Université Omar Bongo Année Universitaire 2016-2017 Examen de Rattrapage Semest

Université Omar Bongo Année Universitaire 2016-2017 Examen de Rattrapage Semestre 1 Matière : Politiques Economiques Master I Responsable du cours : Pr. Jean Louis NKOULOU NKOULOU Agrégé des Facultés des Sciences Economiques et de Gestion Maître de Conférences Proposition de corrigé Sujet 1 : La politique monétaire de règle vous parait-elle encore pertinente au sein des économies de la CEMAC ? Justifier votre réponse en vous appuyant sur des exemples précis. Analyse du sujet L’étudiant doit parvenir à définir ce que l’on entend par règle de politique monétaire. Il doit également dire l’objectif que visent ces règles monétaires. La politique monétaire de règle consiste en une fonction mathématique qui relie à une ou plusieurs variables indicatrices de la situation économique le niveau de la variable qui sert d’instrument d’intervention à la banque centrale. Étant donné que de telles règles sont spécifiques à l’instrument utilisé, elles sont parfois appelées « règles d’intervention ». Une de leurs principales caractéristiques est que, alors que le taux d’intérêt directeur varie dans le temps au fil de l’évolution économique, il réagit de façon identique à une conjoncture ou à un choc économiques donnés (Cateau et Murchison, 2010). En conséquence, l’adhésion à une règle engendre la prévisibilité, les agents économiques privés sachant comment la banque centrale réagira aujourd’hui et dans l’avenir. Par ailleurs, selon la littérature, une règle peut soit décrire la manière dont l’instrument réagit à l’état de l’économie, soit prescrire un résultat précis, comme l’atteinte de la cible d’inflation visée par la banque centrale, d’où l’appellation « règle de ciblage » (targeting rule) que leur a donnée Svensson (1999). Dans ce dernier cas, le comportement de l’instrument d’intervention ne peut être inféré que dans le cadre d’un modèle complet qui relie cet instrument aux variables cibles comprises dans la règle. L’efficacité d’une politique économique dans ce cas va se mesurer par rapport à l’atteinte des objectifs (intermédiaires et finaux) de cette politique. Il s’agit donc pour l’étudiant d’analyser comment un ensemble de normes ou règles monétaires adoptées au sein des économies la zone CEMAC peut s’avérer pertinente ou non dans l’atteinte des objectifs visés. Problématique : L’adoption d’une règle de politique monétaire optimale peut-elle permettre d’atteindre les objectifs de politique monétaire unique en zone CEMAC ?(1) L’adoption d’une politique de règles monétaires peut-elle favoriser un ajustement macroéconomique viable en zone CEMAC ? (2) 1 L’usage des règles de politique monétaire permet-elle de faire face efficacement aux déséquilibres macroéconomiques dans les économies de la zone CEMAC ? (3) La réalisation d’une cible à niveau d’inflation est-elle pertinente pour assurer l’efficacité de la politique monétaire dans les économies de la zone CEMAC ? (4) Les attentes du correcteur: Les attentes du correcteur sont surtout d’ordre théorique. Sur le plan théorique Il s’agit pour l’étudiant de montrer que la problématique s’inscrit dans la lignée des controverses entre la nouvelle école keynésienne (NEK) (Romer, 2002 ; Woodford, 2003b) et la nouvelle école classique (NEC) Lucas (1974) ; Blinder et Solow (1973 ; 1989) ; Christ (1978 ; 1979) ; Sargent et Wallace (1981) ; Sargent (1993). Il doit ressortir la controverse théorique qui oppose les partisans de l’usage des règles et les partisans de la discrétion dans la mise en œuvre de la politique économique (Keynes, Simon et Friedman ; Barro et Gordon, 1983). L’étudiant doit également ressortir que l’étude des règles de politique monétaire a connu un regain d’intérêt depuis la proposition d’une règle de détermination du taux d’intérêt par Taylor (1993), alors que le nouveau modèle canonique de la macroéconomie Bernanke et al. (1998), McCallum et Nelson (1999), Clarida et al. (1999), Woodford (2003b), Walsh (2003)) s’est établi comme un cadre d’analyse incontournable des propriétés de ces règles en raison de la crédibilité de la politique économique dans la prise en compte des anticipations des agents économiques. A cet effet, l’intuition de la règle de Taylor (RT) est que les autorités monétaires tiennent compte de l’inflation et de l’écart de production lorsqu’elles prennent des décisions de politique monétaire. Ce type de comportement apparaît par exemple dans les minutes de la Reserve Fédérale (Romer et Romer 2002). Taylor (1993) donne également une justification empirique pour cette règle. Le taux nominal est supposé ici être contrôlé par les autorités monétaires qui l’utilisent comme instrument de politique monétaire. La composante systématique de la politique monétaire peut être alors modélisée par des règles de fixation du taux d’intérêt. John B. Taylor (1993) a ainsi proposé une règle qui est désormais connue sous le nom de "règle de Taylor". Selon cette règle, les autorités monétaires fixent le taux nominal en fonction des déviations de l’inflation et de l’écart de production par rapport aux cibles visées en la