Chapitre 1 : le triangle pédagogique ou comment comprendre la situation pédagog
Chapitre 1 : le triangle pédagogique ou comment comprendre la situation pédagogique Qu’est ce que la pédagogie : c’est l’enveloppement mutuel et dialectique de la théorie et de la pratique éducative par la même personne, sur la même personne. Le pédagogue : praticien-théoricien de l’action éducative (cherche à conjoindre théorie et pratique). 1. La pédagogie peut être définie comme un triangle composé de 3 éléments : le savoir, le profes- seur et les élèves dont deux se constituent comme sujets tandis que le troisième doit accepter la place du mort ou, à défaut, se mettre à faire le fou. 2. Toute pédagogie est articulée sur la relation privilégiée entre deux des trois éléments et l’exclu- sion du troisième avec qui cependant chaque élu doit maintenir des contacts. Changer de péda- gogie revient à changer de relation de base, soit de processus. 3. Les processus sont au nombre de 3 : Enseigner qui privilégie l’axe professeur / savoir Former qui privilégie l’axe professeur / élèves Apprendre qui privilégie l’axe élèves / savoir. Sachant qu’on ne peut tenir équitablement les trois axes, il faut en retenir un et redéfinir les deux ex- clus en fonction de lui. 4. Une fois installé dans un processus, on ne peut en sortir de l’intérieur, on reste toujours tributaire de sa logique ; le changement ne peut s’opérer qu’en établissant d’emblée dans un autre proces- sus ; les logiques des trois processus sont ainsi exclusives et non complémentaires. 5. Le triangle pédagogique s’inscrit lui-même dans un cercle qui représente l’institution. Mais le rap- port avec cet englobant est différent selon les processus : identité pour « enseigner », opposition pour « former », tolérance pour « apprendre ». 6. Un processus se maintient si l’axe central, tout en s’imposant comme premier, laisse suffisam- ment de jeu et de compensation aux deux autres. Dans le cas contraire, le fonctionnement n’est pas satisfaisant : le mort se met à faire le fou. 7. Tout processus est loin d’être univoque ; il admet en son sein des pratiques pédagogiques diffé- rentes selon la part faite à chacun des deux axes annexes ; il reste que les familles pédago- giques sont d’abord constituées par la structure qui les constitue et que, à ce titre, elles s’ex- cluent. Axe enseigner : pédagogie traditionnelle magistrale, le cours vivant Axe former : pédagogies libertaires, institutionnelles, non directives Axe apprendre : éducation nouvelle, enseignement programmé, pédagogie par objectifs, pédago- gie différenciée. Chapitre 2 : l’autorité ne passera pas On en parlera toujours théoriquement L’autorité ferait problème ? On réclame son retour et son respect. Nous ne sommes pas dans la défini- tion mais dans l’incantation. L’autorité est reconnue légitime a priori par les élèves et assumée par le maître. Si la fin est assignée, les moyens eux, restent à examiner. C’est ici que l’incantation s’introduit. Le triangle pédagogique Les différentes facettes de la pédagogie Jean Houssaye Esf éditeur Bertrand et Guillemet (1989) : Influence : transaction interpersonnelle produisant des effets psychologiques et comportementaux Contrôle : tentative d’influence couronnée de succès Pouvoir : potentiel d’influence appuyé par des moyens d’obtenir l’obéissance Autorité : pouvoir légitime détenu par une personne en raison de son rôle et de sa position dans la structure Mucchielli (1976) : autorité = qualité de la structure d’un groupe qui s’organise, se donne des buts, se mettre à exister comme groupe, et donne naissance à l’autorité. L’autorité ne pose pas problème dans la définition. Mais, l’autorité au quotidien comme pouvoir d’obéissance d’imposer et de s’imposer en imposant, consiste à amener quelqu’un ou un groupe à faire ce que l’on a décidé = risque de faire problème. Protesta : pouvoir fondé sur la fonction, le grade ou le statut. Auctoritas : l’art d’obtenir l’adhésion sans recours à la force ou à la contrainte, elle recommande plus qu’elle ne commande. L’influence doit être éducative et non pas manipulatrice. Il reste à définir les caractéristiques d’une influence éducative : libératrice, indirecte, temporaire, reconnaissance. On en parlera toujours pratiquement Ouvrage de Pierre Merle (2005) sur l’humiliation des élèves (échec supplémentaire de l’autorité). Histoire de l’autorité : tant les Grecs que les Romains = utilisation de la férule. Coalition religion-éducation = la punition va se transformer en faute. (jugement moral). 