RAGGI ANNE-MARIE L'histoire est un témoignage. Le professeur Samba Diarra, aute
RAGGI ANNE-MARIE L'histoire est un témoignage. Le professeur Samba Diarra, auteur des « faux complots d'Houphouët », ne veut pas s'y dérober. Cette fois, le professeur, par devoir de mémoire, rend hommage à une héroïne du PDCI-RDA : Anne-Marie Thomas Colle-Raggi. M. Samba Diarra donne un pan méconnu mais important de l'histoire de cette grande dame, dont l'origine prend carrément le contre pied du concept d'ivoirité. Je n'ai pu résister à la tentation d'apporter, même après coup, ma modeste page d'hommage à la défunte. Une maman qui a laissé une marque indélébile à la lutte pour l'émancipation du Cotivoirien, nom donné à l'habitant du territoire de la Côte d'Ivoire, en ces temps-là. Plusieurs raisons à ma pulsion d'hommage. D'abord, Anne-Marie est née à Lozoua, près de Grand-Lahou, une métropole du début de la colonisation, où je passai mon adolescence. Mon grand-père a bien connu son père Thomas Colle, originaire de Rufisque au Sénégal, et sa mère Fanti, immigrée de la Gold-Coast (Ghana). Par ailleurs, de solides liens amicaux ont lié son époux Louis Raggi, franco-libanais, et elle, à la famille Amadou Seye, ma belle-famille. Amadou Seye, ancien combattant de la première guerre mondiale, accompagna Galandou Diouf, député du Sénégal, à Grand-Bassam, puis immigra dans cette ville, qui lui rappelait étrangement son île de N'Guet N'Dar natal à l'embouchure du fleuve Sénégal à Saint-Louis. Que de fois, Anne-Marie et moi n'avons-nous pas évoqué des souvenirs de Lozoua, de Grand-Lahou et de Grand-Bassam. En ces temps de vestiges toujours vivaces d'ivoirité, l'on ne peut pas rappeler que l'héroïne du PDCI-RDA que fut Anne-Marie a baigné dans la francité sénégalaise et libanaise, la ghanéité et la Cotivoirienneté. A la réflexion n'est ce pas tout cela qui sous-entend le militantisme sans peur ni reproche d'Anne-Marie ? Le boycott d'achat des produits manufacturés renvoie étrangement à celui mis en œuvre le 11 Janvier 1950 par le CPP (Convention People Party) de Kwame N'Krumah. De même la marche des femmes du PDCI-RDA des 22, 23, 24 Décembre 1949 sur la prison civile de Grand-Bassam ressemble à celle des femmes du CPP sur la maison d'arrêt de James Fort d'Accra, après l'arrestation le 22 Janvier 1950 de N'Krumah. Les amazones de Côte d'Ivoire, parvenues à Bassam en surmontant mille et un obstacle se sont trouvées confrontées aux jets d'eau et de gaz lacrymogène sur le pont entre Impérial et le quartier France. Elles manifestaient pour revendiquer un jugement diligent des hiérarques du PDCI-RDA incarcérés après le 6 Février 1949. La vérité historique oblige à rapporter que cette belle épopée bassamoise fut ramenée lors du colloque du RDA à Yamoussoukro en 1985, à une banale action de sauvetage des « amours » des amazones, sur incitation de Gabriel d'Arboussier. Celui-ci aurait eu tort d'escompter sur le soutien des Appoloniens, alors que ces derniers seraient dépourvus de tout instinct de combativité. O, quelle dénaturation ! Passons. Une autre vérité historique ne peut être tue. C'est l'emprisonnement d'Anne-Marie en 1963 pour présomption de complot contre Houphouët Boigny. Avec tous les héros de la lutte anti-coloniale, Jean- Baptiste Mockey, Germain Coffi Gadeau, Jérôme Batafoué Alloh, René Séry Koré et Albert Paraïso, anciens pensionnaires de la prison de Grand-Bassam. C'est dans sa geôle de Yamoussokro qu'Anne-Marie apprit le décès de son époux en France, dans le dénuement le plus complet, après l'expulsion de ce dernier de la Côte d'Ivoire, pour complicité de complot contre Houphouët Boigny avec l'ancienne amazone. Et pourtant Louis Raggi fut un riche homme d'affaires qui a financé le PDCI-RDA. Ainsi, Anne-Marie a-t-elle bu jusqu'à la lie le calice de la honte et de l'opprobre. Et ce n'est pas tout. En Janvier 1965, Anne-Marie est des absous amenés au Boxing-Club de Treichville, pour attester avoir comploté contre Houphouët Boigny. Figurent parmi les absous, témoins à charge, en particulier, Alloh, Gadeau et Séry Koré, qui, toute honte bue, avoueront avoir comploté. Seule Anne-Marie refusera de boire la ciguë du déshonneur et de l'indignité. Elle déclare sans ambages qu'il n'y a jamais eu de complot. A la grande stupéfaction et à l'indicible frayeur de ses compagnons absous. Quelle leçon de courage et de vérité à tous ceux-là censés être porteurs « du solide entre les jambes », selon Ahmadou Kourouma. Il faut attendre plus de six ans après, le 9 Mai 1971 pour que Houphouët Boigny se résolve à avouer aux pensionnaires d'Assabou : « Tous les complots pour lesquels vous avez été jetés en prison ne sont qu'une invention du sinistre Commissaire de Police, Pierre Goba, policier véreux et ambitieux, qui a voulu ainsi obtenir un poste important. Il m'a trompé. Je