matière. Bullard et Mitra (2002) proposent deux autres règles de type "ad hoc". Les règles (RT) et (RTA) sont spécifiées de manière "ad hoc" en fonction de variables endogènes du modèle. Svensson (1999) suggère au contraire que les autorités monétaires utilisent des règles optimales, qui sont fondées sur une démarche d’optimisation. Il s’agit de deux autres versions de la règle de Taylor. Les autorités monétaires fixent le taux nominal soit en fonction des réalisations passées des variables endogènes 2 Prise de position : Dans un contexte caractérisé par les interactions stratégiques, toute politique macroéconomique viable doit s’appuyer sur des règles pour une allocation optimale des ressources, autrement dit pour une politique économique efficace. Ainsi, l’adoption des règles de politique monétaire nous semble plus pertinentes pour atteindre le objectifs de stabilité des prix de la politique monétaire et pallier aux déséquilibres macroéconomiques dont font face les économies de la CEMAC et ce malgré leurs hétérogénéités structurelles, conjoncturelles, démographiques, monétaire, en présence d’incertitude. Proposition de plan: I- La politique monétaire de règle, un outil de stabilisation macroéconomique A) Usage des règles pour palier au biais inflationniste des politiques discrétionnaires B) Politique monétaire de règle pour ancrer de meilleures anticipations d’inflation des agents II- La politique monétaire de règle, un complément aux stabilisateurs automatiques A) Assure une maitrise de l’offre de crédit à l’économie B) Facteur d’investissement via la règle de taux d’intérêt 3 Sujet 2 : La politique de stabilisateur automatique est-elle applicable au sein de l’économie gabonaise ? Justifiez votre réponse en vous appuyant sur des exemples précis Analyse du sujet L’étudiant doit parvenir à définir ce que l’on entend par politique de stabilisateur automatique. Il doit également dire l’objectif que vise ladite politique. La politique de stabilisateur automatique appelée aussi politique de flexibilité incorporée, est une politique qui traduit la capacité des finances publiques à atténuer l’impact des évènements conjoncturels sur l’activité économique de manière spontanée, endogène et sans choix discrétionnaire (Solow, 2002 ; Llau, 2009). A cet effet, les stabilisateurs automatiques apportent une réponse budgétaire plus rapide et auto-correctrice aux chocs de demande. Ces dispositifs ajustent spontanément et de façon endogène les recettes et certains postes de dépenses publiques au cours du cycle. Par exemple, lorsque l’activité ralentit et le chômage s’élève, l’économie génère moins de revenus, donc moins de recettes fiscales, tandis que davantage d’allocations chômage sont versées aux ménages. La chute du revenu disponible s’en trouve alors amortie, si bien que les agents privés sont incités à maintenir leurs dépenses. Inversement, lorsque l’économie se rapproche du plein emploi, la hausse de la pression fiscale et la baisse des prestations sociales vont freiner l’accroissement de la demande globale. Dans les deux cas, les stabilisateurs automatiques tendent à amortir les effets des chocs de demande en stabilisant le revenu disponible. Les stabilisateurs automatiques opèrent également à travers le canal de la redistribution : si les ménages qui reçoivent les fonds ont une plus haute propension à consommer que les ménages supportant les transferts, la redistribution va accroître la consommation et la demande au niveau agrégé (Symansky et Baunsgaard, 2009 ; Fatas et Mihov, 2012). Problématiques possibles : La politique de règles budgétaires est-elle opportune au sein de l’économie gabonaise? (1) Les effets des stabilisateurs automatiques des finances publiques est-elle pertinente pour assurer la stabilisation macroéconomique de l’économie gabonaise ? (2) Les attentes théoriques du correcteur: Sur le plan théorique, l’étudiant doit pouvoir relever les débats relatifs aux vertus attendues des stabilisateurs automatiques, opposant ainsi l’interventionnisme keynésien de la « finance fonctionnelle » à la Lerner au laisser-faire des automatismes stabilisateurs du Committee for Economic Development (CED), dont Friedman était un des inspirateurs. Il s’agit à cet effet de montrer que la problématique s’inscrit dans la lignée des controverses entre la nouvelle école keynésienne (NEK) (Friedman) et la nouvelle école classique (NEC) Lucas (1974) ; Blinder et Solow (1973 ; 1989) ; Christ (1978 ; 1979) ; Sargent et Wallace (1981) ; Sargent (1993) et Solow (2002) 4 Il doit ressortir la controverse théorique qui oppose les partisans du principe d’équivalence Ricardien (Barro, 1974 ; 1983) et la réhabilitation de la politique budgétaire (solow, 2002) Prise de position : La politique de stabilisateur automatique permet d’atténuer l’impact des évènements conjoncturels sur l’activité économique et pallier aux déséquilibres macroéconomiques dont font face les économies de la zone franc africaine et ce malgré leurs hétérogénéités structurelles, uploads/Politique/ proposition-corrige-pol-eco-2016-2017-semestre-2 1 .pdf

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