ABÉCÉDAIRE DE MARTIN-BÂTON La Fronde Collection dirigée par Slobodan Despot L '

ABÉCÉDAIRE DE MARTIN-BÂTON La Fronde Collection dirigée par Slobodan Despot L 'homme commence là où il dit « non ". Du même auteur aux Editiom L Âge d'Homme L'ART ET LES NATIONS BRÉVAIRE DU CHAOS LE DÉSlRABLE ET LE SUBLIME ÉCRITS SUR LA RELIGION ESSAI SUR LES LIMITES DE L'ESPRIT HUMAIN LA FRANCE BAROQUE LE GALANT HOMME L'HOMME DE LETTRES HUIT ESSAIS SUR LE MAL LA LUXURE ET LA MORT MA CONFESSION OBÉISSANCE ET SERVITUDE L'ORDRE ET LE SEXE LES RACES ET LES CLASSES POST MORTEM SEMAINIER DE L'AGONIE SEMAINIER DE L'INCERTITUDE SIMPLES REMARQUES SUR LA FRANCE SUPPLÉMENT A LA PSYCHOPATIA SEXUALIS LE TOMBFAU DE L'HISTOIRE Albert Caraco ABÉCÉDAIRE DE MARTIN-BÂTON La Fronde L'AGE D'HOMME DANS LA MËME COLLECTION René BERTHOD : Rembarre Jean-Marc BERTHOUD : Une religion sans Dieu Alain P AUCARD : Le cauchemar des vacances Ernest TRUFFER: Sida-Business, Jo-Business Nota Bene Désireux de demeurer aussi fidèles que possible au texte original,nous avons préservé dans cette édition les particularités orthographiques et les licences de ponctuation délibérément introduites par l'auteur. © 1994, Editions L'Age d'Homme, Métropole 10, Lausanne, Suisse AVANT-PROPOS Albert Caraco naquit en 1919 dans la fomille d'un banquier jui flevantin. Décelant en lui les traits d'un génie précoce, ses parents entourèrent leur fils unique d'une affection et de prévenances qu'on ne réserve plus, de nos jours, qu'aux jeunes espoirs du tennis ou du violon. Soucieux de lui prodiguer une éducation parfoite, ils l'emmenèrent à Berlin puis l'abritèrent de la menace nazie en Amérique du Sud, où ils se convertirent au catholicisme pour plus de sécurité et placèrent leur enfont dans une institution régie par les pères. Cette affection et ces prévenances - malgré quelques pages particulièrement acérées sur « Madame Mère" dans sa cruelle et équivoque confèssion de Post Mortem - Albert allait les leur rendre, du moins sous forme de politesse, en évitant de se suicider aussi longtemps que l'un de ses deux géniteurs serait en vie. Lorsque, en 1971, son père veuf s'éteignit, Albert Caraco remplit une résolution arrêtée depuis plusieurs décennies et se donna la mort dans leur appartement. Les vingt-cinq dernières années de son existence avaient été des années de réclusion rigoureuse. Il vivait avec ses parents, avec son père seul depuis la mort de sa mère , ne fréquentait personne ou presque, et écrivait à heures fixes sur de beaux cahiers reliés, sans brouillons ni ratures, d'une écriture presque mécanique. Ayant, une fois pour toutes, décrété son époque de décadence indigne d'être vécue, Albert Caraco s'était refosé à toute participation aux affàires du monde; quant aux affàires du sexe, il avait conclu qu'elles étaient étroitement liées aux premières, et s'était par conséquent résolu à l'abstinence. Assoié de vie et de connaissances, Albert Caraco devait payer au prix le plus fort chacun de ses renoncements, et en particulier le renoncement suprême, le suicide: des témoins affirment que ses derniersinstantsforentuncombatatroceentresavolontéacquiseàla mortetsonorganismedésireux de vivre. Evoquercetteexistenceplusinsolitequ'extraordinaireetlescirconsta ncesdesafinpeutparaîtredéplacé lorsqu'ilestquestiond'unpenseur.Enl'occurrence,nouscroyonsquec elaestnécessaire:lapensée d'AlbertCaracoestsiradicale,sisombrementapodictique,queseuleu nemortvolontairepouvaitlui imprimerlesceaudel'authenticité,sansquoisonœuvreeûtpassépour uneoutranceromantique.Orsi toutnotresiècle,depuislessurréalistesjusquillaculturerock,s'estabr euvéàl'esthétiquedu romantismeavecsonmysticismeinconséquent,AlbertCaracoavaitce tteesthétique-làenhorreur.Sa pulsiondemortétaitmoinslefruitd'uneexaltationinassouviequel'effe td'uneraisondéçue.Ellene venaitpasdesnerf,maisdel'intellect:c'estunsignedevitalitémentale, unevictoiresurl'hystérie régressivequiavaitenvahil'élitecultivéedel'Occident,etquiafoitquel aclassedesgensdelettresa