Revue Béninoise de Science Po (RBSP) Volume 03 Numéro 01 Janvier 2019 Publié en
Revue Béninoise de Science Po (RBSP) Volume 03 Numéro 01 Janvier 2019 Publié en ligne le 05 janvier 2019 ___________________________ ISSN 1840-8176 Université d’Abomey-Calavi Faculté de Droit et de Science Politique Centre d’Etudes Sociologiques et de Science Politique Revue éditée par le Centre d’Etudes Sociologiques et de Science Politique (CESPo), autorisée par le Comité scientifique sectoriel des Sciences juridiques, Administratives et Politiques de l’Université d’Abomey-Calavi (Bénin) et agréée par le CTS Sciences Juridiques et Politiques du CAMES BP : 1683 Abomey-Calavi (BENIN) / Email : cespouac@gmail.com / Tel. : (229) 97 07 32 27 Site internet du CESPo : www.cespo.org / Site internet de la RBSP : www.revue.cespo.org i EQUIPE EDITORIALE Présidence d’honneur M. Théodore HOLO, Agrégé de droit public, Professeur titulaire, Université d’Abomey-Calavi (Bénin), Président de la Cour Constitutionnelle du Bénin M. Koffi AHADZI-NONOU, Agrégé de droit public, Professeur titulaire, Président honoraire de l’Université de Lomé (Togo) M. Daniel BOURMAUD, Agrégé de science politique, Professeur des universités, Université de Bordeaux (France) M. Luc SINDJOUN, Agrégé de science politique, Professeur des universités, Université de Yaoundé II (Cameroun) M. Augustin LOADA, Agrégé de science politique, Professeur titulaire, Université de Ouaga II (Burkina Faso) M. Djèdjro MELEDJE, Agrégé de droit public, Professeur titulaire, Université Félix Houphouët-Boigny (Côte d’Ivoire) M. Alain ONDOUA, Agrégé de droit public, Professeur des universités, Agence Universitaire de la Francophonie (BAGL/AUF) M. Babacar GUEYE, Agrégé de droit public, Professeur titulaire, Université Cheikh Anta Diop (Sénégal) Comité de direction M. Adolphe DANSOU, Maître de conférences de science politique, Université Gaston Berger (Sénégal) Directeur de publication M. Hygin KAKAI, Agrégé de science politique, Maître de conférences, Université d’Abomey-Calavi (Bénin) Rédacteur en chef M. Aziz MOSSI, Docteur en Sociologie, Université de Parakou (Bénin) M. Abdoul Karim SAIDOU, Docteur en science politique, Université de Ouaga II (Burkina Faso) Secrétaires de rédaction Mme Vaïa DEMERTZIS, Diplômée en science politique, Déléguée de l’Association Belge Francophone de Science politique Chef d’édition Comité scientifique M. Olivier NAY, Agrégé de science politique, Professeur des universités, Université Paris1-Panthéon Sorbonne (France) Mme Johanna SIMEANT, Agrégée de science politique, Professeure des universités, Université Paris1- Panthéon Sorbonne (France) M. Yves SUREL, Agrégé de science politique, Professeur des universités, Université Paris1-Panthéon Sorbonne (France) M. Franck PETITEVILLE, Agrégé de science politique, Professeur des universités, Université de Grenoble (France) M. Dominique DARBON, Professeur des universités à Sciences Po, Université de Bordeaux (France) M. Min REUCHAMPS, Professeur de science Politique, Université Louvain-la-Neuve (Belgique) ii M. Augustin LOADA, Agrégé de science politique, Professeur titulaire, Université de Ouaga II (Burkina Faso) M. Francis AKINDES, Professeur titulaire de sociologie, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire) M. Adama KPODAR, Agrégé de droit public, Professeur titulaire, Université de Kara (Togo) M. Mahaman TIDJANI ALOU, Agrégé de science politique, Professeur titulaire, Université Abou Moumouni (Niger) M. Mamadou GAZIBO, Agrégé de science politique, Professeur titulaire, Université de Montréal (Canada) M. Albert TINGBE AZALOU, Professeur titulaire de sociologie, Université d’Abomey-Calavi (Bénin) Mme Nadine MACHIKOU, Agrégée de science politique, Professeure titulaire, Université de Yaoundé II (Cameroun) M. Gérard PEKASSA, Agrégé de droit public, Professeur titulaire, Université