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VENDREDI 8 SEPTEMBRE 2017 73EANNÉE– NO 22598 2,50 €– FRANCE MÉTROPOLITAINE WWW.LEMONDE.FR― FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY DIRECTEUR : JÉRÔME FENOGLIO Algérie 220 DA, Allemagne 3,00 €, Andorre 3,00 €, Autriche 3,10 €, Belgique 2,70 €, Cameroun 2 100 F CFA, Canada 5,20 $, Chypre 2,70 €, Côte d'Ivoire 2 100 F CFA, Danemark 33 KRD, Espagne 2,90 €, Finlande 4,50 €, Gabon 2 100 F CFA, Grande-Bretagne 2,40 £, Grèce 3,00 €, Guadeloupe-Martinique 2,90 €, Guyane 3,00 €, Hongrie 990 HUF, Irlande 2,90 €, Italie 2,90 €, Liban 6 500 LBP, Luxembourg 2,70 €, Malte 2,70 €, Maroc 17 DH, Pays-Bas 3,00 €, Portugal cont. 2,90 €, La Réunion 2,90 €, Sénégal 2 100 F CFA, Slovénie 2,90 €, Saint-Martin 3,00 €, Suisse 3,90 CHF, TOM Avion 500 XPF, Tunisie 3,10 DT, Afrique CFA autres 2 100 F CFA PRIX « LE MONDE » 2017 ALICE ZENITER : « CHANTER L’HISTOIRE DES HARKIS » LE MONDE DES LIVRES « EUROPA. NOTRE HISTOIRE » : REPENSER UN CONTINENT L’ouragan Irma sème la dévastation aux Antilles LE REGARD DE PLANTU L’île de Saint-Martin après le passage d’Irma, le 6 septembre. GERBEN VAN ES, MINISTÈRE DE LA DÉFENSE NÉERLANDAIS/AFP Le Parlement catalan a adopté, le 6 septembre, la loi encadrant le référen- dum d’autodétermination que Barcelone veut organiser le 1er octobre. Un scrutin que Madrid et la Cour constitutionnelle espagnole jugent illégal PAGE 2 Espagne En Catalogne, les indépendantistes bravent Madrid Les six principales associa- tions d’élus locaux ont relayé, mercredi 6 septem- bre, la colère des maires, toutes tendances politi- ques confondues, face aux coupes budgétaires annoncées par le gouver- nement sur ses contrats PAGE 8 Budget Les maires se mobilisent contre la réduction des emplois aidés Nicolas Sarkozy et Fran- çois Hollande y avaient finalement renoncé. Le nouvel exécutif relance l’idée : la cession partielle de la participation de l’Etat dans la Française des jeux revient à l’ordre du jour. Mais le calendrier et le pourcentage de capital proposés au privé restent encore à déterminer CAHIER ÉCO – PAGE 3 Privatisations L’Etat envisage de céder une part de la Française des jeux BIRMANIE : L’ICÔNE FACE AU DRAME DES ROHINGYA PAGE 21 1 É D I T O R I A L Finance Le Brexit offre sa revanche à la ville de Francfort CAHIER ÉCO – PAGE 2 Débats Pour moraliser la vie publique, faut- il augmenter les parlementaires ? PAGE 18 Santé LVMH et Kering prohibent la taille 32 sur les podiums PAGE 12 ▶ Des vents atteignant 360 km/h ont balayé plusieurs îles des Caraïbes, mercredi 6 septembre, dont les territoires français de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy ▶ Tandis que les secours s’organisent, le bilan humain est encore incertain. La préfecture de Guadeloupe fait état d’au moins huit morts. Les dégâts matériels sont colossaux ▶ La tempête, la plus puissante jamais enre- gistrée dans la région, poursuivait sa route, jeudi, frappant Porto Rico et menaçant Haïti, Cuba et la Floride PAGES 6-7 Bibliothèque nationale de France Devenez mécène ! Délégation au mécénat 58 rue de Richelieu 75002 Paris 01 53 79 48 51 | richelieu@bnf.fr e ©Jean-ChristopheBallot/BnF/Oppic SOUTENEZ - NOUS, FAITES UN DON sur www.bnf.fr ou par chèque Participez à la restauration du Cabinet du roi à Richelieu Chef-d’œuvre du XVIIIe partenaire de la souscription 2| INTERNATIONAL VENDREDI 8 SEPTEMBRE 2017 0123 madrid - correspondance D ebout, exigeant sans fin de prendre la pa- role, s’indignant, les députés catalans, in- dépendantistes et non indépen- dantistes, se sont affrontés du- rant toute la journée du 6 sep- tembre. L’ambiance extrême- ment tendue était à la hauteur de l’enjeu. La loi finalement adoptée, censée prévaloir sur le droit espa- gnol, doit encadrer le référendum d’autodétermination unilatéral que le gouvernement de Catalo- gne entend organiser le 1er octo- bre. Son objectif est ainsi de con- tourner l’opposition ferme de Madrid et les arrêts de la Cour constitutionnelle qui l’ont dé- claré illégal. Après onze heures de débat, le texte a été approuvé par les 72 dé- putés indépendantistes (sur 130). Les députés du Parti socialiste ca- talan (PSC), de Ciudadanos (cen- tre, libéral) et du Parti populaire (PP, droite) avaient auparavant quitté l’hémicycle en signe de protestation. Peu avant minuit, le gouvernement catalan a signé le décret de convocation officielle du référendum. « Personne n’a l’autorité ni le pouvoir de confis- quer notre droit à décider », a con- clu le président catalan, Carles Puigdemont. Cela fait des mois que le bras de fer entre Madrid et Barcelone est engagé. Le gouvernement espa- gnol refuse