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La sphère publique, la démocratisation de la vie sociale et politique et les mé

La sphère publique, la démocratisation de la vie sociale et politique et les médias en Roumanie Luminița Roșca La sphère publique, la démocratisation de la vie sociale et politique et les médias en Roumanie Copyright © Luminița Roșca Copyright © TRITONIC 2012 pentru ediția prezentă. EDITAT CU SPRIJINUL AUTORITĂŢII NAŢIONALE PENTRU CERCETARE ŞTIINŢIFICĂ Toate drepturile rezervate, inclusiv dreptul de a reproduce fragmente din carte. TRITONIC Str. Coacăzelor nr. 5, București e-mail: editura@tritonic.ro tel./fax.: +40.21.242.73.77 www.tritonic.ro Descrierea CIP a Bibliotecii Naționale a României Roșca, Luminița La sphère publique, la démocratisation de la vie sociale et politique et les médias en Roumanie / Luminița Roșca Tritonic, 2012 ISBN: 978-606-662-031-4 Coperta: aLeXaNDRa BaRDaN Redactori: Bogdan Hrib Tehnoredactor: DAN MUȘA Comanda nr. 62 / noiembrie 2012 Bun de tipar: noiembrie 2012 Tipărit în România Orice reproducere, totală sau parțială, a acestei lucrări, fără acordul scris al editorului, este strict interzisă și se pedepsește conform Legii dreptului de autor. Tiraj: 500 ex. Preț: 28 lei Luminița Roșca La sphère Publique, la démocratisation de la vie sociale et politique et les médias en Roumanie Sommaire Introduction 9 1 La sphère publique : encadrement théorique 13 1.1 Le modèle de Habermas 15 1.2 La perspective communicationnelle 18 1.3 Les analyses de K. Jakubovicz et P. Mancini 22 2 La sphère publique européenne 25 2.1 La dimension communicative de la sphère 25 publique européenne 2.2 Les médias et l’Union Européenne 28 3 Le discours d’information et la sphère publique 35 3.1 Le contrat d’information 35 3.2 L’événement médiatique et la sphère publique 43 4 La sphère publique roumaine : déterminations 49 historiques 4.1 La théorie des formes sans fond 49 4.2 L’âge d’or de la démocratie : l’entre-deux-guerres 56 4.3 Le déclin de la démocratie 61 4.4 L’espace public comme mystification 63 4.5 L’an 1989 70 5 Le postcommunisme. La transition, la transformation, 73 l'intégration dans la Roumanie postcommuniste 5.1 Les médias dans les sociétés postcommunistes 75 5.2 Le fonctionnement des médias roumains dans la 76 décade 1990-2000 5.3 La démocratisation de l'espace public en Roumanie 85 6 La consolidation démocratique entre 2000-2010 95 6.1 Le système médiatique roumain. 95 Réglementation et autoréglementation 6.2 Les dimensions économiques et discursives 109 des médias roumains Conclusions 126 Références bibliographiques 129 Annexe no 1 : Résolution du Parlement Européen 135 du 7 septembre 2010 Annexe no 2 : Audiences des reality shows au mois 151 de novembre 2009 Annexe no 3 : Liste des documents programmatiques 153 du Conseil de l`Europe concernant la liberté d`expression et la liberté des médias Annexe no 4 : Liste des documents programmatiques 157 du Conseil de l`Europe concernant les médias de service public ABSTRACT : Public sphere in totalitarian period. 159 The Romanian case Introduction Dans cet ouvrage nous nous proposons d’un côté de présenter l’évolution de la configuration des industries de la communication en Roumanie, dans un processus qui commence au début du XIXème siècle, et de l’autre côté de suivre les évolutions de et dans l’espace public roumain. Les médias fonctionnent dans des systèmes sociopolitiques, comme partie intégrante de la sphère publique et qui mélange aussi les pratiques socioculturelles de l’intérêt public. C’est fictionnel de penser que les médias, et surtout les médias de masse, agissent sans aucun rapport avec l’univers socio-humain, avec le système des valeurs et des représentations du monde qui les fait vivre et qu`ils soutiennent. D’ailleurs, entre le système médiatique et l’espace public se met en place un rapport de complémentarité : les sociologues affirment que, en fait, l’opinion publique c’est le résultat de la recherche de la vérité moyenne, les journalistes considèrent que le but final de leur activité c’est de rechercher et d’apprendre la vérité pour la transmettre au grand public. Ainsi, la confrontation d’idées, le pylône de la sphère publique, est plus authentique et permet aux citoyens d’assumer la responsabilité de leurs actes. Dans les sociétés modernes, les moyens de communication attribuent un rôle de plus en plus important aux débats publics, lorsqu’ils disposent des modalités techniques nécessaires pour les disséminer au niveau des masses. Les médias et le système sociopolitique agissent comme les vaisseaux communicants : produire des événements médiatiques d’intérêt public c’est avoir des effets dans la communication sociopolitique. Mais l’inverse est aussi valide : organiser des événements politiques c’est influencer l’agenda des médias. Comme partie prenante du processus de 10 | Luminița Roșca démocratisation de la sphère publique, les médias constituent le plus important support pour la visibilité des acteurs sociaux. Le débat public, la confrontation des idées représentent la modalité la plus significative de la communication sociale