Université Saint-Joseph 011HII2M1-Islam et islamismes fin XIX-fin XXe siècles F
Université Saint-Joseph 011HII2M1-Islam et islamismes fin XIX-fin XXe siècles Faculté des lettres et des sciences humaines Carla Eddé carla.edde@usj.edu.lb Département d’Histoire – Relations internationales 2016-2017 Credo des réformistes : Editorial du 1e numéro de al-urwa al-wuthqa [le lien indissoluble], Paris, 1884 : « Dieu ne change point ce qu’il a accordé aux hommes, tant qu’ils ne le changent pas eux-mêmes » (Coran, ch. 13, v.12), Muhammad Abduh, Risalat al Tawhid [Traité de l’unité ou unicité de Dieu], 1897 - extraits : « La religion musulmane nous à enseigné que Dieu, Exalté, est Un dans son essence et dans Ses actes et qu’ Il est infiniment supérieur aux êtres créés ; elle a établi la preuve que le monde a un Créateur et que ce Créateur possède les attributs sublimes dont Sa création porte la marque tels que la science, la puissance, la volonté, etc…; qu’ Il ne ressemble en rien à ses créatures et que le seul rapport entre Lui et elles c’est qu’elles existent par Lui, qu’elle Lui appartiennent et qu’elles reviendront à Lui. «Dis : Il est le Dieu unique, le Dieu qu’implorent tous ceux qui sont dans le besoin, Il n’a engendré et Il n’a pas été engendré. Il n’a pas d’égal.» (Coran S112, V 1,2,3,4)… Le Coran vint et engagea la religion dans une voie nouvelle que n’avaient pas suivi les Livres Saints antérieurs ; une voie acceptable aussi bien pour les hommes qui vivaient du temps de sa révélation que pour leurs successeurs… Le Coran nous a enseigné ce que Dieu nous permet et nous oblige de savoir au sujet de la Divinité, mais il n’exige pas de nous d’avoir confiance en lui rien que parce qu’il le dit. Non, il prouve ce qu’il avance, il expose les doctrines divergentes et les réfute par des arguments ; il fait appel à la raison et il éveille l’intelligence… Il exige de la raison qu’elle examine attentivement ce qu’il dit à ce sujet afin de se persuader de la vérité des principes qu’il établit et du but auquel il nous convie… La religion et la raison fraternisèrent ainsi pour la première fois dans un Livre sacré… Ainsi les musulmans sont d’accord que, si la religion peut nous révéler certaines choses qui dépassent notre compréhension, elle ne peut nous en enseigner aucune qui soit en contradiction avec notre raison… Déjà le Coran avait relevé le rôle de la raison, il l’avait placé au centre du bonheur et en avait fait le facteur qui distingue le vrai du faux, le nuisible de l’utile. De son côté le Prophète avait dit : « Vous êtes plus savants en ce qui concerne les choses de ce monde »1, et par l’exemple qu’il nous a donné à la bataille de Badr [première bataille que Mohammad livra contre les Mecquois en 624], il nous a montré qu’il faut prendre pour guide, dans ces choses, l’expérience et la réflexion… Ainsi il [l’Islam] délivra la raison de toutes ses chaînes, il la libéra de l’imitation aveugle qui l’avait asservie, il lui rendit son domaine dans lequel elle tranche selon son jugement et sa sagesse ; toutefois elle doit s’incliner devant Dieu seul et s’arrêter aux limites posées par la religion ; mais, en dedans de ces limites, il n’y a pas de barrières à son activité et il n’y a pas de fin aux spéculations qui se déroulent sous ses auspices… L’étude de cette discipline unique [exégèse du Coran] fut poursuivie … d’après une méthode qui se rapprocha beaucoup plus de la simple répétition des textes que de la recherche critique. Depuis lors la science ne progressa plus. Puis vinrent les querelles entre les maisons prétendant au khalifat [califat] ; les ignorants furent victorieux, ils détruisirent le peu qui restait du rationalisme coulant de source musulmane, et s’engagèrent dans des voies tortueuses… Puis, sous la domination de ces ignorants, se produisit le désarroi complet dans l’esprit des musulmans… Ils [les ignorants] purent triompher, grâce à l’ignorance générale et au fait que le peuple s’était éloigné des sources de l’Islam. Ils chassèrent la raison de son domaine et ne discutèrent qu’en traitant les gens d’égarés et de mécréants ; ils s’enfoncèrent tellement dans cette voie qu’ils imitèrent certaines nations antérieures à l’Islam, lesquelles avaient déclaré que la religion et la science étaient incompatibles ; leurs langues proférèrent des mensonges en disant : « Telle chose est licite et telle autre ne l’est pas », « ceci appartient à l’hérésie et cela à l’Islam »… L’imitation constitue donc un égarement que l’on pardonne à l’animal mais qui ne convient pas à