GÉRONDA PAÏSSIOS L’ATHONITE PAROLES 1 AVEC AMOUR ET DOULEUR POUR LE MONDE CONTE

GÉRONDA PAÏSSIOS L’ATHONITE PAROLES 1 AVEC AMOUR ET DOULEUR POUR LE MONDE CONTEMPORAIN ÉDITÉ PAR LE MONASTÈRE SAINT-JEAN-LE-TIIÉOLOGIEN SOU ROTI DE THESSALONIQUE-GRÈCE GÉRONDA PAÏSSIOS L’ATHONITE PAROLES 1 AVEC AMOUR ET DOULEUR POUR LE MONDE CONTEMPORAIN Traduit du grec par Mère Photinie Marchai en collaboration avec le Monastère Saint-Jean-le-Théologien ÉDITÉ PAR LE MONASTÈRE SAINT-JEAN-LE-THÉOLOGIEN SOUROTI DE THESSALONIQUE-GRÈCE 2011 Titre de l’original: ΓΈΡΟΝΤΟΣ ΠΑΪΣΙΟΥ ΛΟΓΟΙ A ' Μέ πόνο και αγάπη για τόν σύγχρονο άνθρωπο Ι*1 * édition 1998 Edité par le Monastère Saint-Jean-le-Théologien Souroli de Thessalonique GRÈCE * Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation de la présente édition réservés pour tous pays © Monastère Saint-Jean-le-Théologien Souroti de Thessalonique 570 06 Vassilika de Thessalonique Tél.: +30 23960 41320 Fax: +30 23960 41594 A PE RÇU Bl OC; RA P HIQ U E e bienheureux Géronda Païssios, Arsène Eznépidis dans le monde, naquit à Farassa de Cappadoce le 25 juillet 1924. Il vint en Grèce avec sa famille en raison de l’échange des populations préconisé par le traité de Lausanne et passa son enfance à Konitsa. 1 1 pratiqua l'ascèse dès sa jeunesse et se nourrissait des vies de saints, dont il s’efforçait d’imiter avec un zèle extraordinaire et une rigueur exemplaire les exploits ascétiques. 1 1 s’adonnait à la prière continuelle, cultivant en même temps l’humilité et la charité. Il apprit le métier de charpentier, car il voulait en cela aussi imiter le Christ. 1 1 servit trois ans et demi dans l'armée pen­ dant la guerre civile, en tant qu’officier des transmissions, tout en continuant à vivre de façon ascétique. Durant les manœuvres, il se distinguait par son courage, son esprit de sacrifice, sa mora­ lité et ses grandes capacités. Son devoir envers la patrie une fois accompli, il entra dans la voie monastique qu’il désirait suivre depuis son enfance. Déjà en tant que laïc, il avait fait l’expé­ rience du divin, mais c’est dans sa vie monastique qu’il éprouva dans toute son abondance la bienveillance du Seigneur, de la Mère de Dieu et des saints. 1 1 demeura à la Sainte Montagne, au monastère de la Vierge à Stomio de Konitsa ainsi qu’au Sinaï. Alors qu’il s'efforçait de vivre dans l’obscurité, entièrement donné au Seigneur, Dieu le révéla et le donna au monde entier. Il guidait, consolait, gué­ rissait et apaisait les multitudes qui accourraient à lui. Son âme sanctifiée débordait d'amour divin et sa figure ascétique réfléchis­ sait la Grâce de Dieu. Infatigable, le Géronda Païssios recueillait 8 APERÇU BIOGRAPHIQUE tout le jour la douleur humaine et répandait en retour la con­ solation divine. Après une longue maladie et des souffrances de martyre, qui - comme il le disait - lui procurèrent plus de profit spirituel que l'ascèse de toute sa vie, il s’endormit dans le Seigneur le 12 juillet 1994 au monastère Saint-Jean-Ie-Théologien à Sou- roti de Thessalonique. Il fut, selon son désir, inhumé auprès de l’église Saint-Arsène-de-Cappadoce. Que sa bénédiction soit sur nous! f y n s’endormant pour l’éternité en juillet 1994, le bien- ( f — f heureux Géronda Païssios a laissé au monde un riche t héritage spirituel: son enseignement. Simple moine, peu instruit selon le monde (il n’avait terminé que l’école primaire), mais doté d’une profonde sagesse selon Dieu, il s’était totalement donné à autrui. Son enseignement ne se présentait pas sous forme de sermon ou de catéchèse, mais jaillissait de sa vie - pure incar­ nation de l’Évangile -, dont le signe caractéristique était l’amour. S’étant «formé»1 lui-même selon l’Évangile, c’est d’abord par sa personne qu’il enseignait, ensuite seulement par sa charité évan­ gélique et ses paroles inspirées. Recevant les hommes avec toutes leurs particularités, il ne se contentait pas d’écouter avec patience les problèmes qu’on lui confiait, mais, par sa sainte simplicité et son grand discernement, il entrait profondément dans leur cœur et faisait siens leur douleur, leur inquiétude, leurs difficultés. Im­ perceptiblement survenait alors le miracle: la conversion du cœur. «Lorsqu’on communie avec cœur à la souffrance d’autrui, disait- il, Dieu accomplit le miracle». Nous avons constaté avec joie que les premiers livres publiés sur la vie et l’enseignement du Géronda ont été lus avec intérêt. Maintes personnes parlaient avec admiration des réponses que le Père Païssios y donnait à leurs questions et à leurs problèmes insolubles ainsi que de la consolation qu’elles trouvaient en lui dans leurs épreuves. Nous nous réjouissions surtout de voir des personnes vivant loin de l'Église acquérir l’inquiétude salutaire et changer de vie. Les versets de l’hymnographe cités par saint Basile le Grand montaient bien souvent à nos lèvres: «Celui qui vit et meurt dans le Seigneur vit près de nous, continuant à parler 1. Voir Ga 4. 