Lundi 9 avril 2012 - 17 Djoumada El Oula 1433 - Quatrième année - ISSN 1112-934
Lundi 9 avril 2012 - 17 Djoumada El Oula 1433 - Quatrième année - ISSN 1112-9344 - N° 998 Prix : 10 DA ILS VOULAIENT TENIR UN RASSEMBLEMENT DEVANT L'APN Les gardes communaux violemment refoulés à la gare routière Page 6 MOUVEMENT DE REDRESSEMENT AU FLN Salah Goudjil appelle à l'apaisement et à la solidarité COMMUNAUTÉ ALGÉRIENNE À L'ÉTRANGER Les engagements du FFS Page 4 Page 4 DES ÉMEUTES ONT ÉCLATÉ SAMEDI SOIR ET DES JEUNES ONT FERMÉ LA RN12 HIER Un policier grièvement blessé et des interpellations à Tadmaït RENCONTRE SYNDICATS-MINISTÈRE DE L'EDUCATION AUJOURD'HUI Le nouveau statut déjà décrié USÉ PAR DES PROBLÈMES FAMILIAUX Un Oranais se donne la mort en s'immolant par le feu USMA Après la déception, place à l'espoir Ph. : T oufik H. Page 11 Page 7 Page 8 Page 6 ANNABA Trois employés de la direction du commerce arrêtés pour corruption Page 24 Pages 2 et 3 Pas de fermeture des frontières algéro-maliennes ni de négociations avec les ravisseurs D’ALGERIE ACTUALITÉ 2 Lundi 9 avril 2012 Dans un court message rendu public hier Le mouvement Mujao revendique le rapt des sept diplomates algériens L ES ravisseurs du consul algé- rien à Gao (nord du Mali) et de ses proches collaborateurs, au nombre de six, sont finalement connus. Moins de 48 heures après la déclaration du ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, qui faisait savoir dans l'après-midi de samedi dernier qu'aucune revendication n'a été enregistrée, l'enlèvement a été revendiqué hier à travers un mes- sage adressé à l'agence française de presse AFP. Le document a été signé par le Mouvement de l'uni- cité et le djihad en l'Afrique de l'Ouest (Mujao). Il s'agit d'un groupe terroriste dissident de la nébuleuse Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), très redouté pour sa capacité de nuisance et si bien équipé, indique-t-on, en armement, une artillerie qu'il a sans doute amassée dans le sillage du conflit libyen ayant reconverti la région du Sahel en foire d'armes à ciel ouvert. Dans le document, le Mujao «déclare officiellement sa responsabilité dans l'enlève- ment du consul algérien et six membres de son équipe à Gao». Les diplomates algériens ont été enlevés jeudi dernier dans la même ville du nord du Mali, une région de la bande de Sahel qui demeure en effervescence depuis notamment la proclamation de l'indépendance de la tribu touareg azawad. Gao est aussi considéré comme un le nouveau fief des groupes terroristes, comme l'at- teste, à juste titre, la présence avant-hier dans cette même loca- lité de l'un des chefs de l'Aqmi, le sinistre Mokhtar Belmokhtar. Outre le court message que le mouvement Mujao a adressé à l'AFP, le porte-parole de ce groupe terroriste, le dénommé Adnan Abou Walid Sahraoui, a confirmé l'enlèvement des sept diplomates algériens. «C'est nous qui avons organisé l'enlèvement», a-t-il déclaré, cité par l'AFP, précisant que les diplomates algériens se étaient jusqu'à hier en otages. Le même porte- parole n'a pas été jusqu'à faire part de la moindre rançon ni aucune autre condition que les autorités algériennes devraient satisfaire au préalable en contrepartie de la libération du consul algérien à Gao et de ses collaborateurs. Le Mujao a-t-il ainsi pris acte du principe inéluc- table de l'Algérie qui a toujours refusé le paiement de rançon pour obtenir la libération des otages détenus par des terroristes ? Le rapt des sept diplomates est le second acte que le Mujao a perpé- tré contre notre pays après l'atten- tat kamikaze ayant ciblé le mois dernier la brigade de la gendar- merie de Tamanrasset. Cette atta- que, que le même mouvement s'est empressé de revendiquer, a fait 23 blessés selon le bilan offi- ciel. A rappeler que les familles des diplomates algériens ont été rapatriées en Algérie vendredi «saines et sauves» et que «le gou- vernement algérien s'est engagé à tout mettre en œuvre pour le rapatriement de nos compatrio- tes», selon la déclaration du ministre Mourad Medelci faite à ce sujet. Karim Aoudia L A junte militaire qui a ren- versé le président Amadou Toumani Touré le 22 mars dernier n’a pas d’autre choix que de céder le pouvoir aux civils «dans les prochaines heures ou les pro- chains jours», comme elle s´est engagée à le faire samedi. Le coup de force du capitaine Ama- dou Haya Sanogo, unanimement condamné par la communauté internationale, a placé le pays dans une mise en quarantaine régionale insupportable. La Cédéao, orga- nisme de coopération régionale des pays d’Afrique de l’Ouest, a pris une série de sanctions draconiennes qui ont aussitôt paralysé les activités économiques et commerciales du Mali, pays enclavé et de surcroît l’un des plus pauvres au