H6 – Humanisme : une nouvelle vision de l’Homme et du monde A la fin du XVème s
H6 – Humanisme : une nouvelle vision de l’Homme et du monde A la fin du XVème siècle, l’humanisme nait en Italie. Ce mouvement replace l’homme au centre du monde. C’est une vision qui mène vers une révolution culturelle et des progrès scientifiques. L’homme est stimulé par la curiosité et par la confiance dans la raison. Dans toute l’Europe, des intellectuels élaborent une nouvelle pensée qui sera diffusée par l’imprimerie et encouragée par les princes. Ce mouvement s’exprime aussi sur le plan religieux avec la réforme protestante. I- L’homme au centre de l’univers A partir de l’étude des textes anciens, les humanistes définissent une nouvelle vision de l’homme, qui est une créature de Dieu mais qui est libérée du poids des croyances traditionnelles. A- Les humanistes et les textes anciens Au XIVème siècle et au début du XVème, l’Europe connait des famines et des épidémies (la peste noire) et des guerres (la guerre de 100 ans). Pour l’Eglise, ces malheurs sont une punition de Dieu mais selon les humanistes, l’Eglise ne répond pas aux inquiétudes des fidèles. Ils cherchent alors d’autres réponses qu’ils vont trouver dans l’étude des textes anciens issus de l’Antiquité grecque et latine. Cependant, ces textes ont été modifiés au cours des siècles, et la première tâche des humanistes consiste à restituer l’exactitude de ces textes. B- L’antiquité, modèle de l’humanisme Les humanistes remettent à l’honneur la civilisation antique qui connait alors une renaissance. Ils s’intéressent à la philosophie mais aussi aux textes politiques et scientifiques. Ils vont s’intéresser en particulier aux œuvres d’Aristote, Platon et Cicéron. C- L’éducation humaniste Les humanistes font de l’homme le centre de l’univers. Pour eux, l’homme est bon. Il est capable de la perfection et de se rapprocher de Dieu. Pour atteindre ce but, il faut développer l’éducation. L’homme doit avoir un apprentissage encyclopédique. Cependant, l’enseignement ne concerne qu’une minorité : les nobles et les bourgeois. Quant au peuple, il reste illettré et ne s’éduque que par la culture orale. II- L’esprit scientifique et les Grandes Découvertes Les humanistes développent l’esprit critique et la curiosité intellectuelle, ce qui les pousse à entreprendre des recherches dans tous les domaines A- La curiosité scientifique Le but principal des humanistes n’est pas de développer les sciences mais les recherches de la vérité permettent un essor exceptionnel de la science et la naissance de l’expérimentation. Notamment, il y a un essor de la médecine et de la chirurgie. Deux chirurgiens : Michel Servet qui étudie la circulation du sang et Ambroise Paré, pratiquant la ligature des artères pour stopper l’hémorragie. B- Comprendre l’univers La lecture des ouvrages anciens grecs et arabes permet de maintenir l’intérêt sur les mathématiques. L’astronomie connait aussi une véritable évolution. Pour l’Eglise, la T erre est au centre de l’univers : le géocentrisme. En 1543, Nicolas Copernic annonce la théorie de l’héliocentrisme. C- Une nouvelle vision du monde Les hommes veulent découvrir le monde. Christophe Colomb est persuadé que la terre est ronde. Il part vers l’ouest en espérant trouver la Chine. Mais il découvre les Antilles en 1492. Ensuite, Magellan réussit le premier tour du monde entre 1519 et 1522. L’allemand Mercator conçoit un nouveau système cartographique. Les Européens entrent en contact avec de nouvelles civilisations et cela renouvelle complètement la vision du monde. Les idées nouvelles se heurtent cependant aux résistances de l’Eglise mais aussi au maintien des superstitions et de la magie. III- La diffusion de l’humanisme en Europe A- L’imprimerie Jusqu’au XVème siècle, les livres étaient manuscrits. Ils étaient rares et chers. Vers 1450, Gutenberg invente l’imprimerie, c’est-à-dire des caractères mobiles et métalliques utilisables pour plusieurs textes. Désormais, les livres coûtent moins cher et les ateliers d’imprimerie se multiplient très vite. Grâce à l’imprimerie, les idées et les connaissances se diffusent rapidement. Le savoir qui était jusqu’alors détenu par les gens de l’Eglise est désormais accessible aux nobles et aux bourgeois. Les Humanistes publiaient des textes anciens et le lecteur pouvait ainsi faire sa propre opinion. B- La République des lettres Dans toute l’Europe, les Humanistes sont en relation les uns avec les autres. Ils s’écrivent en latin et voyagent beaucoup. L’enseignement humaniste se répand dans toute l’Europe, dans les collèges et universités, en Italie, en Rhénanie, aux Pays-Bas et en France. Les humanistes profitent de la prospérité économique. Beaucoup de