finiparrompretoutlienentrelaréalité,lapenséeetlesactesquidevraie ntendécouler.Onenaluqui définissaientlaviecommeunelonguesouffrancedansunmondesansr édemptionsansenperdreleur teintcouperosé,onenavuappeler,dansdesmanifestes,àdescendred anslaruerevolveraupoing,et trépasserdansleurlit,onenaentenduplusrécemmentquiinvoquaient larévolutionpermanente avantdesereconvertirdanslapublicité;ettoutcelasuivantlemodèled' unillustreprédécesseurqui, parWertherinterposé,avaitfoitmourirdedésespoirdesmilliersdefèm mesavantdedevenirle conseilleronctueuxetréactionnairedequelqueprinceallemand.Alber tCaraco,quin'étaitpasdecette école, estimait qu'il ne follait pas foire de rente sur le désespoir. AlbertCaracoserevendiquaitduSiècledesLumières,tantparlapensée queparlestyle,orcedernier s'enracineplutôtdanslapériodepascalienneetsechargedelourdeurs bourgeoises,toutensedévidant commeunelitaniebiblique.Cetteécriture,qu'unsoucimaniaquedesr èglestransformeenunstyle d'uneoriginalitéabsolue,estàl'imagedesparadoxesprofondrettragi quesdeCaraco:ilcherchale classicismeettombadanssoncontraire,leprophétisme;ilfustigeal'aff àissementdelacivilisation virileetpréconisasoninverse,lematriarcat,commeseulealternativeà l'enfèrdeguerresetde proliftratÙmhumaineimposéparlesreligionsrévélées;ilsedéclara«fo natiquedel'objectivité»etsy fia tant que ses jugements revêtirent le ton de l'oracle. S'ifn'épargnaaucunedoctrine,aucunetendance,aucunechapelle- étanthostileàtoutcequipouvait donnerauxmassesl'impressiondepenser- Caracocondamnasurtoutle«délire»monothéiste,eten particuliersoncourantchrétien.Acedernier,ilimputatouràtourlesurp euplementdelaterre, l'accaparementdelapolitiqueparlamystique,l'émasculationdel'hom meoccidental,enfin l'engloutissementdelacivilisationdel'Occidentdansletourbillonracia lqu'ellea,parsescolonieset sesmissions,elle- mêmecréé.Quantaucatholicisme,«religionparexcellence»,ilyvoitl'e nnemi premierdel'Europe,aussibiencommeidéologiequecommeorganisat iontemporelle.C'estainsique, dansleBréviaireduChaos,sonouvrageleplusdenseetleplusprophétiq ue,ilenarriveàpeindreune humanitédestempsderniersquineparaîtêtre,parendroits,qu'uneex plicitationdesallégoriesde l'Apocalypsedejean,oùlerègnesanspartagedesbonssd'ntimentsan nonceletriomphede l'Antéchrist.Sansreconnaîtrel'eschatologiechrétienne,Caracoenest arrivé,pardesvoiesqueles théologiens dédaignent, à des visions de chaos qui pourraient clore le Nouveau testament. Lemonde,nousditCaraco,nepérirapasd'unmanquedefoi,maisdecro yancespervertieset socialisées.Lesathéesvéritablessontrares,etCaracoenestun:ilnous aléguélavisionidpluslucideet laplushonnêtedumondequepuissedévelopperdécadenceindigned' êtrevécue,AlbertCaracos'était refiuéàtouteparticipationauxaffairesdumonde;quantauxaffàiresdu sexe,ilavaitconcluqu'elles étaientétroitementliéesauxpremières,ets'étaitparconséquentrésol uàl'abstinence.Assoiffidevieet deconnaissances,AlbertCaracodevaitpayerauprixleplusfortchacun desesrenoncements,eten particulierlerenoncementsuprême,lesuicide:destémoinsaffirment quesesderniersinstantsforentun combat atroce entre sa volonté acquise à la mort et son organisme désireux de vivre. Evoquercetteexistenceplusinsolitequ'extraordinaireetlescirconsta ncesdesafinpeutparaîtredéplacé lorsqu'ilestquestiond'unpenseur.Enl'occurrence,nouscroyonsquec elaestnécessaire:lapensée d'AlbertCaracoestsiradicale,sisombrementapodictique,queseuleu nemortvolontairepouvaitlui imprimerlesceaudel'authenticité,sansquoisonœuvreeûtpassépour uneoutranceromantique.Orsi toutnotresiècle,depuislessurréalistesjusquillaculturerock,s'estabr euvéàl'esthétiquedu romantismeavecsonmysticismeinconséquent,AlbertCaracoavaitce tteesthétique-làenhorreur.Sa pulsiondemortétaitmoinslefruitd'uneexaltationinassouviequel'effe td'uneraisondéçue.Ellene venaitpasdesnerf,maisdel'intellect:c'estunsignedevitalitémentaLe ,unevictoiresurl'hystérie régressivequiavaitenvahil'élitecultivéedel'Occident,etquiafoitquel aclassedesgensdelettresa finiparrompretoutlienentrelaréalité,lapenséeetlesactesquidevraie ntendécouler.Onenaluqui