© Nathan 2019. Histoire 1re collection S. Cote CHAPITRE 1 – La Révolution franç
© Nathan 2019. Histoire 1re collection S. Cote CHAPITRE 1 – La Révolution française et l’Empire, une nouvelle conception de la nation Cours 1. La rupture révolutionnaire, 1789-1792 (p. 24-25) Comment les événements de 1789-1792 conduisent-ils à un nouveau régime et à une société nouvelle ? A - La fin de l’absolutisme et de la société d’ordres 1. Les députés renversent la monarchie absolue, juin 1789 À partir du 5 mai 1789, 1 139 députés des trois ordres se réunissent à Versailles en États généraux pour résoudre la crise de la monarchie. Leur travail est cependant paralysé par les divergences politiques. Afin de sortir de l’impasse, le 17 juin 1789, les députés du tiers état, élus de 96 % de la nation, se proclament « Assemblée nationale », détenteurs de la souveraineté nationale. Le 20 juin, réunis dans la salle du Jeu de paume, ils prêtent serment de rédiger une Constitution. Par ces actes révolutionnaires, les députés mettent fin au pouvoir absolu du roi. 2. Le peuple renverse la société d’ordres, juillet-août 1789 À Paris, le peuple excédé par la misère suit avec passion les États généraux. Début juillet, des manœuvres de Louis XVI contre l’Assemblée nationale provoquent l’exaspération. L’émeute éclate, une milice de citoyens armés, la garde nationale, est organisée ; les arsenaux sont pillés et le 14 juillet la Bastille est prise. © Nathan 2019. Histoire 1re collection S. Cote Le retentissement de cette journée est immense. Le roi, contraint en octobre de venir résider à Paris au palais des Tuileries, doit arborer la cocarde tricolore et accepter les réformes. En province, des violences contre les nobles embrasent plusieurs régions. Pour mettre fin aux troubles, les députés votent, dans la nuit du 4 août, l’abolition de tous les privilèges. C’est la fin de la société d’ordres. B - La fondation d’une France nouvelle 1. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen L’Ancien Régime aboli, il faut définir les bases d’une société nouvelle. C’est l’objet de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen adoptée le 26 août 1789 par les députés. Inspirée des idées des Lumières, elle énonce les droits naturels des individus (liberté, égalité), proclame la souveraineté de la nation et affirme l’autorité de la loi, expression de la volonté générale. 2. Une société nouvelle Avec la liberté d’expression, journaux et pétitions se multiplient. L’ensemble de la société se passionne pour les débats, à l’Assemblée, dans les clubs, les sociétés populaires, à Paris ou en province. Les femmes sont de toutes les mobilisations. Certaines, telle Olympe de Gouges, revendiquent en vain l’égalité politique avec les hommes ; d’autres tiennent un salon influent et entretiennent une correspondance politique avec diverses personnalités, comme Manon Roland. © Nathan 2019. Histoire 1re collection S. Cote À l’Assemblée, les deputés travaillent sans relâche à la réorganisation du royaume. Ils simplifient l’administration avec la création des départements ; ils réforment l’Église soumise à la Constitution civile du clergé et à la vente de ses biens. Ils imposent le libéralisme économique, notamment avec la loi Le Chapelier sur l’interdiction des associations ouvrières (1791). 3. La monarchie constitutionnelle La Constitution adoptée en 1791 officialise la monarchie constitutionnelle qui fonctionne depuis 1789. Les pouvoirs sont séparés : le pouvoir législatif revient à l’Assemblée formée de 745 députés élus au suffrage censitaire : seuls les « citoyens actifs », 15 % des hommes payant un certain niveau d’impôt, peuvent voter. Les autres sont « citoyens passifs ». Le pouvoir exécutif appartient au « roi des Français » dont les prérogatives sont étendues ; Louis XVI dispose notamment du droit de veto sur les lois, dont il peut interdire l’application. C - De l’unité à la rupture entre le roi et la nation 1. La fête de la Fédération Une cérémonie grandiose est organisée le 14 juillet 1790 pour célébrer l’anniversaire de la prise de la Bastille, l’unité de la nation et l’aube d’une ère nouvelle. Au Champ- de-Mars, devant une foule immense, les délégués des gardes nationales, les députés et la famille royale prêtent serment de fidélité « à la nation, à la loi, au roi ». © Nathan 2019. Histoire 1re collection S. Cote 2. La tentative de fuite du roi et le renversement de la monarchie Cette unanimité est pourtant illusoire. Le 21 juin 1791, le roi, qui n’a accepté qu’à regret le processus révolutionnaire, tente de s’enfuir avant d’être arrêté à Varennes. Cet événement aggrave les divisions politiques entre les partisans du roi et ceux qui réclament désormais l’instauration d’une république, notamment les sans-culottes. À ces divisions s’ajoutent des tensions avec les monarchies étrangères qui