l’homme… L’Islam a condamné le taqlid, c’est-à-dire l’imitation 1 On rapporte que le Prophète avait interdit de féconder artificiellement les palmiers, puis voyant l’effet néfaste de cette prohibition, il la leva en disant : « Vous êtes plus savants en ce qui concerne les choses de ce monde », montrant ainsi (selon l’auteur) que dans la vie pratique l’expérience l’emporte même sur les paroles d’un Prophète. Université Saint-Joseph 011HII2M1-Islam et islamismes fin XIX-fin XXe siècles Faculté des lettres et des sciences humaines Carla Eddé carla.edde@usj.edu.lb Département d’Histoire – Relations internationales 2016-2017 aveugle dans les croyances et l’exercice mécanique des devoirs religieux… Il déclara que l’homme n’avait pas été créé pour se laisser guider par la bride, mais qu’il était dans sa nature de se guider par la science et la connaissance ; la science de l’univers et la connaissance des choses du passé… L’Islam s’attaqua aux chefs religieux, il les descendit de leur piédestal d’où ils lançaient les commandements et les interdictions… Ces chefs avaient obligé le peuple, ou simplement ils l’avaient autorisé, à lire des passages des livres sacrés, mais à condition de ne pas les comprendre et de ne pas essayer de les approfondir ; puis, ils allèrent plus loin dans cette voie et renoncèrent eux-mêmes aux privilèges de les étudier … Ils s’arrêtèrent à la récitation des paroles … ils adorèrent pas la voix et les lèvres et perdirent le sens de l’enseignement. » Coran, IV, 3 : « Epousez donc celles des femmes qui vous seront plaisantes, par deux, par trois, par quatre, [mais] si vous craigniez de n’être pas équitables, [prenez-en] une seule » Muhammad Abduh (1949-1905), Œuvres complètes, extraits : « La société s’organise à partir de la famille ; qui ne se fonde pas sur la famille, il est impossible qu’il crée une société… Est-il possible que le désordre ait atteint un tel niveau de rupture dans les relations familiales et que nous posions encore la question des fractures sociales ? Est-il possible, au moment où nous perdons les liens essentiels entre les familles, que nous cherchions à établir les relations sociales plus larges ? N’est- ce pas vouloir le fruit de la branche après avoir arraché le tronc et les racines de l’arbre ». Qasim Amin (1865-1908), La libération de la femme [Tahrir al-Mara’], 1899 : « Le travail des femmes dans la société est de former la moralité de la nation… [La femme n’est] un être complet que si elle dispose d’elle-même et de la liberté accordé par la Charia et la nature, et si ses potentialités sont développées au plus haut degré… L’homme a dépouillé la femme de ses attributs humains et l’a confiné à une unique tâche, qui est de lui procurer une jouissance physique … [il est légitime de chercher une nouvelle interprétation qui] corresponde aux besoins sans déroger au principe général de la Sharia ». - La nouvelle femme [Al-Mar’a al-jadida], 1900 : « On peut dire que le calife régnait après que les membres de la Communauté l’aient formellement investi et que cela démontre qu’il tenait son autorité du peuple souverain. Je ne le nie pas ; mais cette autorité dont le peuple ne jouissait que quelques minutes n’était qu’une autorité nominale, et en réalité le calife était souverain. Il déclarait la guerre, faisait la paix, imposait des impôts, prenait les décisions et veillait sur les intérêts de la umma, en se reposant sur son propre jugement sans obligation de s’associer à quiconque sur ce point… Regardez les pays orientaux ; vous y trouverez la femme esclave de l’homme et l’homme du souverain. L’homme est un oppresseur dans sa maison et un opprimé dès qu’il la quitte. Ensuite regardez les pays européens ; les gouvernements y sont fondés sur la liberté et le respect des droits de la personne, et le statut des femmes y a été porté à un niveau élevé de respect et de liberté de pensée et d’action… Pourquoi un Allemand abandonne sa vie et quitte sa femme et ses enfants pour aider les Boers ; pourquoi un savant tourne le dos à la vie facile et aux plaisirs du monde et préfère travailler à résoudre les problèmes et à comprendre les causes ; comment un homme politique très riche et bénéficiant d’un bon poste peut passer son temps à élever le niveau de vie de sa nation et se priver du reste à cet effet. Quelle est la uploads/Religion/ islam-et-islamismes-extraits-abdu.pdf
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- Publié le Nov 30, 2022
- Catégorie Religion
- Langue French
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