définissaientlaviecommeunelonguesouffrancedansunmondesansr édemptionsansenperdreleur teintcouperosé,onenavuappeler,dansdesmanifestes,àdescendred anslaruerevolveraupoing,et trépasserdansleurLit,onenaentenduplusrécemmentquiinvoquaien tlarévolutionpermanente avantdesereconvertirdanslapublicité;ettoutcelasuivantlemodèled' unillustreprédécesseurqui, parWertherinterposé,avaitfoitmourirdedésespoirdesmilliersdefèm mesavantdedevenirle conseilleronctueuxetréactionnairedequelqueprinceallemand.Alber tCaraco,quin'étaitpasdecette école, estimait qu'il ne follait pas foire de rente sur le désespoir. AlbertCaracoserevendiquaitduSiècledesLumières,tantparlapensée queparlestyle,orcedernier s'enracineplutôtdanslapériodepascalienneetsechargedelourdeurs bourgeoises,toutensedévidant commeunelitaniebiblique.Cetteécriture,qu'unsoucimaniaquedesr èglestransformeenunstyle d'uneoriginalitéabsolue,estàl'imagedesparadoxesprofondsettragi quesdeCaraco:ilcherchale classicismeettombadanssoncontraire,leprophétisme;ilfostigeal'aff àissementdelacivilisation virileetpréconisasoninverse,lematriarcat,commeseulealternativeà l'enfèrdeguerresetde prolifératÙmhumaineimposéparlesreligions.révélées;ilsedéclara«f anatiquedel'objectivité»et s'y fia tant que ses jugements revêtirent le ton de l'oracle. S'iln'épargnaaucunedoctrine,aucunetendance,aucunechapelle- étanthostileàtoutcequipouvait donnerauxmassesl'impressiondepenser- Caracocondamnasurtoutle«délire»monothéiste,eten particuliersoncourantchrétien.Acedernier,ilimputatouràtourlesurp euplementdelaterre, l'accaparementdelapolitiqueparlamystique,l'émasculationdel'hom meoccidental,enfin l'engLoutissementdelacivilisationdel'Occidentdansletourbillonraci alqu'ellea,parsescolonieset sesmissions,elle- mêmecréé.Quantaucatholicisme,«religionparexcellence»,ilyvoitl'e nnemi premierdel'Europe,aussibiencommeidéologiequecommeorganisat iontemporelle.C'estainsique, dansleBréviaireduChaos,sonouvragelepLusdenseetleplusprophéti que,ilenarriveàpeindreune humanitédestempsderniersquineparaîtêtre,parendroits,qu'uneex plicitationdesallégoriesde l'ApocalypsedeJean,oùlerègnesanspartagedesbonssentiments! Jannonceletriomphede l'Antéchrist.Sansreconnaîtrel'eschatologiechrétienne,Caracoenest arrivé,pardesvoiesqueles théologiens dédaignent, à des visions de chaos qui pourraient clore le Nouveau testament. Lemonde,nousditCaraco,nepérirapasd'unmanquedefoi,maisdecro yancespervertieset socialisées.Lesathéesvéritablessontrares,etCaracoenestun:ilnous aléguélavisionlapluslucideet laplushonnêtedumondequepuissedévelopperunespritsansDieu,vls tonconfirméeparunemortdes plus cruelles: le suicide rationnel. Par cette mort qui attesta sa cohérence, son œuvre s'est mise à vivre. Quandlescalculslespluscupidesaimentàseparerdessentimentslespl usdévoués,quandlacuistrerie sefoitappelerculture,quandl'équivoquedemeurelaseuleréponseau xquestionslesplussimples,ilest tempsdesemettreàl'écoled'AlbertCaraco.EtcetAbécédairedeMartin -Bâton,vingt-et-unièmetitre desesŒuvrescomplètes,doitêtrelucommeundictionnairephilosoph iquepournotreèreduchaoset du doute. SLOBODAN DESPOT Cepetitlivreéclairelelecteur,enparvenantàl'amuser,surlesproblème sàlamode,économiques aussibienquepolitiquesouphilosophiques,voirethéologiques.L'aute ur-unancienH.E.C.etqui voulutsefairemoine- connaîtàfondlessujetsqu'ilaborde,ilendémêlelessous- entendus,ilen révèlelesbizarreriesettoutenbadinant,ilmetàlaportéedel'honnêteh ommelesnotionspuisées auxsources.Carlepublicignorelesdonnéesessentiellesettropdefoisl esénoncés,demêmequ'il oublielespréalableshistoriquesdenosparadoxes;deleurcôté,lesjour nalistesn'enpossèdentque lesrudimentsetceuxquiseconfinentdansunematière,échouentlorsq u'ilss'élèventsurleplande lasynthèse.Or,lepetitAbécédaire,quenousprésentons,estunouvrag esynthétiqueetsonmérite estdesimplifier,ensejouant,cequi-pardéfinition- n'ariendesimple,c'estunepromenadeoù l'ons'instruitensedésabusantpard'infailliblesconséquences.Lelecte ursortdelà,latêtepleine d'idéesclairesetl'espritcritiqueenéveil.Aussipardonnerat- ilàl'auteurquelquesintempérancesde