vous demande pardon. Le mal qui a été fait ne pourra jamais être fait ne pourra jamais être totalement réparé …». Grande dame de cœur et d'amour, fervente croyante catholique, nourrie au berceau des valeurs de liberté, d'égalité, de justice et de fraternité, toujours généreuse, compatissante, ouverte et serviable, Anne-Marie a tout pardonné, voire tout oublié des incohérences du PDCI-RDA, et est demeurée une militante de conviction de ce parti jusqu'à la fin de ses jours. Honneur à la grande amazone de la marche sur la prison civile de Grand-Bassam, et au parangon de la lutte de libération ! Paix à son âme ! Que le très miséricordieux la reçoive dans son royaume ! Quelle serve de modèle de grandeur d'âme et de foi en une Côte d'Ivoire pluriethnique, multiculturelle et protéïconfessionnelle, ouverte, unie et solidaire, intégrée à sa sous-région, au reste de l'Afrique et au village planétaire qu'est devenu le monde ! Top of Form €,´,€,´,水,? ,? e6c82b618af412 Ry13E {"actor":"1051367 July 1, 2010 LA CARDINAL BERNARD YAGO L’homme qui refusa une Cadillac toute neuve offert par le Président Ivoirien Félix Houphouët-Boigny à l’occasion de son élévation à la pourpre cardinalice. Ils sont combien de prélats aujourd’hui en Afrique capables de refuser un tel cadeau ? Que ceux qui sont tentés par la richesse et le luxe qu’offre le pouvoir sachent que les dictateurs méprisent leurs courtisans et respectent par contre, ceux qui ne sollicitent aucun avantage et aucune connivence avec leur régime. Mg. Bernard Yago, nous disait souvent que les institutions religieuses ne doivent pas être dans les bottes du pouvoir politique. C’est cet archevêque libre d’esprit, président du conseil épiscopal de Côte d’Ivoire qui refusa catégoriquement de célébrer une messe de requiem à la mort de Jacques Aka, neveux de Félix Houphouët-Boigny, pour cause de divorce et célébra avec ferveur la messe de requiem du magistrat, Ernest Boka. L’ancien président de la Cour suprême de Côte d’Ivoire mort dans la prison politique concentrationnaire de Yamoussoukro Assabou, pour cause de complot. Son œuvre immense de serviteur de la parole du Christ, nous enseigne que les communautés chrétiennes doivent s’organiser, pour libérer l’église africaine de toutes connivences avec le pouvoir d’état. Dans le même registre, Il refusa également de célébrer le mariage de Félix Houphouet-Boigny et de sa femme Brou Marie-Thérèse, ce qui privait Houphouet, le catholique pratiquant de communion à l’église pendant des décennies. C’est finalement le Nonce apostolique Mgr Justo Mullor Garcia, qui contournant l’archevêque d’Abidjan, célébra ce mariage en secret peu de temps avant l’arrivée de Jean-Paul II à Abidjan en mai 1980. Diplômé de sociologie pastoral, le Cardinal Yago s’était opposé avec véhémence en 1962 à la Dot, qu’il considérait comme une mise aux enchères de la femme africaine. C’est dans le même esprit qu’il a mis en cause le matriarcat des akans de Côte d’Ivoire, le groupe ethnique auquel il appartenait. Il considérait l’héritage de l’oncle au neveux comme un processus désintégrateur de la famille. Le législateur ivoirien avait compris le danger en prenant dans ce sens des dispositions pour protéger les veuves et les orphelins de la société ivoirienne, abolissant de fait le matriarcat. Il avait aussi pesé de tout son poids, en février 1990, pour que les forces de l’ordre respectent l’inviolabilité de la cathédrale d’Abidjan ou des étudiants en grève de la faim avait trouvé refuge pour protester contre leurs conditions d’études. Il reste pour nous tous un homme de foi qui de son vivant à refusé la soupe de la compromission que lui offrait le pouvoir. Nous prions tous musulmans et chrétiens, avec nos frères et sœurs ivoiriens pour que la force du Cardinal Bernard Yago, nous aide à reconstruire la vrais fraternité des hommes qui a si souvent fait défaut à ce pays déchiré qu’est la Côte d’Ivoire. Top of Form €,´,€,´,水,? ,? e6c82b618af412 Ry13E {"actor":"1051367 February 27, 2010 GERMAIN COFFI GADEAU Coffi Gadeau est incontestablement le plus connu (en Côte d'Ivoire) des trois membres fondateurs des Théâtres Indigène et Populaire. Sa popularité ne repose cependant ni sur la quantité ni sur la qualité de ses oeuvres ; alors qu'Amon d'Aby et surtout Dadié s'essaient à des formes littéraires autres que théâtrales, Coffi Gadeau reste exclusivement un dramaturge. Né vers 1913 à Gbomizambo dans le centre de la Côte d'Ivoire. A sa sortie de l'Ecole William Ponty (section administration) en 1935, il est nommé comptable des Trésoreries, fonction qu'il exercera pendant vingt ans. En 1955 il cumule les uploads/Politique/ raggi-anne.pdf
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- Publié le Dec 02, 2021
- Catégorie Politics / Politiq...
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