Éditeur L’Ancre Libre 83270 Saint-Cyr-sur-Mer Var (83) France Dépôt légal : Avr
Éditeur L’Ancre Libre 83270 Saint-Cyr-sur-Mer Var (83) France Dépôt légal : Avril 2022 ISBN : 979-10-699-9029-6 © L’Ancre Libre, Avril 2022 L’ANCRE LIBRE LA DÉMOCRATIE EST UN PUR MENSONGE (et vous perdez !) « Le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit et l'obéissance en devoir. » Jean-Jacques Rousseau, Du Contrat Social, Livre I, Chapitre III Introduction Démocratie. Voilà un mot abusé, détourné et parfois employé de manière fallacieuse. Nous entendons quasiment quotidiennement ce terme qui ne se pense plus, ne se questionne plus. Notre esprit est chaque jour au contact de tant de mots, à l’instar de celui-ci, sans jamais plonger dans leur réalité. Nous croyons quelquefois saisir une notion, par la simple illusion collective que tout le monde la prononce et que chacun s’enorgueillit de la maîtriser. Pourtant, nous en faisons un mauvais usage. La démocratie n’est pas ce que vous croyez. Son sens profond et précis est inaccessible au commun des individus n’ayant jamais pris le temps de s’appesantir sur sa complexité. Comprenez par là qu’il est des idées qui ne s’enseignent jamais trop bien pour pouvoir leur conférer le sens qu’on leur destine. Cet ouvrage s’adresse à toutes et à tous, sans aucune distinction de prérequis. Il est rédigé comme un guide citoyen visant à poser les bases que nous n’avons pas reçues. Loin de me faire un précepteur infaillible ou faisant fi de l’humilité, il me semble que vous trouverez là le moyen de construire une réflexion à partir de fondamentaux pour parfaire vos pensées politiques. Ce que je souhaite par-dessus tout, c’est de vous amener à devenir des êtres pensants autonomes en matière de démocratie en vous aidant à vous placer à un niveau matriciel. Mon immense bonheur serait de vous amener à voir ce que vous ne voyiez peut-être pas autrefois. Cette idée a été le moteur de ce que vous lirez. Autre raison de la rédaction de ce livre, ma famille vit dans l’inconscience de la toile de fond politique dans laquelle nous vivons. Cet ouvrage leur est destiné. Comme vous sans doute, mes proches s’insurgent et s’émeuvent des péripéties autour des personnages politiques ou à l’encontre des mesures émanant des pouvoirs publics. Or, le temps passant, un ordre du jour en remplace un autre, mais rien ne change véritablement. Les vains débats se suivent et créent une frustration qui s’accumule au fil des années. Comme vous sans doute, mes proches sont les spectateurs de l’agitation politique et ont globalement le sentiment de participer à la chose politique, du moins de ne pas en être totalement exclus. Mais sans s’en rendre compte, ils se font emporter au sein de la machine du système. Ils protestent contre le flux permanent d’informations d’alors et finissent parfois par se désintéresser de la question politique. Est-ce cela de se dire un être politique ? Rester passif à attendre que la prochaine vague nous submerge d’émotions ? Non, évidemment. Je vois tant et tant de gens malheureux crier leurs maux sans parvenir à faire entendre leur voix. Ils ne le savent pas, mais ils ont perdu par avance leur combat. Ils n’ont au fond qu’un pouvoir politique tout relatif, mais ils ne s’en aperçoivent pas. Cet ouvrage sera, je l’espère, pour eux, un catalyseur de conscience. Ce qui m’a aussi poussé à rédiger cet ouvrage est l’idée selon laquelle la pensée sociale des peuples tend de moins en moins à correspondre à leur organisation politique. Pour ainsi dire, l’ère politique qu’avaient ouverte les révolutions occidentales est révolue. Une autre commence. Nous entrons dans un nouveau cycle, entraînés par une modification substantielle du monde. La croissance de la conscience politique des peuples et la synergie des crises qui se profilent sont un terreau fertile pour la disparition du paradigme politique apparu aux XVIIe et XVIIIe siècles. Les choses sont ainsi : tout régime politique disparaît à terme ou bien se transforme. Aucune organisation politique ne dure éternellement. Je crois donc que l’heure est au changement. Alerte, je constate également que notre monde renoue en ce moment avec une certaine agitation, une nervosité des moments charnières de l’humanité. Les grands épisodes amènent leurs lots de violence, de douleurs, mais aussi d’opportunités et de joies. L’Histoire a montré que lorsque la brutalité morale et physique s’abat sur les peuples, elle les entraîne à adorer les apparents protecteurs qui ne cherchent qu’à les gouverner pour leur profit personnel. Au cours de tels épisodes, l’orientation que prend la société est aléatoire, incertaine et parfois sanglante. Le meilleur moyen pour se prémunir face à ces pics d’animosité est, je le crois, de fortifier l’esprit des individus. L’être apeuré cherche un capitaine, alors qu’un peuple avisé a une propension