langageetquelquesplaisanteriesrabelaisiennes,placéesduresteaux endroitsconvenables.Peut- êtremême,s'ilesthommedebongoût,luisera-t- ilreconnaissantd'avoiroséseservird'unfrançais dont la saveur égale l'élégance et la correction, la pétulance. ARBITRAIRE. Larégulariténesauraitémouvoirleshommes,lasourcedel'ex taseestl'arbitraire, lesmaîtrespeuventleurdonnerlesdroits,iln'estquelestyrans pourleurdonnerla fête.Unpeuple,quinetremblepas,finitpars'ennuyer,larégul aritéfinitpar l'assommer,lesdroitsmisboutàboutnelefontpasjouir,ilaime mieuxêtre parfoisbattuquetoujoursrespecté,l'onaditquelepeupleestf emmeetl'on n'avaitpastort.Quevoulez- vousquelepeuplefassedel'estimequ'onluiporte? s'estime-t-ilvraiment? jamais,ilsemépriseens'adorantetpourvuqu'onluijure qu'onl'adore,ilconsentd'êtreméprisé.Lesnationsenappare ncelesplus raisonnablesontdesattachementshonteuxetsinousfouillon sleursannales,nous révoquerons leur sagesse en doute. Seull'arbitraireauradesmouvementssanscauseetdesrancu nessansprétexte,et devantluinoussommesdenécessitécoupables,ilnepardonn eàrien,levideseul trouveàsesyeuxuneapparencedefaveuretnous,quandnou sprenonsla ressemblancedecevide.Lesmaîtresjugentl'hommeenraiso ndumalquisefait, lestyranssurlemalquisemédite,etcommeilssontméchants, nousdevonsleur prouveraujourlejourl'inanitéquenousavonsenpropre.Ladé monstration devientunjeu,cejeumêmeasesrèglesetnousygagnonslepla isirdenoussentir despotisés.Or,qu'est-cequeledespotisme? Uneaventureetl'onn'ignorepasque leshonnêtesfemmesenraffolent,lespeuplesetlesfemmeso ntenlamatièredes goûtsanalogub.Unpeupleestunefoule,lafoulepourratout,m oinschangerde natureetc'estenquoilafoulenepeutrienetlesdespotespeuv enttoutsurelle.A l'abrimêmedupéril,onnel'estpasdesafaiblesseetlorsqu'un peupleveutjouir,il serendfaibleets'enapprouve.Cen'estqu'auxheuresétoilées quelesgrands peuplesserontchastesetlibresd'avoirabdiquécequirenforc eralesautresdansla servitude. ASSEMBLÉE.Multipliezlestêteslesplussagesetvousirezdes urpriseensurprise. Enpetitcomité,lesgensd'espritferontmerveilleetvousaurez unfeuroulantde sailliesctdereparties,vousaurezmêmedesidéesentoutpoin trecevableset qu'appuientlesraisonslesmieuxvenues.Atroisouquatrecen ts,cen'estplus qu'unefoule,cen'estplusqu'unmaraisetvousn'entirezqued esbullesetdeslieux communs,ilseproduitunphénomènequel'entendementnev ientàboutde valider,ils'opèreenunmotunemétamorphoseetl'irraisonso udainprendsa revanche.Uneassembléen'estrien,levœudelapluralités'yp erddanslesnuageset si l'Histoire a connu des exceptions, le philosophe s'en tient à la règle. Qu'est-cequ'unparlement? s'ilestleproduitdusuffrageuniversel,ilreprésentele désordre,lavolontédupeuplen'étantqu'undélireetlegouver nementdupeuple parlepeuple,lecontresensintronisé.Lemoindremalseratouj oursuneassemblée élueausuffragerestreintoucensitaire,c'estquelesintérêtss' ymontrentassez froidementetquenoussommesprévenusdecequ'ilscherche nt,iln'enestpasde mêmeenunechambrepopulaire,oùl'équivoquealedessus,l esintérêtsn'ydisant plusleurnometlesidéesservantànousdonnerlechange.Une assemblée,dit-on, vautmieuxqu'uneantichambreetcetteassertionn'estjusteq ueselonles apparences,laplupartdenosassembléesétantlesanticham bresdupouvoiretles valets,quilesemplissent,serventàcacherleursmaîtres.Lesp arlementsn'ont jamaisétéquelesprête- nomdescoteriesetdescabales,lescoteriesetlescabalesles inspirent,mêmeoùlechaosrègneàlasurfaceilrègnedansles profondeursun ordreinsoupçonné:lesrévolurionslemontrent,quandelless' achèvent,letrouble aura ses fins, le mouvement l'y porte et les chemins qu'il bat, il les efface. L'ordreestpartout,ilprendmillevisages,nosparlementslese rventoularue,il passeradel'uneauxautres,selonqu'illejugeàproposetnousl erecevons, n'importe la manière. Laseulevérité,c'estquelesprincesnousfoudroient,sinousto uchonsàleur puissanceetl'assemblée,fût- ellepopulaire,estl'instrumentdesprinces.La Révolutiondel'an89malgrécequ'ilensemble- estpleinedelogiqueetlorsque nousenremontonslecours,nousn'ytrouvonsaucunefautede