16ème siècle : enfant impur qu’il va falloir corriger. Autre image antagoniste en même temps : être innocent, candide, vulnérable. Dissociation pratique / théorie : les conceptions sur l’enfant changent mais les pratiques ne changent guère. Histoire des pratiques pédagogiques = histoire violente. On ne peut plus fonder l’autorité sur un absolu lié à la religion, à la tradition. L’éducateur moderne fonde son autorité sur la mission de sa fonction. Appel d’un retour à l’autorité parfaitement vain puisque notre rapport à l’enfance n’est pas la conséquence d’un accident de l’histoire mais le résultat d’une lente mutation (évolution structurelle). Il faudra toujours lui résister pédagogiquement Association « SOS éducation » : « mettre en œuvre des mesures de bon sens » pour que l’enseigne- ment soit de nouveau possible. Qui a dissous une telle structure d’autorité selon cette association ? Les pédagogues. Le discours d’Alain : conforte cette pédagogie de l’effort, de la répétition, de l’imposition et de la vo- lonté accompagnée d’une pédagogie de la contrainte, de la force, de l’autorité. Les pédagogues ten- tent de soulever le poids de la coercition et de celui de l’ennui. Accepter d’abandonner cette vision des enfants passifs et passibles d’autorité. Accepter que l’autorité est d’abord un échec pédagogique. Trois tendances pour proposer des mesures autres que l’intimidation afin de conduire les élèves à adopter une bonne conduite : La tendance humaniste (Rogers, Maslow) : exclure l’autorité Enseignement efficace : gérer le groupe classe par des compétences à acquérir. La tendance behaviouriste : on ne reconnaît pas à l’enfant la capacité de prendre des décisions seuls d’où renforcements positifs ou négatifs. Pour conclure Il s’agit donc de dissocier l’autorité et la pédagogie, de faire le choix de la pédagogie comme cons- truction du rapport à l’autre et du rapport au savoir. Chapitre 3 : la gestion pédagogique des différences entre les élèves : variations françaises Trois niveaux dans la gestion des différences entre les élèves : Niveau institutionnel : distribuer les élèves dans des institutions différentes (primaire / secon- daire…) Niveau organisationnel : filières, options, regroupements… Niveau pédagogique : prise en compte au sein de la classe elle-même. Nous ne considèrerons ici que le niveau pédagogique. 1830 : l’installation du mode simultané Trois modes en concurrence : Mode dominant, classique, traditionnel, individuel : le préceptorat Le mode simultané (Jean-Baptiste de la Salle) : apanage des frères des écoles chrétiennes (chaque frère enseigne simultanément la même chose au même moment à l’ensemble des élèves de sa classe). Le mode mutuel : diviser en groupes plusieurs dizaines ou centaines d’enfants, confier chaque groupe à un moniteur à qui le maître transmet les ordres. 1830 : Guizot, ministre de l’Education fit le choix du modèle simultané. Comment l’enseignement simultané gère-t-il les différences : ne relèvent pas du fonctionnement de l’institution (école pour tous donnée à tous) mais des individus eux-mêmes. Mise en place de circuits de distribution des élèves. Dispositif régulateur = notes, classements, redoublements, non-présentation aux examens… L’ordre du « même » : le même maître, la même classe, les mêmes contenus, les mêmes élèves. 1902 : le lycée fait cours Lycée = donner une éducation commune aux élites sociales, culture générale abstraite, désintéressée fondée sur les humanités. Par le baccalauréat, donner accès aux facultés, aux écoles du gouverne- ment. Pédagogie en œuvre : internat, successions des classes selon le cursus imposé, longues heures d’études, discipline monastique et militaire, langue ancienne, devoirs écrits, éducation religieuse. En 1902, les cours magistraux d’une heure vont s’imposer, professeur spécialisé, emploi du temps pré- cis, classes homogènes par niveau et âge. Les cours d’une heure se réduise à la parole du professeur, exclure les corrections des travaux, la préparation du travail à faire en étude. 1921 : la pratique individualisée de l’Education Nouvelle Individualisation ne peut passer que par la diversification pédagogique à l’intérieur de la classe en op- position totale avec l’enseignement collectif simultané traditionnel. L’Education Nouvelle gagnera la bataille des idées éducatives, elle perdra la guerre des pratiques pé- dagogiques. Le collectif n’est pas une juxtaposition d’élèves qui accomplissent simultanément généralement la même tâche sous le regard du maître. C’est un échange et une mise en commun à partir de travaux personnels ou en petits groupes. 1980 : le soutien par les objectifs pédagogiques 1980 : la pédagogie par objectifs La réussite de l’élève dépend de ce que l’élève sait déjà et peut mobiliser. Importance des prérequis. Moment de soutien = amener les élèves repérés comme pas au niveau à se hisser aux prérequis né- cessaires le tout évalué à l’aune des objectifs repérés. Concevoir la pédagogie en termes de gestion : le discours industriel moderne envahit le discours éducatif. Seul le soutien restera dans l’organisation scolaire, les objectifs pédagogiques uploads/Politique/ riassunto-libro-triabgolo-pedagogico 1 .pdf
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- Publié le Fev 23, 2022
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