finalité de la science politique Introduction: Dans le chapitre précédent, s'es

finalité de la science politique Introduction: Dans le chapitre précédent, s'est posé la question du rapport aux valeurs, celles que portent les individus dans leurs rapports sociaux et qui peuvent s'exprimer à travers leurs actes. La question des valeurs intéresse aussi le métier du sociologue car ce dernier ne vit pas en marge de la société, même si par nécessité il doit se détacher de ses propres valeurs, car il doit porter un regard clinique sur la réalité sociale. Une science n'a pas de parti pris, il s'agit d'un regard scientifique avec des méthodes neutres et permanentes. Les valeurs que le sociologue porte peuvent provenir du contexte dans lequel il vit, peuvent avoir pour référence l'appartenance à une culture, un espace politique, voire à un groupe social. La question des valeurs est donc importante car en l'absence d'une neutralité proclamée et pratiquée, le travail du sociologue peut-être influencé par le contexte du moment, du cadre dans lequel il vit. Alors les lois qu'il va mettre en évidence, outre l'absence de neutralité, peuvent ne pas refléter des aspects du réel qu'il observe, ou peuvent ne pas être permanente. Ce problème se pose aussi lorsqu'on considère la science politique en générale, c'est-à-dire ses finalités. Ainsi le métier du politologue peut être considéré par certains comme un prolongement du « conseil du prince » répondant à la question: ce que doit être le politique. Cette posture pose problème. Sur un autre plan, la question qui se pose alors: est-ce que la science politique sert à découvrir, à mettre en valeur la succession des ordres politiques futurs, c'est-à-dire la prédiction d'une organisation politique ? Autrement dit, est-ce que la science politique est prédictive ou est-ce qu'elle est compréhensive uniquement ? Le système de réflexion que construit Karl Marx à essayé de répondre à cette question. Karl Marx pensait qu'une science de l'histoire permettrait d'explorer les modes d'organisations du politique révolu afin de mettre en exergue les lois d'organisation du politique dans les sociétés actuelles, contemporaines et celles à venir. En s'attachant à ce projet, Karl Marx donne à la science politique une finalité nouvelle, inédite pour l'époque où il produit son système de réflexion. Section 1: L'apport de Karl Marx L'influence de la philosophie politique et de la sociologie de Karl Marx a été déterminante sur les sciences sociales. Il faut lire cette oeuvre en rapport avec le contexte du moment, c'est-à-dire la seconde moitié du 19ème siècle. Mais, il faut lire cette oeuvre en fonction de l'objectif politique et de l'acteur politique qu'a été Karl Marx. Il faut lire cette oeuvre en rapport avec le contexte intellectuel de la seconde moitié du 19ème siècle et notamment à travers le double apport que va constituer pour l'oeuvre de Karl Marx, la philosophie politique allemande et l'économie politique anglaise. Sous section 1: La double influence de la philosophie politique allemande et de l'économie politique anglaise Une double influence intellectuelle se trouve à la base de toute la réflexion de Karl Marx. À partir de la philosophie politique allemande et l'économie politique anglaise (Ricardo), Marx a voulu construire: • Une méthode d'analyse • Une critique du modèle économique du moment • Un projet de transformation sociale L'objectif n'est pas uniquement d'étudier, mais d'étudier pour agir. 1) La méthode: le matérialisme dialectique. La méthode de Karl Marx se veut une méthode scientifique à laquelle il donne le nom de « matérialisme historique » cette méthode est décrite dans le Tome 1 du Capital. Objectif de cette méthode: • Jeter les bases d'une science de l'histoire non pas dans le sens d'un succession des sociétés humaines mais dans le sens d'une succession des modes de production révolus et ceux à paraître. Pour Marx, le mode de production donne la forme sociale. C'est l'économie qui commande tout le reste. Il inverse la logique, en disant que si l'on ne participe pas au politique, ce n'est pas parce qu'on ne veut pas, c'est parce qu'on ne peut pas. Karl Marx exprime cette corrélation ainsi: « c'est le mode de production de la vie matérielle qui conditionne le processus de vie social, politique et intellectuel. Autrement dit, Karl Marx estime que c'est le statut social qui commande le reste. Si on regarde de près, le modèle d'analyse de Marx est particulier. Dans un premier temps, il va s'intéresser à la mise en valeur des lois de fonctionnement du mode de production dont il était le contemporain, c-à-d le mode de production capitaliste. À partir de cette observation, il va établir un rapport entre mode de production et organisation sociale. Ainsi