FONDS LOUIS BERTRAND I.CORRESPONDANCES A. MUSICK Bruxelles, IEV, 2004 Avec l'ap
FONDS LOUIS BERTRAND I.CORRESPONDANCES A. MUSICK Bruxelles, IEV, 2004 Avec l'appui de la Communauté française Introduction Louis Bertrand' naît à Molenbeek - Saint - Jean, le 15 janvier 1856. Fils aîné de Pierre-- Joseph, ouvrier marbrier, et de Emerence - Julie Delporte, journalière, il quitte l'école communale dès l'âge de douze ans et entre dans la vie professionnelle pour apporter un revenu d'appoint à sa famille. Vendeur de journaux pendant plus d'un an, il devient en 1871 apprenti marbrier. Il est très tôt en contact, grâce à son père d'abord, avec les premiers syndicalistes, les internationalistes et les communards exilés en Belgique. Confronté à la lutte sociale, il s'inscrit à la section bruxelloise de l'Association Internationale des Travailleurs, adhère aux sociétés rationalistes, l'Affranchissement et les Solidaires, et milite activement à la Chambre syndicale des ouvriers marbriers, sculpteurs et tailleurs de pierre, puis à la Chambre du travail, fédération des sociétés ouvrières de Bruxelles, dont il devient le secrétaire en 1875. Il côtoie alors Emile Flahaut et Désiré Brismée, rédacteur et imprimeur de La Persévérance qui publie son premier article. Il lit les écrits de Guillaume De Greef et Hector Denis, fréquente César De Paepe et Gustave Bazin qui contribuent à sa formation intellectuelle, noue des liens avec Philippe Coenen et Edouard Anseele qui militent à Gand. Ses activités syndicales et politiques lui valent d'être congédié de son atelier en 1879. Sa vie, marquée pendant plusieurs années par la précarité professionnelle, s'oriente définitivement vers le journalisme militant et les travaux de publiciste. Pour vivre, il devient libraire. Il diffuse des journaux, vend des ouvrages publiés par livraison, place des abonnements pour des revues socialistes tout en poursuivant la propagande par la brochure et par la presse. Fondateur de la Voix de l'Ouvrier, qui trouve des lecteurs jusqu'en France, il crée avec Ernest Vaughan un hebdomadaire satirique, La Trique, et avec Charles Delfosse, Les Hommes du Jour, un hebdomadaire biographique illustré. 1 La biographie de Louis Bertrand est relativement bien connue grâce à ses propres écrits et aux travaux qui lui ont été consacrés. Nous nous limiterons donc à une évocation des faits marquants de son existence et des grandes étapes de sa carrière. Pour plus de détails, on se référera à ses Souvenirs d'un meneur socialiste, Bruxelles, 1927, aux notices biographiques de R. ABS, Bertrand, dans la Biographie nationale, Bruxelles, 1971, t. 37, p. 42-55, de J. PUISSANT, Bertrand, dans le Dictionnaire biographique des militants du mouvement ouvrier en Belgique, Bruxelles, t. 1, p. 114-120 et à l'ouvrage de P. VAN DEN DUNGEN, La Foi du marbrier. Louis Bertrand (1856-1943). Acteur et témoin de la naissance du socialisme belge, Bruxelles, 2000. I Cheville ouvrière du mouvement pour le suffrage universel, il participe activement aux diverses associations qui précèdent la création du Parti Ouvrier Belge (P.O.B.): membre du Parti socialiste brabançon, fondateur de la Boulangerie ouvrière (1881), - ancêtre de la Maison du Peuple -, il est auteur du règlement de la Ligue ouvrière de Bruxelles (1884). C'est à l'initiative de celle-ci qu'est convoqué un congrès ouvrier à Bruxelles les 4 et 5 avril 1885 afin de structurer les organisations ouvrières en parti. De ce congrès, dont Bertrand rédige le rapport introductif, naît le P.O.B. Le nouveau parti, au sein duquel il exerce la charge de secrétaire, décide, dès décembre 1885, la création d'un quotidien bon marché: Le Peuple. L. Bertrand en devient l'administrateur et, avec J. Volders, le principal rédacteur politique. Après la révision de la Constitution accordant le vote plural, L. Bertrand se présente aux élections de 1894. Il est élu député de Soignies et fait ainsi partie des premiers représentants socialistes entrés au Parlement. En 1900, il devient député de Bruxelles. Il le restera jusqu'au 15 janvier 1926, date de son 70e anniversaire, où il décide de démissionner. Malgré le dépôt de plusieurs propositions de loi sur le statut des ouvriers des pouvoirs publics, sur la réglementation du temps de travail, du travail de nuit et du repos hebdomadaire..., l'action parlementaire ne constitue pas le socle de sa vie militante, davantage axée sur le mouvement coopératif et la vie communale auxquels s'ajoute une inlassable activité de publiciste. Dès 1890, L. Bertrand avait défini les principes du programme communal du P. O.B. Il allait les appliquer dans sa commune de Schaerbeek, où il siégera sans discontinuer de 1895 à 1920, d'abord comme conseiller puis comme échevin des finances. Pour lui, la commune offre aux socialistes la possibilité d'accéder au pouvoir plus rapidement qu'au plan national. Elle est surtout le lieu où ils pourront commencer à transformer le régime en appliquant des réformes immédiates