:::: 10e numéro, Novembre 2009 :::: Le Délibérant T echnologie et Société L’ENT

:::: 10e numéro, Novembre 2009 :::: Le Délibérant T echnologie et Société L’ENTRÉE EN POLITIQUE DES NON-HUMAINS LES DERNIERS RITES DE L’ARME ATOMIQUE? DE L’AURA AU DIVERTISSEMENT, OU DE LA VOLONTÉ DE S’ÉVADER DANS LES SOCIÉTÉS DE MASSE « CRTL+ALT+DELETE » LA VÉRITABLE FRACTURE NUMÉRIQUE PHILOSOPHIE ET TECHNIQUE AU XXIE SIÈCLE L’ENGAGEMENT CIVIQUE À L’ÈRE TECHNOLOGIQUE LA MAINMISE AMÉRICAINE SUR INTERNET L’OPIUM DE MARX 2 :::: RÉDACTION :::: RÉDACTRICE EN CHEF Sonia Noreau MEMBRES DE L’EXÉCUTIF Fadi Abboudy Caroline Bouchard Jeanne Brasard Andrée-Anne Carrière François-Olivier Dorais Patrick Kilfoil Sonia Noreau RÉDACTION Fadi Abboudy Jeanne Brasard Andrée-Anne Carrière Blaise Guillotte Patrick Kilfoil Josh Lalonde Dominik Marchand Sonia Noreau Gabriel Séguin CORRECTION Fadi Abboudy Andrée-Anne Carrière Jeanne Brassard Joanie Demers François Olivier Dorais Patrick Kilfoil Josh Lalonde Dominik Marchand Sonia Noreau Houda Souissi MISE EN PAGE Jason A Chiu Simon Cremer :::: STATUT DE LA REVUE :::: Le Délibérant se dit une revue d’informa- tion et de réflexion critique. .Les articles qui y sont publiés doivent toucher directe- ment ou indirectement la politique ou aux sciences humaines en général. Le délibé- rant est Indépendant face aux partis po- litiques, institutions et sectes. Les auteurs des articles ne seront identifiés que par leur nom. Les articles publiés n’engagent que leurs auteurs. Les auteurs s’engagent à accepter le traitement et la disposition relatifs à leurs articles. Critères d’accep- tation des articles La vérification du res- pect de nos critères sera effectuée par le comité de rédaction. Critère général : les articles doivent se conformer aux statuts du journal. APPEL À PUBLICATIONS Nous sollicitons vos contributions pour la prochaine édition du Délibérant. La prochaine édition sera vouée à la vio- lence et la guerre en politique. Vous êtes encouragés à partager vos propres idées et articles concernant le thème proposé, mais évidemment nous accepterons tout article ne traitant pas de violence poli- tique et de guerre. La date de tombée des articles pour le prochain numéro est le 1 Janvier. CRITÈRES SPÉCIFIQUES : Refus d’attaques personnelles suscep- tibles de porter préjudice. Refus de propos non-fondés sur des arguments vérifiables Refus des articles plagiés. Rigueur et co- hérence intellectuelle sont indispensables à la publication. Le journal se réserve le droit de supprimer ou remplacer tout vo- cabulaire outrancier Le Délibérant :::: Novembre 2009 :::: p.4 p.7 p.9 p.11 p.14 p.16 p.18 p.20 p.23 Le Délibérant :::: 10e Numéro :::: L’ENTRÉE EN POLITIQUE DES NON-HUMAINS LES DERNIERS RITES DE L’ARME ATOMIQUE? DE L’AURA AU DIVERTISSEMENT, OU DE LA VOLONTÉ DE S’ÉVADER DANS LES SOCIÉTÉS DE MASSE « CRTL+ALT+DELETE » LA VÉRITABLE FRACTURE NUMÉRIQUE PHILOSOPHIE ET TECHNIQUE AU XXIE SIÈCLE L’ENGAGEMENT CIVIQUE À L’ÈRE TECHNOLOGIQUE LA MAINMISE AMÉRICAINE SUR INTERNET L’OPIUM DE MARX Léonard Da vinci Gravure en Une: Larmessin l'encyclopédie Le Délibérant :::::::: Novembre 2009 3 C e que vous tenez entre vos mains est en voie de disparaître. Bien qu’il puisse sembler alarmiste d’annoncer que les jours de la presse papier sont comptés, il n’en demeure pas moins que les journaux et revues occidentales sont aux prises avec un nouveau phénomène qu’elles ont elles-mêmes créé et qui s’avère dorénavant in- contrôlable: la presse électronique. Cette infor- matisation de l’information n’est pas sans réper- cussions. Une vague brutale de compressions et de conflits de travail s’est abattue sur le monde de la presse traditionnelle en même temps qu’émergeait l’information multimédia à moin- dre coût. Depuis, tout le monde s’improvise blog- geur et diffuse librement son opinion aux côtés des grands médias qui s’aventurent sur la toile. Dans son article, « Fin des journaux, fin des nations? » paru dans le cahier du Devoir, de la fin de semaine du 27 et 28 juin 2009. Antoine Robitaille suscite la réflexion. Il y demande si « dans les prochaines années, on aurait de moins en moins le sentiment de former une na- tion parce que l’espace public ne cesse d’éclater, de se morceler? » L’espace public, qui est formé des débats entourant la vie collective d’une so- ciété, se permute du papier des journaux vers les écrans cathodiques. Nous pourrions nous de- mander si Alexis de Tocqueville, celui qui disait que « s’il n’y avait pas de journaux, il n’y aurait pas d’action commune » et qu’il n’y a que ces derniers pour « venir déposer au même moment dans milles esprits la même pensée », tiendrait les mêmes propos au sujet des blogs traitant de l’actualité? Sans vouloir faire parler les morts, il est raisonnable d’en douter. Antoine Robitaille soulève, en citant Jean- Claude