La vie de Monseigneur Guérard des Lauriers par Don Giuseppe Murro Raymond Miche
La vie de Monseigneur Guérard des Lauriers par Don Giuseppe Murro Raymond Michel Charles Guérard des Lauriers naquit à Suresnes, près de Paris, le 25 Octobre 1898 à 22 h 45 au 27 de la rue des Barrières, de Paul Louis Guérard des Lauriers et de Lucie Madeleine Lefebvre son épouse. Il fut ensuite baptisé dans la paroisse du Cœur Immaculé de Marie de Suresnes, le 24 décembre 1898. Son parrain fut Charles Guérard des Lauriers et sa marraine A. Lefebvre. Bien que son premier prénom soit Raymond, en famille on l'appela toujours Michel. Depuis son enfance, il fit preuve d'une disposition particulière pour les études, révélant une intelligence peu commune : « un génie » dirions-nous. Et de ce fait, déjà depuis l'école publique de Suresnes, il eut des « billets de satisfaction » en 1908 pour « les cartes géographiques », en 1909 pour l'excellente application, en 1910 pour « son travail, son soin et sa conduite ». Il reçut dans sa famille une éducation chrétienne : sa mère avait une grande foi et une grande piété : lui-même disait d'elle qu'elle était une sainte. Michel dut faire une très bonne première Communion, puisque c'est à celle-ci que sa mère attribuera la grâce de la vocation. Il reçut la Confirmation le 25 avril 1910 toujours dans la paroisse du Cœur Immaculé. Après la douloureuse épreuve pour toute la famille de la mort du père en 1913, Michel fut inscrit au Lycée Chaptal. En novembre 1915 il fut admis comme postulant dans le Tiers Ordre des Maristes, qui avait comme exercice de piété quotidien la méditation ; après le noviciat il fit profession le 26 Mars 1917. C'est à cette époque que Michel commença à penser à la vocation. Cependant c'est aussi en mars 1917 qu'il dut interrompre ses études à cause de la mobilisation générale : il fut incorporé au 113ème Régiment d'Infanterie ; il fréquenta ensuite le Centre d'Instruction de St-Cyr du 1er septembre 1918 au 1er février 1919, période pendant laquelle il participa même au cours de mitraillette à Granville et y reçut la mention « très capable ». Voici la description de Michel donnée par le commandant de la VIIe Compagnie de St-Cyr, le Capitaine Regard : 1 « Esprit froid et méthodique, se donnant peu, mais réfléchissant beaucoup, connaissant à fond son règlement, manquant encore un peu d'assurance sur le terrain ; mais d'une éducation supérieure, sera un chef de section de premier ordre et un brillant officier ». Mais les desseins de la Providence seront bien différents pour Michel. L'après-guerre II quitta l'armée pour suivre les cours du Lycée Chaptal vers la fin de 1919. Admis à l'Ecole Polytechnique en 1920, il l'abandonna en 1921 pour entrer à l'Ecole Normale Supérieure. En 1924 il obtint l'agrégation en mathématiques, puis il reçut des bourses d'étude à Paris et à Rome où il étudia auprès du professeur Levi-Civita (1925/26) et fréquenta l'Académie des Lincei. Nous devons ici mettre particulièrement en relief la bonne influence qu'exerça sur Michel l'Abbé G. Massenet, Vicaire à la paroisse du Cœur Immaculé de Marie. Prêtre très pieux et zélé, que tous considéraient comme un nouveau curé d'Ars . Très humble, il refusa catégoriquement toutes les promotions qui lui étaient proposées et il termina saintement sa vie comme vicaire honoraire de Suresnes. L'Abbé Massenet connut à fend Michel et il resta toujours en correspondance avec lui durant le service militaire, les études, le séjour en Italie : il put ainsi le conseiller sagement sur son avenir, seit peur la vocation, soit peur la solution des difficultés qui se présentaient. Il ne dissimulera pas sa joie lorsque Michel prit sa résolution et ensuite, avant son départ il lui donnera les derniers conseils : « II faut presque continuellement se séparer des affections que les circonstances nous apportent. Je comprends aussi tes regrets de quitter les lieux qui te sont chers pour les souvenirs qu'ils te rappellent. Est-ce que l'on ne peut pas dire à ce propos la parole de St-Paul : quotidie morior (je meurs tous les jours). Dans une des leçons du bréviaire un saint Père nous dit que la vie n'est pas autre chose qu'une mort prolongée. C'est vrai pour le cœur ... et ce qu'il y a de merveilleux c'est ce que tu me dis : malgré tous les sacrifices que tu as à faire, au fin fond de l'âme tu possèdes la joie et tu ne changerais pas ta place peur une autre ! Voilà ce que fait Jésus pour ceux qui se donnent entièrement à