Editorial Les âmes perdraient encore un peu plus le sens de l’immutabilité de l
Editorial Les âmes perdraient encore un peu plus le sens de l’immutabilité de la loi de Dieu. Dans nos démocraties mo- dernes, nous sommes malheureusement habitués à ces coups de bélier qui ébranlent progressivement les conscien- ces. Tant que les esprits ne se sont pas prêts, les projets de lois se multiplient jusqu’au jour où l’opinion publique est emportée. Il semblerait qu’il en est de même dans l’Église. Le vrai scandale ne serait pas provoqué par les théories fumeuses des progressistes. Ce qui lais- serait une impression désastreuse dans la conscience des fidèles, c’est que la chose ait pu être objet de discussions. Ce qui resterait dans les mémoires, c’est que pendant plus d’un an, les hommes d’Église aient pu débattre de questions qui trouvent leurs réponses dans l’Évan- gile et la pratique constante de l’Église. Le deuxième effet fâcheux attein- drait plus particulièrement les « traditionalistes ». La victoire de la morale catholique engendrerait, chez ceux-là, un mouvement de reconnais- sance à l’égard des prélats que l’on qua- lifie aujourd’hui de conservateurs. De même que les Européens ont volontiers accueilli la culture d’outre-Atlantique après la seconde guerre mondiale, ainsi les fidèles seraient enclins à embrasser l’idéal de l’aile droite du clergé conciliai- re. Une interprétation stricte des textes du nouveau magistère jointe à une forte action au sein de l’Église conciliaire ap- paraîtrait comme la seule attitude rai- sonnable. La position de la Fraternité Saint-Pie-X serait volontiers jugée abusi- ve, irresponsable et stérile. Il semblerait que la ligne de crête à garder se situe- rait désormais entre les progressistes et les intégristes. Ce serait celle de « l’herméneutique de la continuité » qui, répéterait-t-on, « silencieusement mais de manière toujours plus visible, a porté et porte des fruits » (Benoît XVI, le 22 décembre 2005). On prétendrait rejeter « l’herméneutique de la disconti- nuité et de la rupture », mais on aurait abandonné l’attachement intégral au magistère de toujours. Prieuré de la Sainte Croix - 50, rue de la gare - 59170 Croix Bulletin du Prieuré de la Sainte Croix n°172 Fort de ces conjectures, quelle attitude les catholiques doivent adopter devant ces débats dont toute la presse se fait l’écho ? Il ne s’agit certainement pas de prendre parti en se contentant d’espérer que les moins modernistes l’emportent. C’est contre l’existence même d’une telle discussion dans l’Égli- se qu’il faut s’insurger. Que l’affaisse- ment général des mœurs contraignent les pasteurs à se pencher sur des situa- tions inouïes, c’est une chose. Mais qu’ils osent se demander si l’adultère ne pourrait pas être accepté dans l’Église est une impiété qui sera certainement punie par Dieu. Que si, parmi ces évê- ques, certains s’arrêtent en deçà des conclusions auxquelles leurs principes devraient les conduire, c’est probable- ment un effet de la miséricorde de Dieu. Mais ils ne sont pas pour cela de bons pasteurs. La sincérité ne suffit pas. Je vous bénis. Votre tout dévoué Abbé Thierry GAUDRAY page 1 Éditorial page 2 « Il faut qu’Il rè- gne ! » (Suite n°2). page 3 Juillet : Le mois du pré- cieux sang. page 3 Le Pape et la juridiction extraordinaire. page 4 A propos de la bulle Misericordiae Vultus page 5 A côté de chez-nous : la procession de Lille. page 6 La Chronique du prieu- ré. Juin 2015 Prix: Libre participation aux frais. Bien chers Fidèles, D ieu seul connaît l’avenir. Pourtant l’étymologie mê- m e d u m o t « prudence » (pro-videre ou « savoir à l’avance ») indique que la pratique de la vertu oblige tout homme à anticiper le cours des événements à venir. Le pas- teur d’âmes n’échappe pas à ce devoir. Il ne lui suffit pas de résoudre les pro- blèmes mais il est de son devoir de fournir les armes adéquates qui permet- tront à ceux qui lui sont confiés de gran- dir dans les tempêtes qui s’annoncent. Le nouvel événement qui ébranle l’Église est le deuxième synode sur la famille qui se tiendra à Rome en octo- bre. On peut craindre que, devant la pression conjuguée du monde et des progressistes, le pape accorde la per- mission explicite de donner la commu- nion aux adultères moyennant des conditions qui importent peu, puisque la chose est intrinsèquement immorale. Un autre cas de figure, malheureusement le plus vraisemblable, serait que le synode aboutisse à une conclusion vague qui laisserait à la conscience de chaque