monde. Cette mise en quarantaine politi- quement dissuasive est-elle pour autant suffisante pour faire retrou- ver au pays sa stabilité politique et préserver son intégrité territoriale ? Ce qui était encore, le 22 mars, un problème de prise de pouvoir illé- gale s´est vite transformé en ques- tion de partition du territoire natio- nal. Si l’objectif immédiat du chef de l'Etat par intérim durant 45 jours, le président de l'Assemblée nationale malienne, Dioncounda Traoré, sera de faire retrouver au pays son ordre constitutionnel, la partie est jouable. Or, la demande nationale formulée par tous les Maliens, outre leur attachement à leur droit de choisir librement leurs futurs dirigeants, est surtout la garantie de l’intégrité de leur terri- toire national. Ce n’est donc plus une question de coup d’Etat avorté d’un capitaine acculé par le rapport de force régional à négocier son départ du pouvoir contre son immunité et celle de ses complices dans le putsch. La situation du Mali serait bien moins compliquée alors avec un simple coup de force mili- taire, opération de prise de pouvoir par la violence qui sera sans doute la dernière expérience du genre au Mali. La partition du territoire malien Le problème malien est beaucoup plus profond. Il semble, hélas, même que la tâche soit quasi impossible pour les futurs diri- geants dont le rôle sera de mettre fin à l´insécurité qui règne à Gao, Kidal et Tombouctou, à la suite de l'offensive victorieuse des rebelles touareg qui ont proclamé leur propre Etat islamique dans cette partie nord du pays. Une période de transition est un processus valable dans un pays où les insti- tutions politiques fonctionnent normalement et où les forces armées ont les moyens de pacifier le pays ou du moins d’assurer l’or- dre public suffisant durant les élections du nouveau président de la République, ce qui est loin d´être acquis. Les cas des pays du Printemps arabe, où la tâche essentielle est de convaincre la dictature de quitter le pouvoir, ne peuvent pas être comparés à celui du Mali dont les deux tiers du ter- ritoire sont quasiment «sans maître», une terre de personne. C´est pourquoi le Mali, tout comme les autres pays du même ensemble désertique, se trouve dans un scénario différent de celui des pays du nord de l’Afri- que. L´idée suggérée par le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, aux futures autorités élues maliennes de négocier l´autonomie avec l´aile modérée du Mouvement national de libé- ration des Azawad (MNLA) paraît une option incontournable, même si la proposition du chef de la diplomatie française comporte des arrière-pensées. Pour la France, l´autonomie de l’Azawad est un premier pas vers le projet plus «historique» de l´ancien empire colonial qui ne désespère pas de mettre en place une fédé- ration des régions des Touaregs à cheval sur les quatre pays de la région (Libye, Niger, Mali, Algé- rie). Objectifs d’une intervention étrangère Or, le mouvement Ansar Dine d'Iyad Ag Ghaly, leader de la rébellion targuie des années 1990, bien connu de la diplomatie algé- rienne, acceptera-t-il de renoncer à la république islamique des Aza- wates, autoproclamée après que ce projet eut été négocié avec Al- Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ? Sans l´aide d´Aqmi, les troupes du mouvement Ansar Dine n´auraient jamais pu occu- per Gao, ni Tombouctou, ni Kidal. Ce n´est pas un fait anodin que l´un des chefs d´Aqmi, Mokhtar Belmokhtar, se soit trouvé à Tom- bouctou dans la nuit de vendredi à samedi, puis à Gao, c´est-à-dire à chaque étape de l´offensive de ses troupes. Comment donc les nouvelles autorités de Bamako vont-elles s´y prendre pour mettre fin au cal- vaire des populations du Nord qui sont victimes d'exactions, de pénuries et de la sécheresse ? Un scrutin est-il possible dans cette partie occupée du territoire malien où les organisations humanitaires internationales n´arrivent même pas à faire ache- miner le minimum vital aux populations assiégées ? Les parti- sans de l´intervention étrangère, rejetée par l´Algérie et l´Union africaine, ont là de bons argu- ments. Le tout est de savoir dans quel cadre et quelle forme devra cette intervention militaire. La France privilégie celui de la Cédéao, organisme sur lequel elle exerce un contrôle absolu. La Cédéao a menacé vendredi de recourir à la force (laquelle ?) pour mettre fin à la partition du terri- toire malien après la déclaration d'indépendance du MNLA. A-t- elle les moyens militaires et l´expérience antiterroriste néces- uploads/Politique/ letemps-090412.pdf
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- Publié le Dec 03, 2021
- Catégorie Politics / Politiq...
- Langue French
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