Droit et religion ametice : 2017 Examen écrit 1h, question large qui permet de

Droit et religion ametice : 2017 Examen écrit 1h, question large qui permet de piocher partout Introduction: la difficile approche juridique de la religion On a beaucoup pensé, surtout au XXème, que les religions, les croyances et leurs pouvoirs sur les personnes, sur les normes, sur les comportements étaient en train de diminuer, en train de disparaitre. C’était la perception dominante qui avait court notamment chez les juristes, pour qui le droit est déterminé de manière rationnelle. On est dans une pensée et une société historiquement sécularisée, ou la laïcisation. Globalement, dans les pays démocratiques et occidentaux, les liens entre religion et droit étaient une non question, et dans un pays comme la France, laïque et régime constitutionnel clair sur son absolue absence de référence religieuse, cet aspect a été complètement chamboulé par l’émergence de nouveaux fondamentalismes dans les principaux courants religieux de la planète qui existaient alors, et particulièrement l’islam, et la prise de pouvoir par les représentants de ces fondamentalismes dans un certain nombre d’états. Le questionnement a commencé à émerger, est-ce que cette vision dans laquelle nous vivons, dans un monde qui progressivement se libère de la religion, cette vision doit être révisée ? Des théories surtout amenées par les sociologues expliquaient que le temps de la sécularisation était fini, on entrait dans une nouvelle période, qu’ils ont appelé la désécularisation, et c’est devenu le nouveau paradigme. Les religions ne disparaissent pas et au contraire deviennent présentes, et modifient des règles de droit, des constitutions, des lois, et nous retournons selon les auteurs soit vers les temps obscurs, soit vers une confrontation entre le monde des libertés et de l’état de droit et le monde où les religions reprennent de la puissance. On abandonne un schéma caricatural pour un autre, et la vérité est entre les deux : le phénomène de sécularisation, à savoir que les gens, les sociétés de génération en génération sont moins religieuses, et le phénomène de visibilité religieuse de l’autre n’est pas un temps contre un autre, ce sont les deux ensemble qui se produisent dans toutes les sociétés du monde. Ça donne des résultats compliqués. A) Définitions et formes divergentes de la religion. Pas de définition stricte, la religion ne recouvre pas la même réalité partout. La définition n’est pas stable. On essaie de trouver une définition large. C’est une réalité multiforme. 1. Définitions interne ou externe Pb de la définition par les acteurs, définition interne qui se fait à partir de sa pratique ou de sa religion, définition très subjective, et en plus l’objet de la croyance est extrêmement différent selon les religions. Par ex la religion peut être le lien entre un dieu et un peuple élu (croyance juive, qui a eu bcp d’impact sur les religions suivantes qui croient également en un dieu unique). Cette croyance en un dieu unique n’est pas universelle, ni celle qu’il y a un lien spécial entre un dieu et un peuple. Dans ces religions monothéistes l’importance va être différente, peut être que dans le christianisme ça sera le lien entre dieu et un commandement d’amour, dans l’islam c’est le lien entre dieu et l’obéissance à ses commandements. Quand on est dans l’ordre interne de la foi, les objets sont différents. Dans certaines religions la vérité sacrée n’a pas besoin d’un dieu, l’important c’est l’harmonie, l’équilibre dans le cosmos, la peur du chaos. Les attentes et les espoirs ne sont pas les mêmes. Les religions ont un objet central de foi, une histoire, une manière de raconter le monde, de lui donner sens. Cette différence a aussi des répercussions sur la forme externe de la religion. Cette forme externe est la seule chose qui rassemble toutes les religions, elles se reconnaissent à l’extérieur, car elles ont chacune des rites, des formules sacrées, des célébrations qui peuvent être collectives ou personnelles. Par ex, la lumière ou le fait de brûler des bougies c’est quelque chose qu’on retrouve bcp, la symbolique du feu se retrouve dans toutes les religions. La variation extérieure de l’attitude religieuse, de l’importance dans le quotidien des gens de la pratique religieuse est très divers. 