ENJEUX POLITIQUES DE LA MONDIALISATION L’objectif du cours est d’éclairer des p
ENJEUX POLITIQUES DE LA MONDIALISATION L’objectif du cours est d’éclairer des problèmes internationaux à la lumière des sciences politiques et sociales. La première partie vise à comprendre les dynamiques historiques de la vie politique internationale et de la mondialisation. On s’intéressera ensuite à l’institutionnalisation du système politique international. La deuxième partie vise à effectuer un zoom sur des thématiques, à étudier des questions à partir d’idées reçues (risques et dangers/terrorisme, l’idée que l’on vit dans un monde sans frontières, uniformisation). Les italiennes sont chiantes. Les libanaises sont folles. Les marocaines sont hystériques. Alors une fille qui est un mélange des trois .. MON DIEU ! Introduction générale. I Les mots pour le dire. Dans ce cours, on s’intéresse à des problématiques et à des dynamiques qui dépassent l’Etat comme cadre principal d’appréhension du politique. La mondialisation. Il est intéressant de voir qu’au départ, lorsque l’on a commencé à voir ce mot dans le débat public, on l’utilisait dans un sens strictement économique : cela renvoyait à la façon dont les entreprises devenaient des firmes nationales et avaient de plus en plus des stratégies planétaires. Aujourd’hui, la mondialisation renvoie au développement des échanges entre différentes parties, différents types d’acteurs, à l’échelle du monde. Cette question des échanges est au cœur des réflexions sur la mondialisation. Qu’est ce qui est échangé ? Il y a bien sûr des échanges commerciaux, mais aussi des flux migratoires, la circulation des idées, des modèles… On peut également s’intéresser à la nature de l’échange, la question de savoir si l’échange est équilibré ou inégal ? Quel est le rythme de ces échanges, leur volume ? La mondialisation renvoie également plus ou moins explicitement au retrait de l’Etat, comme forme d’organisation du politique : il s’effacerait au profit du marché, mais aussi au profit d’entités, d’organisations et d’institutions politiques à l’échelon supranational. Lorsque l’on parle de mondialisation, il est cependant clair que l’on s’intéresse à des relations au niveau planétaire qui dépassent les relations entre Etats. On s’intéresse à beaucoup d’échanges, beaucoup de dynamiques qui ne se limitent pas 1 aux relations internationales. Observer la mondialisation est alors une façon d’interroger la transformation de l’Etat. Globalisation. Assez souvent, parler de globalisation par rapport à la mondialisation met l’accent sur les vecteurs de l’échange, par exemple les transports, les technologies, les NTIC. C’est ce qui peut donner l’idée que l’on serait dans une période spécifique, nouvelle : ce point des vecteurs de l’échange est nouveau, il y a aujourd’hui une capacité des vecteurs à agir et à se coordonner en temps réel. La globalisation ne renvoie pas qu’à l’échelle planétaire, au monde : global signifie un tout, une entièreté. Il faut donc entendre la globalisation comme quelque chose qui renvoie à une pluralité de secteurs de la vie politique, économique, et sociale. On s’intéresse alors aussi aux tous petits niveaux. Vie politique internationale. Plutôt que de s’intéresser aux institutions politiques internationales, on s’efforcera ici de dépasser ces cadres institutionnels. On comprend en effet « politique » dans un sens très large : on s’intéresse au politique, à l’Etat, aux politiques publiques internationales. Dans un sens strict, international renvoie alors aux relations entre les Etats, mais aussi à ce qui se passe entre d’autres acteurs, mais dans le champ d’action et de régulation de l’Etat. I Regards croisés sur la mondialisation et la vie politique internationale. Il y a différentes inspirations disciplinaires dans le cours : la science politique, mais aussi la sociologie, l’économie, la géographie, l’anthropologie… L’idée est d’acquérir une culture générale. A La nécessité d’historiciser le regard. On considère souvent, sans doute à tort, que la mondialisation fait partie de l’ordinaire, du quotidien. Au contraire, on peut considérer que c’est inédit. Dans les deux cas, c’est une myopie historique. On arrive assez facilement à concevoir qu’il y a eu une vie politique internationale avant l’ONU. En revanche, on oublie parfois que ce phénomène plus large de mondialisation n’a pas commencé avec internet. Il est donc très important de s’intéresser à cela d’un point de vue historique pour comprendre la mondialisation actuelle, cad ce qui se passe aujourd’hui. Il est donc nécessaire d’historiciser le regard. On ne peut comprendre la mondialisation actuelle sans réintroduire la dimension historique. La nécessité et la richesse d’une perspective de sciences sociales et politiques. 