raisonnement,les foliesn'étaientqu'apparentes,maisceuxquidescendaientle fleuve,nevoyaientplus qu'elles.Nousnedevonsrienmépriseretnousdevonstourcra indre,et l'impuissance par-dessus le reste .. Carl'impuissanceestunecouvertureetl'assembléeenproieà sondésordreestaussi lecanaldel'ordre:lejourvenu,l'ordrelacasseauxgagesettrou veenelleassezde complaisants.Cescomplaisantsqueperdent- ilsàleursoumissionrampante,qui renouvelleleurmandatailleursetlesrapprochedeleursmaîtr es?Ilsfurenttoujours cequ'ilssontetcequ'ilssontnedoitpasnoussurprendre,ilfaut bienquelesnuées sedissipentetc'estàcesmoments- làquelesoleilperce.Lepouvoirmêmeestl'astre queleshommesn'osentregarder,parcequ'illesaveugle,lavi eparlementaireest unepairedelunettesdéformantesetfumées.Lepouvoirsiffle raseschiens,lesquels sontl'ordreetledésordre,leparadoxeétantquelesecondrap portecequele premier oublie, mais n'en voilà que trop et j'aime mieux me taire. Unechoseestcertainedésormais:nousentendonsàcequino usarriveet, cependant,ensommes-nousplusavancés? Lespeuplessaventtroppourconsentir, jamaisassezpoursedéfendre;leshommeséclairés,eux,save nttout,enne remédiantàrien:leparadoxeestqu'ilensevitjamaisautantde scienceetjamais autantd'impuissance.Unautreparadoxeestquelepouvoirre steauxmainsde brutessubalternesetquelesespritslesplusadmirablesendé pendent.Nousavons besoin d'une révolution critique. AUTORlTÉ. Nousn'échapponsàlafatalitédenoserreursquepourverserd ansl'esclavagede nosabandons,nousnousmouvonsentrelefatalismeetl'éclec tisme,entreun malheur,quenoussentonsinévitable,etdesremèdes,queno ussentonsprovisoires. Ilnes'agitpastantdedésarmerleshommesquelesidéeseffro yables,enréputation d'êtremoralesetdivines,lelotdestraditionsinspiréesparune spritdemeurtreet quidéfonttouslesarrangements,quel'onmédite,aunomdel' Absolu,qu'onn'ose désarmer.Lathéologieestlaclefdel'ordreetjel'avoueànotre honte:celleque nousperpétuons,fautedemieux,estundélire.Ils'agitdenous donnerquelque jourlefoi,quenosmoyensappellentetquenosintérêtsvalide nt,nonplusde conservercellequichoquenosmoyensenobérantnosintérêt s.Notreavenir dépend de cet accord. Leprocèsdenosfondementssepoursuit,inlassable,etnouse nprévoyonslafin, malgrélescatastrophes,quinousenséparent.Cettelogiquea urasamajesté,le philosopheadmirerasamarcheetl'historiendenotreaveniry verral'ordreleplus rigoureux,alorsquenousn'endiscernonslatrace.Nouschang eonsderepèreset d'aplombs,nouschangeonsdevaleursetdeprincipes,nousc hangeonsd'Absolu,le mouvementabeaunouséchapper,nousn'échapponsàlui.Le toutestdesavoir,si nousarriveronsàtempsaulieudemourir,victimesdenosœuv resousinosœuvres nousabîmerontàmi- chemindenostraditionscaduquesetdenotrefuturdouteux. Leschangementsdesensibilitéprésidentauxépoquesdel'Hi stoire,noussommes aumomentdesubirleplusgrand,quisesoitvudepuisaumoins vingtsiècleset jamaisiln'enparutd'aussinécessaire,carilyvadelasurviede notreespèceetnon pasdesonadaptationàteloutelimpératif,nousjouonsletoutp ourletoutetc'est parquoinousinnovonsdansl'Absolu,noustouchonsdésorma isàla métamorphoseetnousnepouvonsreculersanstomberdans unprécipice,quitteà mourir,sinousfaisonsunpasdetropoudetravers.Noussomm esarrivésaupoint den'avoirplusd'autreressourcequelacatastrophe,pournou stirerdel'aberration qui rend la catastrophe inévitable. Nosgrandsimpératifsnesontplusactuels,lavéritéchangede campetnos traditionsnousforcentàpersévérerencequidevient- sousnosyeux-l'erreur. L'autoriténousdestineàl'Absurde,enprofessantunAbsolu,q u'elleacesséde réfléchir,maisnouscroyonsbienfaire,ennefaisantplusquele mal,aveuglesàtout cequinousdétrompeetsourdsàtoutcequinousavertit,d'intel ligenceavecnos poidspipésetnosmesuresfausses.L'onn'apasétablicequele progrèsmoralcoûte etd'autantmoinsqueceuxquis'enprévalent,onttoujoursfait empêchementà l'estimationdespertes,allantjusqu'àbrûlerceuxquinelescro yaientpassur parole.Dieunouspréservedesavoir-dirontlesbellesâmes- surquoiles fondements reposent! et si nous l'éventons, tâchons de l'oublier! Lecrime,auxyeuxdesbellesâmes,estdeporterunjugements