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HISTOIRE DE LA LITURGIE DES PREMIERS SIECLES Vers la fin du 1er siècle, une foi

HISTOIRE DE LA LITURGIE DES PREMIERS SIECLES Vers la fin du 1er siècle, une fois la rédaction du Nouveau Testament achevée, de nombreux écrits chrétiens surgissent qui nous donnent une description toujours plus détaillée d'une liturgie qui s'organise peu à peu. Afin de saisir la pratique liturgique des premières communautés chrétiennes, postapostoliques, nous nous référons à un bon nombre de témoignages écrits. Nous trouvons des sources « extra », c’est-à-dire des textes (témoignages, accusations) écrits, entre autre, par des écrivains profanes, et des sources « intra », composés principalement par les premiers pères de l’Eglise, les pères apostoliques comme Saint Ignace d’Antioche, Saint Polycarpe, Saint Justin ou par des théologiens chrétiens tels Hyppolite de Rome. Les documents « intra » nous informent, avec plus de précisions, sur l’organisation des assemblées des premières communautés chrétiennes, leur déroulement et en particulier sur les détails des célébrations des trois sacrements de l’initiation chrétienne : le baptême, la confirmation et l’eucharistie. D’autres sources littéraires nous permettent de suivre le développement du christianisme et d'assister au sevrage progressif de la pensée chrétienne par rapport à ses origines juives. Cette littérature nous découvre la vie intérieure des communautés, leur effort de structuration, l'organisation de la hiérarchie et de la liturgie : les Odes de Salomon (1er siècle), l’Epitre de Barnabé, la Didachè, le Pasteur d’Hermas… Parmi les textes majeurs nous trouvons la première apologie de Saint Justin (2ème siècle), où il décrit avec beaucoup de précision la liturgie eucharistique post baptismale du Dimanche. Dans la « Tradition Apostolique », Hyppolite de Rome (2ème-3ème siècle) décrit entre autre, la liturgie d'ordination de l'évêque et du diacre, le déroulement de l’Eucharistie, des observances de l’Eglise, et rapporte la prière eucharistique que le nouvel évêque prononce et qui a servi de canevas pour l'actuelle Prière Eucharistique II. Il ne fait aucun doute que déjà, dans la période postpascale, les premiers apôtres avec les quelques premiers convertis se retrouvaient en assemblée. «Ils étaient assidus à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières… Chaque jour, d’un même cœur, ils fréquentaient assidûment le Temple, ils rompaient le pain dans les maisons, ils prenaient leurs repas avec allégresse et simplicité de cœur. » (Ac 2, 42 ; 46). Ils faisaient mémoire de ce que Jésus avait fait durant la sainte cène, et revivre le mystère de sa mort et sa résurrection. Nous retrouvons, entre autre, le premier témoignage néotestamentaire d'une assemblée liturgique réunie au nom du Christ pour célébrer le mémorial de son mystère pascal dans 1Co 11, 18 ; 20 ; 33. Paul est en dialogue avec une communauté réunie en assemblée, dont il retrace toutes les difficultés et les problèmes d’ordres différents qui l'impliquent. À l'époque patristique, saint Ignace d'Antioche recommandait la participation à la réunion du Dimanche. Un témoignage païen (Pline le jeune) contemporain connote les chrétiens comme ceux qui ont l’habitude de se rassembler. Au milieu du IIe siècle c'est le philosophe Justin qui parle dans son Apologie du rassemblement régulier des chrétiens en un même lieu et à une heure déterminée. En fait, l'église primitive utilisait le terme « assemblée » comme synonyme de ce que nous appelons de nos jours « liturgie ». Par la lecture des extraits, de l’apologie de S. Justin et de la Tradition Apostolique d’Hippolyte de Rome, proposés dans la séquence, nous pourrions dire que l’assemblée est avant tout une réunion, une réunion fraternelle de fidèles, une communauté qui se recueille en assemblée. L'expression « réunis en assemblée » est utilisée dans la Constitution Sacrosanctum Concilium au n.10 qui se traduit par « in unum conveniant » : l'idée de se réunir, de s'assembler et de constituer une réalité unique, est claire, et a un sens plutôt théologique. D’un autre côté, la parole assemblée, toujours selon la Constitution SC (n. 33, 114, 121) aurait aussi un sens technique, lié à la présidence du prêtre ou de l’évêque et inséré dans le cadre d’une participation active des fidèles. En effet, la participation à l'assemblée liturgique était considérée comme un élément constitutif de la vie du chrétien, elle était mise en œuvre comme une réalité connaturelle à la vie chrétienne. Justin, dans sa première apologie, nous offre un aperçu de la façon dont l’Eucharistie a été célébrée au premier siècle, la réunion est fixée pendant le jour du soleil, et l’assemblée se réunit. Les premières célébrations ont été faites par l'évêque, et la rencontre se fait en un même lieu pour ceux qui venaient à la fois de la ville et de la campagne. Les mémoires des apôtres et les écrits des prophètes sont lus, car les fidèles ne connaissaient pas encore l'Evangile tel que nous le connaissons. Les exhortations correspondent aux homélies, les prières viennent improvisées. Après les prières et une sorte de prière eucharistique, les fidèles répondent par un Amen Amen, ce qui signifie nous croyons. Ensuite on passe à la distribution de la communion, portée aussi à ceux qui ne sont pas présents comme les malades ou les personnes âgées. Il ne faut pas oublier la collecte pour les nécessiteux, car Eucharistie indique aussi l'attention aux personnes, le sacrement de la charité. Le jour du soleil, le Dimanche, acquiert une signification particulière, c’est le jour de la création et de la Résurrection, donc de la nouvelle création. Dieu donne nouvelle vie au monde. De ces premières assemblées postapostoliques des particularités viennent en évidence : la communion fraternelle et l’unité des fidèles (au-delà des diversités), signe d’une physionomie d’Eglise comme corps, la centralité du célébrant (Evêque et presbytre), des données théologiques et christologiques. uploads/Religion/ histoire-de-la-liturgie-des-premiers-siecles.pdf