à poursuivre un certain cap en dépit des tumultes contingents. Je dois enfin la dernière raison de cet ouvrage à la formule si brillante de Montesquieu : « Avant d’instruire, il faut commencer par détromper. »[1] En effet, l’on ne transcendera pas les limites de notre modèle politique actuel si nous n’osons commencer à suivre explicitement un nouveau paradigme. Les deux parties de cet ouvrage sont d’ailleurs tournées en ce sens. La première entend détruire le faux mythe de la démocratie et la seconde appréhender la démocratie de demain à l’aune des enjeux de notre siècle et tentera d’en redéfinir le cadre général. Partie 1 Destruction du mythe démocratique Chapitre 1 Mettre fin au mensonge I. La démocratie, l'ennemie de l'Histoire A. Recherche de l’essence démocratique Je dois vous faire une confidence, et non des moindres. La « démocratie » est un imbroglio. Son lieu de naissance même, réputé être la Grèce antique et notamment Athènes, tient de la supposition. L’historien antique Hérodote semble d’ailleurs infirmer l’hypothèse selon laquelle le modèle démocratique fit sa première apparition en Grèce. Au Ve siècle av. J.-C., il clamait auprès de ses compatriotes Grecs que la Perse en était le véritable berceau originel[2]. En sus, si nous détenons effectivement des informations sur les pratiques politiques relativement égalitaires de ce monde considéré comme l’ancêtre de l’Occident, d’autres sociétés eurent pu se prétendre démocratiques sur la base du critère de l’organisation égalitaire[3]. Outre cette correction historique, la notion de démocratie telle que nous la connaissons habituellement n’en reste pas moins la nomination consciente et réfléchie d’une certaine forme d’organisation politique caractéristique de la période de la Grèce antique. Autre information déroutante, à nous pour qui le terme de démocratie a une connotation largement positive, c’est d’abord dans la bouche de ses opposants qu’il trouve son origine. Si nous revendiquons aujourd’hui le mot avec attachement, il était à son début employé comme une « insulte »[4] et manié telle une arme de dénigrement à l’encontre de ses partisans. Les écrits qui nous sont parvenus montrent que « dès les premières occurrences attestées, [la démocratie] est un vocable partisan, relevant du lexique de l’“affrontement” et forgé par les couches sociales élevées pour désigner l’“excès de pouvoir” (kratos) des non-possédants (dêmos) lorsque – justement – est en vigueur un système “démocratique”. »[5] La masse, crainte des possédants[6], renvoyait systématiquement chez ces derniers à l’instabilité, au désordre, à la violence[7], bref, à l’anarchie et à la licence[8] pouvant muter en tyrannie[9]. L’émergence de la démocratie est ainsi le fruit d’une opposition de richesses diversement détenues, et nous verrons que cela constitue une dimension élémentaire de la notion à travers les époques. Ceci étant posé, il ne vous étonnera pas non plus de lire qu’aucun texte datant de la Grèce antique ne prône les bienfaits de la démocratie[10], ce qui peut laisser pantois l’homme du XXIe siècle tant nos régimes politiques actuels se déclarent être les héritiers du modèle antique. Au-delà de l’origine du mot et dans un objectif d’éclaircissement, il nous est indispensable de préciser ce que les Grecs eux-mêmes entendaient par démocratie. Dans ce dessein, Périclès, éminente figure de l’Athènes du Ve siècle av. J.-C. peut nous y aider : « notre régime politique a pour nom démocratie, parce que, dans l’administration, les choses dépendent non pas du petit nombre, mais de la majorité. »[11] C’est une remarque générale sur la démocratie autour de laquelle existe encore aujourd’hui un consensus et contre laquelle personne n’ose s’aventurer à juste raison. En revanche, je vous demanderai de mobiliser toute votre attention à l’égard de ce qui va suivre, car là débute notre quête de vérité. Si l’organisation politique athénienne a été qualifiée de démocratique puisque permettant le concours du peuple lors des prises de décisions publiques, les Grecs distinguaient cependant clairement l’usage du tirage au sort de l’élection. Aristote nous enseigne qu’« on admet généralement que la désignation aux magistratures par voie de tirage au sort est de nature démocratique, et [que] la désignation par l’élection [est] de nature oligarchique ; est encore démocratique l’absence de toute condition de cens[12], et oligarchique la fixation d’un cens »[13]. Les élections « introduisent un élément de choix délibéré, de sélection des meilleurs citoyens, les aristoï, au lieu du gouvernement par le peuple tout entier »[14]. Sans nul uploads/Politique/ la-de-mocratie-est-un-pur-mensonge.pdf
Documents similaires










-
46
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Nov 16, 2022
- Catégorie Politics / Politiq...
- Langue French
- Taille du fichier 1.2391MB