urcequ'elles adorent,lesyeuxclos,ellespardonnerontàlarigueurauxmon stres,lesmonstres édifientetquandilssontimpuissantsoumalades,lesmonstre sserepentent,les juges-eux- discernent,ilsvousobligentàvousréformer,àvousincommo deret pourvousjeterhorsdevosmesures,sivousnedéférezàlasent ence.Ilfaudra quelquejoursortirducercledenosidéesfaussesoumourirave cellesetparelles, sansquelabonnefoinousaideàsurmonterleparadoxe.Ils'agi tdésormaisde repenserlesfondementsetd'ychercherlepourquoidudésord re,nondecombattre lesecondenrefusantdetoucherauxpremiers,pourvénérabl esqu'ilsparaissent.La profanationpréludeàlarédemption,carilnes'agitplusdetolé rercequel'onjuge méprisable,maisd'honorercequ'onmépriseencore:sinousn eparvenonsàmarier leCielaveclaT erre,laT errenousengloutirasousunCielimpuis santànous sauver,laRéyolutionserathéologiqueoubienelleneserapas, l'heureestvenuede prendre sur l'autel ou de mourir de faim au pied de l'autel vide. Cequisefondeaurabesoindepréjugésinviolables,maisnuln elesimpose,s'il n'estdebonnefoi,s'ilneveuttoujoursl'êtreets'ilneparvientàl edemeurer. Resterdebonnefoi,rienn'estplusdifficileàl'heureoùnousdev onsreconquérir notrehéritage,enmaintenantlesapparencesdel'autorité,qu enoussavonsdéjà caduque.Lerefusdesedétromperestuneprofessiondemauv aisefoi,lerefusde comprendreestunpéchécontrel'Esprit,lerefusdecéderàl'év idence-etparmi desmoyenspareilsàceuxquenousembesognons- estundéfi,quelafatalitérelève, cettefatalitéquirentredansl'Histoire,pourquel'Histoirenous vomisse.Lamort denosidéessecontinueetnosspirituelsprofessentleurjeune sseàsondetrompe, maiscesidéesnesontplusquedeslieuxcommuns,dontl'imp uissancen'ad'égale que la malfaisance. L'autoritén'aplusderaisond'être.Chaqueordreestunesphèr eetl'onnechange l'ordrequ'enbrisantcettesphèreetqu'enluisubstituantunes phèreensembleclose etdifférente,l'Absoluseulremplaçantl'Absolu.T outsystème esttotaloucen'est queduprovisoireetquenousprenonspourcequ'iln'estpoint.L asphère,oùnous vécûmestantdesiècles,estrompueetnulleautoritén'enress ouderaplusles fragments,dontlagravitationprélude,l'autoritén'estqu'und élire,lerègnedela spontanéitécommence,enattendantquedenouvellestradit ionssurgiesduchaos suscitentunesphèreàlamesuredenosœuvres.Nousallonsre penserlemonde,le mondeestàrefaireetceuxquil'avaientruiné,n'ontpasàlebâti r,nouslesjugeons detropentrenoslendemainsetl'espérance.Lacertitude,den osjours,s'appelle esclavageetdésormaisl'incertitudeestnotreprivilège,lerire estnotreengagement àl'heureoùlescheminsmènentàl'ordreetqueCésarestmaîtr eoùlescheminsse croisent. AVENIR. L'avenirestlacaisseoùchacundéposerasesprétentions,mai slesprophètessont bavardsetleurmanieestdepensertouthaut,laplupartd'entr enousprévoientce qu'ilssouhaitent,leshommesinspirésnefontpasexceptionàl arègle.Outrel'aveu qu'ellesproduisent,lesrévélationsnemanquentdenousann oncerl'étatdes moyensetdesconnaissances,quirègnentaumomentoùlepr ophèteopère:ilest dommagequelecieln'aitsuprévoirnosdécouvertesetqueles hommes providentiels,sesinstruments,aientpartagélespréjugésles plusabsurdesdeleur siècle,lesargumentsdelathéologieàceproposnetiennentpa sdeboutetdansles coursroyales,lesflatteursendébitèrentd'aussifilandreuxpo urconsolerlesrois, lorsquelesroisétaientbattus.LaProvidenceestsouventmalh eureuseetceux qu'ellechoisitneremédientpasàsesdéfaillances,nouscalcul onssansdoutemieux lesprobabilitésquelessauveursetlesréformateursmisboutà bout,celaneveut pasdirequenoussoyonsinfaillibles,noussommesplusmode stesetnousnous mécompterons moins. Rienneseferasanslacatastrophepréalable,àquoinousnous acheminonsdetoute partetquinelaisserasurpiedquelapromessedescitésfutures .Noussommes devenusirresponsables,enprétextantdenotreliberté,nouss ommesdevenus majeurs,enprétextantdenotreinanité,nouspouvonsconqu érirlaLune,maisnon pasêtreàlafoislibresetmajeurs.Leprogrèsmoralestuncontr esens,leshommes tournentdanslecercleetmêmel'idéedespiraleestuneillusio n:nousmonto.nset nousdescendons,carnousnesortironsjamaisdenotreanato miespirituelle,aussi fatalequel'anatomiephysique,cequiveutdirequelesloisd'a