orphée_01 histoire du mythe textes critiques bibliographie sommaire Histoire du
orphée_01 histoire du mythe textes critiques bibliographie sommaire Histoire du Mythe page 03 ORPHISME, mouvement artistique page 08 Paul Diel, Le symbolisme dans la mythologie grecque page 09 Maurice Blanchot, Le Regaard d’Orphée page 12 Orphée et Eurydice: Mythes en mutation page 15 Le Mythe d’Orphée: métaphore pour la Nouvelle Alliance Scientifique page 18 Bibliographie page 21 Orphée et Eurydice. Chanteur à la voix merveilleuse, roi de Thrace , fils d’une Muse, Orphée séduit tous ceux qui l’écoutent: hommes, animaux même les plus féroces , arbres, pierres sont charmés par son chant. Lorsqu ‘il accompagne les Argonautes dans leurs aven- tures , sa voix apaise les tempêtes; plus puissante que les liens d’Ulysse , elle protège à elle seule contre le chant des sirènes, séductrices des marins . Mais l’excès de cette séduction le perdra. Lorsque meurt sa jeune femme, la Dryade Eurydice , piquée par un serpent alors qu’elle cherchait à échapper à la poursuite d’Aristée , Orphée, ne pouvant supporter d’être séparé d’elle, part la chercher jusque dans les Enfers: son chant fait taire le chien Cerbère et fléchit les divinités infernales, qui l’autorisent à reprendre Eurydice, à cette condition qu ‘il ne se retournera pas vers elle avant d’avoir atteint la lumière du jour. Mais Orphée ne saura pas, entre son épouse et lui, maintenir cette distance nécessaire. Il se retourne. Aussitôt Eur ydice est entourée par une nuit immense et disparaît « comme une fumée impalpable», perdue pour jamais. Inconsolable, le musicien se retire dans les solitudes glacées de la Thrace. Mais les femmes du pays, se jugeant méprisées, au cours d’une orgie nocturne en l’honneur de Bacchus, déchirent son corps et en dispersent les lambeaux. Tandis que les flots de l’Hèbre emportent sa tête, sa voix continue d’appeler Eurydice : « Eurydice! répétait , tout le long du fleuve, l’écho de ses rives » (Virgile , Géorgiques, IV) . ORPHÉE Article Orpheus - Daremberg et Saglio (1877) Héros, devin, musicien et poète légendaire de Thrace. I. Légende d’Orphée La légende d’Orphée n’appartient pas, semble-t-il, au cycle primitif des traditions héroïques. Son nom n’apparaît ni dans les poèmes homériques ni chez Hésiode ; et ce n’est probablement pas l’effet d’un hasard. Cependant, Orphée était déjà célè- bre au VIe siècle, comme Argonaute et comme poète, même comme devin et comme fondateur des vieux cultes. Il est cité par Ibycos, et par Pindare ; dès ce temps-là, commençaient à circuler sous son nom divers poèmes, oeuvres d’Onomacrite ou d’autres. Un peu plus tard, Orphée est mentionné par Eschyle, par Phérécyde, par Hellanicos ; Hérodote connaît les mystères orphiques. La légende est assez complète dès la fin du Ve siècle. Euripide montre Orphée charmant les puissances infernales, célébrant les orgies bachiques, entraînant par ses chants les pierres, les arbres et les bêtes. L’auteur du Rhésos le met en rapport avec les Muses, et lui attribue l’institution des mystères. Aristophane le considère comme un des plus anciens poètes et comme l’inventeur des initiations religieuses. Enfin, Platon parle souvent du rôle d’Orphée comme musicien et poète, comme fondateur de cultes et apôtre de la civilisation ; il raconte son expédition aux enfers. Désormais, la légende est fixée dans ses traits essentiels ; elle sera seulement complétée sur quelques points, surtout par des étails romanesques. Pour les poètes comme pour la foule, même pour la plupart des philosophes et des historiens, Orphée était un personnage réel, antérieur à la guerre de Troie, un des héros de l’expédition des Argonautes, auteur de la Théogonie et des autres ouvra- ges dits orphiques. Les gens bien informés prétendaient même distinguer deux Orphées, ou quatre, jusqu’à six ou sept. Cependant, Hérodote déclarait qu’à son avis aucun poète n’était anterieur à Homère et à Hésiode. Plus tard, on attribuait à Onomacrite, à Cercops ou à d’autres, la plupart des livres orphiques. Il semble même qu’Aristote ait contesté l’existence d’Orphée. Pas plus que les anciens, la critique moderne n’a pu déterminer avec précision si la légende cache un fond de réalité historique. D’après la tradition la plus répandue, Orphée était originaire de Thrace et descendait d’Apollon ; il était fils d’Oeagros, roi de Thrace, et de la muse Calliope. On le considérait généralement comme un roi des Cicones. D’autres prétendaient qu’il était né à Pieria, près de l’Olympe. On le mettait en relations avec quelques-uns des vieux aèdes de la Thrace. Il était le frère de Linos. On faisait de Musée soit son maître, soit son disciple, ou son fils, ou son petit-fils. Musée est mentionné assez