BIBLIOTHÈQUE DE l'École DES HAUTES ÉTUDES PUBLIEE SOUS LES AUSPICES DU MINISTÈR
BIBLIOTHÈQUE DE l'École DES HAUTES ÉTUDES PUBLIEE SOUS LES AUSPICES DU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE SCIENCES PFIILOLOGIQUES ET HISTORIQUES CINQUANTIEME FASCICULE RECHERCHES CRITIQUES SUR LES RELATIONS POLITIQUES DE LA FRANGE AVEC l'ALLEMAGNE, DE 1292 A 1378, PAR ALFRED LEROUX PARIS F. VIEWEG, LIBRAIRE-ÉDITEUR 67, RUE DE RICHELIEU, 67 1882 Çawc. SO RECHERCHES CRITIQUES SUR LES RELATIONS POLITIQUES DE LA FRANCE AVEC L'ALLEMAGNE DE 1292 A 1378 Par Alfred LEROUX ANCIEN ÉLÈVE DE L'ÉGOLE DES CHARTES ET DE L'ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES ARCHIVISTE DU DÉPARTEMENT DE LA HAUTE-VIENNE. PARIS F. VIEWEG, LIBRAIRE-ÉDITEUR 67, RUK DE RICHELIEU, 67 1882 \'V^i Sur l'avis de M. Gabriel Aloiiod, directeur de la conférence d'Histoire, et de MM. J. Roy et G. Fagniez, commissaires responsables, le présent mémoire a valu à M. Alfred Leroux le titre à'Élève diplômé de la section d'Histoire et de Philologie de l'Ecole pratique des Hautes Etudes. Le Directeur de la conférence d'Histoire, Gabriel MONOD ; Les Commissaires responsables, J.ROY, G. FAGNIEZ; Le Président de la section, L. RENIER, Membre de l'Institut. Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Ottawa http://www.archive.org/details/bibliothquedel50ecol A K.-A.-Martin HARTMANN DOCTEUR EN PHILOSOPHIE PROFESSEUR AU GYMNASE ROYAL DE LEIPZIG. Mon cher ami, Vous m^avez dédié votre thèse de docteur; permettez qu'à mon tour j'inscrive votre nom à la première page de ce travail, dans les sentiments de cordialité et d'estime qui vous ont inspiré vous-même. A. L. I PRÉFACE Ce n'est point l'histoire des relations politiques de la France avec l'Allemagne au xiv^ siècle que nous prétendons retracer ici : notre ambition présente ne vise pas si haut. Nous n'avons voulu que préparer cette histoire encore obscure, en rassemblant les matériaux qui serviront à l'écrire un jour. A l'exemple de MM. Scheffer-Boichorst, Huillard-Bréholles et J. Heller, qui ont traité le même sujet pour quelques règnes antérieurs à celui d'Adolphe de Nassau', nous avons borné nos efforts à élucider les questions de toute nature que suscite l'examen attentif des textes. Au mérite près, notre travail est donc la continuation du leur, puisque nous commençons précisément à la date où M. J. Heller s'est arrêté. Grâce à ce dernier et à ses deux devanciers, on savait déjà ce que furent les relations politiques des deux pays de 1180 à 1292. Nos recherches avancent cette histoire d'un siècle, jusqu'à la mort de Charles de Luxembourg, 1378. Mais le progrès consiste presque uniquement à montrer que les ambitions, les défiances, les jalousies des règnes pré- cédents subsistent par les mêmes causes et se traduisent de la même manière au xiv° siècle qu'au xiii°. De là une certaine monotonie que nous n'avons pu éviter, parcequ'elle est inhé- rente au sujet. Si le théâtre change et si les acteurs se renou- vellent avec les années, l'intrigue reste à peu près toujours la même : ambassades, conférences, négociations avec la papauté ou avec le roi d'Angleterre, c'est perpétuellement ' Voy. la note à la page 3 ôeV Introduction. — Nous renvoyons *i la Re- vue historique de mai-juin 1879 (pp. 174 et ss.) le lecteur désireux de sa- voir où en sont les reclierches de l'érudition sur cette matière. X PRÉFACE. le môme défilé. Pourtant, au xiv° siècle, la guerre avec l'An- gleterre plaça la rivalité des deux peuples dans des condi- tions nouvelles : c'est la plus sérieuse modification que nous aurons à constater. Pour beaucoup d'historiens, le conflit franco-allemand date de la lutte de François P'' contre la maison d'Autriche, c'est- à-dire du commencement du xvi° siècle. La vérité, c'est qu'il a pris naissance au xii° siècle, sous Philippe-Auguste, et a subsisté pendant tout le moyen âge, par les mêmes raisons qui l'ont perpétué du xvi° siècle jusqu'à nos jours. La ques- tion allemande dans notre histoire est antérieure de deux siècles à la question anglaise, si l'on considère leur point de départ respectif: le traité de Verdun pour la première, la conquête de l'Angleterre par les Normands pour la seconde. Mais la question allemande existe encore, alors que l'autre est depuis longtemps résolue. Il y a, pour le sujet qui nous occupe ici, une division natu- relle que nous avons nous-méme recommandée ailleurs, con- sistant à distinguer dans les relations de nos rois avec l'Em- pire celles qui sont nées des événements généraux de l'histoire, de celles qui ont été provoquées spécialement par la question des frontières des deux Etats. Dans cette seconde division rentrent naturellement tous les actes de l'autorité royale ou impériale qui visent les provinces situées dans l'ancien royaume de Lothaire L La distinction nous a paru peu utile cependant pour