Guédon, que « ce transfert vers le nu- mérique et Internet conduit à une nouvelle dis- tribution des espaces publics. » Sans prétendre être en mesure de lui donner raison sur toute la ligne, il met le doigt sur un aspect très important de la politique. Cette dernière n’est pas insensi- ble aux changements technologiques. N’évoluant pas en vase clos, la vie politique se transforme selon les changements technologiques. Au-delà des impacts de la technologie sur la politique, la seconde influence réciproquement l’évolution de la première. La politique permet de mieux comprendre ces révolutions tech- nologiques. La course à la lune, par exemple, ne peut pas être entièrement saisie si elle est com- prise à l’extérieur du cadre de la Guerre froide. Même si c’est grâce à l’évolution de la science et des technologies que les Américains ont réussi à atteindre la lune et à y planter leur drapeau, c’est la politique qui les y a menés. Le Délibérant, comprenant la technologie dans son sens le plus large possible, a fait des impacts de celle-ci sur la société et la sphère politique, son inspiration pour cette édition. Ainsi, Patrick Kilfoil se penche sur l’évolution de la politique de sécurité américaine après l’obsolescence de la bombe nucléaire. Andrée- Anne Carrière, quant à elle, repense l’étanchéité du politique et de la technique. Dominik March- and remet en question la « citoyenneté tech- nologique » et le rôle véritable des nouvelles technologies en démocratie. Gabriel Séguin démystifie l’internationalisation apparente d’Internet. Fadi Abboudy se penche sur la quête du lointain dans les sociétés de masse à la suite de l’essor de la reproductibilité technique de l’art et la disparition progressive de l’aura. Jeanne Brassard vous fait connaître les dessous des pro- grammes de développement par l’informatique. Sonia Noreau remet en question la tenue des promesses des nouvelles technologies de com- munication. Josh Lalonde étudie le regard que porte la philosophie contemporaine sur la tech- nique. Enfin, Blaise Guillotte apporte une cri- tique au dernier texte de Sonia Noreau, « La re- ligion n’est pas l’opium du peuple », publié dans le dernier numéro. Bonne lecture! Sonia Noreau Rédactrice en chef TECHNOPHOBE OU TECHNOPHILE? :::: PRÉSENTATION DU NUMÉRO :::: 4 Andrée-Anne Carrière Comment penser l’être humain dans nos sociétés technicisées? Jusqu’où devons-nous permettre la technicisation de nos sociétés? La technologie a-t-elle des limites, et si oui, quelles sont-elles? À l’époque où il est plutôt rare de rencontrer quelqu’un qui n’a pas de cellulaire ou de BlackBerry, ce nouveau joujou privilégié des fonc- tionnaires, et où les gens peuvent suivre en temps réel, tout en étant sur des continents différents, ce qui se passe dans la vie de leurs « amis » sur les sites de réseautage Facebook et Twitter, nul ne saurait nier l’omniprésence de la technologie dans nos sociétés, les craintes qui en découlent ou les critiques qui s’ensuivent. Plusieurs débats font rage quant aux limites et aux conséquences de la technologie dans les domaines de l’environnement, de l’éducation et des bio- technologies, pour ne nommer que ceux-ci. Serions-nous toujours pris entre la méfiance totale à l’égard des avancées technologiques fulgurantes et la naïveté du technophile qui ne voit aucun danger ni aucun risque pour le devenir de nos sociétés? Nous éprouvons de nombreuses difficultés à penser la place de la technologie dans nos sociétés. Comment se sortir de cette impasse? Plusieurs penseurs, dont Bruno Latour, considèrent que le débat demeurera stérile tant que la technique sera comprise en opposition à la société, voire à l’être humain. C’est pourquoi il lui fallait repenser le rôle des sci- ences dans la démocratie tout en faisant appel à une nouvelle com- préhension de l’être humain. Latour a voulu surmonter l’oppostion entre l’homme et la technique afin d’arriver à saisir l’enjeu que pose la technologie au sein de nos sociétés et le rôle qu’elle jouera dans l’avenir de l’humanité. En comprenant la société comme un réseau, c’est-à-dire comme un ensemble de relations et de médiations entre acteurs à la fois humains et non-humains, Latour nous oblige à as- sumer la part proprement technique de l’être humain. N’étant plus comprise comme une réalité extérieure à l’individu, la technologie exige désormais une nouvelle forme de responsabilité sociale. Il s’agit maintenant de briser cette barrière que la modernité a érigée entre la politique et la science afin de les réunir démocratiquement. Mais avant de s’attaquer à ces nouveaux concepts de réseau et de non-humain, qui peuvent nous apparaître étranges de prime abord, nous devons faire un bref retour en arrière sur cette opposition en- uploads/Politique/ ledelib-nov 1 .pdf

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