Libreville le 04 Juin 2014 Groupe des Citoyens Républicains A Monsieur le Prési

Libreville le 04 Juin 2014 Groupe des Citoyens Républicains A Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA Lettre ouverte Monsieur le Président de la République, Le 21 janvier 2014, un de vos collaborateurs Monsieur Michel OGANDAGA, publiait sur sa page Face book texte que voici: « Je suis un homme en colère, écœuré par ce qui se trame actuellement au sein du PDG dans le Woleu-Ntem. Même si la traîtrise de nombreux militants PDG du Woleu-Ntem ne surprend plus personne, cette province a toujours été le bastion du judaïsme, antichambre du sala- fisme… vous avez de la chance que je ne sois ni ministre de l’intérieur ou de la défense, je vous aurais donner une bonne leçon, une bonne bastonnade après votre trahison, à poil et du piment rouge aux fesses, au bangala et sur tout le corps… FUMIER VA ! Aussi pour mettre un terme à cette immense saloperie, le grand ménage doit être fait main- tenant dans le PDG, je demande donc des sanctions fermes et immédiates contre ses or- dures : - Exclusion illico presto du Parti Démocratique Gabonais - Limogeage manu militari de toute fonction officielle - Suspension à vie de tout revenu, salaire, pension, retraite etc. etc. Cette seconde traitrise est intolérable et inacceptable ». Nous vous saisissons par les présentes, pour vous faire part de notre profonde indignation et de notre grande tristesses, d’autant plus que cette affaire s’est passé depuis plusieurs mois et aucune autorité politique, judiciaire institutionnelle et administrative ne les a condamnés vous-même, vous êtes resté silencieux. Nous vous rappelons par ailleurs que ce texte a été publié au lendemain de l’élection du bu- reau du Conseil départemental du Ntem à Bitam, élection au terme de laquelle malgré un déficit de trois élus sur le candidat du Parti Démocratique Gabonais, l’Indépendant Alfred MEMINE me ZUE a été porté à la présidence du Conseil en bénéficiant du vote de 6 électeurs issus du PDG. Ces derniers ont donc de fait voté contre le candidat de leur propre formation politique. Ce qui a provoqué l’ire et la réaction que vous venez de lire. Libreville le 04 Juin 2014 Monsieur le Président de la République, Ce texte, parce qu’il est issu de votre entourage proche, est particulièrement grave de con- tenu en ce qu’il dénude une sérieuse carence dans la conception que votre entourage a de la République qui qualifie notre Etat, et de l’idée qu’il se fait de la Démocratie. Tout comme il pourrait fondamentalement remettre en cause votre réelle volonté “… de respecter et de défendre la Constitution et l’Etat de droit,… et d’être juste envers tous” conformément au serment que vous avez prêté lors de votre prise de fonction. Il ne vous échappera pas en effet que contrairement à la Constitution, le texte de votre col- laborateur refuse à tout Gabonais sa liberté de conscience, de pensée, d’opinion, d’expression, de communication, la libre pratique de sa religion, qui sont garanties à tous, sous réserve du respect de l’ordre public comme stipulé dans son préambule. De notre point de vue, le fait que des Gabonais, en âme et conscience, aient décidé de porter leur vote sur un de leur compatriote qu’ils estiment le mieux capable d’assumer les fonctions de Président du Conseil départemental en s’écartant des consignes données par leur formation politique, n’est en aucune manière une menace de l’ordre public. Mieux, le chantage aux revenus ef- fectué par votre collaborateur entre lui aussi de manière flagrante en conflit avec la Consti- tution qui stipule clairement que chaque citoyen a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi. Mais aussi et surtout que nul ne peut être lésé dans son travail en raison de ses origines, de son sexe, de sa race, de ses opinions. Le texte de votre collaborateur porte donc une atteinte grave aux droits individuels des Ga- bonais, il contient aussi, en plus grave, une menace pour l’intégrité territoriale et pour l’unité de la Nation que la Constitution vous charge expressément de défendre et de main- tenir. En effet, une province du Gabon, le Woleu-Ntem, est qualifiée de bastion du judaïsme, antichambre du salafisme. La confusion entre la religion juive et la trahison par extension à l’apôtre Judas Iscariote qui livra Jésus Christ aux Romains, en plus de la propension