1 2 Illustration de couverture : Madrid, BNE, Skylitzes Matritensis, Chronique

1 2 Illustration de couverture : Madrid, BNE, Skylitzes Matritensis, Chronique de Jean Skylitzès, XIIe siècle, fol. 198 v° 227 : Zoé et Théodora secourent Constantin IX de la foule 3 Remerciements Je tiens à remercier infiniment mon directeur de recherche, Monsieur Benoît Joudiou, sans qui je n’aurai pu travailler sur ce mémoire, merci pour son aide tout au long de l’année et sa disponibilité. 4 Sommaire Avertissements ...................................................................................................................... p. 5 Liste des abréviations ........................................................................................................... p. 6 Introduction .......................................................................................................................... p. 7 Chapitre I- La place de la femme dans la société et la Cour byzantine ............................... p. 22 I- Le cadre institutionel .......................................................................................... p. 23 II- Les aspects légaux .............................................................................................. p. 41 III- Les aspetcs sociaux ............................................................................................ p. 46 Chapitre II- Influence des femmes à la Cour et leur stratégie d’intégration au pouvoir .... p.59 I- Les stratégies matrimoniales .............................................................................. p. 60 II- Influences et rivalités ......................................................................................... p. 73 III- Les réseaux à la Cour impériale ......................................................................... p. 77 Chapitre III- L’exercice du pouvoir par les femmes : existe-t-il un pouvoir au feminin ? p. 83 I- Le pouvoir légitime : étude de cas des deux soeurs macédoniennes ................. p. 85 II- Le pouvoir partagé : les régences ....................................................................... p. 94 III- Le pouvoir associé : étude de cas d’Anne Dalassène ....................................... p. 101 Conclusion ......................................................................................................................... p. 105 Sources ............................................................................................................................... p. 109 Bibliographie ..................................................................................................................... p. 111 Annexes ............................................................................................................................. p. 124 Glossaire ............................................................................................................................ p. 135 5 Avertissements - Les traductions sont uniquement des auteurs des éditions. Nous avons conscience qu’elles peuvent contenir des différences par rapport au texte original, cependant il nous a semblé préférable de livrer des traductions françaises pour féliciter la lecture. - Les mots indiqués en gras sont définis dans le glossaire. - Nous avons indiqués entre parenthèses les dates de naissance et de mort des empereurs et impératrices cités la première fois. - Les noms et prénoms des personnages cités sont donnés en français. 6 Liste des abréviations op. cit (opere citato) : dans l’ouvrage déjà mentionné du même auteur. ° : naissance † : mort Ibid : dans le même ouvrage. p. : page vol. : volume éd. : éditeur dir. : directeur de l’ouvrage. fol. : folio v° : verso r° : recto BNE : Bibliothèque nationale d’Espagne trad. : traducteur fig. : figure 7 Introduction « Reine supposée d’un désert barbare, Constantinople, qui en reste longtemps inconsciente, se voit en deux siècles contestée, humiliée et même conquise pour se retrouver capitale d’un petit empire grec. Un destin scelle une véritable révolution du monde méditerranéen »1. Durant les XIe et XIIe siècles, plusieurs dynasties vont régner sur l’empire byzantin, allant pour les plus importantes des Macédoniens, Doukas, Comnènes ou encore les Anges pour la fin du XIIe siècle. L’empire byzantin connait à cette période, deux siècles de troubles qui, selon Alain Ducellier et Michel Balard, méritent une attention toute particulière puisqu’ils consacrent un ouvrage consacré à cette période. Cette période est cloisonnée autour de deux dates, celle de la mort de l’empereur macédonien Constantin VIII Porphyrogénète (°vers 960-†1028), en 1028, laissant l’empire à ses filles Zoé (°vers 978-†1050) et Théodora Porphyrogénètes (°vers 980-†1056). Cette date va être le point de départ d’un nouveau pouvoir impérial contesté par une aristocratie renaissante. Or cette période trouve un terme en 1204 par la prise de la ville par les Latins sous la quatrième croisade et la fin de la dynastie des Anges. La riche dynastie macédonienne qui avait régné durant deux siècles (depuis Basile Ier (vers°811-†886) en 867), s’est achevée par le règne des deux sœurs Zoé et Théodora Porphyrogénètes, faute d’héritier mâles. Les empereurs du Xe siècle, avec Romain Lécapène (°vers 870-†948), Nicéphore Phocas (°vers 912-†969) et Jean Tzimiskès (°vers 925-†976) avaient porté l’empire sur un territoire vaste et étendu en repoussant les frontières grâce à leurs compétences politiques et militaires. Les époux de Zoé assurèrent le gouvernement de l’empire, tandis qu’à la mort des deux sœurs, un empereur désigné par Théodora, Michel VI Stratiôtikos (° ?