démocratique, lorsqu’il s’agit des institutions, des organisations civiques, des hommes politiques, des médias et, aussi, la plus importante composante de la sphère publique. Dans cette perspective, la notion d’événement provoqué, mise en discussion par Charaudeau (1983, 1997), est liée naturellement à celle de sphère publique, comme le réseau de significations sociales englobant la totalité des univers de discours de ceux qui produisent les significations. Cette vision rapproche essentiellement la notion de sphère publique à la communication, à tous les domaines qui privilégient la libre pensée : la philosophie, la rhétorique, le discours académique. Depuis L’Antiquité, l’événement opérait la distinction entre la sphère publique et la sphère privée, et marquait la sphère publique, qui a été associée, à l’époque contemporaine, à la notion d’opinion publique. Analyser l’opinion publique de la perspective médiatique constitue une démarche très difficile puisqu’elle se retrouve au carrefour entre connaissances et croyances, d’un côté, et entre opinions et appréciations, de l’autre côté. Pour les journalistes, l’opinion publique représente l’instance suprême qui légitime le discours et les pratiques journalistiques et ils font appel à elle lorsqu’ils se sentent menacés par le pouvoir ou même par le public (dans le cas où leur audience est en baisse, par exemple). Le plus souvent, les journalistes opèrent avec des arguments et des avis circulant dans les communautés humaines, considérées comme un conglomérat et appelées, de manière conventionnelle, opinion publique. Les journalistes reprennent des opinions et des évaluations des personnes considérées comme représentant les intérêts de la collectivité, qu’ils encadrent dans un système de connaissances et de croyances adapté à la situation sociopolitique, la géographie historique et l'heure. La sphère publique | 11 La notion d’espace public sera utilisée pour désigner l’ensemble des processus de communication et de socialisation qui instituent des pratiques sociales et politiques transparentes et démocratiques. La démarche s’appuie sur les délibérations, la communication et les médiations ayant comme but la socialisation, l’action politique et le changement social. L’étude récente de P. Dahlgren (2005) nous conduira à faire l’analyse de la sphère publique sur les trois axes : structural, représentationnel et interactionnel, par rapport aux processus de communication et à la manière dans laquelle se forgent les discours représentationnels. Le temps et la géographie constituent des variables de la définition de l’espace public, telle que nous l’appréhendons selon sa configuration dans les villes grecques, une autre dans les sociétés médiévales ou dans les villes bourgeoises du XVIIIème siècle, dans les pays communistes ou dans ceux postcommunistes. Dans cette perspective, on a vu apparaître et se développer les cultures urbaines, à l’intérieur desquelles s’est constituée la sphère publique comme dimension des libertés des citoyens, de l’organisation de la vie collective. À partir d’une analyse des déterminations historiques, notre travail a essayé de surprendre aussi la dynamique et les caractéristiques de la sphère publique roumaine s’attachant aux théories de J. Habermas et de H. Arendt, ainsi qu’à toute une postérité habermassienne, aux études P. Mancini (2005), K. Jakubowicz (2005, 2007) et M. Schudson (1996), plus particulièrement. 1. La sphère publique : encadrement théorique On encadre dans la notion d’espace public, depuis la parution des ouvrages de Habermas, un nombre impressionnant de recherches de la sphère de la sociologie, de la communication, de la philosophie, de la psychologie ou de la médiologie. Comme Habermas, lui-même, témoignait dans l’un des articles où il révisait (pour la troisième fois) ses théories concernant l’espace public, il n’a pas deviné, lors de la publication de son ouvrage, la postériorité féconde de la théorie et de la notion de sphère publique. De nombreux chercheurs du phénomène considèrent, comme parents fondateurs des recherches concernant l’espace public, Jürgen Habermas, dans la sphère de la sociologie, et Hannah Arendt dans celle de la philosophie. Pour Seyla Bernhabib (1996), la principale référence, de la perspective des vertus civiques et républicaines, est représentée par Hannah Arendt. La deuxième référence est exemplifiée par la conception de Bruce Ackerman, comme « le modèle du dialogue public », la perspective normative de l’espace public, dans la lignée de Kant avec son « ordre public droit et stable » (Bernahabib, 1996). Finalement, le troisième modèle de référence est celui de J. Habermas, connu comme le modèle discursif de l’espace public, qui propose la transformation démocratique des sociétés du capitalisme tardif. De la perspective de la philosophie de l’action politique, l’espace public soutient l’évolution des libertés démocratiques et de la liberté d’expression et leur découplage public et il en est le garant. Le modèle philosophique proposé par H. Arendt pour l’espace public uploads/Politique/ luminita-rosca-la-sphere-publique.pdf