DEC 5 1959 f LETTRE ENCYCLIQUE DE NOTRE SAINT-PÈRE LÉON XIII PAPE PAR lA DIMNE
DEC 5 1959 f LETTRE ENCYCLIQUE DE NOTRE SAINT-PÈRE LÉON XIII PAPE PAR lA DIMNE PROVIDENCE A TOUS LES PATRIARCHES, PRIMATS, ARCnEVÊQUES ET ÉVKQUES DU MONDE CATUOLIQL'E EN GRACE ET COMMUNION AVEC LE SAINT-SIÈGE (1) DE L'ÉTUDE DE L'ÉCRITURE SAINTE A ses Vénérables Frères tous les Patriarches, Primats et Archevêques du monde catholique, en grâce et en communion avec le Saint-Siège LÉON XIII Vénérables Frères, Salut et Rénédiction apostolique. La Providence de Dieu, qui, par un admirable dessein d'amour a élevé au commencement le genre humain à une participation de la na- ture divine; qui ensuite a rétabli dans sa dignité première l'homme délivré de la tache commune et arraché à sa perte, a apporté à ce même homme un précieux appui, afin de lui ouvrir par un moyen surnaturel, les trésors cachés de sa divinité, de sa sagesse, de sa misé- ricorde. Quoiqu'on doive comprendre dans la révélation divine des vérités qui ne sont pas inaccessibles à la raison humaine, et qui par suite ont été révélées à l'homme « afin que tous puissent les connaître facilement, avec une ferme certitude, sans aucun mélange d'erreur, cependant cette révélation ne peut pas être dite nécessaire d'une façon absolue, mais parce que Dieu, dans son infinie bontés a destiné l'homme à une fin surnaturelle. (Conc. Vat.). « Cette révélation surnaturelle, selon la foi de l'Église univei^selle, est renfermée tant dans les traditions non écrites que dans les livres que l'on appelle saints et canoniques, parce qu'écrits sous l'inspiration (1) Traduction einprunli'e à l'Univers. REVfE BlBLIyLE 1894. — T. III. 1 2 REVUE BIBLIQUE. de l'Esprit Saint, ils ont Dieu pour auteur et ont été livrés comme tels à l'Église. » C'est ce que celle-ci n'a cessé de penser et de professer publiquement au sujet des livres de l'Ancien et du Nouveau Testament. On connaît des documents anciens très importants qui indiquent que Dieu a parlé d'abord par les prophètes, ensuite par lui-même, puis par les apôtres, qu'il nous a aussi donné l'Écriture qu'on appelle canonique (saint Augustin, De civ. Dei), qui n'est autre que les oracles et les paroles divines; qu'elle constitue comme une lettre accordée par le Père céleste au genre humain voyageant loin de sa patrie, et que nous ont trans- mise les auteurs sacrés. Cette origine montre bien quelle est l'excellence et la valeur des Écritures, qui ayant pour auteur Dieu lui-même, contiennent l'indication de ses mystères les plus élevés, de ses desseins, de ses œuvres. 11 résulte de là que la partie de la théologie qui concerne la conservation et l'interprétation de ces livres divins est fort importante et de la plus grande utilité. Nous avons eu à cœur de faire progresser d'autres sciences qui Nous paraissaient très propres à l'accroissement de la gloire divine et au salut des hommes; tel a été de Notre part le sujet de fréquentes lettres et de nombreuses exhortations qui, avec l'aide de Dieu, ne sont pas demeurées sans résultat. Nous Nous proposions depuis longtemps de ranimer de même et de recommander cette si noble étude des saintes Lettres, et de la diriger d'une façon plus conforme aux nécessités des temps actuels. La sollicitude de Notre charge apostolique Nous engage et, en quel- que sorte, Nous pousse, non seulement à vouloir ouvrir plus sûrement et plus largement, pour l'utilité du peuple chrétien, cette précieuse source de la révélation catholique, mais encore à ne pas souffrir qu'elle soit troublée en aucune de ses parties, soit par ceux qu'excite une audace impie et qui attaquent ouvertement l'Écriture sainte, soit par ceux qui suscitent à ce sujet des innovations trompeuses et impru- dentes. Nous n'ignorons pas, en effet, Vénérables Frères, qu'un certain nom- bre de catholiques, hommes riches en science et en talent, se consacrent avec ardeur à défendre les Livres saints ou à en propager davantage la connaissance et l'intelligence. Mais, en louant à bon droit leurs travaux et les résultats qu'ils obtiennent. Nous ne pouvons manquer LETTRE ENCVCLIQLE DE NOTRE SALNT-1>ÉRE LÉON XilL 3 d'exhorter à remplir cette sainte tâche et à mériter le même éloge d'autres hommes dont le talent, la science et la piété promettent, dans cette œuvre, de magnifiques succès. Nous souhaitons ardemment qu'un plus grand nombre de fidèles entreprennent, comme il convient, la défense des saintes Lettres et s'v attachent avec constance ; Nous désirons surtout que ceux qui ont été appelés par la grâce de Dieu dans les ordres sacrés mettent de jour en jour un plus grand soin et un plus grand zèle à lire, à méditer et à expliquer