sans attendre des modifications de la législation nationale. Mais la grande affaire de sa vie sera la coopération autour de laquelle se structure sa pensée théorique. La coopération est un moyen au service du socialisme, c'est du moins ainsi qu'il voit les choses dans les années quatre- II vingts, par la suite elle deviendra un but en soi. Et pour atteindre cet objectif, il s' investit beaucoup dans les tentatives de créer une grande fédération des coopératives au sein du P.O.B. Après quelques essais infructueux, il fonde et préside la Fédération des coopératives belges qui s'occupera, notamment par l' intermédiaire de l'Office coopératif, de propagande et de politique générale. A partir de 1904 et jusqu'en 1921, il siège au comité central de l'Alliance coopérative internationale. Il a également été membre du conseil d' administration des Verenigde wevers, de la Banque belge du travail et cofondateur de La Prévoyance sociale. Durant la première guerre, il fait partie du Comité national de secours et d' alimentation et participe activement aux réunions de parlementaires qui se tiennent à l'issue du comité exécutif de cet organe. C'est dès lors sans surprise qu'on le voit prendre part aux discussions, qui en novembre 1918, rassemblent parlementaires belges, dirigeants du Comité national, diplomates étrangers, et être dans la foulée convoqué par le roi à Lophem. Il y défend le programme du POB: S.U., journée des huit heures, abrogation de l'article 310 du code pénal.... Le 21 novembre, il est nommé ministre d'Etat, puis peu après élu vice-président de la Chambre des représentants. Louis Bertrand laisse derrière lui, outre l'image d'un réformiste avant tout pragmatique, une œuvre écrite très importante. Celle-ci est composée d'un nombre considérable de brochures de propagande, d'informations, de rapports et de quelques ouvrages marquants : La Belgique en 1886 (1886), L'histoire de la coopération en Belgique (1902), L'histoire de la démocratie et du socialisme en Belgique (1906), L'occupation allemande en Belgique (1919), les biographies d'E. Anseele et C. De Paepe qui lui furent l'un et l'autre très proches. Enfin, retiré de la vie politique active, il publiera les Souvenirs d'un meneur socialiste (1927) qui constituent une source importante pour l'histoire des origines du socialisme en Belgique. Le fonds a été réparti en quatre parties : la correspondance, les manuscrits, des documents divers et les documents relatifs à la succession de Louis Bertrand. Hormis pour les documents composant cette quatrième partie qui nous ont été remis par Madame Selderslag, par l'intermédiaire du professeur J. Puissant, en octobre 2002, nous ignorons tout ou presque de la manière dont s'est constitué le fonds. Tout ce que nous pouvons affirmer, c'est que des lettres et des manuscrits toujours détenus par Louis Bertrand à son décès en 1943, cachés à Bruxelles chez Ernest Rongvaux, sont revenus après guerre à la bibliothèque de l' Institut Emile Vandervelde. La correspondance, qui compte 531 lettres, est pour l'essentiel composée de courriers adressés à Louis Bertrand. Les lettres de Bertrand lui-même représentent moins de 2 % du total. Une troisième part, soit près de 18 % de l' ensemble, comprend des courriers dont Bertrand n'est pas partie. Nous ignorons également la manière dont il est entré en possession de ces documents. Cette correspondance couvre la presque totalité de sa carrière de 1875 à 1930. Après cette date, le nombre de lettres fléchit assez sensiblement. La période 1914 à 1917, durant laquelle on sait qu'il fut particulièrement actif, notamment au plan communal, est très nettement sous représentée (3 lettres). Il est impossible de chiffrer le pourcentage conservé par rapport à l'ensemble de la correspondance. Pour le courrier envoyé, le pourcentage est infime; pour celui reçu, il serait hasardeux d'avancer le moindre chiffre. Il est certain par exemple que les échanges de correspondance avec E. Anseele, dont il était proche idéologiquement et avec lequel il travailla souvent, durent être beaucoup plus important que les 14 lettres conservées et datant pour moitié d'après 1927. Malgré ces lacunes, cette correspondance témoigne de la richesse des contacts, notamment internationaux, que Louis Bertrand entretenait avec le monde socialiste. On ne s'étonnera pas d'y relever le nom de presque tous les socialistes belges qui ont compté, des origines du POB à ses premières participations gouvernementales, ainsi que ceux des socialistes français tels B. Malon ou J. Guesde, italiens comme A. Cipriani, F. Turati... IV Auteur de plusieurs centaines d'articles de presse, de plusieurs dizaines de publications variées, de conférences et de livres importants, Louis Bertrand a laissé uploads/Politique/ fonds-louis-bertrand.pdf
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- Publié le Jui 02, 2022
- Catégorie Politics / Politiq...
- Langue French
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