débouchent en avril 1792 sur la déclaration de guerre à l’Autriche. Les premières défaites et l’invasion du territoire provoquent la panique. L’hostilité au roi grandit, on le soupçonne de soutenir les Autrichiens. Le 10 août 1792, une insurrection éclate ; le palais des Tuileries est envahi, le roi, accusé de trahison, est arrêté et emprisonné. © Nathan 2019. Histoire 1re collection S. Cote Cours 2. La République en échec, 1792-1799 (p. 26-27) Pourquoi le nouveau régime républicain ne parvient-il pas à s’enraciner ? A - Les débuts de la République, 1792-1793 1. Une nouvelle assemblée, la Convention Première assemblée élue au suffrage universel masculin, la Convention se réunit le 21 septembre 1792, le lendemain de la victoire de Valmy contre l’armée austro- prussienne, et proclame la République. Parmi les députés, tous républicains sincères, deux groupes dominent : les Girondins comme Roland ou Vergniaud et les Montagnards favorables aux revendications populaires radicales comme Robespierre, Danton ou Marat. Le procès du roi met au jour leurs divergences : tous s’accordent sur sa trahison, mais ils sont partagés sur le sort à lui réserver. Après un mois de débats, la Convention, emmenée par les Montagnards, vote la condamnation à mort ; Louis XVI est guillotiné le 21 janvier 1793. 2. La République menacée par les guerres L’exécution du roi et les débuts de l’expansion militaire provoquent la première coalition européenne contre la France. Au printemps 1793, l’invasion menace à nouveau et la guerre civile gronde. Dans l’ouest du pays, des émeutes éclatent contre les décrets de la Convention, en particulier la levée en masse de soldats : c’est le début de la guerre de Vendée. © Nathan 2019. Histoire 1re collection S. Cote En outre, la misère exacerbe partout les tensions sociales et l’inquiétude du peuple. À la Convention, les députés se divisent sur les mesures à prendre. En juin 1793, les Girondins, jugés trop modérés, sont éliminés à l’instigation des Montagnards, alliés des sans-culottes. Mais en province, de nouvelles révoltes contre ce pouvoir parisien, jugé excessif, marquent le début d’une guerre civile. B - La « Terreur », 1793-1794 1. Le gouvernement des Montagnards Devant l’urgence de la situation politique (voir carte 1 p. 22), et sous la pression des sans-culottes, la Convention contrôlée par les Montagnards adopte des mesures d’exception. En septembre 1793, la loi des suspects entraîne la multiplication des arrestations et des condamnations ; entre juin et juillet 1794, environ 1 500 personnes sont exécutées à Paris sur décision du Tribunal révolutionnaire. Les armées, renforcées par le service militaire devenu obligatoire, combattent sur tous les fronts, intérieurs et extérieurs. De terribles répressions se déchaînent alors dans certaines régions (à Nantes, par exemple). Cependant, l’Assemblée et le Comité de salut public, gouvernement formé de députés dont Robespierre, prennent aussi des mesures pour apaiser la misère. Un contrôle des prix est institué et des réquisitions de grains organisées. Une Constitution et une déclaration des droits très démocratiques sont élaborées en juin 1793 (mais elles ne seront jamais appliquées). En outre, les insurrections aux Antilles précipitent l’abolition de l’esclavage dans les colonies en 1794. © Nathan 2019. Histoire 1re collection S. Cote 2. La chute de Robespierre, 9-10 thermidor an II (27-28 juillet 1794) Cette politique porte ses fruits : les révoltes intérieures sont écrasées, l’invasion est stoppée par la victoire de Fleurus en juin 1794. Mais le bilan humain est très lourd, avec environ 17 000 exécutions dans toute la France et plus de 100 000 morts en Vendée. La politique de la « Terreur » semble désormais inutile et Robespierre est alors de plus en plus désigné comme un dictateur par certains députés inquiets. En juillet (thermidor selon le nouveau calendrier), il est arrêté, jugé, puis exécuté avec ses proches. C - La République conservatrice, 1794-1799 1. La fin de la « Terreur » Toutes les mesures et les institutions de la période précédente sont supprimées ; une répression féroce s’abat sur les anciens Montagnards et sur les sans-culottes. Une nouvelle Constitution fonde en 1795 un régime, le Directoire, où le suffrage censitaire très restrictif profite aux propriétaires qui s’enrichissent dans le commerce, les entreprises ou l’administration. Mais la richesse ostentatoire de ces élites, alors que la misère populaire reste extrême, attise les tensions sociales et politiques et met en péril le régime. Il ne survit que par la répression des oppositions royalistes et montagnardes. © Nathan 2019. Histoire 1re collection S. Cote 2. 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- Publié le Jan 20, 2021
- Catégorie Politics / Politiq...
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