prepa concours ecricome ANNALES OFFICIELLES 2011 z Résumé de texte ÉPREUVE ÉCRI

prepa concours ecricome ANNALES OFFICIELLES 2011 z Résumé de texte ÉPREUVE ÉCRITE ÉPREUVE COMMUNE www.ecricome.org 2 Après classe préparatoire prepa concours ecricome ÉPREUVE ÉCRITE / ÉPREUVE COMMUNE / Résumé de texte ESPRIT DE L ’ÉPREUVE sUJET corrigé RAPPORt ■  Esprit général Cette épreuve vise à tester l’aptitude à comprendre un texte, à en exprimer clairement les idées majeures sans en négliger les nuances. ■ Évaluation Compréhension, mise en évidence de l’architecture logique du texte. Autonomie : le résumé doit être intelligible en lui-même, sans que le lecteur ait à connaître le texte original ; son contenu sera reformulé autant que possible. Correction de la langue (en particulier grammaire, lexique et orthographe) et du style. Respect des normes quantitatives : le texte d’environ 2000 mots sera résumé en 250 mots avec un écart toléré de 10%. Un comptage précis des mots sera exigé. SUJET ■ Résumé de texte SUJET Résumer ce texte en 250 (deux cent cinquante) mots. On tolère 10% en plus ou en moins (225 au moins, 275 au plus). Tout manquement à ces normes (par excès ou par défaut) sera gravement sanctionné. Par exemple, un résumé atteignant 300 ou n’atteignant pas 200 mots, sera noté zéro. Donner un titre au résumé (les mots du titre n’entrent pas dans le décompte des mots). indiquer le nombre de mots utilisés en portant les mentions suivantes très lisiblement et à l’encre : repère formé d’un double trait // dans le texte écrit après chaque tranche de 50 mots, décompte chiffré cumulatif (50,100,150 etc…) en regard dans la marge, total exact en fin d’exercice. 3 Après classe préparatoire prepa concours ecricome ÉPREUVE ÉCRITE / ÉPREUVE COMMUNE / Résumé de texte ESPRIT DE L ’ÉPREUVE sUJET corrigé RAPPORt C’est la photographie qui avait fait naître en 1839 le mot de photogénie. Il y est toujours utilisé. Nous nous découvrons, devant nos clichés, « photogéniques » ou non, selon une mystérieuse majoration ou péjoration. La photographie nous flatte ou nous trahit ; elle nous donne ou nous dénie un je ne sais quoi. Certes la photogénie du cinématographe ne peut se réduire à celle de la photographie. Mais c’est dans l’image photographique que réside leur source commune. Pour éclairer le problème il est de bonne méthode de partir de cette source même. Quoique immobile, l’image photographique n’est pas morte. La preuve en est que nous aimons des photos, les regardons. Pourtant elles ne sont pas animées. Cette remarque faussement naïve nous éclaire. Au cinématographe nous pourrions croire que la présence des personnages vient de la vie — le mouvement — qui leur est donné. Dans la photographie, c’est évidemment la présence qui donne vie. La première et étrange qualité de la photographie est la présence de la personne ou de la chose pourtant absente. Cette présence n’a nullement besoin, pour être assurée, de la subjectivité médiatrice d’un artiste. Le génie de la photo est d’abord chimique. La plus objective, la plus mécanique de toutes les photographies, celle du photomaton, peut nous transmettre une émotion, une tendresse, comme si d’une certaine façon, selon le mot de Sartre, l’original s’était incarné dans l’image. Et du reste, le maître mot de la photographie ce « Souriez » implique une communication subjective de personne à personne par le truchement de la pellicule, porteuse du message d’âme. La plus banale des photographies recèle ou appelle une certaine présence. Nous le savons, nous le sentons, puisque nous conservons les photographies sur nous, chez nous, nous les exhibons, (en omettant significativement d’indiquer qu’il s’agit d’une image «voici ma mère, ma femme, mes enfants »), non seulement pour satisfaire une curiosité étrangère, mais pour le plaisir évident de les contempler nous-même une fois de plus, nous réchauffer à leur présence, les sentir près de nous, avec nous, en nous, petites présences de poche ou d’appartement, attachées à notre personne ou notre foyer. Les pères et mères défunts, le frère tué à la guerre, regardent au milieu de leur grand cadre, veillent et protègent la maison campagnarde comme des dieux lares. Partout où il y a foyer, les photographies prennent la succession des statuettes ou objets autour desquels s’entretenait le culte des morts. Elles jouent, de façon atténuée parce que le culte des morts est lui-même atténué, le même rôle que les tablettes chinoises, ces points d’attache d’où les chers disparus sont toujours disponibles à l’appel. La diffusion de la photographie n’a-t-elle pas en partie ranimé les formes archaïques de la dévotion familiale ? Ou plutôt les besoins du culte familial n’ont-ils pas trouvé, dans la photographie, la représentation exacte de ce qu’amulettes et objets réalisaient d’une façon imparfaitement symbolique : la présence de l’absence ? La photographie, dans ce sens, peut être exactement nommée, et cette identification va loin : souvenir. Le souvenir peut lui-même être nommé vie retrouvée, présence perpétuée. Photo-souvenir, les deux termes sont accolés, mieux, interchangeables. Ecoutons ces commères : « Quels beaux souvenirs ça vous fait, quels beaux souvenirs ça vous fera ». La photographie fait fonction de souvenir et cette fonction peut jouer un rôle déterminant comme dans le tourisme moderne qui se prépare et s’effectue en expédition destinée à rapporter un butin de souvenirs, photographies et cartes postales au premier chef. On peut se demander quel est le but profond de ces voyages de vacances, où l’on part admirer monuments et paysages que l’on se garderait bien de visiter chez soi. Le même parisien qui ignore le Louvre, 4 Après classe préparatoire prepa concours ecricome ÉPREUVE ÉCRITE / ÉPREUVE COMMUNE / Résumé de texte ESPRIT DE L ’ÉPREUVE sUJET corrigé RAPPORt n’a jamais franchi le porche d’une église, et ne détournera pas son chemin pour contempler Paris du haut du Sacré-Cœur, ne manquera pas une chapelle de Florence, arpentera les Musées, s’épuisera à grimper aux Campaniles ou à atteindre les jardins suspendus de Ravello. On veut voir bien sûr, et pas seulement prendre des photos. Mais ce que l’on cherche, ce que l’on voit est un univers qui, à l’abri du temps ou du moins supportant victorieusement son érosion, est déjà lui-même souvenir. Montagnes éternelles, îles du bonheur où s’abritent milliardaires, vedettes, « grands écrivains », et bien entendu, surtout, les sites et monuments « historiques », royaume de statues et de colonnades, champs élysées des civilisations défuntes... C’est-à-dire royaume de la mort, mais où la mort est transfigurée dans les ruines, où une sorte d’éternité vibre dans l’air, celle du souvenir transmis d’âge en âge. C’est pourquoi les guides et baedekers méprisent l’industrie et le travail d’un pays pour n’en présenter que sa momie embaumée au sein d’une immobile nature. Ce qu’on appelle l’étranger apparaît finalement dans une étrangeté extrême, une fantomalité accrue par la bizarrerie des mœurs et de la langue inconnue (abondante récolte de « souvenirs » toujours). Et de même que pour les archaïques l’étranger est un esprit en puissance, et le monde étranger une marche avancée du séjour des esprits, de même le touriste va comme dans un monde peuplé d’esprits. L’appareil gaîné de cuir est comme son talisman qu’il porte en bandoulière. Et alors, pour certains frénétiques, le voyage est une chevauchée seulement entrecoupée de multiples déclics. On ne regarde pas le monument on le photographie. On se photographie soi-même aux pieds des géants de pierre. La photographie devient l’acte touristique lui-même, comme si l’émotion cherchée n’avait de prix que pour le souvenir futur, l’image sur pellicule, enrichie d’une puissance de souvenir au carré. Toute pellicule est une pile de présence que l’on charge de visages aimés, d’objets admirés, d’événements « beaux », « extraordinaires », « intenses». Aussi le photographe professionnel ou amateur surgit-il à chacun des moments où la vie sort de son lit d’indifférences : voyages, fêtes, cérémonies, baptêmes, mariages. Seul le deuil — intéressant tabou que nous comprendrons bientôt — demeure inviolé. Les passions de l’amour chargent la photographie d’une présence quasi mystique. L ’échange des photos s’introduit au sein du rituel des amants qui se sont unis de corps, ou, à défaut, d’âme. La photo reçue devient chose d’adoration comme de possession. La sienne s’offre au culte en même temps qu’à l’appropriation. Le troc des images accomplit magiquement le troc des individualités où chacun devient à la fois idole et esclave d’autrui, et qui est l’amour. Prise de possession, abandon de soi-même. Ces termes sont ici rhétoriques. Mais ils s’éclairent si l’on considère les cas limites où la photographie, s’intégrant dans les pratiques occultistes, devient à la lettre présence réelle, objet de possession ou d’envoûtement. Presque à sa naissance, dès 1861, la photographie a été happée par l’occultisme, c’est-à- dire un « digest » de croyances et de pratiques englobant aussi bien le spiritisme, la voyance, la chiromancie, la médecine des guérisseurs, que les diverses religions ou philosophies ésotériques. Guérisseurs, envoûteurs et voyants qui jusqu’alors agissaient aussi bien sur figurines ou sur représentation mentale, utilisent désormais la photographie. On traite et on guérit sur photographie, on localise un enfant ou un époux disparu sur photographie, on jette un sort ou un charme, on opère uploads/Religion/ annale-ecricome-prepa-2011-resume-de-texte.pdf

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  • Publié le Jan 11, 2022
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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