Henri HUBERT et Marcel MAUSS (1905) Mélanges d’histoire des religions : « Étude

Henri HUBERT et Marcel MAUSS (1905) Mélanges d’histoire des religions : « Étude sommaire de la représentation du temps dans la religion et la magie. » Un document produit en version numérique par Gemma Paquet, bénévole, Professeure à la retraite du Cégep de Chicoutimi Courriel: mgpaquet@videotron.ca Dans le cadre de la collection: "Les classiques des sciences sociales" fondée et dirigée par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi Site web: http://www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classiques_des_sciences_sociales/index.html Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi Site web: http://bibliotheque.uqac.uquebec.ca/index.htm Étude sommaire de la représentation du temps dans la religion et la magie (1905) 2 Cette édition électronique a été réalisée conjointement par Gemma Paquet, bénévole, professeure à la retraite du Cégep de Chicoutimi à partir de : Henri Hubert et Marcel Mauss (1905) Mélanges d’histoire des religions : « Étude sommaire de la représentation du temps dans la religion et la magie. » Un article originalement publié par Henri Hubert à l’École pratique des Hautes Études, section des sciences religieuses. Paris, 1905, pp. 1 à 39. Une édition électronique réalisée à partir du livre d’Henri Hubert et Marcel Mauss, Mélanges d’histoire des religions. De quelques résultats de la sociologie religieuse; Le sacrifice; L’origine des pouvoirs magiques; La représentation du temps. (pages 189 à 229) Collection : Travaux de l’Année sociologique. Paris : Librairie Félix Alcan, 1929, 2e édition, 236 pages. Polices de caractères utilisée : Pour le texte: Times, 12 points. Pour les citations : Times 10 points. Pour les notes de bas de page : Times, 10 points. Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word 2001 pour Macintosh. Mise en page sur papier format LETTRE (US letter), 8.5’’ x 11’’) Édition complétée le 30 août 2002 à Chicoutimi, Québec. Étude sommaire de la représentation du temps dans la religion et la magie (1905) 3 Table des matières Des modifications que subit la représentation du temps sous l'influence de la notion de sacré. - Limites de la recherche I Le temps comme condition des actes et des représentations religieuses. - Les rites. - Les mythes, - Comment les mythes deviennent histoire. - Représentation du temps et durées concrètes. - La représentation générale du temps comme milieu se rencontre dans la religion et dans la magie. - Ses éléments. - Les calendriers. - Le rythme du temps et les durées religieuses II . Caractères de la représentation religieuse du temps. - Dates critiques 1- Les dates critiques interrompent la continuité du temps 2- Les intervalles compris entre deux dates critiques associées,sont, chacun pour soi, continus et insécables. Rites d'entrée et de sorties. Coïncidence théori- ques - durées concrètes avec des durées concrètes avec les périodes 3º Les dates critiques sont équivalentes aux intervalles qu'elles limitent, auspices et pronostics 4º Les parties semblables sont équivalentes. - Reproduction des mêmes faits à la même date. - La date de Pâques 5º Des durées quantitativement inégales sont égalisées et réciproquement. - Lon- gueurs théoriques données à des périodes naturelles. - Anomalies de l'écoule- ment du temps dans les mythes et les contes III. - Nature qualitative de la représentation religieuse du temps. - Ce caractère explique les propositions énoncées. Qualités des parties du temps IV. La théorie de l'idée de temps: - dans la philosophie de M. Bergson. - Une expli- cation philosophique générale peut-elle rendre compte des faits spéciaux à la religion et à, la magie. - Éléments fixes et conventionnels de leur tableau du temps V. La division calendaire du temps. - Elle n'est pas purement et simplement dictée par l'expérience. - Des index du temps : index naturels, index numériques. - Conventions dans le choix et l'emploi des index naturels et spécialement des index astronomiques. - Les lunaisons. - L'année solaire chaldéenne, etc. - Convention fondamentale dans le choix des nombres qui servent d'index numériques. L'expérience intervient secondai- rement à titre de vérification. De l'autorité sociale en matière de calendrier. - Convention dans la détermination des dates de fêtes. - Le rythme du, temps. - Le rythme dans la vie sociale et la pensée collective VI. Les qualités du temps. - Elles sont définies par des associations sympathiques. - Ces associations sont dominées par la notion de mana ou de sacré. - Les qualités du temps et de ses parties se ramènent en dernière analyse au mana ou au sacré. – Repré- sentation religieuse du temps. - Les dates qualifiées sont des fêtes Étude sommaire de la représentation du temps dans la religion et la magie (1905) 4 VIl. Association