La préparation au grand départ par la pratique tibétaine du Première pratique A
La préparation au grand départ par la pratique tibétaine du Première pratique Assurez-vous d'abord que vous êtes confortablement installé, puis prenez la posture de méditation. Si vous faites cette pratique alors que vous approchez de la mort, asseyez-vous simplement le mieux possible, ou pratiquez allongé. Ramenez ensuite votre esprit en lui-même, relâchez-vous et détendez-vous complètement. 1. Dans le ciel devant vous, invoquez la personnification de la vérité en laquelle vous croyez - quelle qu'elle soit - sous la forme d'une lumière rayonnante. Choisissez un être divin ou un saint dont vous vous sentez proche. Si vous êtes bouddhiste, invoquez un bouddha avec qui vous ressentez un lien particulièrement étroit. Si vous êtes chrétien pratiquant, ressentez de tout votre cœur la présence vibrante et immanente de Dieu, de l'Esprit Saint, de Jésus ou de la Vierge Marie. Si vous n'avez d'affinité avec aucune figure spirituelle en particulier, imaginez simplement, dans le ciel devant vous, une forme toute de lumière dorée. Le point important ici est de considérer que l'être que vous visualisez ou dont vous ressentez la présence est la personnification de la vérité, de la sagesse et de la compassion de tous les bouddhas, saints, maîtres et êtres éveillés. Ne vous inquiétez pas si vous ne parvenez pas à les visualiser très clairement, emplissez simplement votre cœur de leur présence et ayez la certitude qu'ils sont là près de vous. 2. Concentrez maintenant votre esprit, votre cœur et votre âme sur la présence que vous avez invoquée et priez : Par votre bénédiction, votre grâce, votre aide et par le pouvoir de la Lumière émanant de vous, puissent tout mon karma négatif, mes émotions destructrices, mes obscurcissements et mes blocages être purifiés et éliminés, puisse-je me savoir pardonné pour tout le mal que j'aie pu penser et commettre, puisse-je accomplir la profonde pratique du p’owa et mourir dans la dignité et la Paix, et, par le triomphe de ma mort, puisse-je être source de bienfaits pour tous les êtres, vivants ou morts. 3. Imaginez maintenant que la présence de lumière invoquée est si émue de la sincérité et de la ferveur de votre prière qu'elle répond par un sourire bienveillant et dirige vers vous son amour et sa compassion sous la forme d'un flot de rayons lumineux jaillissant de son cœur. Lorsqu'ils vous touchent et vous pénètrent, ces rayons nettoient et purifient tout votre karma négatif, vos émotions destructrices et les obscurcissements qui sont les causes de la souffrance. Vous voyez et ressentez à présent que vous êtes totalement immergé dans la lumière. 4. Vous êtes maintenant complètement purifié et totalement guéri par cette lumière émanant de la présence. Considérez ensuite que votre corps, lui-même créé par le karma, se dissout entièrement en lumière. 5. Le corps de lumière qui est le vôtre maintenant s'élance vers le ciel et se fond, indissolublement, dans cette présence de lumière et de félicité. 6. Demeurez dans cet état d'unité aussi longtemps que possible. Deuxième pratique 1. Afin d'effectuer encore plus simplement cette pratique, commencez, comme précédemment, par demeurer tranquillement, puis invoquez la présence de la personnification de la vérité. 2. Imaginez que votre conscience est une sphère de lumière au niveau de votre cœur, qui jaillit hors de vous telle une étoile filante et pénètre dans le cœur de la présence en face de vous. 3. Cette sphère se dissout et se fond dans la présence. Par cette pratique, vous placez votre esprit dans l'esprit de sagesse du Bouddha ou d'un être éveillé, ce qui revient au même qu’abandonner votre âme à la nature de Dieu. Dilgo Khyentsé Rinpoché compare cela au fait de jeter un galet dans un lac : voyez comme il coule à pic et s'enfonce toujours plus profondément dans l'eau. Imaginez que, par la bénédiction, votre esprit se transforme en l'esprit de sagesse de cette présence éveillée. Troisième pratique Voici la façon la plus essentielle de faire cette pratique : mêlez simplement votre esprit à l'esprit de sagesse de la pure présence. Dites-vous : « Mon esprit et l'esprit du Bouddha sont un. » Choisissez, parmi ces versions du p'owa, celle avec laquelle vous vous sentez le plus à l'aise ou celle qui vous attire le plus à un moment donné. Parfois, les pratiques les plus puissantes peuvent être les plus simples. Mais, quelle que soit celle que vous choisissez, souvenez-vous qu'il est essentiel de prendre désormais le temps de vous familiariser avec elle. Sinon, comment auriez-vous la confiance nécessaire pour l'accomplir pour vous-même ou pour autrui au moment