HISTOIRE RELIGIEUSE, POLITIQUE ET LITTERAIRE DE LA COMPOSEE SUR LES DOCUMENTS I

HISTOIRE RELIGIEUSE, POLITIQUE ET LITTERAIRE DE LA COMPOSEE SUR LES DOCUMENTS INÉDITS ET AUTHENTIQUES O U V R A G E O R M E D E P O R T R A I T S E T D E F A C - S I M I L E . T O M E C I N Q U I È M E . BRUXELLES, S O C I É T É D E S BONNES L E C T U R E S , RUE D U COMMERCE, 15. 1845 COMPAGNIE DE JÉSUS Biblio!èque Saint Libère http://www.liberius.net © Bibliothèque Saint Libère 2008. Toute reproduction à but non lucratif est autorisée. HISTOIRE RELIGIEUSE, POLITIQUE ET LITTÉRAIRE DE LA COMPAGNIE DE J E S U S . Général cfo la Compagnie de Jésus DE LA COMPAGNIE DE J É S U S . Différence des missions d'Orient d'avec celles des deux Améri- ques. — Le pére Resleau en Palestine. — Résidence à Andri- nople. — La peste et les Jésuites. — Le père Cachod et les bagnes de Constantinople.—Le pére Richard an mont Athos. — Le père Braconnier et le comte Tckéli. — Braconnier à Thcssaloniqne. — Travaux des Jésuites en Orient. -—Lettre du père Tarillon au comte de Pontohartrain. — Les Jésuites et les Arméniens. — Les Maronites et les Coptes. — Les patriarches de l'Église grecque se réunissent en concile pour s'opposer aux progrès du catholicisme par les Jésuites. — Assemblée des Maronites dans le Liban, en faveur des mis- sionnaires. — Les pères Longeau et Pothier en Perse. — » Heureux effets de la mission de Perse. —Thamas Kouli-Kan et le frère Bazin. — Le père Duban en Crimée.—Ses travaux. — Le père Sicard en Egypte. — Ses courses apostoliques. — Ses découvertes scientifiques, — Sicard se dévoue pour les pestiférés du Caire. — Sa mort, — Les Jésuites en Abyssinie. — Guerres de religion. — Situation de l'Abyssinie et de l'Ethiopie. — Le Sultan Se g lie d II et les catholiques. — Per- sécution contre les Jésuites. — Lettre de Sela-Christos, oncle de l'empereur, aux princes et aux peuples catholiques. —Les pères firévedeut et Du Bernât. — Le Thibet et les pères Dési- deri et Freyrc. — Leurs l'alignes et leurs dangers. — Le père Sanvitores aux îles Marianncs. — Son zèle et son martyre. — Gucrrero, archevêque de Manille, retracte ses mandements contre les missionnaires de la Compagnie. — L'empereur du Mogol se fait leur ennemi. — Les Jésuites médiateurs entre les marchands anglais et hollandais d'Agrah et de Surate* — Les Jésuites poursuivis en Cochinchine. — Ils entrent dans le royaume de Siam. —Le pére Margici et le grand visir de Siam, Constance Phaulkon. — Ambassade de Louis XIV à Siam. — Les pères dePontaney, Tachard, Bouvet, Gcrbiïlon, Hish de la Comp- do Jé&ust, —» T. v . 1 6 HISTOIRE Lecomtc et Visdclou. — Mission religieuse et scientifique de ces pères. — L'Académie des sciences et les Jésuites. — Le roi deSiam, et ses dispositions. — Révolution à Siam.—Mort de Constance. — Politique de Louis XIV développée par les missions. — lien crée à Pondichéry et clans l'Inrlostaii.—Les Jésuites au M a duré.—Le péreRcschi, grand virnmamouni.— Son luxe et ses travaux. — Le père Bouchot dans les missions. — Elles s'étendent partout.—Les Jésuites hrahmes et pariahs. — Leur plan pour réunir les castes divisées. — Guerre des Français et des Anglais dans l'Inde. — Difficultés ecclésiasti- ques sur les rites malabares. — En quoi consistaient ces diffi- cultés. — Légation du patriarche Maillard de Tournon à Pon- dichéry. — Deux Jésuites l'aident à résoudre les cas épineux. — Pénible situation des Jésuites entre l'obéissance au Légat et leurs convictions sur les rites malabares. — Tournon arrive en Chine. — L'empereur Kang-lli protège les catholiques.— Son amitié pour les Jésuites. — Le père Verbiest, président des mathématiques. — Le pape Clément XI et Louis XIV fa- vorisent les missionnaires chinois.— Verbicst fond des canons, par ordre de l'empereur. — Les Pères français suspects aux Portugais- — Les pères Gerbillon et Pcreyra, ambassadeurs en Russie. — L'empereur revêt Gerbillon de son costume im- périal. — Les frères Rhodes et Fraperie, médecins de Kang- Ili. — Le père Bouvet, envoyé de Chine à Paris. — Le père de Goville missionnaire, et les Jésuites astronomes ou géogra- phes* — Discussions sur les cérémonies chinoises. — Point de départ des deux partis. — Différence entre les croyances des grands et du peuple en Chine. — Proposition des Jésuites au Pape de s'en rapporter à l'empereur. — Tournon arrive à Pékingpar l'entremise des Jésuites. — Kang-Hi s'inquiète do ce voyage et des difficultés religieuses qu'il provoque.