il pense que la classe ouvrière en émergence, les conditions politiques dans lesquelles elle baigne, ne sont en réalité que la conséquence du mode de production capitaliste. En parallèle il essaie de démontré que les systèmes politiques ne sont que la conséquence du rapport à l'économie. Avant lui, Tocqueville l'a démontré dans La démocratie en amérique. Mais, par une sorte de régression logique, Marx essaie de déduire à partir de ce mode de production, la nature, le type des modes de productions qui précèdent le mode capitaliste (hypothèses). Son objectif aussi était d'essayer d'anticiper les modes de productions à venir. Il est permis de se poser la question de savoir si l'oeuvre de Karl Marx relève de la sociologie politique ou de la philosophie politique. A cette question, Raymond Aron pense que Karl Marx n'a pas été un sociologue mais il pense qu'il y a de la sociologie dans l'oeuvre de Karl Marx. Il pense ceci sur trois plans: • Il y a de l'observation • Il y a la volonté de l'établissement de lois explicatives de l'évolution du social • Il se donne pour objectif d'établir une théorie générale Observer comprendre et établir des lois. Toute l'oeuvre de Marx se veut une révélation et une vérification des lois de l'évolution historique. Selon lui, au centre de tout processus historique il y a une combinaison spécifique des rapports de productions. Autrement dit, chaque modèle de domination politique n'est que la conséquence d'une structure sociale qui elle même ne serait que la résultante d'un mode de production particulier. Cependant, il est vrai que les structures politiques, les modes de production seraient particuliers et spécifiques à chaque période. Mais l'ensemble de l'histoire humaine est traversée par une loi unique, celle d'une opposition qu'on trouve à toute les époques entre les détenteurs des moyens de production et ceux qui sont voués aux tâches d'exécutions. Karl Marx constate par ailleurs qu'il y a un accroissement continu des forces productives. Le progrès technique nécessaire à l'augmentation des profits des détenteurs des moyens de production à pour principale conséquence de rendre caduc les organisations institutionnelles et politiques. Ainsi, si l'ancien régime en France en tant que structure politique et sociale s'effondre à la fin du 18ème siècle, c'est parce que l'évolution économique, sociale et industrielle, notamment la montée en puissance de la bourgeoisie, ne s'était pas accompagné d'une modernisation politique qui prenne en compte l'aspiration de la classe montante à une participation au pouvoir. A partir de ces constats multiples Karl Marx tire deux lois fondamentales : • Il existe une relation entre structure de la propriété, antagonisme de classe et structure politique qu'elle que soit la période historique. • Ce n'est pas la structure institutionnelle qui commande l'économie mais c'est l'inverser. C'est-à-dire, c'est l'économie qui commande le politique Le primat du tout social sur les pensées et les actions individuelles Avec Karl Marx, on entre dans l'ère des masses. Pour lui, l'acteur social n'est pas l'individu détaché de la société, ni l'individu comme composant élémentaire d'une société. L'acteur principal selon lui est la classe sociale. La classe, dans les écrits de Marx, est un acteur doué de volontés et de raisons rassemblées et soudées par les conditions de vies et de travail. Mais selon Marx, cette classe ne peut pas être un acteur agissant si elle ne dispose pas d'une conscience de sa propre force, de ses moyens. Il lui faut donc une conscience de classe. • Selon lui, l'absence de cette conscience collective explique par exemple l'absence de réaction pendant le coup d'Etat de 1851 qui rétablit l'empire. Ainsi, les paysans, classe la plus nombreuse en France, auraient pu s'opposer à ce coup d'Etat qui réinstaure l'Empire. Mais paradoxalement, les paysans ont apporté leur soutient à Napoléon, qui fort habilement, a rétabli le suffrage universel. Or selon Marx, les conditions économiques, la situation sociale et politique auraient du pousser les paysans à se révolter. C'est en cela que la situation sociale et économique des individus peut-être soit un handicap, soit un incitatif à l'action politique. Une explication scientifique de l'évolution de l'histoire La théorie de Marx est un « historicisme ». C'est-à-dire, une doctrine qui essaie d'expliquer l'évolution des sociétés humaines à partir de lois qu'on estime permanentes et qui commandent au réel. Selon lui, dans une première phase de l'histoire humaine, il y avait une forme de « communisme primitif ». Il y avait à cette époque, un droit d'usage et non pas de uploads/Politique/ finalite-de-la-science-politique-agadir.pdf

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