extré- miste et terroriste des habitants de cette province selon Michel Ogandaga, n’en ajoutent que plus à la gravité des propos. Le Woleu-Ntem, selon votre collaborateur, serait le bastion de la traitrise en même temps qu’il se doublerait d’un extrémisme pouvant mettre en dan- ger la vie des citoyens qui n’accepteraient pas ses principes et préceptes. On se demande bien lesquels, quand et comment cet extrémisme s’est-il manifesté ? Toujours est- il que votre collaborateur préconise pour d’autres Gabonais, fut- il du Woleu-Ntem , qui pourtant n’ont été ni déchu de leurs droits civils ni de leurs droits civiques, le limogeage manu militari de toute fonction officielle et la suspension à vie de tout revenu, salaire, pension, retraite. Monsieur le président de la République, Votre double responsabilité de chef de l’Etat et de président du parti politique dont se ré- clame M. Ogandaga vous met face à une obligation de correction et de réaction immédiate. Son texte a été publié depuis quelques mois et ni votre Cabinet, ni votre entourage à la pré- sidence du PDG n’a cru utile jusqu’ici de remettre à leur place des propos qui auraient été facilement qualifiés de déviants de la part d’un militant zélé. Aujourd’hui, votre silence peut- être assimilé à au moins une validation. Ce qui ne saurait être acceptable de votre part. Libreville le 04 Juin 2014 C’est fort de tout ce qui précède que nous vous exprimons notre plus grande indignation et vous suggérons très fortement de reprendre vos responsabilités qui ont été mises à mal par la sortie honteuse et mondialisée de votre collaborateur. Nous attendons de vous, non pas de simples sanctions, mais au moins une clarification publique sur les propos tout aussi pu- bliquement tenus et un recadrage en direction de ceux qui, de plus en plus nombreux dans les rangs du PDG à des postes de responsabilités ou non, pensent comme lui et expriment publiquement cette haine et ce besoin de faire libérer l’espace physique, intellectuel et cul- turel que les Fangs occupent au Gabon depuis que circule insidieusement dans la population le concept nouveau du repli identitaire ; que les militants haineux de votre parti ont distillé au lendemain de la présidentielle de 2009. Ils qualifiaient par ce vocable nauséeux le fait que le Woleu-Ntem ait majoritairement et démocratiquement apporté ses suffrages à votre principal adversaire tout en se gardant paradoxalement d’associer le même qualificatif au Haut-Ogooué qui avait fait exactement le même choix dans le sens contraire en votre faveur. Monsieur le Président de la République Les Pères Fondateurs, comme vous aimez à le dire, nous ont appris que le Gabon est indivi- sible, que nous formons une Nation avec nos différences qui devraient plus nous renforcer par ce que nous apprenons des autres car ces différences constituent plutôt notre richesse. Aucun de vos prédécesseurs n’aurait laissé de tels comportements haineux et déviant déve- lopper dans son entourage. Ni Léon MBA, ni Omar BONGO ONDIMBA n’auraient gardé une heure de plus à leur côté un Conseiller qui aurait ne fut-ce que murmuré sa haine pour les habitants d’une autre partie du Gabon. Nous osons espérer que vous ne serez pas celui qui aura laissé germer par négligence ou par coupable complicité passive, les germes d’une im- plosion qui nous conduirait à la situation qu’ont vécue avant nous d’autres pays comme le Rwanda, la Côte d’Ivoire et récemment encore pour ne pas dire actuellement, la République Centrafricaine. Nous attendons donc de vous Monsieur le Président de la République que vous appliquiez les droits de République en sanctionnant Monsieur Michel ONGANDA. Dans le cas contraire, nous les ressortissants du Woleu-Ntem nous en ferions notre religion et nous comprendrons définitivement que la discrimination est désormais une réalité républicaine. Et nous n’aurons alors d’autres choix que de nous adresser aux instances internationales car nous refusons de nous laisser discriminer dans notre propre pays. L’histoire humaine contemporaine nous a montré que beaucoup de tragédies ont commencé par des actes tels que ceux accompli par votre conseiller en communication. Très haute considération. Pour le Groupe des Citoyens Républicains Estelle ONDO uploads/Politique/ gabon-lettre-ouverte-a-ali-bongo-2.pdf

  • 26
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager