exique biopolitique L de Les pouvoirs sur la vie Renata Brandimarte, Patricia C

exique biopolitique L de Les pouvoirs sur la vie Renata Brandimarte, Patricia Chiantera-Stutte, Pierangelo Di Vittorio, Ottavio Marzocca, Onofrio Romano, Andrea Russo, Anna Simone Sous la direction de Lexique de biopolitique Ont collaboré à cet ouvrage Carlo Altini Claudio Bazzocchi Alain Beaulieu Paola Borgna Renata Brandimarte Patricia Chiantera-Stutte Roberto Ciccarelli Paolo Filippo Cillo Mario Colucci Antonella Cutro Alessandro De Giorgi Sarah Delucia Pierangelo Di Vittorio Beppe Foglio Andrea Fumagalli Ottavio Marzocca Dario Melossi Antonella Moscati Maria Muhle Roberto Nigro Dario Padovan Vincenzo Pavone Antonello Petrillo Pietro Polieri Olivier Razac Onofrio Romano Andrea Russo Anna Simone Máximo Sozzo Salvo Vaccaro Benedetto Vecchi Sous la direction de Renata Bandimarte, Patricia Chiantera-Stutte, Pierangelo Di Vittorio, Ottavio Marzocca, Onofrio Romano, Andrea Russo, Anna Simone Lexique de biopolitique Les pouvoirs sur la vie Coordination de Ottavio Marzocca Traduit de l’italien par Pascale Janot ISBN : 978-2-7492-1118-3 CF - 1500 © Éditions érès 2009 33, avenue Marcel-Dassault, 31500 Toulouse www.editions-eres.com Conception de la couverture : Anne Hébert Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. L’autorisation d’effectuer des reproductions par reprographie doit être obtenue auprès du Centre français d’exploitation du droit de copie (CFC), 20, rue des Grands-Augus- tins, 75006 Paris, tél. : 01 44 07 47 70 / Fax : 01 46 34 67 19 « Tous mes remerciements vont à Danièle Faugeras pour sa relecture et ses suggestions sans lesquelles la traduction de cet ouvrage n’aurait pu être menée à bien. » Pascale Janot Édition orignale : Lessico di biopolitica © Manifestolibri, Rome, 2006. Ouvrage traduit avec le concours du ministère des Affaires étrangères italien Publié avec le soutien du département des sciences philosophiques de l’Université de Bari (Italie) Introduction Il faut sans aucun doute un certain manque de pudeur pour prétendre « faire le point » sur la biopolitique, qui plus est au moyen d’un Lexique. Cependant, nombreuses sont les raisons pour lesquelles on peut, on doit, peut-être, tenter une entreprise de ce genre, à condition que pareille tentative soit proposée comme la prétention qu’elle aurait elle-même pour but de remettre en question. Parmi ces raisons il en est une, élémentaire, qui prévaut entre toutes : « faire le point » sur la biopolitique ne signifie pas nécessairement croire que l’on peut offrir au lecteur un vade-mecum précis et exhaustif qui lui permettra d’« établir » à coup sûr tous les sens et tous les aspects de la thématique. Il est évident que ce serait là une prétention bien naïve face à un pano- rama comme celui que l’on pourra facilement apercevoir à travers la lecture des différents mots car, depuis plus d’une décennie, la biopolitique est un terrain de réflexion et de discussion sur notre époque tellement sondé que cela rend vain, voire contre-produc- tif, tout effort visant à reconduire ses spécifications à une déclinai- son univoque. Cela non seulement parce que toute discussion sur un concept peut produire les interprétations les plus diverses mais aussi parce que l’intérêt croissant pour le thème en question semble aller de pair avec la réélaboration, l’actualisation, la multi- plication de ses acceptions. À plus forte raison, il va de soi, donc, que la quantité et le type d’entrées, de pistes de recherche et de positionnements présentés ici ne répondent nullement à un désir d’exhaustivité encyclopédique ou à une interprétation authentique des différents aspects et sens de la biopolitique, mais avant tout à Lexique de biopolitique 8 une volonté de témoigner de la fécondité du sujet et de la vivacité du débat le concernant, visant dans le même temps à proposer des questionnements et des angles d’approche considérés comme plus importants que d’autres. Le projet de ce Lexique naît de la convergence vers le thème de la biopolitique de parcours de recherche – ceux des respon- sables du projet en premier lieu – qui ont, pour la plupart, mûri indépendamment les uns des autres, en rapport avec le récent changement d’époque (années 1990), marqué par la chute du socialisme réel, la crise de l’État-nation, l’avènement de la mondia- lisation télématique et économique et autres événements analogues qui permettent d’emblée de définir l’air du temps. Ces « tournants » semblent en effet contenir en eux l’explication aussi bien de ce qui les aurait causés que de ce qui les a suivis. Ils semblent confirmer, en les accentuant et parfois même en les accélérant, certaines tendances que l’on a, depuis des décennies, perçues ou préconisées au travers des perspectives de la « société postindustrielle », de la « condition postmoderne », de la « déma- térialisation » des activités économiques et des relations sociales et politiques : d’un côté, la banqueroute ou la crise de la souverai- neté de l’État – socialiste ou pas – et de l’autre, le développement vertigineux de la communication et des flux économiques plané- taires semblent marquer l’aboutissement des processus amorcés, depuis au moins une trentaine d’années, par la fin de la centralité du travail manuel et de la grande usine, par la multinationalisation financière de l’économie, par le déclin des formules et des mouve- ments politiques les plus liés à la matérialité des conditions sociales. Alors pourquoi cette émergence – ou réémergence – inattendue d’une idée de la politique et du pouvoir se référant à la vie ? Les tendances fondamentales des transformations en cours n’induisent-elles pas à penser que, dans la compréhension de notre temps, l’on puisse faire abstraction justement de ce qui concerne la « viscosité » de la vie concrète ? N’a-t-on pas « mis au clair » depuis longtemps que les systèmes sociopolitiques, du moins les plus avancés, fonctionnent et se reproduisent par auto- poïèse communicative, résistant ainsi aux dangers de la mer de complexités sur laquelle ils naviguent ? Introduction 9 En réalité, les choses sont bien différentes. Les systèmes modernes de pouvoir, notamment, ont toujours pris l’eau de toutes parts et cependant ils fonctionnent – en admettant qu’ils fonctionnent – surtout quand ils réussissent à avoir prise sur la vie. C’est ce que l’on peut supposer si l’on a la patience tout d’abord de revenir à un auteur comme Michel Foucault, comme le font nombre des auteurs de ce Lexique depuis au moins une décennie, c’est-à-dire depuis l’époque où le philosophe français pouvait encore passer pour l’un des auteurs les plus intempestifs, puisque, auparavant, on en avait usé et abusé au point de le banaliser comme crypto-structuraliste ou métaphysicien du pouvoir. Aussi on ne se référera pas ici à n’importe quel Foucault de seconde main, mais à celui qui, pour réagir aussi aux faciles malentendus dont il était victime, se plongea, tout au long des années 1970, dans un travail approfondi de généalogie du lien entre pouvoirs et savoirs et des formes de gouvernement des hommes. C’est un Foucault qu’il est devenu plus facile aujourd’hui de saisir et de mettre en relation avec ses parcours les plus connus, depuis que certains Cours inédits tenus au Collège de France ont été récem- ment publiés. C’est parmi ces derniers que figurent en effet les matériels les plus consistants et utiles pour comprendre pourquoi le caractère biopolitique des relations, des discours et des pratiques de pouvoir de la modernité est si important. Il suffit de voir les conclusions auxquelles il est arrivé dans certains Cours sur la puissance normalisatrice du savoir-pouvoir médical (Le pouvoir psychiatrique ; Les Anormaux) ou alors de mesurer l’importance historico-politique que, dans d’autres Cours, il a su donner aux formes modernes de gouvernement de la vie des populations et des individus (Sécurité, territoire, population ; Naissance de la biopolitique). Mais, dans les années 1990 – au moment où furent amorcés la plupart des nombreux parcours qui convergent dans ce Lexique – il fallait être à même de saisir les traces biopolitiques, déjà consistantes mais quelque peu dispersées, que le philosophe avait disséminées, justement, dans le plus discuté de ses ouvrages sur la sexualité (La volonté de savoir), dans son Cours, publié avant les autres, sur les races et sur le racisme (« Il faut défendre la société ») et dans ses nombreux Dits et écrits, rassemblés et publiés en France en 1994. Lexique de biopolitique 10 Ce sont là les principaux « outils » qui encouragent celui qui sait les appréhender à analyser les événements et les processus actuels en évitant de se laisser emporter par la compulsion qui tend à les cataloguer comme les résultats banals de l’effondre- ment, de la crise, de l’état post- ou de l’avènement d’une époque. Naturellement, cet exercice est toujours possible, mais il n’est pas toujours décisif. En tout cas, il ne change pas grand-chose au fait que l’on peut considérer comme des questions biopolitiques les problèmes soulevés par l’éclatement des conflits interethniques des ex-Républiques socialistes, par la multiplication, à l’échelle planétaire, des urgences sanitaires, par l’inquiétude uploads/Politique/lexique-de-biopolitique-le-pouvoirs-sur.pdf

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