de Yaoundé II (Cameroun) M. Ibrahim SALAMI, Agrégé de droit public, Professeur titulaire, Université d’Abomey-Calavi (Bénin) M. Dandi GNAMOU, Agrégée de droit public, Professeur titulaire, Université d’Abomey-Calavi (Bénin) M. Adolphe DANSOU, Maître de conférences de science politique, Université Gaston Berger (Sénégal) M. Nicaise MEDE, Agrégé de droit public, Maître de conférences, Université d’Abomey-Calavi (Bénin) M. Auguste NGUELIEUTOU, Agrégé de science politique, Maître de conférences, Université de Douala (Cameroun) M. Yves MANDJEM, Agrégé de science politique, Maître de conférences, IRIC-Université de Yaoundé II (Cameroun) M. Joseph KEUTCHEU, Agrégé de science politique, Maître de conférences, Université de Dschang (Cameroun) M. Hygin KAKAI, Agrégé de science politique, Maître de conférences, Université d’Abomey-Calavi (Bénin) M. Louis Martin NGONO, Agrégé de science politique, Maître de conférences, Université de Yaoundé II (Cameroun) M. Sergiu MISCOIU, HDR en science politique, Maître de conférences, Université Babès Bolyai (Roumanie) M. Geoffroy MATAGNE, Chargé de recherche, maître de conférences, Université de Liège (Belgique) Informatique et mise en page M. Raimi Aboudou ESSESSINOU Auditeur du master recherche en Science politique fondamentale, Université d’Abomey-Calavi (Bénin). iii SOMMAIRE LES ORIGINES ET ENJEUX DES THEORIES DELIBERATIVES DE LA DEMOCRATIE ....................................................................................... 4 INDEPENDANCES AFRICAINES ET RELATIONS INTERNATIONALES : ENTRE LA CREATION DE L’ETAT EN AFRIQUE ET LES MUTATIONS DE LA SOCIETE INTERNATIONALE................................................... 34 DE LA FEMINITE COMME REFERENTIEL DANS LES POLITIQUES PUBLIQUES SPORTIVES AU CAMEROUN ........................................ 87 LES COMMUNICATIONS GOUVERNEMENTALES CONTRE BOKO HARAM AU CAMEROUN : INSTRUMENT DU POUVOIR, DE MOBILISATION ET DE FABRICATION D’UN RAPPORT NATIONAL A LA GUERRE CONTRE LE TERRORISME ......................................... 111 LA MISE SUR AGENDA DE LA REFORME DE LA POLICE DE PROXIMITE AU BURKINA FASO : ENTRE CONTINUITE ET DEFICIT PROGRAMMATIQUE ........................................................................ 153 L’OPPOSITION INDEPENDANTE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE. ETUDE COMPARATIVE DES CAS DU MALI, DE LA COTE D’IVOIRE, DU BURKINA FASO ET DU SENEGAL ............................................. 176 PROCESSUS DE CONSOLIDATION DEMOCRATIQUE AU SENEGAL : LA REFORME DES INSTITUTIONS A L’EPREUVE DU CONSENSUS .......................................................................................................... 218 LA DECENTRALISATION TERRITORIALE AU BENIN, ENTRE DEVELOPPEMENT LOCAL ET DEMOCRATIE PARTICIPATIVE ...... 258 JOUER AVEC LES RÈGLES EN POLITIQUE USAGES ET MESUSAGES DE LA NON-APPLICATION DE LA LOI AU CAMEROUN ...................................................................................... 295 LES LANGUES NATIONALES ET LA PRODUCTION DU DROIT EN AFRIQUE .......................................................................................... 334 RECOMMANDATIONS AUX AUTEURS ............................................ 373 4 LES ORIGINES ET ENJEUX DES THEORIES DELIBERATIVES DE LA DEMOCRATIE John PITSEYS Chargé de recherche au Centre de Recherche et d’Information sociopolitiques (CRISP, Bruxelles) Professeur invité à l’Université catholique de Louvain (UCL) La notion de démocratie et la notion de représentation sont aujourd’hui régulièrement utilisées comme des synonymes. Le pouvoir de voter, d’être élu et de s’exprimer librement constitue pour beaucoup les caractéristiques par excellence d’un régime démocratique. En réalité, la démocratie représentative est une construction historique et politique plutôt récente, qui s’est progressivement répandue en Europe et