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PHILOSOPHIE POLITIQUE Par Nouhaila BENSGHIR Etudiante en science politique Prof

PHILOSOPHIE POLITIQUE Par Nouhaila BENSGHIR Etudiante en science politique Professeur Clotilde Nouet Mohamed VI Polytechnic University PLATON ET LA TYRANNIE Tyrannie C’est un régime politique dans lequel le pouvoir monocratique et absolu était obtenu par usurpation et abolition du régime démocratique. Synonyme : absolutisme – despotisme… - Locke : « là où le droit finit, la tyrannie commence » - Montesquieu : « un seul, sans loi et sans règle, entraine tout par sa volonté et par son caprice » = > deux perversions dans l’exercice du pouvoir Rousseau : « un tyran = roi qui gouverne avec violence et sans égard à la justice et aux lois », « synonyme d’usurpateur » Chez les grecs, la tyrannie n’est pas forcément un mauvais exercice du pouvoir, contrairement à aujourd’hui. - Pisistrate : « certains tyrans sont considérés comme bons et doux » - Platon critique la tyrannie qu’il considère comme le plus mauvais des régimes - Aristote dit qu’il y’a une troisième espèce de tyrannie qui correspond à la royauté absolue. C’est la monarchie dans laquelle il n’y a pas de reddition des comptes et dans laquelle le monarque gouverne à son avantage. Elle repose sur la contrainte car aucun homme libre ne supporte de son plein gré un tel pouvoir. Critique de la tyrannie comme le pire des régimes Anticipation de la tyrannie comme étant du despotisme 1) De quoi parle la République ? La république propose un modèle de cité idéale, et ce modèle repose sur l’idée que les philosophes devraient gouverner la cité Au début, ça parle de la vertu de justice. On essaye de savoir quelles qualités morales sont nécessaires pour l’accomplissement de l’individu dans une vie qui se doit d’etre la meilleure possible (= idéalisme chez les grecs) Il y’a aussi une réflexion de la politique au sens de s’interroger sur la meilleure forme d’organisation politique, quel est le meilleur régime pour une cité Il nous explique comment fonctionnent les différents régimes, quelles sont leurs forces/faiblesses et il va les hiérarchiser selon le meilleur et le pire (analyse comparative + normative. Jugement de valeur) - Deux volets : justice + meilleure organisation de la cité - Passage de qu’est-ce-que la justice (question morale) à « qui doit gouverner » (question de l’autorité politique) (identité des aptes à diriger la cité) Point de départ : naissance de la cité - Il se demande comment la cité se constitue - Ce qui explique la formation de communautés humaines c’est le fait que les hommes sont des êtres de besoin et que pour atteindre l’auto-suffisance, il faut coopérer et s’associer car la survie individuelle est plus complexe que la survie collective. C’est en unissant nos forces que nous pouvons parvenir à cela. Puisque nous sommes des êtres de besoins, nous devons unir nos forces - Les premières professions qui surgissent dans la cité sans des professions qui concernent les besoins humains les plus essentiels (nourriture, protection…) - L’organisation de ces premières professions, selon le principe de spécialisation des taches en fonction des aptitudes naturelles de chacun. Ces aptitudes permettent à la communauté de se développer afin d’atteindre le niveau de subsistance nécessaire. - La cité se développant et le luxe apparaissant, une nouvelle profession devient nécessaire, celle des gardiens qui sont chargés de protéger la cité des agressions extérieurs et des conflits intérieurs. La fonction de la cité idéale c’est de jouer le rôle d’un modèle qui va nous permettre de savoir ce qui nous conviendrait de faire pour qu’une cité soit bien gouvernée et d’évaluer la réalité des cités à la lumière de ce qui devrait être. (Ce qui devrait être nous sert de mesure pour évaluer la réalité de ce qui est, la cité existante) - Raisonnement normativiste (réalité évaluée à la lumière de normes) - Socrate dit que c’est le philosophe qui doit diriger la cité car c’est lui qui a la plus grande aversion pour le pouvoir. Ils possèdent deux qualités : vertu et savoir. Ces qualités les éloignent du pouvoir. Ils en disposent d’ailleurs car ils n’ont pas le gout pour le pouvoir. Si la direction de la cité est confiée à ceux qui ne la désirent pas, ils ne seront pas tentés d’abuser du pouvoir. 