1 INTRODUCTION À L’ÉPÎTRE À TITE 1. Auteur et authenticité 2. Destinataire et p

1 INTRODUCTION À L’ÉPÎTRE À TITE 1. Auteur et authenticité 2. Destinataire et particularités 3. Circonstances et date de composition 4. Message et intention 5. Analyse du contenu 6. Questions 1. Auteur et authenticité La question de l’auteur et de l’authenticité des lettres dites pastorales de Paul ayant déjà été abordée dans un autre article1, nous ne nous y attarderons pas ici longuement. Quelques mots suffiront : Paul l’a rédigée entre deux détentions, sans doute autour de l’année 64. Selon certains spécialistes, elle aurait été rédigée le même jour que la première à Timothée, ce qui expliquerait des similarités frappantes entre les deux lettres. Il nous faut toutefois noter une légère différence d’accent; la première à Timothée souligne la nécessité de la saine doctrine, celle à Tite l’importance de l’ordre prescrit par Dieu pour la conduite et le gouvernement de l’Église. 2. Destinataire et particularités Tite et Timothée sont étroitement associés à la vie et au ministère de Paul. L’un et l’autre sont mentionnés avec affection par leur aîné et sont tenus par lui en grande estime. Cependant, ils sont d’un caractère totalement différent. Timothée est plus sensible et sympathique, Tite est davantage un homme d’action, doué d’une formidable énergie missionnaire et capable de prendre des décisions. L’estime que Paul porte à ce dernier apparaît dans cette lettre, qui le rend immortel aux yeux de la foi de l’Église. Il nous est décrit comme un ex-païen, d’origine grecque. Il a été converti par l’intermédiaire de Paul. Certains judaïsants s’efforçaient de l’amener à l’observation de la loi mosaïque. C’était pour décider du sort de ces convertis du paganisme que Paul, en compagnie de Tite et d’autres émissaires de l’Église d’Antioche, s’était rendu à Jérusalem lors du premier concile apostolique, où la bataille fit rage autour de la personne de Tite. Mais finalement, on prit la décision d’accorder aux chrétiens la liberté à l’égard de l’observation de la loi, ne tenant pas celle-ci pour le fondement de la foi. Ainsi, le nom de Tite est-il associé à la grande charte de la liberté chrétienne. Durant son troisième voyage missionnaire et son long séjour à Éphèse, Paul désigna Tite comme son lieutenant et son émissaire particulier dans nombre de situations ecclésiastiques délicates. Notamment dans celle, explosive, de Corinthe, où les chrétiens étaient divisés par un esprit partisan. En outre, ils étaient tombés, au moins certains d’entre eux, dans une grossière immoralité. Ils se permettaient aussi une attitude déshonorante et irrespectueuse lors des 1 Voir notre article intitulé Introduction aux deux épîtres à Timothée, disponible sur le site Ressources chrétiennes. 2 assemblées cultuelles. Le moindre mal n’était pas celui des fausses doctrines auxquelles avaient succombé certains d’entre eux. Afin de remédier à cette situation et outre la collecte qu’il était chargé d’apporter aux Églises mères de Palestine, Tite fut, à deux reprises, envoyé à Corinthe. Son courage, son énergie et la fermeté de son caractère lui permirent d’accomplir sa mission avec un grand succès. La deuxième lettre aux Corinthiens donne d’abondants signes de l’estime dans laquelle les membres de l’Église corinthienne tenaient Tite. Dans la même lettre, Paul lui prodigue, de son côté, un éloge chaleureux. Enfin, avec cette lettre personnelle, l’apôtre lui rend encore et pour la dernière fois un hommage bien mérité. Il la recevra à Crète, où Paul l’a laissé comme épiscope, c’est-à-dire surintendant des Églises nouvellement créées. Cette île occupait une position stratégique au milieu de la Méditerranée. Dans l’antiquité préhistorique, elle avait connu l’apogée d’une civilisation raffinée. Mais, pour une raison qui nous échappe, celle-ci connut un déclin tel qu’au temps d’Auguste, les Crétois étaient considérés comme des barbares; on les regardait généralement avec aversion et mépris. En route pour Rome à la suite de son arrestation, Paul, détenu impérial, fit escale dans un port de Crète, mais un violent orage éloigna son malheureux navire lequel, selon le récit du livre des Actes, fit plusieurs jours après naufrage sur les côtes d’une autre île, Malte. Tous les passagers en rescapèrent et Paul fut amené à Rome. Après une détention qui dura deux ans, il fut apparemment relâché et reprit ses itinéraires missionnaires. L’apôtre semble bien connaître le caractère et la mauvaise réputation des Crétois, mais il pense qu’eux aussi peuvent entendre et même recevoir l’Évangile autant que les Athéniens raffinés ou les citoyens de la capitale. Prenant donc Tite comme compagnon, il se rend sur cette grande île. Il est fort possible que l’Évangile les y eût déjà précédés, car selon Actes 2, dans la foule qui, le jour de Pentecôte, entendit