les Écritures ; rien n'est plus conforme à leur état. Outre l'excellence d'une telle science et l'obéissance due à la parole de Dieu, un autre motif Nous fait surtout juger que l'étude des Livres saints doit être recommandée : ce motif, c'est l'abondance des avan- tages qui en découlent, et dont Nous avons pour gage assuré la parole de l'Esprit Saint : « Toute l'Écriture, divinement inspirée, est utile pour instruire, pour raisonner, pour toucher, pour façonner à la justice, afin que l'homme de Dieu soit parfait, prêt à toute bonne œuvre ». (Ep. ad. Tim.). C'est dans ce dessein que Dieu a donné aux hommes les Écritures; les exemples de Notre Seigneur Jésus Christ et des apôtres le montrent. Jésus lui-même, en effet, qui « par ses miracles s'est concilié l'auto- rité et a gagné la multitude par la foi », avait coutume d'en appeler aux saintes Écritures en témoignage de sa mission divine. Il se sert à l'occasion des Livres saints afin de déclarer qu'il est envoyé de Dieu et Dieu lui-même ; il leur emprunte des arguments pour instruire ses disciples et pour appuyer sa doctrine; il invoque leurs témoignages contre les calomnies de ses ennemis, il les oppose en réponse au Saducéens et aux Pharisiens, et les retourne contre Satan lui-même qui les invoque avec impudence; il les emploie encore à la fin de sa vie, et, une fois ressuscité, les explique à ses disciples, jus- qu'à ce qu'il monte dans la gloire de son Père. Les apôtres se sont conformés à la parole et aux enseignements du Maître, et quoique lui-même eût accordé que des signes et des mi- racles soient faits par leurs mains, ils ont tiré des Livres saints un grand moyen d'action pour répandre au loin parmi les nations la sagesse chrétienne, vaincre l'opiniâtreté des Juifs et étoufl'er les hérésies nais- santes. Ce fait ressort de leurs discours et en première ligne de ceux de saint Pierre; ils les composèrent, en quelque sorte, de paroles de l'An- 4 REVUE BIBLIQUE. cien Testament comme étant l'appui le plus ferme de la loi nouvelle. Ceci est non moins évident d'après les évangiles de saint Mathieu et de saint Jean, et les épitres que l'on appelle catholiques ; d'après surtout le témoignage de celui qui « devant Gamaliel se glorifie d'avoir étudié la loi de Moïse et les Prophètes, afin que, muni des armes spirituelles, il pût ensuite dire avec confiance : « Les armes de notre milice n'ont rien de terrestre : c'est la puissance de Dieu. » Que tous, surtout les soldats de l'armée sacrée, comprennent donc, d'après les exemples du Christ et des apôtres, quelle estime ils doivent avoir de la sainte Écriture, avec quel zèle, avec quel respect il leur faut, pour ainsi dire, s'approcher de cet arsenal. En effet, ceux qui doivent répandre soit parmi les doctes, soit parmi les ignorants, la vérité catholique, ne trouveront nulle part ailleurs des enseignements plus nombreux et plus étendus sur Dieu, le bien souverain et très parfait, sur les œuvres qui mettent en lumière sa gloire et son amour. Quant au Sauveur du genre humain, aucun texte n'est, à son sujet plus fécond et plus émouvant que ceux qu'on trouve dans toute la Bible, et saint Jérôme a eu raison d'affirmer que « l'igno- rance des Écritures, c'est l'ignorance du Christ » ; là on voit comme vivante et agissante,' l'image du Fils de Dieu; ce spectacle, d'une façon admirable, soulage les maux, exhorte à la vertu et invite à l'amour divin. En ce qui concerne l'Église, son institution, ses caractères, sa mission, ses dons, on trouve dans l'Écriture tant d'indications, il y existe en sa faveur des arguments si solides et si bien appropriés que ce même saint Jérôme a pu dire avec beaucoup de raison : « Celui qui est appuyé fermement sur les témoignages des saints Livres, celui-là est le rempart de l'Église ». Si maintenant ils cherchent des préceptes relatifs aux bonnes mœurs et à la cx^nduite de la vie, les hommes apostoliques rencontreront dans la Bible de grandes et d'excellentes ressources, des prescriptions pleines de sainteté, des exhortations réunissant la suavité et la force, des exemples remarquables de toutes sortes de vertus, auxquels s'ajou- tent la promesse des récompenses éternelles et l'annonce des peines de l'autre monde, promesse et annonce faites au nom de Dieu et en s'appuyant sur ses paroles. C'est cette vertu particulière aux Écritures, et très remarquable, provenant du souffle divin uploads/Religion/ ecole-pratique-d-x27-etudes-bibliques-revue-biblique-1892-volume-3 1 .pdf
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- Publié le Apv 04, 2021
- Catégorie Religion
- Langue French
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