prêtre la possibilité de choisir. Mais ima- ginons que tout cela n’arrive pas, et, qu’au contraire, la doctrine traditionnelle soit proclamée. Les effets d’un tel dé- nouement seraient-ils tous positifs ? Il ne semble pas. Voici deux dangers qui guetteraient alors les catholiques. Le Carillon du Nord 2 L e Royaume d'Israël n'est plus. Le peuple est en déportation. La Palestine est à nouveau envahie par des peuplades infidèles. A vue humai- ne, tout est perdu. Pourtant la foi se maintient et les pieux Israélites ne perdent pas l'espérance. Les voies de Dieu ne sont pas celles des hommes. Ce qui est impossible à l'homme ne l'est pas à Dieu. Tous se souviennent de la promesse divine faite au Roi Da- vid : «Ta maison sera stable ; tu ver- ras ton royaume subsister éternelle- ment, et ton trône s’affermira à ja- mais.» (IISam. VII,16). Dieu n'abandonne jamais son peuple. En exil, loin du Temple et de la Palestine, les Juifs se tournent vers les prophètes. Les plus célèbres sont Isaïe, Jérémie, Ézéchiel et Daniel. La ferveur des fidèles est réveillée par leur épreuve. Dieu se sert des prophé- ties pour affermir leur espérance et les préparer à la venue du Sauveur. L'at- tente du Messie se fait plus fervente et « Il faut qu’il règne » ( ICOR. XV, 25 ) Deuxième partie. Abbé Thierry Roy plus authentique. Les cœurs se lais- sent toucher par la grâce. Le psalmiste s'exprime en figures mystérieuses. «En ces jours-là se lèveront la justice et une paix pro- fonde [...] Il étendra son domaine d'une terre à l'autre, et du fleuve jus- qu'aux extrémités de la Terre» (Ps. LXXI, 7-8). «Ton trône, ô Dieu, est établi pour toujours ; le sceptre de ta royauté est un sceptre de droitu- re.» (Ps. XLIV, 7). Selon Daniel, ce royaume sera céleste et éternel : «Dieu élèvera le royaume du ciel qui ne sera jamais détruit, et son règne ne sera pas donné à un autre peuple. Il vaincra et fera disparaître les autres règnes, et lui demeurera pour l'éterni- té.» (Dan. II, 44). Dans une vision saisissante, Daniel nous décrit com- ment le Père donne le pouvoir royal au Fils incarné : «Je regardais dans les visions de la nuit, et voici que sur les nuées vint comme un Fils d'homme. Il s'avança jusqu'au vieillard et on l'ame- na devant lui. Et celui-ci lui donna puissance, gloire et règne, et tous les peuples, nations et langues le servi- rent. Sa domination sera une domina- tion éternelle et qui ne passera point.» (Dan. VII, 13- 14). Jérémie prédit ex- plicitement le rétablisse- ment de la dynastie da- vidique : «Le Seigneur dit : voici que viennent les jours où j'élèverai pour David un descen- dant juste. Le roi régne- ra, il sera sage, et ren- dra la justice et le juge- ment sur la terre. En ces jours-là, Juda sera sauvé et Israël vivra en sécuri- té, et voici de quel nom ils l'appelleront : notre juste Seigneur.» (Jér. XXIII, 5-6). A la lecture de ces pro- phéties, si l'on se place dans l'esprit des Juifs de l'Ancien Testament, on comprend mieux com- ment ils en sont arrivés à concevoir un Messie guerrier et conquérant qui ins- taure la domination d'Israël sur toute la Terre. Il fallait plus de perspicacité pour y adjoindre ces images prophéti- ques de la vie du Messie : «Un enfant nous est né et un fils nous a été don- né. L'empire a été posé sur ses épau- les, et on le nomme Admirable, Conseiller, Dieu, Fort, Père éternel, Prince de la Paix. Son empire s'étendra et la paix n'aura point de fin. Il siégera sur le trône de David et possédera son royaume. Il l'établira et l'affermira par le droit et la justice dès maintenant et pour toujours.» (Is. IX, 6-7). Loin d'annoncer guerres et conquêtes, Isaïe annonce un roi pacifique qui rend la justice, un père pour son peuple. Za- charie nous trace un portrait de l'en- trée solennelle du Christ à Jérusalem, notre Dimanche des Rameaux : «Exulte, fille de Sion. Réjouis-toi, fille de Jérusalem. Voici que viendra à toi ton Roi, juste et sauveur, lui-même pauvre, monté sur une ânesse et sur son ânon.» (Zac. IX,9). Si le Christ nous a donné l'exemple de la plus par- faite pauvreté, Il a voulu entrer dans Jérusalem sur une monture royale. L'âne était en effet la monture des princes en Orient en ce temps-là. Les prophéties qui suivent dévoilent le cœur doux et humble de ce Roi : «L'Esprit de Jéhovah est sur moi ; uploads/Religion/ bulletin-carillon-du-nord-1506-172.pdf
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- Publié le Apv 24, 2021
- Catégorie Religion
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