3 autres thèses : - Ceux qui détiennent le pouvoir sont tentés d’en abuser - Deux qui ne désirent pas le pouvoir aspirent à autre chose - L’aspiration à autre chose est bénéfique à la direction politique - Que veut dire que la cité est juste ? - Un équilibre dans la répartition des fonctions sociales et de gouvernement - Question d’équilibre et d’harmonie - Analogie entre l’âme et la cité : dans l’âme il y’a les passions, le cœur et la raison et dans la cité il y’a les producteurs, gardiens et guerriers Analogie - Pour qu’un individu vive de façon juste, il faut que les passions soient soumises à la raison. Avec l’aide du cœur = pour qu’une cité soit juste il faut que les classes productives soient subordonnées au gouvernement des gardiens avec l’aide des guerriers L’homme juste réprime ses désirs futiles et se modère en subordonnant ses désirs à la mesure (raison) - Ame juste : désir mis à sa place + passions subordonnées à la raison avec aide du cœur - Cité juste : classes productives mises à leurs places + subordonnés à la classe des philosophes avec aides des gardiens - Chez Platon, seule la cité aristocratique gouvernée par les philosophes est bien réglée Les constitutions La constitution est le régime, la forme de gouvernement de la cité. Objectif de Platon - Montrer que les autres constitutions sont défectueuses et dangereuses Dimension pratique : disposer d’un modèle juste pour éviter le danger Constitutions imparfaites Platon propose une description historique de la décadence des régimes, du meilleur régime au pire 1) Timocratie : cité gouvernée par les guerriers (gens qui recherchent les honneurs). (Régie par valeurs militaires). Valeurs guerrières laissées à elles- mêmes. Non soutenues par savoir et raison. Pas au service des désirs car on condamne la soif des richesses et le souci de la vie privée. Risque : le courage n’a pas de valeur, ce qui compte c’est d’exhiber la valeur aux yeux de tous = quête des honneurs non régulée par le savoir = dégénère en oligarchie 2) Oligarchie : cité dans laquelle une minorité d’individus gouverne pour but d’accumuler des richesses. Cité clivée par minorité de riches et majorité de pauvres. Instable car désir de richesse constamment excité par les riches et brimé par les pauvres = renversement de l’oligarchie en démocratie 3) Démocratie : la revanche des pauvres. Un mouvement de libération absolue du désir. La majorité des pauvres brimés accède au pouvoir. C’est la licence, c’est-à-dire la liberté effrénée. Une liberté qui se joue dans la volonté de toujours satisfaire son désir. L’homme de la modération reprise ses désirs, tandis que l’homme démocratique est dirigé par un désir sans mesures. - La notion de désir joue dans les deux tableaux. Il est humain car il conduit à vouloir certaines choses plutôt que d’autres + norme forte dans la cité (incontrôlable) - La démocratie n’est pas le pire des régimes car il y’a quand même une direction (confiée aux démagogues, ceux qui savent utiliser le discours pour plaire au peuple.) donc bien que l’homme démocratique soit anarchique, la cité démocratique a une direction (celles des démagogues) Absence d’hiérarchie + indistinction des valeurs 4) Tyrannie : commence par la démocratie. Le tyran est né dans une décision d’indécision. La cité démocratique a mis à mort Socrate car il dérangeait beaucoup par ses questions. Résultat d’une indécision constante qui va pousser le peuple à chercher un défenseur, c’est sur ce besoin de protection et de défense que va apparaitre le sauveur (tyran). La tyrannie ne nait pas seule. Etapes de la tyrannie 1) Etape démagogique : le tyran fait des promesses et adopte une politique en faveur du peuples (annulation de dettes, redistribution de terres) 2) Mouvement militaire : on provoque des guerres 3) Appauvrissement de la classe de ceux qui contribuent aux impôts militaires, ce qui les contraint à se replier sur leur vie privée 4) Purgation de la cité. Le tyran purge le corps social des bons éléments, ne laissant que les mauvais. Explication de texte Platon explique la genèse du tyran, c’est-à-dire comment un simple « mortel » place par le peuple à la place du « chef » va se transformer en un loup, car c’est lui qui est prêt à dévorer les hommes. Ce récit de la genèse du tyran se fait à travers l’énumération de différentes séquences à travers lesquelles on voit comment le tyran établit son pouvoir. D’abord une politique démagogique visant à flatter le peuple et à lui plaire. Ensuite, une politique militaire qui consiste à provoquer des guerres et enfin une politique de répression de la liberté de pensée et d’expression (Platon dit : il faut réprimer le front parler, comparaison entre la purge tyrannique et la purge médicale, la uploads/Politique/ philosophie-politique-bensghir-nouhaila 1 .pdf