fréquemment dans les ouvrages orphiques ; il figure dans les Argonautiques ; c’est à lui qu’est adressé le soi-disant Testa- ment d’Orphée, et qu’est dédiée la collection des Hymnes. On attribuait à Orphée de nombreux voyages. On le conduisait jusqu’en Egypte, d’où il aurait rapporté l’institution des mystères et la doctrine de l’autre vie. Les chrétiens prétendirent même qu’il avait connu en Egypte les livres de Moïse, et qu’il leur avait emprunté le meilleur de son enseignement. Mais un seul des voyages d’Orphée devint populaire : son expédition en Colchide avec les Argonautes. Jason, sur le conseil de Chiron, avait emmené le musicien thrace pour désarmer les Sirènes, apaiser les querelles, et donner la mesure aux rameurs. D’après Phérécyde, il est vrai, ce n’était pas Orphée, mais Philammon, qui avait joué ce rôle sur le navire Argo. Cette pro- testation n’eut pas d’écho. Orphée resta l’un des héros des Argonautiques ; sur ce point, les poètes étaient d’accord avec la tradition des Orphiques, comme le prouvent les Argonautica écrites au IVe siècle de notre ère et mises sous le nom du fondateur mythique de la doctrine. On attribuait même à Orphée une prétendue dédicace du navire Argo, composée, disait- on, après le retour des Argonautes, quand Jason consacra son vaisseau à Poseidon. 3 Une autre légende, immortalisée par Virgile, menait Orphée jusqu’aux enfers. Le héros s’était épris de la nymphe Eurydice. Il la séduisit par les sons de sa cithare, et il l’épousa. Un jour, poursuivie par le berger Aristée, Eurydice fuyait à travers les prairies, quand elle fut piquée par un serpent. Elle mourut de sa blessure. Orphée en fut inconsolable. Il descendit aux en- fers pour y réclamer sa femme et réussit à gagner par ses chants Pluton et Perséphone. Il obtint qu’on lui rendrait Eurydice ; mais les dieux infernaux y mirent pour condition qu’il marcherait devant elle et ne se retournerait pas avant d’arriver sur la terre. Orphée manqua à sa promesse, et, de nouveau, perdit Eurydice. Cette légende n’apparaît tout à fait complète qu’au temps de Virgile. Cependant Euripide savait déjà qu’Orphée avait charmé les puissances infernales. Platon avait raconté son voyage aux enfers, mais selon lui les dieux ne lui avaient laissé voir qu’un fantôme d’Eurydice. Sur la mort d’Orphée, les traditions variaient beaucoup. D’après la légende la plus populaire, le héros était devenu miso- gyne après la perte d’Eurydice. Il repoussa l’amour des femmes de Thrace, détourna du mariage les autres hommes, et refusa de chanter dans les fêtes. Il fut mis en pièces par les Ménades, au bord de l’Hèbre. Ses membres épars furent réunis et enterrés par les Muses. Sa tête et sa lyre, jetées dans le fleuve, furent entraînées par les flots sur la côte de Lesbos. Là, sa tête fut ensevelie par les habitants ; sa lyre, emportée au ciel par les Muses, y devint une constellation. Suivant une autre tradition, Orphée fut déchiré par les Ménades, parce qu’il avait abandonné le culte de Dionysos pour le culte d’Apollon ; et l’on comparait sa mort à celle de Dionysos Zagreus, déchiré par les Titans. On racontait encore qu’Orphée s’était tué lui- même après sa malheureuse expédition aux enfers, ou qu’il avait été foudroyé par Zeus pour avoir révélé aux hommes les mystères. L’exégèse moderne a cherché de différentes façons à expliquer les causes et les diverses péripéties de ce drame. Mêmes divergences sur le lieu de la sépulture. On admettait généralement que la tête avait été ensevelie sur la côte de Les- bos, près d’Antissa ; mais on ne s’entendait point sur le lieu où reposaient les débris du corps. On racontait qu’ils avaient été transportés par les Muses à Leibethra, au pied de l’Olympe, où les rossignols chantaient, sur le tombeau ; on visitait une autre sépulture d’Orphée à Dion, près de Pydna, et nous possédons le texte de l’épitaphe qu’on y lisait. Un oracle de Dio- nysos avertit les habitants de Leibethra que leur ville serait détruite le jour où l’on aurait découvert les ossements d’Orphée. On ne saurait guère concilier ces traditions contradictoires. A en croire Cicéron, Orphée n’aurait jamais été l’objet d’un culte. Cependant, le héros avait un sanctuaire à Pieria. I1 avait rendu des oracles dans l’île de Lesbos, à l’endroit où avait été ensevelie sa tête. Ces oracles avaient même eu tant de succès, qu’Apollon s’inquiéta de la concurrence et réduisit Orphée au silence en prophétisant à sa place. Plus tard, Alexandre Sé- vère plaça dans son lararium une image d’Orphée, à laquelle uploads/Religion/ blanchot-orphee.pdf
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- Publié le Mai 12, 2021
- Catégorie Religion
- Langue French
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