marchands, d’hommes de loi ont les moyens de se cultiver, donc d’apprendre à lire, à écrire, et ainsi découvrir de nouvelles idées. Les rois et les princes deviennent des mécènes, ils financent les artistes. (Exemple : François Ier en France et Laurent de Médicis en Italie). Ainsi est née la République des lettres. IV- Les humanistes et la religion A- Les critiques de la religion L’humanisme a bouleversé les comportements religieux. A la fin du Moyen-Age, l’homme est obsédé par la mort. Il cherche de façon permanente à assurer son salut (Paradis). L’Eglise, pour répondre à cette angoisse, propose la vente d’indulgence et propose aussi des dons au clergé, la multiplication des prières et la mise en place des pèlerinages : tout cela est une forme de commerce. Les humanistes dénoncent ces pratiques et critiquent les superstitions du peuple. L’attitude du clergé est critiquable, les évêques ne résident pas dans leur diocèses et les abbés ne résident pas dans les abbayes. De plus, les petits curés sont ignorants. B- Les réponses des humanistes Pour les humanistes, il faut retourner à la pureté des évangiles. Il faut retrouver le texte authentique de la Bible et Erasme en 1516 publie un nouveau testament. Il élimine les erreurs d’interprétation au cours des siècles. Les humanistes proposent une religion simple, individuelle, qui se base sur la lecture. Ils ont critiqué les abus de l’Eglise et ont favorisé le déclenchement de la réforme protestante mais sans y adhérer. V- Les réformes religieuses au XVIème siècle A- La réforme protestante Un moine, Martin Luther (1483-1546) pense qu’il faut réformer l’Eglise. Pour lui, le salut s’obtient par la foi. En 1517, il critique les indulgences dans un ouvrage intitulé « Les 96 thèses ». Il ets excommunié, donc rejeté de l’Eglise, en 1520. Grâce à l’imprimerie, les écrits de Luther se diffusent et il est soutenu par des princes allemands. Les idées de Luther se répandent dans toute l’Europe et notamment en France. Le français Jean Calvin se réfugie à Genève en Suisse et il fonde une église réformée qui est plus radical que celle de Luther. Le calvinisme se répand en France, aux Pays-Bas et en Ecosse. En Angleterre, le roi Henri VIII rompt avec Rome pour des raisons personnelles mais aussi religieuses. C’est avec Elizabeth I que s’établit définitivement la religion anglicane qui est un compromis entre le calvinisme et le catholicisme. Le chef de la religion anglicane est le souverain. Les protestants sont chrétiens mais refusent l’autorité du pape. Les pasteurs peuvent se marier et pour les protestants, seul Dieu accorde la foi qui peut faire espérer le salut de l’âme. Ils doivent lire la Bible qui est traduite en langue vulgaire (pas le latin). Seuls 2 sacrements sont conservés : le baptême et la communion. Le culte des Saints et de la Vierge Marie sont tous deux supprimés. B- La réforme catholique Le protestantisme connait un succès rapide, ce qui pousse l’église catholique à organiser sa propre réforme. Le concile de Trente (1545-1563) condamne les idées protestantes. Ce concile réaffirme la nécessité des œuvres, le culte des saints, celui de la Vierge Marie et enfin des sacrements. Un effort est fait pour mieux former les prêtres. Un nouvel ordre religieux est fondé. C’est la Compagnie de Jésus (les Jésuites). Les Jésuites vont créer des collèges et combattre les protestants. Le concile de T rente ne réussit pas à rétablir l’unité chrétienne et le problème devient politique et aboutit à des guerres de religion (entre 1562 et 1598). On assistera à des massacres comme par exemple celui de la Sainte Barthélémy, le 24 avril 1572 Conclusion : L’occident est confronté à des mouvements religieux importants. Les protestants sont persécutés en Espagne et dans le Sud de la France alors que les catholiques sont pourchassés d’Angleterre. En France, les réformés du Sud (les Huguenots) et les catholiques s’affrontent dans les guerres de religion. Le roi Henri IV est protestant mais il est converti au catholicisme. Il met un terme à ces guerres avec l’Edit de Nantes en 1598. C’est un traité de tolérance entre les deux religions qui donne aux protestants un statut de reconnaissance. L’humanisme s’est ainsi développé au XVIème siècle dans toute l’Europe. C’est une nouvelle façon de penser et l’homme redevient le centre d ‘intérêt principal. Ce mouvement philosophique donnera naissance à une révolution dans l’art, dans la peinture, dans la sculpture, dans l’architecture. C’est ce qu’on appellera la Renaissance. uploads/Religion/ h6-l-x27-humanisme.pdf
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- Publié le Jan 17, 2021
- Catégorie Religion
- Langue French
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