certains règnes, et nous ne l'avons pas très scrupuleusement observée. Toutefois nous persistons à croire qu'il y aurait avantage à l'introduire d'une façon permanente dans une histoire générale de ces relations. Un mot sur la façon dont nous nous sommes acquitté de notre tâche. Et d'abord, plus d'un texte inédit ne nous est connu que par l'analyse qu'en ont donnée Boutaric, Bethmann- HoUweg ou M. Waitz*. Plus d'un aussi, qui a vu le jour dans les récentes publications faites en France et en Allemagne, a dû nous échapper, en raison de l'impossibilité où nous avons été de dépouiller toutes les collections publiées dans ces ' Nous en prévenons le lecteur chaque fois qu'il y a lieu. PREFACE. XI deux pays depuis les Regestes de Bœhmer. Enfin nos recher- ches personnelles dans les dépôts d'archives ont été assez restreintes et n'ont porté que sur quelques points pour l'étude desquels les textes imprimés étaient manifestement insuffisants. Ce sont là, nous ne nous le dissimulons pas, de réels défauts qui nous mériteront sans doute les sévérités de la critique. Mais toute notre bonne volonté n'a pu prévaloir contre la force des circonstances qui nous retenaient loin des grandes bibliothèques de Paris et d'Allemagne. C'est toute notre excuse. L'on s'étonnera peut-être aussi de constater que certaines monographies récentes * n'ont point été mises à profit par nous dans le présent travail. Mais l'omission est de parti pris. A notre sens, il est sage, lorsqu'on aborde un sujet neuf de tout point, de se soustraire à l'iniiuence des idées de ceux qui ont pu l'eflleurerdéjà avec des préoccupations diffé- rentes. C'est plus tard seulement que la coordination des travaux partiels relatifs à une même époque et le contrôle des uns par les autres deviennent indispensables. C'est aussi par une considération analogue que nous avons été si sobre de généralisations. Quand les premières relations de la France avec l'Allemagne auront été étudiées règne par règne, année par année, il sera possible alors de faire en toute sûreté la synthèse des événements particuliers et d'écrire enfin l'histoire des origines du conflit franco-allemand. Nous avons cru qu'il suffisait d'indiquer dans cette préface les grandes lignes du sujet, et de rappeler sommairement à l'oc- casion les idées et les principes qui ont dominé la question. Telle a été notre méthode. Si la critique ne la juge pas trop défavorablement, nous tenterons peut-être un jour, les circonstances aidant, de mener jusqu'à la fin du moyen âge l'étude que nous avons entreprise. Limoges, août 1879. Alfred Leroux. ' Par ex., la brochure de Mùller : Der Kampf Ludwigs des Baiern mit der roemischen (iurie. ïubinguo, 187'J. INTRODUCTION 843-1292 C'est au traité de Mersen en 870 que remonte véritablement la séparation de la France et de l'Allemagne, si l'on considère avant tout sous ces deux noms deux domaines linguistiques différents. Les frontières dont convinrent alors Charles le Chauve et Louis le Germanique furent en effet, assez exacte- ment celles mêmes des deux langues allemande et française. Mais si les singulières délimitations fixées vingt-sept ans plus tôt par le traité de Verdun se trouvèrent de la sorte supprimées, ce fut pour peu de temps, et elles furent bien vite rétablies par la formation de deux nouveaux royaumes : celui de Boson dans la vallée du Rhône, avec Vienne pour capitale, 879, et celui de Zwentibold dans la vallée de la Meuse, 895. Il est donc logique de prendre pour point de départ des relations politiques de la France avec l'Allemagne ce traité de 843^ qui constituait entre les deux pays un territoire neutre pour la possession duquel, pendant des siècles et jusqu'aux temps modernes, rois de France et empereurs d'Allemagne devaient tant négocier et tant combattre. Lorsqu'on jette un coup d'œil sur la carte de Gaule, l'on reconnaît immédiatement l'indestructible unité physique de ce pays dans les limites que les Anciens lui attribuaient. Les deux principaux affluents de la rive gauche du Rhin naissent l'un et l'autre en terre française. De Bâle à Genève et de Genève à Nice, les torrents du versant occidental des Alpes et du Jura descendent tous vers cet autre torrent qu'on appelle le Rhône, en coupant de leurs cours rapides une Leroux. Recherches critiques. 1 — 2 — vallée profonde qui a été le premier berceau de ]a Gaule civilisée. Comment donc la longue bande de territoire qu'arrosent ces affluents de gauche du Rhin, de la Saône et du Rhône a-t-elle pu vivre politiquement si longtemps à l'écart de la France? uploads/Politique/ leroux-alfred-recherches-critiques-sur-les-politiques-de-la-france-avec-l-x27-allemagne-de-1292-a-1378-1882.pdf
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- Publié le Aoû 28, 2021
- Catégorie Politics / Politiq...
- Langue French
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