vantcinquantesiècles sontaussineuvesquelesgénérationsmontantesetquel'esp oirdelesenfreindre impunément- oudelesdépasser-,aussivieuxquelesdescendantes.Iln'estp asde progrèsmoral,ilestdeschangementsdesensibilité,maisoùp rend-onqu'ils marquentunétatdeperfectiongrandissante? Lesloisdivinessontdesloishumaines etsileshommesneseméprisaientd'êtrehommesetn'éprouv aientlebesoind'un principetranscendant,ilsrésoudraienttouslesproblèmesaul ieud'attendrele miracle et de se contenter de l'imposture. Noussommescondamnésàmort,lapaixestconsubstantielle àtoutcequenous affectonsdemépriserettoutcequenousadmironstravailleen faveurdelaguerre. Commentéchapperàcedoubleparadoxe? Nousdevonsintervertirnosvaleursou nosmoyensnenouspardonnerontjamaisunmanquementim pardonnableàla logiquedeleurvéhémence,nousn'avonsplusledroitdenous fieràquoiquece puisseêtre:pourlapremièrefois,l'hommeréponddecequ'ilp enseetfait,nuldieu nelerédimeplus,lesattributsdeladivinitéreposentdansses mains.La profanationestlecheminparoùl'objectiviténousarrive,etler espect,lemurqui faitempêchementàsavenueetnousenfermeaveclesvaleurs dupassé,lesquellesne noussauventplusdel'évidence.Sansledésarmementmoral, aucundésarmement nevaut,etl'onaregretàledire,leparadoxeétanttropfortpourt rouverdes oreilles complaisantes parmi les gens estimables. Demain,quandnousrebâtironslemondesurlaruinedenosœ uvres,nous remonteronsàlasourcedenosidéesfausses,maisnousnegu érironsderien,avant quetoutsoitconsommé,nousn'avonstoujoursépuisélasom medel'erreur,nous préféronstoujoursl'erreuraudésabusementetceladurerata ntquelefondement subsisteettantqu'ilrestequelquechoseàperdre,oùvingt- cinqsièclesd'aberrations emportentleplateaudelabalance.Nousn'avonsplusquelare ssourcedenous érourdirouledevoirdenousattendreàcequelaluciditénenou sévite,cequenous n'osonsprofanerretomberasurnousetcequenousn'osonsm ettreàsaplace,nous sauveraitdupoidsdelafatalité,quenoserreursconspirentauj ourlajournéeà rendre plus fatale, en nous voulant soumis à ce que nous ne profanons. Lesgloiresdel'Espritneserontjamaisduressortdeceuxquel' Espritneconcerne, c'estunabusquedeleurenparleretdeleurfairehontedeviser àmoins,cemoins, qu'onlesempêcherad'atteindreetsanslequelilstombentau- dessousdeleur humanité:larestaurationdel'hommeseraphysiqueoubienn eserapas,la révolutionserathéologiqueoubienelleneserapas,lesdeuxm archantsurune ligne.Nousn'avonsplusledroitdenoustrompersurnous,carn ousavonstropde moyenspourdemeurersoumisauxvisions,quiperpétuentce tteméconnaissance, enl'armantdupoidsdel'autorité,quenosmoyensinfirment.L' onn'humanisera leshommesqu'ennelesmoralisantplus,carplusnouslesmor alisons,plusnousles déchirons,plusnouslesdéchironsetplusnouslesbarbarisons ,plusunsystèmea debeautésetmoinsilestàlamesuredespetits,quelesublime desimpératifs abaisseau- dessousdeleurpetitessemême,enlesrendantmenteurs,caf ards, ignoblesetserviles.Ilnes'agitplusd'étonnerleshommes,ils' agitdésormaisdeles atteindre. Leslendemainsontcommencé,dontnousnesuspendonsl'all ure,ilsemblequ'une tours'élèveàquoinoustravaillonsenl'ombre,milleetdixmille etnelesachant pas,aveugles,sourds,maisunanimesetsolidaires,malgrél'é vidence:moinsune tourqu'unfondement,dequoil'assisemonteetlasselesnuag es.Lacréationpeut gémir,nousn'avonsplusd'oreilles,objetsdesfinsquenousno usassignâmeset pourendevenirunjourlesmaîtres,lemouvementnousportee tnousportonsle ciel.Nousfermeronsl'Histoire,nousquivoulonsqueletempsc esse,oùl'homme nepeutvivre,etnousécarteronsdeluiladouleur,lepéché,lah onteetlesalarmes. Libre,quandlefut-il?pourquoileserait-ilenvain? Ainsinouschangeronsle monde avec ceux qui l'habitent et ce qui fut d'abord n'aura jamais été. BONHEUR. Lebonheurestinfâme,leshommesenrougissent,l'onferatou tpournel'avoir jamais,ceuxquil'attrapentsontdescriminelsetdissimulentl eurvisageàla lumière,àdecertainsmomentsonlesassommeetl'ons'appro uvedevengerainsi l'espèce.Ledevoirnenousacheminepasàlafélicité,ledevoir nousenjointd'êtreà lafoislégers,pesants,aveugles,sourds,ignares,prévenus,m