2. Définitions substantives ou fonctionnelle. Donc les sociologues et anthropologues, historiens ont bcp travaillé sur cette extreme variété et ont cherché à faire des catégories de familles religieuses en mettant à coté les religions qui se ressemblaient le moins, et le tri qui a été fait c’est soit de les considérer à partir de leur univers intérieur, leur univers « imaginaire », on appelle ça l’approche substantive. Grace à cette approche les anthropologues expliquent comment s’organisent les systèmes de parenté, pas les mêmes selon l’univers intérieur, selon les croyances pratiquées dans le groupe. Les liens entre les personnes à l’intérieur d’un groupe humain sont quasiment organisés en fonction le plus souvent des croyances religieuses. C’est une approche qui permet de comprendre la signification des masques par ex dans les religions traditionnelles africaines, les statuts etc. Ensuite on a une approche plus cérébrale, logique, qui insiste sur le fait que les religions ont un fonction sociale, elles nous organisent en tant que personnes et société. C’est la vision dite fonctionnelle de la religion. Elle est aussi proposée par des anthropologues, mais pas seulement, ceux qui ont commencé à insister sur cette dimension fonctionnelle ce sont les sociologues. Cette approche va insister sur la dimension ordonnée des religions. Ça organise les familles, les célébrations de mariage, quand les gens meurent etc. Ça donne un effet de calendrier, organisé en fonction de fêtes spécifiques, ou de temps de deuil ou de jeûne etc. Ça organise l’espace, le temps etc dont c’est utile, fonctionnel, et ça permet des liens entre les personnes qui ne sont pas les liens logiques de l’état de droit comme les citoyens etc. Ça lie les gens entre eux de manière à la fois tacite, non réfléchie, et de manière très forte puisqu’on partage un ordre du monde. Surtout pour les anthropologues ça fait partie des liens organiques d’une société, qui permet la communion des personnes. 3. Approches par ressemblances. Aujourd’hui on a bcp de produits de substitutions : les idéologies politiques, ou encore le football. Des chercheurs ont travaillé sur le football comme une religion mondiale. B) La définition juridique dominante. 1. Une absence de définition précise Pour qu’il y ait religion, il faut - Une croyance forte à laquelle on adhère sans réflexion, - Une pratique commune - Une pratique collective - Des célébrations collectives - Un intérêt individuel, personnel, il faut se sentir concerné C’est un ensemble de phénomènes, et comment on inclut le droit là dedans ? On l’inclut au niveau de la conscience, càd ce que chacun peut avoir dans la tête, et la manière donc chacun peut exprimer sa conviction religieuse par tout un tas de comportements. La deuxième approche, c’est est-ce que les religions fabriquent du droit ? Un droit qui va s’imposer au croyant ? Ce fut l’approche dominante longtemps dans le passé. Les croyants ont le droit de faire du droit, et quelles sont les limites imposables aux personnes?c’est dans ces frontières que le droit va s’immiscer. 2. Une définition universelle qui privilégie l’approche occidentale "séparatiste". Cette manière universelle de voir la religion est débattue aujourd’hui. La plupart des recherches récentes sur le phénomène religieux a été faite par des penseurs occidentaux, où la religion est quelque chose de séparé du reste. On peut la prendre et la distinguer d’autres phénomènes sociaux, et selon notre propre tradition culturelle on la distingue des phénomènes de pouvoir politique, on la distingue d’autres phénomènes intellectuels comme la réflexion philosophique, il y a une case religion, facilement repérable quand on est occidental, et plus on est dans des systèmes où la religion est séparée du pouvoir, on va louer des libertés de pratique, liberté de conscience etc. Définition pas universelle ou inversalisable. 3. Une définition qui ne couvre pas toute la complexité du phénomène religieux. c’est trop occidental pour faire le tour des phénomènes qui touchent la religion, dans bcp de pays la religion ne se sépare pas du droit, de la politique etc, elle est vécue de manière globale avec tout le reste. Dans cette définition de la part des occidentaux, on voit la religion comme uns institution qui vit sa vie parallèle, séparée du corps social lui même. 4. Une définition universelle qui est contestée et concurrencée. Donc il y a une contestation de la manière dont la religion est aujourd’hui incorporée dans les textes internationaux, comment elle est envisagée, car la manière dont elle est envisagée c’est une liberté, qui fait partie des droits de l’H. C’est très historique et ne correspond pas à la manière dont la religion est envisagée dans d’autres espaces. Les instruments internationaux s’occupent de la religion sous l’angle droit de l’H, et du coup c’est une liberté individuelle, donc on peut en avoir une ou ne pas en avoir, on peut en changer.. Pour bcp de gens changer sa religion c’est inouï comme idée. Penser la religion comme une liberté c’est bizarre. On a uploads/Religion/ droit-et-religion.pdf

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  • Publié le Oct 11, 2022
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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