intime de la notion religieuse du temps et de celle de sacré. - Cette association explique les particularités que présente la première VIII. La notion abstraite du temps et ses relations originelles avec la notion de sacré. - La première est-elle 1'œuvre du même travail collectif que le monde? - Les formes spéciales de la représentation du temps sont sociales. - Fonction et origine religieuse du calendrier Étude sommaire de la représentation du temps dans la religion et la magie (1905) 5 Étude sommaire de la représentation du temps dans la religion et la magie Retour à la table des matières Le problème, qui fait l'objet de ce mémoire, a été posé dans le tome V de l'Année sociologique 1. Nous supposions que les actes et les représentations de la religion, et l'ou peut ajouter de la magie, comportaient des notions du temps et de l'espace assez différentes de la notion normale. Étant donné, disions-nous, que les rites et que les événements mythiques se passent dans l'espace et dans le temps, il faut se demander comment on peut concilier à leur égard l'émiettement théorique du temps et de l'espa- ce avec l'infinité et l'immutabilité du sacré, où ils se passent également. Pour sim- plifier notre vocabulaire, nous donnons au mot de sacré toute l'extension possible : nous entendons par là à la fois le sacré religieux et le sacré magique, le sacré propre- ment dit et le mana, bien que nous en ayons déjà fait ailleurs la distinction 2. Nous avons admis jusqu'à présent par hypothèse, que le sacré, sans acception d'espèces, s'il 1 Année sociologique, t. V. 1900-1901, p. 248. 2 Henri Hubert et Marcel Mauss, Esquisse d'une théorie générale de la magie, dans Année sociologique, t. VII, 1902-1903, p. 108 sq. Étude sommaire de la représentation du temps dans la religion et la magie (1905) 6 est susceptible d'une infinité de limitations, est théoriquement indivisible et que, dès qu'il se réalise, il se réalise intégralement 1. C'est par là que nous avons expliqué la présence réelle dans le sacrifice, ainsi que les vertus indéfinies des choses et des actes magiques. M'étant proposé d'étudier cette année dans mon cours ce que l'on sait des divi- sions primitives de l'année chez les anciennes nations germaniques, j'ai essayé de grouper en manière de préface, les anomalies que présente, en général, le décompte du temps dans la religion. Ces anomalies, qui trahissent la contradiction des caractè- res respectifs du temps normal et du sacré, sont de nature à mettre sur la piste de la notion du temps religieux. Je supposerai acquis que cette notion religieuse de temps est celle qui a présidé à l'élaboration des calendriers. Il n'est pas à démontrer en effet que ceux-ci se sont formés dans les religions. Ils comportent, en outre, dans la distinction et la détermination des dates et des périodes, un réseau confus de particularités, dont ni l'observation des durées con- crètes, ni l'idée abstraite que nous avons du temps, c'est-à-dire l'idée d'une grandeur continue, indéfiniment divisible en parties successives, homogènes et impénétrables, ne saurait rendre compte parfaitement. C'est la substance de ces leçons que je donne ici. Il ne s'agit pas, dans ce mémoire, de psychologie, ni, par conséquent, de décrire les jugements variables que les individus portent, chacun pour soi, sur les durées, on d'expliquer l'incohérence de ces jugements. Les représentations sur lesquelles porte mon étude ont quelque chose de conceptuel et aussi de conventionnel ; elles appar- tiennent en commun à des collectivités ; elles ont une sorte de rigidité législative. - Je ne prétends pas davantage pousser l'analyse de l'idée de temps jusqu'à la métaphy- sique. Je cherche à savoir simplement ce qu'elle a été en fait et cela seulement dans certaines classes de jugements et de raisonnements, qui, jusqu'à nu certain point, relèvent de la religion et de la magie. Les faits sur lesquels sont fondées nies conclusions sont de ceux dont le choix m'est imposé par le cadre même de mon cours. Pour ne pas élargir les dimensions de ce mémoire, j'en ai réduit l'exposé autant que possible. Les religions grecque et romaine, le christianisme m'ont fourni des exemples et des points de comparaison. J'étais naturellement porté à me préoccuper d'abord des faits qui se sont pro duits dans ces religions, en raison des rapprochements historiques, qui ont eu lieu entre elles et celles des Germains. Il y aurait lieu d'étendre ces recherches et particulièrement dans les divers domaines de l'ethnographie. 1 Henri Hubert et Marcel uploads/Religion/ mauss-hubert-etude-sommaire-de-la-representation-du-temps-dans-la-religion-et-la-magie.pdf

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  • Publié le Oct 25, 2022
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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