ous,faibles,vaniteux, rampants,humains- pourvouslerendreenunseulmot-...Héquoi?mesfrères, votrepaysestunmuretvous,lesbriques,vousn'avezd'autreu sage,ressemblez- vouslesunslesautresetquelesmeilleurssongentàseréglers urlespires,lespires étant légion et les meilleurs, des monstres. Envérité,jevousledis:unhommeheureuxdérangel'ordre,un hommeheureux offenselanature,unhommeheureuxseratoujoursrebelle,m êmeendonnant l'exempledesvertus,cesvertus- làneplaisentàpersonne,l'onaimeraitqu'ileûtdes vicesetqu'ilmourût,couvertdeplaiesetgémissantdehonte. Anevouspoint mentir,ils'esttirédupairetvoilàquinousfâche,ilsemblesemo querdenouset c'esttoutjustes'ilnenousconvaincpasdesottise,àlalumière desonparallèleles malheureuxsejugehtetlesbutorssecondamnentetlesmach inessedérèglent, enfinl'abîmes'ouvreetlescieuxbranlent,lemondeserenvers e...etjenepeins quel'effetleplusordinaireoùlaréflexionconduit.Jemerésum e:unhomme heureuxmanqueàlacharité,lachariténousdéfendlescandal eetplusgrand scandalen'est-ilpasdefairepenserleshonnêtesgens? Dansl'apparencedu bonheur, que de sujets que l'on médite! Prenezunpèredefamillecatholiqueàl'anciennemode,l'espè cen'enesttoujours paséteinteetmontrez- luinosPayensbaptisés,lavés,épilésetmassés,boucléset parfumés,léchés,polis,instruits,abreuvésetnourris,ayantp ourmaîtresseleur femmeendépitdetelleEncycliqueetmariantlesvertusetlesv icesavecunart inimitable.Quevoulez-vousquelepauvrehommepense? Etmoi-c'estlelangage qu'ilpourraittenir-quesuis-jealors?Meserais-jeabusé? Comment?Unsot?un foupeut-être? J'aicinqenfantsetdeuxneSortentplusdemaladie,mafemme est languissanteetserefuseàmoidixnuitssurdouze,unprêtrelag ouverne,tousles vingtjourselleestdanslesalarmesetjenesaisquedevenir,no usn'avonspastrois chambres.Maconsolationestdechercherlesmalheureuxqui meressemblentetde flétrirenchœurceuxquinelogentàlamêmeenseigne.Fallait- ilraisonner,prévoir etcalculer? L'Etatserailledemesmaux,laReligionlesapprouveetl'Ordre me défenddelesjuger.Regardez- moi,jerampeetl'universpèseàmonagonie,jesuis crucifiéparterreetlevisageausol,lesexedanslafangeetmille rampentàl'entour, les yeux pleins de ténèbres. Voilàleprixdenotreobéissanceetnousenarriveronsànousm éprisernous- mêmes, si d'autres persévèrent à braver la Providence et que le Ciel ne les foudroie. T ranchonslemot:quel'hommesoitheureux,lafoichrétienne nel'auraprévu,ni lesmoralesascétiques.PrétendrequelesangestagréableàDi eu,lesangd'une victimepureavantlesautres,estunepropositionquidéshono relestroisreligions révéléesetprouvequel'objetdeleurlatrien'aurajamaisétéq u'unmonstre,issudu cauchemar,etnonledieudesPhilosophes.Lasourcedetoutm alserenfermeen l'idéedusacrificeetlorsquenousnousdésabuserons,noussa uronsqu'iln'estpire barbariequecequel'onréputedigned'honorerlesdieux,ima ginéscommeautant d'hommesplusatroces,auxquelsnousprétendonsoffrircequ enostyrans rougiraientderecevoir.T antquelesacrificeprévaudra,lesho mmesn'aurontquele choixd'êtrelesvictimairesimmolantsoulesvictimesimmolé es.T antqueles hommess'estimerontdesouffrir,ilsmériterontd'aimerceux quilestourmentent. Noussommesabîméssouslenéantdesidéesfausses,nousen jouissons effroyablementetc'estpourquoinouslesperpétuons,cetacc ordn'estpas providentielmalgréJosephdeMaistre-,ilestunevengeanced elanatureoffenséeet moyennantlaquellenotrechairparvientàdéchargersafureu rrenaissante,nous rendantlescomplicesdesaperte,etdelanôtrepourfinir.Lesa crifice,silaplupart deshumainsenpesaientlesymbole,leurparaîtraitlecomble del'horreur,auprès dequoilaprostitution,l'adultèreetl'incesteneserontquedes bagatelles.Le sentimentdeculpabilitéseratoujoursl'écoledelaservitudee tlefidèle,quisesent coupable,verradanssamisèreunchâtimentetdanssesmaîtr es,lesinstrumentsdu ciel commis à la punir. L'absencedebonheurseferachèrementpayeretquand,unjo uploads/Religion/ albert-caraco-abe-ce-daire-de-martin-ba-ton.pdf

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  • Publié le Mar 10, 2022
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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