19. 10 INTRODUCTION par ses livres». Répondant en même temps à la demande insis­ tante de nos frères dans le Christ, nous éprouvions le besoin de leur offrir les paroles du Géronda que nous avions consignées avec vénération dès les premiers pas de notre communauté, car elles nous étaient d'un grand profit. Le Bon Dieu permit que notre Hésychastère’ doive son exis­ tence au Géronda Païssios. C’est lui qui reçut de Son Eminence, le très vénérable métropolite de Cassandre, monseigneur Syné- sios, l’autorisation épiscopale pour la fondation du monastère et qui s’occupa de chercher un emplacement. Il agit ainsi parce que, sensible et plein de générosité, il éprouvait une profonde recon­ naissance à notre égard pour la sollicitude que nous lui avions manifestée en 1966 lorsque nous fîmes sa connaissance à l'hôpi­ tal, où il était entré pour subir une intervention chirurgicale aux poumons. 1 1 se sentait depuis lors comme notre grand frère, qui avait en conséquence l’obligation de «placer ses sœurs», comme il le disait en songeant à la fondation. Les premières sœurs s’ins­ tallèrent au monastère en octobre 1967. Le Géronda Païssios de­ meura alors deux mois au couvent pour aider à l’organisation de la vie cénobitique. Par la suite, il quittait habituellement la Sainte Montagne deux fois par an pour venir nous rendre visite: par ses conseils divinement inspirés et son expérience monastique personnelle, il aidait la communauté dans les questions pratiques touchant le fonctionnement du couvent ainsi que chaque sœur en particulier dans son combat spirituel. En outre, de la Sainte Montagne, de «l’Amérique spirituelle», comme il l'appelait, il nous aidait par sa prière et ses lettres adressées soit à des sœurs personnellement soit à l’ensemble de la communauté. Bien qu’âgé de 43 ans seulement lorsqu'il commença à po­ ser les fondements de notre vie conventuelle, le Géronda Païssios était déjà un homme parfait «clans la force de l ’ âge de la plénitude 2 2. L'Hésychastère (du grec Ήσυχαστήριον) est, conformément à l'éty­ mologie, une habitation monastique où l’on cultive l’hésychia, c’est à dire le silence, la solitude, l'éloignement du monde. Hors du Mont Athos, les Hésychastères sont des cœnobia non soumis à la juridiction immédiate de l’évêque et dotés d’une certaine indépendance au plan administratif. INTRODUCTION 1 1 du Christ»3 4 et possédait une sagesse de vieillard. Il s’intéressa à tous les aspects de notre vie, des questions pratiques les plus simples aux questions spirituelles les plus sérieuses. Dès le tout début du monastère, nous sentîmes que ses paroles étaient «pa­ roles de la vie éternelle»'' et que la plupart étaient de véritables axiomes de vie monastique s’appliquant à notre existence quoti­ dienne. C’est pourquoi nous nous empressâmes de les consigner afin de les garder en mémoire et les utiliser comme une règle sûre. Lorsque nos notes eurent grossi au point de constituer de premiers cahiers, nous les soumîmes timidement à son juge­ ment. Timidement, car le Géronda insistait toujours sur la mise en pratique; il ne voulait pas nous voir emmagasiner du maté­ riel, «en munition», sans mettre ses paroles en pratique. 1 1 nous demandait de travailler spirituellement sur ce que nous avions entendu ou lu. «Autrement, disait-il, vos nombreuses notes ne vous seront d’aucune utilité, tout comme ne sert à rien à un pays d'avoir des armes s’il ne possède pas d’armée entraînée pour s’en servir». Devant nos prières insistantes, il consentit à relire nos notes, à les compléter ou à corriger quelques passages où nous l’avions mal compris. Nous continuâmes à noter les paroles du Père Païssios durant les vingt huit années pendant lesquelles il guida la communauté. Furent également mises par écrit les réunions communautaires et celles du Conseil de l’Higoumène5 qui eurent lieu en présence du Géronda. Au début, les sœurs prirent simplement des notes pendant les réunions, puis, les dernières années, on enregistra les réunions. D'autre part, les sœurs consignèrent aussi les entretiens qu’elles eurent individuellement avec lui, et ceci aussitôt après l’entretien. Lorsque le Géronda en prit conscience, il s'écria un peu courroucé: 3. Ep 4,13. 4. Jn 6, 68. 5. Chaque cœnobium est gouverné par l’Higoumène assisté du Conseil des Anciens (respectivement Conseil des Anciennes, pour les monastères féminins). Les membres du Conseil, dont le nombre peut varier selon les monastères, sont élus par les frères ayant droit de vote au Chapitre et doivent se distinguer, outre par leurs vertus uploads/Religion/ avec-amour-et-douleur-pour-le-monde-contemporain-saint-paissios-l-x27-athonite.pdf

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  • Publié le Jan 03, 2022
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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