en Amérique au cours du 19e siècle, avant de s’imposer globalement en Occident à partir de l’après-guerre et, plus largement encore, après la chute du Mur de Berlin. Par ailleurs, la justification du gouvernement représentatif est elle-même ambivalente. Pour beaucoup, les représentants sont élus afin de traduire la volonté de la population, ou en tout cas celle de leurs électeurs. En réalité, le gouvernement représentatif est le fruit d’un compromis politique. Les électeurs donnent leur assentiment à la formation du corps des représentants, sont libres de commenter et de critiquer l’action de ceux-ci, et peuvent mener librement leurs activités privées ou civiques. Pour la philosophe Nadia Urbinati par exemple, le régime représentatif a pour fonction authentiquement démocratique de permettre la constitution d’une société politique autonome des lieux du pouvoir, et donc 5 mieux capable de contester ceux-ci1. En revanche, en l’absence de mandat impératif ou de procédures de révocation2, les représentants ne sont pas liés par leurs électeurs : élus à intervalles réguliers, ils ont le pouvoir de prendre des décisions sans craindre d’être démis anticipativement de leurs fonctions. Dans ce cadre, il convient de constater que le gouvernement représentatif fait l’objet de diverses remises en question. Il lui est reproché de couper les représentants des préférences et du vécu de la population, de produire des processus de décision opaques et peu compréhensibles pour le citoyen, de permettre la défense des intérêts privés ou partiaux des représentants, et de décourager le citoyen de s’investir dans la vie de la cité. Il lui est également reproché de constituer une traduction historiquement géographiquement située de l’idéal démocratique : les critiques décoloniales et postcoloniales de la démocratie représentative associent parfois celle-ci aux codes de domination du Nord global. Qu’il s’agisse de parler de démocratie participative, de forums citoyens, de sondages délibératifs ou de consultation citoyenne3, la réflexion politique ménage depuis vingt ans une place particulière à cette notion de délibération, et donne lieu à une littérature cohérente défendant – ou du moins discutant – depuis une vingtaine d’années l’idée de 1N. URBINATI, Representative Democracy: Principles and Genealogy, Chicago, University of Chicago Press, 2006. 2 Un mandat impératif est le pouvoir délégué à une organisation ou un individu élu en vue de mener une action définie dans la durée et dans la tâche, selon des modalités précises auxquelles il ne peut déroger. Dans un cadre, politique, les représentants doivent obligatoirement exécuter le mandat qui leur est dévolu sous peine de révocation. La révocation, quant à elle, désigne le processus par lequel le corps électoral peut mettre fin au mandat d'un élu prématurément, avant l'expiration légale de son mandat. 3 Y. SINTOMER, Le pouvoir au peuple. Jurys citoyens, tirage au sort et démocratie participative, Paris, La Découverte, 2007, p. 35-36. 6 « démocratie délibérative » ou de « théories délibératives de la démocratie »4. Les théories délibératives de la démocratie défendent l’idée que les décisions et les politiques se justifient à l’aune de leur capacité à résulter d’un processus de discussion entre des citoyens libres et égaux. Dans cette perspective, une décision politique est légitime dans la mesure où elle découle d’un processus public de discussion au cours duquel les participants à la discussion, dépassant leurs intérêts personnels, entrent dans un processus d’échanges et d’amendements guidé par la force du meilleur argument. Les théories uploads/Politique/ revue-beninoise-de-sciences-po.pdf
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- Publié le Jul 23, 2022
- Catégorie Politics / Politiq...
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