trouve au sud du fleuve Sénégal et est limitrophe du Mali, de la Mauritanie, de la Guinée, de la Guinée-Bissau et de la Gambie. 95 % des Sénégalais d'aujourd'hui sont musulmans. Avec la création de l’A.- O.F., Dakar devint le siège des organes de la fédération en 1902 en remplaçant Saint-Louis. Dès lors, on passa assez vite à un système d’administration directe, sauf dans les quatre communes (Dakar, Gorée, Rufisque et Saint-Louis) dont les habitants étaient citoyens français avec Blaise Diagne qui devient député puis nommé commissaire de la République de l’ouest Africain chargé de la circonscription pendant la première guerre mondiale. Après la Seconde Guerre mondiale, le Sénégal eut le statut de territoire d’outre-mer et fut doté d’organes propres et de quelques compétences. Un mouvement favorable à une plus grande autonomie se manifesta. La loi-cadre du 23 février 1956 donna partiellement satisfaction à cette demande. Pour le Sénégal comme pour les autres territoires d’outre-mer, l’élaboration de la Constitution de 1958 fut l’occasion d’un profond changement. Lors du référendum constitutionnel du 28 septembre 1958, le Sénégal se prononça en faveur d’une évolution vers l’indépendance dans le cadre de la Communauté. Il opta pour le statut d’État membre et se dota d’une constitution inspirée du texte français. Le Sénégal et le Soudan, devenus indépendants en 1960, constituèrent la fédération du Mali. Les difficultés apparurent rapidement. Au mois d’Août 1960, la fédération éclata et le Sénégal se donna une nouvelle Constitution, promulguée le 25 Août 1960. Elle établissait un régime parlementaire avec Léopold Sédar Senghor à la présidence de la République et Mamadou Dia à la tête du gouvernement. Au mois de décembre 1962, une divergence politique et un désaccord sur l’interprétation de la Constitution opposèrent L. S. Senghor et M. Dia. Après l’échec d’une tentative de coup d’État, le président de la République reprit la situation en main. Une nouvelle Constitution, établissant un régime présidentiel, fut adoptée par référendum au mois d’Avril 1963. Elle donnait de larges pouvoirs au Président de la République et fonctionnait avec un parti dominant, l’Union progressiste sénégalaise (U.P.S.). Depuis lors jusqu’à l’actuel président Macky Sall, le Sénégal a modifié ses institutions politiques à plusieurs reprises. Les 3 révisions constitutionnelles ont toutes été orientées vers l’établissement d’un pluralisme politique et d’une démocratisation de la vie politique. 1 ère Partie : La marche vers l’indépendance (1944-1960) Elle est marquée par les recommandations de la conférence de la conférence de Brazzaville, la lutte politique de positionnement et celle syndicale. I- La conférence de Brazzaville et les premières reformes Les promesses faites par la France aux colonies d’Afrique noire pendant la Deuxième Guerre Mondiale ont été à l’origine de la tenue de la conférence de Brazzaville du 30 Janvier et du 08 février 1944, elle prend fin et émet un certain nombre de recommandations qui, pour audacieuses qu’elles étaient en certains points, ne se présentaient pas comme une charte de l’indépendance mais plutôt cherchaient encore à offrir aux africains la possibilité de devenir des Français c'est-à-dire des « assimilés ». Même si la France écarte toute idée d’autonomie, la Conférence fut une porte ouverte dans le système colonial. Il s’agissait pour les peuples colonisés d’Afrique de s’y engouffrer pour amener le colonisateur à la voie de l’émancipation. Elle préconisa des réformes économiques et sociales dont la naissance de syndicats mais écarta toute idée d’autonomie même à long terme. La conférence propose la création d’assemblées fédérales dans les territoires d’outre-mer (TOM) ainsi que la suppression de l’indigénat. Ces promesses n’empêchent pas le drame des tirailleurs sénégalais de Thiaroye qui fit 24 morts, 11 blessés, 45 arrestations et 34 condamnés. A- La lutte politique de positionnement En 1945, le Sénégal envoya au parlement de Paris Me Lamine Gueye et Léopold Sédar Senghor qui participèrent à l’élaboration de la nouvelle constitution faisant du Sénégal un Territoire d’Outre-mer (TOM) dotée d’une assemblée législative dirigée par Seydou NDAO. Par contre, Félix Houphouët Boigny obtient la suppression du code de l’indigénat et l’extension de la citoyenneté aux populations rurales. C’est dans ce contexte que Senghor démissionne alors de la SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière) et crée le BDS 4 (Bloc Démocratique Sénégalais). La première manifestation de l’assimilation affirmée par la conférence de Brazzaville fut d’admettre une fraction limitée des populations coloniales à élire les représentants