lui : d'une main Il leur prend tout ce à quoi ils tiennent le plus et de l'autre Il leur rend mille fois plus qu'ils n'ont donné. Tu sentiras cela de plus en plus pendant ton noviciat ... » (lettre du 29 juillet 1926). La vocation La mère de Michel, Lucie Madeleine Lefebvre, vivait de la foi. Elle vint deux fois en Italie retrouver son fils ; elle visita les basiliques, les églises, les cathédrales, participant aux cérémonies religieuses. Durant son second séjour à Rome, en avril 1926, elle apprit la vocation de Michel. C'est elle-même qui le raconte dans son journal de voyage, à la date du premier avril, Jeudi-Saint : « Michel m'annonce la grande décision ... devant l'image de St Thomas d'Aquin ... il entrera chez les Dominicains. Loué soit Dieu ! Que sa volonté se fasse entière et qu'Il m'envoie calme et courage ». Deux jours plus tard , après avoir participé à l'Office du Samedi Saint, elle écrira : « Office à St Joachim. Communion au pied du Sauveur ressuscité, malgré les terribles séparations qui effraient ma faiblesse, tout chante en moi l'action de grâces la confiance, la paix, la louange au Dieu si bon et miséricordieux qui peut en un instant changer la face de toutes choses. Ordination à St Jean de Latran : oh ! le merveilleux et consolant spectacle ! » De retour à Suresnes, le samedi 17 avril, le jour même elle se rendra à l'église : « Je vais sans tarder au pied de la Vierge de Suresnes la remercier d'avoir gardé son cher petit enfant de toutes les embûches dressées sur son chemin, l'enfant qu'elle avait marqué au jour de sa Première Communion pouvait-elle l'abandonner ! non, vous le garderez toujours, n'est-ce-pas ? comme la meilleure des mères. Qu'il fasse l'œuvre de Dieu et travaille à sa gloire ». Michel avait été jusque là un jeune homme exemplaire non seulement pour les études, mais aussi pour la vie morale : sérieux, pieux, il s'efforçait de pratiquer la perfection évangélique : « je n'allais jamais au théâtre, aux spectacles, 2 cela m'était étranger ... » racontera-t-il ensuite. Il allait toutes les semaines voir le P.Garrigou-Lagrange et il se sentait attiré vers les Dominicains. Mais qu'est-ce qui décidera Michel pour la vocation, et dans l'ordre de S. Dominique ? Un soir il était resté au couvent de l'Angelicum au chant des Complies : et alors, tandis qu'il regardait l'étoile qui figure sur le tableau de S. Dominique, puis l'image de S. Pierre martyr, il eut « une sorte de vision. Dans une joie immense d'avoir trouvé ... que le bon Dieu me choisisse pour appartenir à l'Ordre de la Vérité. C'est l'achèvement de toute ma jeunesse, j'avais 28 ans » - et il expliquera encore : « Ce fut une sorte d'intuition. Les mêmes images qui sont belles habituellement, devenaient pour moi une sorte de projection puissante du Ciel. J'ai vu la splendeur de la Vérité, la splendeur de la Vérité Divine ». Le séminariste Michel entra au noviciat d'Amiens en septembre 1926, à 28 ans, il prit l'habit le 23 du même mois avec le nom de frère Louis-Bertrand. Il fit sa profession religieuse le 23 septembre 1927. A cause des lois anticléricales du début du siècle, en France les Ordres religieux avaient été contraints à l'exil ; c'est pourquoi les novices devaient poursuivre leurs études à l'étranger : les Dominicains avaient leur séminaire du Saulchoir à Kain, en Belgique, près de la frontière française. Le Directeur du séminaire était le P. Héris, auteur d'un important commentaire de la Somme Théologique de S. Thomas. Les études ne faisaient pas oublier au fr. Louis- Bertrand le désir de la conversion des âmes : le 15 Octobre 1927 il s'inscrit à 1'Archiconfrérie de prières pour la conversion d'Israël et le 3 février 1928 à celle pour le retour à la foi catholique des peuples du Nord de l'Europe. Au séminaire, ses confrères avaient de l'estime pour lui, soit parce qu'il était le plus âgé, soit à cause des études qu'il avait faites, soit ... pour la bonne humeur qui le rendait sympathique. Et déjà depuis lors on connaissait son intérêt pour les choses spéculatives alors que les choses matérielles le laissaient fort indifférent. Les 6 et 7 octobre il reçut la Tonsure et les Ordres Mineurs de l'Evêque de Tournai, Mgr RASNEUR. Le 24 septembre 1930, Mgr DRAPIEZ le fit Sous-Diacre, le 21 décembre uploads/Religion/ la-vie-de-mgr-guerard-des-lauriers.pdf
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- Publié le Mar 14, 2022
- Catégorie Religion
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