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1/100 Structures politiques et institutions du Moyen Âge Instituer signifie « e tablir de manie re durable ». Depuis la fin du XVIIIe sie cle, on appelle institution tout ce qu’une collectivite e tablit de manie re durable pour ordonner la socie te . Cela de signe donc les formes d’organisation qui re gissent la vie publique. De ce point de vue, un parlement est une institution au sens strict, de me me que l’É glise, une commune, une paroisse, mais aussi, au sens large, la famille, en tant que structure de base de la socie te , ou encore le mariage. Certaines structures sont propres a une pe riode donne e ou a d’autres institutions lie es a la royaute . Élles existent encore de nos jours, ou n’existaient pas pendant toute la pe riode me die vale. D’autres institutions n’ont pas surve cu jusqu’a nous. C’est notamment le cas de la fe odalite . Le champ de ce cours peut ainsi e tre tre s vaste. Étudier l’ensemble des institutions de l’e poque me die vale (Ve-XVe s.) pour l’ensemble de l’Occident n’est pas possible. Il faut donc faire des choix. Certains d’entre ces derniers sont issus du titre du cours. La politique sera un des fils conducteurs du cours, a travers l’É tat et les diffe rentes formes d’autorite politique connues en Occident. Les institutions eccle siastiques ne seront pas aborde es, d’abord par manque de temps, ensuite parce qu’il est assez aise de s’informer sur ces institutions par le biais de nombreux ouvrages de re fe rence. Les institutions eccle siastiques font l’objet d’une e tude dans le cours d’heuristique des Temps modernes et de structures politiques et institutions des Temps modernes. Les institutions eccle siastiques seront aborde es uniquement dans le cadre de leur relation avec l’É tat. Chronologiquement, il sera question du Bas-Émpire, mais la fin du Moyen  ge sera aborde e assez sommairement. Ge ographiquement, le cours envisage the oriquement l’ensemble de l’Occident, en se concentrant pluto t sur l’espace franco-allemand. Les institutions politiques anglaises ne seront pas e voque es. Le cours est re parti en deux syllabus. Le premier est un recueil de documents, utile a chaque cours. Le second comprend, non pas le cours complet, mais des notions, parfois aborde es de manie re plus comple te dans le syllabus. Les deux se comple tent et permettent de se pre parer a l’examen. L’examen comprend des questions transversales et la pre sentation du syllabus facilite les liens entre diffe rentes informations du cours, avec un classement par the mes. La connaissance des grands e ve nements qui ont marque le Moyen  ge est suppose e connue. Pour le reste, l’examen porte sur la matie re vue au cours, en ce compris les documents commente s au cours, dont l’analyse peut e tre demande e a l’examen. 2/100 Il ne s’agit pas d’un cours d’histoire politique, mais qui a pour objet la compre hension de ces institutions. Le cadre e ve nementiel fera l’objet de rappels, mais ce n’est pas cela qui importe principalement. Il est avant tout demande de maî triser les notions vues au cours. Certaines institutions relativement complexes doivent e tre comprises, et ce avec la trame des e ve nements de l’e poque. Il est aussi attendu, a l’examen, de pouvoir effectuer des comparaisons entre des institutions relativement similaires, mais qui appartiennent a des re gions ou des pe riodes diverses (par ex. : l’arme e). L’examen est oral et le niveau d’exigence est supe rieur a la 1e re anne e ! 3/100 I. DIVERSITÉ DES FORMES D’ORGANISATION POLITIQUE À LA FIN DE L’ANTIQUITÉ ET AU DÉBUT DE LA PÉRIODE MÉDIÉVALE : LA QUESTION DE L’ÉTAT Ce chapitre pre liminaire est une mise au point d’autant plus ne cessaire que les me die vistes ont souvent un peu de ge ne a e voquer la notion d’É tat pour le de but de la pe riode me die vale. Cela correspond a une opinion de l’historiographie jusqu’au de but des anne es 1990, du co te francophone. L’É tat disparait comple tement avec l’Émpire romain, au Ve sie cle : cette opinion est encore tre s re pandue chez les me die vistes. Én re alite , les me die vistes ont en te te la notion de l’É tat moderne. L’É tat est un type d’organisation politique qui peut avoir