à l’assemblée nationale, c’est le 2e collège. Cette Assemblée Nationale Constituante allait donc élaborer la nouvelle constitution de la France et de ses colonies. Lamine Gueye, membre du Bloc africain section de la SFIO, fut élu au premier collège constitué par les citoyens français blancs et noirs et la circonscription Sénégalo- mauritanienne. Il entraîna dans son sillage Léopold Sédar Senghor élu pour le 2e collège. A l’Assemblée Nationale, Lamine Gueye présenta une proposition de loi pour l’extension de la citoyenneté adoptée le 7 mai 1946. Lors des élections de la deuxième Assemblée Nationale Constituante, le 2 juin 1946, Lamine Gueye et Senghor sont réélus. L’élaboration de la constitution avait abouti à la naissance de la « Charte de l’Union Africaine » adoptée en fin juillet 1946 par la commission. La loi électorale du 05 octobre issue de la nouvelle constitution, adoptée le 28 septembre 1946, constituait un recul pour les élus africains : limitation du corps électoral, maintien du double collège, remise en question de certaines libertés. Un « front du refus » est aussitôt formé par les députés africains d’AOF. Devant une telle situation le ministre de la France d’Outre-mer, Marius Montet, poussa l’administration coloniale à dresser tous les obstacles sur la voie du rassemblement africain. Malgré cela, le 18 octobre 1946, les élus africains sont réunis en congrès à Bamako. De ce congrès naît le RDA (Rassemblement Démocratique Africain) dont la Présidence revenait à Houphouët Boigny. La voie de l’émancipation du sujet colonial était proclamée ainsi dans chaque territoire est formé un parti comme l’UDS (Union Démocratique du Sénégal) de Doudou Gueye. Dans les différentes structures comme les Conseils Généraux, le combat politique et de positionnement est permanent. C’est ainsi que du 15 au 17 avril 1949, le congrès constitutif du BDS (Bloc Démocratique Sénégalais) s’est tenu à Thiès. Senghor va rompre avec Lamine Gueye qu’il accuse d’asseoir un pouvoir personnel au sein de la SFIO. Lors du renouvellement de l’Assemblée Nationale en 1951, le BDS remporte d’une façon écrasante les deux sièges. Lamine Gueye est remplacé par le syndicaliste Abbas Gueye. B- La lutte politique syndicale de 1947 à 1955 La première épreuve de force entre les colonisateurs et les colonies fut la Grève des Cheminots de l’AOF déclenchée en Octobre 1947 par le Syndicat des Travailleurs Indigènes du Dakar Niger (STIDN). La grève va durer 160 jours (jusqu’en mars 1948). L’action 5 syndicale se poursuit après la grève (manifestations, cahiers de doléances du premier Mai) et aboutit en 1951 à la promulgation du Code de Travail d’Outre-mer qui abaisse la durée du travail à 40 heures par semaine et reconnaît des congés payés. II- De la loi cadre à l’indépendance La Loi Cadre a été mise au point sous les pressions des évènements par Gaston Deferre Ministre de la France d’Outre-mer et Félix Houphouët Boigny, Ministre Délégué. Etape décisive dans la voie qui mène à l’indépendance, la loi instaure le suffrage universel et donne à chaque territoire un conseil de gouvernement émanant de l’assemblée territoriale. C’est ainsi qu’au Sénégal c’est le BPS (né de la fusion de plusieurs partis politiques comme le BDS et l’UDS, etc.) vainqueur des élections de Mars 1957 contre le PSAS de Lamine Gueye qui constitue l’ossature du Premier Conseil. Son président est le Gouverneur de l’AOF et son vice-président Mamadou Dia qui décide de transférer la capitale de St Louis à Dakar en 1957 pour lutter contre la balkanisation de l’AOF, conséquence de l’application de la loi cadre. Senghor forme alors la Convention Africaine et Lamine Gueye le Mouvement Socialiste Africain au moment où se crée à Thiès le premier parti communiste Sénégalais le PAI du pharmacien Mahmoud Diop. A- Le référendum de 1958 Revenu au pouvoir dans un contexte marqué par la guerre d’Algérie, le Général DE Gaulle affirme le 1er juin 1958, lors de son investiture, sa volonté de mener une réforme constitutionnelle pour organiser les rapports de la République Française avec les peuples qui lui sont liés. La voie est donc ouverte aux élus africains, dont Senghor, regroupés dans un « Front Commun d’Action Africaine », de préciser leur position dans la nouvelle constitution. Senghor est en première ligne pour exposer ce point de vue auprès de De Gaulle. Mais face à la timidité du rapport, plusieurs dirigeants africains comme les sénégalais Abdoulaye Ly, Thierno Ba, Ahmadou Moctar Mbow et même Mamadou Dia et Lamine Gueye réclamèrent l’indépendance immédiate lors du Congrès de Cotonou uploads/Politique/ l-x27-histoire-politique-du-sacnacgal.pdf

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