le discours de Pierre, il y avait de nombreux Crétois. Mais ce fut certainement sous l’influence et l’action puissante de Paul que des Églises s’implantèrent en Crète. Avant la fin de sa mission, Paul fut appelé en Macédoine et en Grèce, mais en quittant la Crète, il laissa derrière lui Tite, un homme qui avait toute sa confiance. Celui-ci poursuivra l’œuvre commencée. L’apôtre le chargea également d’ordonner des anciens et des ministres pour la jeune Église. C’est quelque temps après que Paul lui adresse la présente lettre. Il prend soin de spécifier la fonction des conducteurs spirituels, il exhorte également son jeune collaborateur à s’opposer aux faux docteurs, à exhorter les fidèles à mener une vie de sainteté, conforme à leur vocation chrétienne et à agir fermement contre ceux qui œuvrent pour l’hérésie. La lettre sert également de recommandation en faveur de Zénas et d’Apollos lesquels, fort probablement, apportèrent la lettre à son destinataire. Paul demande à son ami de quitter l’île et de venir lui rendre visite dès qu’Artémas et Tychique arriveront chez lui, et de le rejoindre à Nicopolis. On peut penser que cette réunion des deux amis se réalisa, car peu après, lors de la seconde détention de l’apôtre, celui-ci écrivit à Timothée en l’informant du départ de Tite pour la Dalmatie. Ce départ ne signifie pas que Tite avait abandonné la foi, mais, au contraire, qu’il cherchait à ouvrir un autre champ missionnaire. Il n’y sera d’ailleurs pas davantage à l’abri des difficultés qu’il ne le fut ailleurs. La dernière fois que nous entendrons parler de Tite, le cher partenaire du grand apôtre, son collaborateur et frère, son enfant spirituel véritable, ce sera dans la seconde lettre à Timothée. Selon la tradition, il serait mort à l’âge de 94 ans. Les passages du Nouveau Testament où il est fait mention de lui sont les suivants : Galates 1:2-3; 2 Corinthiens 2:12-13; 7:13-15; 8:6; 12:18. 3 Notons enfin que, contrairement à ce qu’il avait fait pour Timothée, qui était demi-juif du côté de sa mère, Paul n’oblige pas Tite à se faire circoncire. Aussi, en dépit des faux frères glissés dans l’Église, Tite sera accepté par les coryphées de l’Église de Jérusalem, et ce malgré ses origines païennes. 3. Circonstances et date de composition Sans doute la lettre fut-elle composée vers l’an 64, entre les deux captivités de Paul; la date ne peut être qu’un objet de conjectures et ce, en se référant aux nombreuses similarités entre elle et la première à Timothée. Nous ignorons les détails suivant la libération de Paul lors de sa première détention. Effectua-t-il ce voyage à Crète? Il est légitime de le penser. Sans doute avait-il eu connaissance des problèmes surgis dans cette Église. Elle n’était pas encore en mesure de s’autogérer. Elle avait un urgent besoin d’un conducteur spirituel ferme et digne de confiance. La situation était d’autant plus délicate que de faux docteurs y opéraient en toute liberté. L’hérésie que décrivent les pastorales semble se répandre comme une épidémie. Sans doute « des juifs et leurs fables » avaient-ils joué un rôle éminent dans la propagation de l’erreur (1:10-14). Or, si les Églises de Crète succombaient à l’erreur et tombaient dans cette hérésie pernicieuse, elles risquaient de disparaître très vite sans laisser de trace. Mais qu’allaient penser ceux du dehors? Dans son essence, cette hérésie était révolutionnaire. Elle refusait d’accepter les relations d’autorité et ouvrait ainsi la porte à toutes sortes de pratiques aberrantes, comme si les chrétiens eussent été au-dessus des choses matérielles. Si les chrétiens acceptaient de tels enseignements, le « monde » risquait de les traiter de misanthropes haïssant l’humanité et la communauté. Au lieu d’exercer une influence bénéfique sur la société environnante, ils produiraient, au contraire, un « impact » négatif. L’apôtre prodigue donc à son ami des conseils sur la manière de gouverner l’Église dans les circonstances données de l’époque. Mais son avis est tout aussi pertinent pour notre époque et pour les problèmes ecclésiastiques actuels, plus particulièrement en ce qui concerne la vigilance pour le maintien de la saine doctrine (orthodoxie). Crète devait être un champ relativement plus petit que celui où travaillait Timothée. Mais les mêmes problèmes apparaissent dans les deux champs. Les Crétois sont tenus par leur propre poète, Épiménide, comme étant menteurs, licencieux, paresseux et gloutons. Paul semble être du même avis. Ce n’était donc pas un peuple facile à traiter. 4. Message et intention L’apôtre demande à Tite de venir le voir aussitôt qu’il sera remplacé, et uploads/Religion/ aaron-kayayan-introduction-a-l-x27-e-pi-tre-a-tite.pdf

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  • Publié le Oct 05, 2022
  • Catégorie Religion
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