connu des degre s de complexite divers, suivant les e poques et les civilisations. Il faut bien e tre conscient que la notion me me d’É tat ne fait pas l’unanimite . L’É tat sera ici de fini et aborde selon le point de M. Renard, point de vue partage par plusieurs historiens me die vistes, belges ou e trangers. A. Les sociétés lignagères Les sociétés lignagères, ou sociétés sans État, ou société tribale, sont des socie te s ou pre vaut l’ordre de la parente . La socie te lignage re fait appel a la notion de lignage. Le lignage est un groupe de parents se revendiquant d’un ance tre connu. Les Me rovingiens, par exemple, se revendiquent e tre les descendants d’un ance tre e ponyme, sans doute mythique : Me rove e. Le suffixe « -ing » signifie « descendant de » en langue germanique. Le mot lignage est utilise par les anthropologues pour de signer un groupe de filiation uniline aire, soit par les hommes (« filiation patriline aire » ou « filiation agnatique »), soit par les femmes (« filiation matriline aire » ou « filiation ute rine »). On peut e galement se trouver dans un lignage de filiation « biline aire » ou « cognatique », c’est-a -dire de manie re indiffe rencie e pour les hommes et les femmes. Suivant que l’on se trouve dans un syste me ou l’autre, le syste me de parente est diffe rent et le syste me d’identite diverge. Surtout, les re gles des mariages diffe rent. Nous ferons ici quatre remarques a propos de ces questions de parente et de leur influence…. 4/100 La premie re remarque concerne les lignages. Âu bout d’un certain nombre de ge ne rations, le lignage se segmente. Il se cre e plusieurs lignages a partir d’un me me lignage. Pour qualifier l’ensemble des lignages issus d’un me me lignage originel, les anthropologues parlent de « clans ». On peut donc de finir un clan comme un groupe d’unifiliation dont les membres ne sont plus en mesure d’e tablir les liens ge ne alogiques re els qui les relient a leur ance tre commun, souvent mythique. Én d’autres termes, c’est un groupe tre s large de parente qui se re clame d’un ance tre commun, souvent mythique. La deuxie me remarque porte sur la pe riode romaine et l’Occident du de but du Moyen  ge, voire des socie te s germaniques avant leur entre e dans l’Émpire. Dans ce cas, la cellule de base n’est pas le clan, mais la famille nucle aire : un couple avec ses enfants, e ventuellement l’un des parents a ge s ou un fre re - ou une sœur - ce libataire. On ne vit pas dans une famille e largie et donc en clan. Én revanche, dans les socie te s germaniques, on a conscience de l’existence de l’appartenance a un groupe familial beaucoup plus e tendu que la famille nucle aire : le Sippe (terme utilise a posteriori ; prononcer « ziepe »), un « cousinage e largi ». Dans les socie te s lignage re, le ro le politique d’un individu sera en bonne partie de fini par son lignage, qui peut-e tre plus ou moins prestigieux, plus ou moins riche en be tail ou en terre. Ce ro le sera aussi de fini par sa position au sein du lignage. Le chef de lignage a normalement autorite sur le groupe : il peut exclure les individus du groupe familial, disposer des terres,… Dans ces socie te s lignage res, les relations sociales sont avant tout re gies par les rapports de parente , et il n’existe pas d’autorite centrale. Âutrement dit, il n’existe pas d’institution capable d’imposer l’exe cution d’une de cision a un lignage ou un autre groupe de parente . Par exemple, en cas de meurtre, on ne s’en remet pas a un tribunal. Dans ce cas, la famille de l’individu assassine cherche a venger le de funt. De son co te , la famille du meurtrier essaie de mettre fin au processus de vengeance en essayant de payer une indemnite par exemple en te tes de be tail. Ce processus de vengeance, important dans la socie te lignage re, porte le nom de faide (faida, mot germain latinise ). On peut e ventuellement recourir a un arbitre, mais il ne s’apparente pas a un tribunal qui pourrait imposer sa de cision. Il est probable que des Germains, a l’e poque de Ce sar, et les peuples slaves encore aux IXe-Xe uploads/Politique/ structures-politiques-et-institutions-du-moyen-age-revu-2018.pdf

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