2 Dans une certaine mesure, ce processus de mondialisation est essentiellement économique : la vie politique internationale s’est construite et est structurée parles flux économiques. On ne peut alors comprendre les échanges internationaux si l’on ne comprend pas les origines et les enjeux de l’économie de marché. Mais ce processus n’est pas non plus essentiellement économique : la mondialisation n’est pas qu’économique, mais aussi politique, sociale, culturelle. Même lorsqu’on l’appréhende comme un phénomène économique, on peut l’appréhender du point de vue de la science politique, en s’intéressant au pouvoir, à l’Etat, à l’identité politique des individus. La nécessité de faire varier les échelles d’analyse. Il est normal d’avoir un regard macro lorsque l’on s’intéresse aux phénomènes internationaux. Mais la globalisation est une dynamique également observable à un niveau plus petit, à un niveau micro, cad au niveau de l’individu. Saskia Sassen l’a bien montré : elle montre comment on peut s’intéresser à la mondialisation avec une approche sociologique, et que certaines dynamiques sont des parties prenantes importantes de la mondialisation, et ne sont pas situées à l’échelle planétaires. I Problématiques transversales. Ces problématiques sont importantes car sont autant de thématiques possibles pour des sujets d’examen. Et l’Etat dans tout ça ? Retrait, déclin, dépassement ? Comment l’Etat s’est-il construit, développé sous sa forme moderne, et en quoi cela est- il en lien avec sa forme internationale ? Qu’est-ce que la mondialisation actuelle fait à l’Etat ? Des personnes soutiennent même l’idée que l’Etat, tel qu’on ne connait aujourd’hui, est le produit de la globalisation. C’est la thèse de Jean-François Bayart. On pourrait dire la même chose du pouvoir et de l’identité politique. Qui perd et qui gagne, dans quel processus de mondialisation ? La mondialisation est un processus structurellement inégalitaire. Il faut se souvenir que les enjeux de pouvoir sont au centre des relations sociales et économiques, et que, dans toute relation sociale, il y a des gagnants et des perdants. Cela pose la question des inégalités et de leur mesure. La notion de classe sociale est aussi intéressante pour comprendre ce que les dynamiques internationales font aux classes sociales. Le lien entre le niveau macro et le niveau individuel, entre les différentes échelles d’analyse. Ce questionnement est très familier, si l’on part des pratiques sociales et culturelles. La globalisation renvoie à l’idée qui pénètre tous les domaines de la vie sociale. Quel regard sur l’actualité ? 3 L’idée est de développer ce regard sur l’actualité, sur la vie politique internationale. PARTIE I MONDIALISATION ET VIE POLITIQUE INTERNATIONALE, HISTOIRES ET DYNAMIQUES. L ’ETAT DÉPASSÉ ? TITRE 1 : HISTOIRES ET HISTORICITÉ DE LA MONDIALISATION. Chapitre I La mondialisation avant la mondialisation. Economie-monde européenne et émergence du capitalisme. Introduction. Pourquoi s’intéresser à l’histoire de la mondialisation ? Il est absolument important de prendre en compte la dimension historique, pour plusieurs raisons. La mondialisation, que l’on présente souvent comme un phénomène récent, ne l’est pas en réalité. C’est un processus que l’on ne peut comprendre qu’en l’inscrivant dans le temps long. Pour comprendre le capitalisme, notre situation actuelle, il faut comprendre ses origines, comment a-t-il émergé, et quel est son rapport avec l’Etat. 4 Une deuxième raison est analytique : comment peut-on comprendre en quoi quelque chose de nouveau si l’on ne peut pas caractériser ce qu’il y avait avant ? Dans la dynamique actuelle, un certain nombre de choses sont nouvelles, singulières. Ces caractéristiques peuvent être expliquées que si l’on a une connaissance solide du passé. Lorsque l’on prend plus de champ d’un point de vue historique, on est alors capable de décentrer le regard. Une histoire ou des histoires ? Le terme d’histoire au singulier renvoie à notre histoire, à l’histoire européenne et plus largement occidentale. Parler d’histoires au pluriel envisage le fait qu’il y a plusieurs histoires, histoires très importantes pour comprendre la mondialisation. Jusqu’au 15e siècle, la Chine était par exemple dans une position centrale au niveau du développement. Cela n’est pas sans intérêt lorsque l’on regarde la position de la Chine au plan mondial aujourd’hui. Parler d’histoires au pluriel rappelle aussi que l’histoire est une science, qu’il y a des débats, des interprétations différentes, et que cela donne une image composite avec des controverses. La notion d’économie monde (Fernand Braudel). Fernand Braudel, historien français, n’a pas utilisé le terme plus habituel et spontané d’économie mondiale : la notion d’économie-monde renvoie plutôt à l’idée d’une économie qui est un monde, cad sous-entendu un monde parmi d’autres, une civilisation. Il s’agit de définir une structure qui ne couvre pas toute la terre, mais plusieurs économies monde qui existent à un moment donné. I « L’histoire économique n’est pas d’abord celle de l’Occident » (Philippe NOREL). A Qu’est-ce que l’« histoire globale » ? L’histoire globale est uploads/Politique/ enjeux-politiques-de-la-mondialisation.pdf
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- Publié le Aoû 15, 2021
- Catégorie Politics / Politiq...
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