—Man- dement du Légat, qui proscrit les cérémonies chinoises du culte catholique. « — Colère de l'empereur. — Tournon livré aux Portugais, ses ennemis. — II est emprisonné à Macao. — - Il meurt. — Accusations contre les Jésuites. — Leurs fautes et leur désobéissance aux ordres du Saint-Siège. — Mort du père Gerbillon. — Le perc Parrenin. — Opinion de Leibnitz sur la poliliquo des Jésuites dons l'affaire des cérémonies. — Commencement de la persécution.—Légation de Mer/abarha. — Les Jésuites la favorisent. — Le père Lauréat! facilite son arrivée à Péking. — Mort de Kang-IIi. — Yong-Tnhing, son successeur, cède à la violence des mandarins et des b0n7.es contre le christianisme. — Les Jésuites sont, à cause de leur science, exceptés des mesures de proscription. — Le père Gaubil et les enfants exposes. — Jugement d'AbcI de Rcmusat sur Gaubil. — Le père Parrenin grand mandarin.— Il est choisi pour médiateur entre les Russes et les Chinois. — Tra- vaux de Bouvet, de Parrenin et do Gaubil. — Les frères Cas- DE LA COMPAGNIE DE JÉSW8. 7 (iglîonocl Atlirct,peintres de l'empereur. — Mort de Parre- . nin. — Les Bulles de Benoit XIY metlenlfin aux discussions. — Soumission de tous les Jésuites. — Décadence de la chré- tienté chinoise. Les missions d'Orient n'offraient pas, comme cel- les des deux Amériques, l'attrait de la nouveauté et le contact de ces populations vierges que la voix des Jésuites entraînait de la barbarie à la civilisation. Dans le Levant, c'était un monde peu à peu dégradé qu'il fallait reconstituer; mais ce monde avait de va- gues souvenirs de son ancienne splendeur, des pré- jugés enracinés, qui, pour lui, remplaçaient la liberté et le christianisme. Sous le sabre des Ottomans, il courbait la tê(c en essayant de se faire un bouclier de sa duplicité. Dans ce climat brûlant, où la peste et des fièvres pernicieuses semblaient se naturaliser, les Jésuites avaient poursuivi l'œuvre de réparation; leur sainte opiniâtreté triomphait à la fin de l'apa- thie des Grecs schismatiaues et du fatalisme des Turcs. Souvent la mort interrompait leur carrière à peine commencée; ce trépas prématuré, loin de la patrie el de la famille, sur une terre désolée, fut un dernier stimulant pour les Pères. Dans l'année 1675, Nicolas de Caulmont et François Richard expirèrent pleins de jours, l'un à Saîde, l'autre à Négrepont. En 1684, Antoine Resleau, le missionnaire de la Pa- lestine, périt au pied même du Calvaire, en se dé- vouant pour les pestiférés. Le marquis de Château- neuf, ambassadeur de Louis XIV, a compris quel puissant levier la religion mettait aux mains de la France dans l'Orient dégénéré. Il veut le faire mou- voir, et les Jésuites, en 1680, fondent une mission à Andrinople, dans la résidence habituelle du Sultan. Les travaux et les maladies contractées au service 8 HISTOIRE des pauvres ou des esclaves curent bientôt emporté les disciples de l'Institut de Loyola. Un seul survi- vait, c'était le père Pierre Bernard; il disparut à son tour. Les prêtres arméniens eurent des larmes et des prières à verser pendant sept jours sur ce tombeau, puis toute la nation écrivit (î) à ses frères de Gonstan- tinople : « Dieu soit béni, de ce qu'il a frappé notre tête et de ce qu'il nous a laissés sans yeux et sans lumière. Nous n'avions qu'un pasteur, et il a plu à Dieu de nous l'enlever; nous n'avions qu'un vigneron, et nous l'avons perdu. Nous sommes des orphelins abandonnés à la fureur des hérétiques, contre les- quels notre ange et notre apôtre, le feu père Ber- nard, nous défendait. Peut-être les eût-il convertis, s'il eût vécu plus longtemps, car nul de notre nation ne pouvait résister à la douceur et à la force de son zèle, qui le faisait travailler infatigablement pour nous; mais il est dans le ciel et il ne nous oubliera pas. » Pierre Bernard ne fut pas le dernier jésuite mar- tyr de sa charité dans le Levant (2). C'était un tribut que chaque année ils payaient à la mort; ce tribut n'arrêta jamais leur course. Il y avait au bagne du Grand-Seigneur de nombreux chrétiens dont il fal- lait soutenir la foi, afin de leur rendre moins affreuse leur misérable condition. Ce fut le privilège exclusif des Jésuites, celui qu'ils réclamèrent toujours avec (1) Relation adressée au Clergé de France uploads/Politique/ histoire-religieuse-politique-et-litteraire-de-la-compagnie-de-jesus-tome-5-000000325.pdf

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