de la mort ? Mon maître Jamyang Khyentsé écrivait : « Si vous méditez et pratiquez ainsi continuellement, au moment de la mort, la pratique vous reviendra plus aisément. » En fait, la pratique du p'owa devrait vous être tellement familière qu'elle en devienne un réflexe, votre seconde nature. Si vous avez vu le film « Gandhi » vous vous souvenez sans doute que lorsque ce dernier est assassiné, sa réponse immédiate est d'appeler “ Ram... Ram !”qui est le nom sacré de Dieu dans la tradition hindoue. Rappelez-vous que nous ignorons de quelle manière nous mourrons, ou si même nous aurons le temps de nous souvenir d'une quelconque pratique. De combien de temps disposerons-nous, par exemple, si notre voiture percute un camion sur l'autoroute à 160 km/heure? Nous n'aurons alors pas une seule seconde pour réfléchir à la façon dont on fait le p'owa - ou pour vérifier les instructions dans ce livre. Soit le p'owa nous est familier, soit il ne l'est pas. Voici une façon simple d'en juger : observez vos réactions lorsque vous vous trouvez dans une situation critique ou dans un moment de crise, par exemple un tremblement de terre ou un cauchemar. Répondez-vous, ou non, par la pratique ? Et si oui, à quel point votre pratique est-elle stable et sûre ? Une de mes étudiantes, aux Etats-Unis, sortit un jour à cheval. Elle fut désarçonnée et traînée à terre, son pied étant resté prisonnier dans l’étrier. Son esprit était totalement vide. Elle essaya désespérément de se rappeler une pratique quelconque, mais rien ne vint. Elle était en proie à une terreur grandissante. Cette terreur eut cependant ceci de bon de lui faire réaliser que la pratique devait devenir une seconde nature. Telle était la leçon qu'elle devait apprendre, telle est, en fait, la leçon que nous devons tous apprendre. Faites la pratique du p'owa aussi intensément que vous le pouvez, jusqu'à ce que vous obteniez la certitude qu'il sera votre réaction devant toute situation imprévue. Ceci garantira qu'au moment où la mort viendra, vous serez aussi préparé qu'il est possible de l'être. La pratique essentielle du p’owa pour aider les mourants Comment pouvons-nous utiliser cette pratique pour aider une personne au moment de la mort ? Le principe et l'ordre de la pratique sont exactement les mêmes, la seule différence étant que vous visualisez le Bouddha ou la présence spirituelle au-dessus de la tête du mourant. Imaginez que les rayons de lumière ruissellent sur lui, purifiant son être tout entier, et qu'il se dissout alors en lumière et se fond dans cette présence spirituelle. Effectuez cette pratique pendant toute la durée de la maladie de la personne qui vous est chère, et particulièrement -c'est le plus important - au moment de son dernier soupir, ou dès que possible après l'arrêt de la respiration et avant que le corps ne soit touché ou dérangé d'une quelconque façon. Si le mourant sait que vous allez accomplir cette pratique à son intention et comprend ce qu'elle représente, cela peut être pour lui une source d'inspiration et de réconfort immenses. Asseyez-vous tranquillement auprès de la personne mourante et allumez, en signe d'offrande, une bougie ou une lumière devant une image ou statuette du Bouddha, du Christ ou de 1a Vierge Marie. Ensuite, faites la pratique à l'intention de la personne. Vous pouvez l'accomplir silencieusement, sans que cette dernière le sache nécessairement ; par contre, si elle se montre réceptive - comme le sont parfois les personnes au moment de la mort - partagez la pratique avec elle et expliquez-lui comment la faire. On me demande souvent : « Si mon parent - ou ami -mourant est chrétien pratiquant et que je suis bouddhiste, n'y a-t-il pas là un conflit ? » Je réponds : « Comment pourrait-il y en avoir un ? Vous invoquez la vérité, et le Christ et Bouddha sont tous deux des manifestations de la vérité, apparues par compassion sous des formes différentes afin d'aider les êtres. » Je suggère instamment aux médecins et aux infirmières d'effectuer, eux aussi le p'owa à l'intention de leurs patients mourants. Imaginez le changement extraordinaire que cela apporterait à l'atmosphère d'un hôpital si ceux qui donnent les soins aux mourants accomplissaient également cette pratique. Je me rappelle la mort de Samten lorsque j'étais enfant, alors que mon maître et les moines pratiquaient tous pour lui. Quelle puissance et quelle inspiration se dégageaient de ces moments ! Ma plus ardente prière serait que chacun puisse mourir dans la même uploads/Religion/ le-powa.pdf
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- Publié le Jan 22, 2022
- Catégorie Religion
- Langue French
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