d’organiser un réfé- rendum d’autodétermination en Catalogne, comme l’exige la ma- jorité parlementaire indépen- dantiste au pouvoir depuis fin 2015, arguant que la Constitution ne permet pas à un « territoire » de se prononcer sur l’unité de l’Espagne. Face au refus de Madrid, la coali- tion indépendantiste au pouvoir, Junts pel si (« ensemble pour le oui »), qui regroupe nationalistes de droite, indépendantistes de la Gauche républicaine de Catalo- gne et personnalités de la société civile, et est soutenue par le mou- vement séparatiste d’extrême gauche CUP, a pris la décision de braver le gouvernement et de se lancer dans un processus de sé- cession unilatéral. Quitte à pren- dre des raccourcis avec les normes démocratiques qui ont indigné les députés non indépendantis- tes, y compris ceux qui soutien- nent le principe d’un référendum d’autodétermination. « Tout cela est un acte antidémo- cratique sans précédent. Nous ne pouvons pas valider cette loi ni la procédure de bandit avec laquelle il est prévu qu’elle soit adoptée. Vous brisez la démocratie », a ainsi déclaré le député écologiste cata- lan Joan Coscubiela, qui défend pourtant l’organisation d’un réfé- rendum d’indépendance mais légal, concerté avec Madrid et dis- posant de toutes les garanties. Urgence et secret Le PSC et le PP ont pour leur part déposé une demande de protec- tion juridique auprès de la Cour constitutionnelle. En cause : les tactiques et stratégies opaques mises en œuvre par le gouverne- ment catalan pour préparer la consultation. Pour que Madrid ne puisse pas empêcher le vote de la loi de référendum, celle-ci a ainsi été incluse à la dernière minute à la session parlementaire après une demande de changement de l’ordre du jour par les indépen- dantistes. Les députés non indépendantis- tes se sont plaints de ne pas avoir eu le temps de l’examiner au préa- lable et de préparer des amende- ments, d’autant qu’elle a été éla- borée en secret par les élus indé- pendantistes, comme les autres lois touchant au référendum. Elle a de plus été votée selon une pro- cédure d’urgence – avec lecture unique – autorisée par une ré- cente réforme du règlement. Les recours déposés auprès du Conseil des garanties statutaires, qui veille à la conformité des lois avec le statut d’autonomie et la Constitution espagnole, ont en outre été ignorés. Tout comme le secrétaire général du Parlement régional, Xavier Muro, qui a averti que le texte allait à l’encontre des décisions de la Cour constitution- nelle espagnole et était donc illé- gal. Il a refusé de le publier au journal officiel. La loi définit le peuple catalan comme « sujet souverain » et dé- clare que le référendum sera con- traignant, peu importe le taux de participation. En cas de victoire du oui, la Catalogne déclarera son indépendance du reste de l’Espa- gne. Le texte prévoit l’élection du conseil électoral, l’organe chargé de surveiller le bon déroulement du scrutin, par majorité simple, et non par les deux tiers de la Chambre comme l’exigent les normes catalanes. « Nous avons fait cette loi pour pouvoir voter. C’est l’unique moyen que nous a laissé l’Etat », s’est défendu le président de Junts pel si, Lluis Corominas, face aux critiques de l’opposition. Les in- dépendantistes revendiquent la nécessité de maintenir leurs plans secrets jusqu’au dernier moment face à la volonté du gou- vernement espagnol de faire avorter leur projet. La façon dont ont été confec- tionnées les listes électorales est un mystère, tout comme la ma- nière par laquelle ont été obte- nues des urnes homologuées. L’appel d’offres pour les acheter a été annulé pour éviter que Madrid lance des poursuites pour détournement de fonds publics, mais Carles Puigdemont a assuré, fin août, qu’il disposait de « plus de 6 000 » urnes. Selon un diri- geant de l’association indépen- dantiste Assemblée nationale ca- talane (ANC), Jordi Manyé, elles se trouveraient à Barcelone, dans le consulat d’un pays étranger. De l’avis de la vice-présidente du gouvernement espagnol, Soraya Saenz de Santamaria, le spectacle donné par le Parlement catalan « est le plus honteux, démocrati- quement parlant », qu’elle ait vu durant sa carrière politique. « C’est un coup de force », a-t-elle déclaré lors d’une brève confé- rence de presse pour annoncer la saisine de la Cour constitution- nelle. Les responsables « aux com- mandes du Parlement et du gou- vernement de Catalogne se rap- prochent davantage des régimes dictatoriaux que d’une démocra- tie », a-t-elle asséné. « Il n’y aura pas d’urnes » Le uploads/Politique/ le-monde-du-vendredi-8-septembre-2017.pdf

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