- †1059), est écarté du pouvoir le 8 Juin 1057 par un groupe militaire à la tête duquel se trouvait un membre issu d’une des plus importantes familles de l’époque, Isaac Comnène (°vers 1007-1061). Cette date, marque alors une césure dans le pouvoir impérial, avec l’avènement d’une aristocratie militaire. Cette nouvelle aristocratie byzantine, arrivée au pouvoir grâce à l’affaiblissement de la dynastie macédonienne, s’expose à travers des conflits de pouvoir internes entre les familles les plus importantes de l’empire. 1 DUCELLIER Alain, BALARD Michel (dir.), Constantinople 1054-1261, Tête de la Chrétienté, proie des Latins, capitale grecques, Paris, Autrement, 1996, p. 10. 8 L’aristocratie domine l’empire byzantin depuis le VIIIe siècle, et gagne en puissance à partir du IXe siècle. Les familles aristocratiques, pour la plupart étant de riches propriétaires fonciers, soutenaient l’empereur lors des guerres, assurant une aide humaine ou financière. A la fin du Xe siècle, lorsque Basile II écarta les grandes familles des Phocas et Maleïnoi, alors proches des révoltes, il créa des relations avec de nouvelles familles, plus ou moins connues à cette époque, comme les Doukas, les Comnènes, les Dalassènes, leurs offrant alors des hautes fonctions au sein de l’Empire. Basile II promulgua une loi interdisant à tout général militaire d’exercer dans son patrimoine terrien en province. Ce fut alors une révolution dans la capitale puisque cette aristocratie se pressa de s’installer à Constantinople, au plus près du palais formant petit à petit une Cour, proche de l’empereur et de son pouvoir. L’aristocratie militaire côtoyait alors l’aristocratie urbaine. Succèdent à Isaac Comnène, une série d’empereurs issus des plus grandes familles de l’empire. Il nomme lui-même comme héritier Constantin X Doukas (°vers 1006-†1067). Ce dernier avait bien l’intention de fonder une dynastie lorsqu’il fit couronner son fils Michel (°vers 1050-†1090) et protégeant son frère Jean en lui attribuant le titre de César. Lorsqu’il mourut, sa femme Eudocie Makrembolitasse (°vers 1021/37-†1096), régente de son fils Michel alors trop jeune pour gouverner, se remarie avec Romain Diogène (°vers 1030- †1072). Grand militaire lui aussi issu d’une famille importante, le mariage avait été contracté malgré un serment qu’elle avait signé selon les vœux de l’empereur. Ce tyran, a alors écarté les Doukas du pouvoir, afin d’avoir un contrôle presque total sur l’empire. Il fut trahi par le chef Andronic Doukas lors de la bataille de Manzikert en 1071, ce qui le condamna à la défaite et à une courte captivité qui lui valut la perte de son trône. C’est Michel VII, fils légitime et héritier de Constantin Doukas qui hérita du pouvoir remettant. Depuis le XIe siècle, les manœuvres aristocratiques se sont appuyées sur des stratégies d’alliances à travers notamment les mariages entres grandes familles. Un nouveau coup d’Etat vint remettre en cause la solidité du pouvoir impérial. Duc des Anatoliques, issu d’une grande famille militaire, Nicéphore Botaneiatès (° ?-†1081), soutenu par des groupes militaires et des puissants généraux, menacent le pouvoir de Michel VII. Ce dernier abdiqua le 3 avril 1078 et revêtit l’habit monastique. Cette période marque l’affaiblissement de la puissance impériale, puisque s’en suit une série de tentatives de coup d’Etat. C’est seulement moins de trois années après que le titre de Nicéphore est lui aussi contesté lors la prise de la ville par Alexis Comnène (°vers 1058- †1118) le 14 février 1081. 9 Lors de l’avènement d’Alexis, l’empire est, selon les propos d’Elisabeth Malamut dans sa biographie sur Alexis Ier Comnène, « sur le point de sombrer dans le chaos »2. Or le règne d’Alexis fut un miracle pour l’empire qu’il sauva de cette crise pour offrir comme héritage à son fils Jean, un lieu riche et paisible3. La famille des Comnènes avait été portée au plus haut rang lors du règne d’Isaac Comnène, l’oncle d’Alexis. Cette famille, conduite par une femme, Anne Dalassène, n’avait pas pardonné aux Doukas d’avoir été les successeurs d’Isaac Comnène alors qu’elle voulait que son mari, le frère d’Isaac, occupe cette place. Elle va entretenir cette haine entre les deux familles au point de devenir l’une des querelles les plus connues de l’époque. Pour y mettre fin, Alexis épousa Irène Doukas en janvier 1078. Afin de mieux comprendre le pouvoir byzantin, il est important de savoir que la place de l’empereur était considérée au rang le plus élevé. D’héritage grec, la société byzantine est régie par l’ordre, le pouvoir et la religion. Concernant cet ordre, l’empereur Constantin Porphyrogénète écrit dans la préface de son Livre des Cérémonies (De Cerimoniis) « de la sorte [c’est-à-dire par la connaissance exacte des cérémonies], puisse le pouvoir impérial, s’exerçant avec ordre (taxis) et mesure (rythmos), être l’image de l’harmonie et du mouvement donnés par le Créateur à ce monde. »4. Le mot taxis désigne à la fois l’ordre, le cérémonial et l’organisation hiérarchique des différentes classes de dignitaires. Comme nous le mentionne Marie-France Auzépy dans son article concernant la taxis, « l’empire, et particulièrement la Cour qui entoure l’empereur, est le reflet terrestre de la Cour céleste qui entoure le Christ […] La taxis est l’image que le pouvoir impérial veut donner de lui-même et, comme uploads/Politique/ les-femmes-de-la-cour-a-byzance.pdf

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