Cet ouvrage est dédié à Mr Jean Jacques RENAUD Les éditeurs reconnaissants RUDO
Cet ouvrage est dédié à Mr Jean Jacques RENAUD Les éditeurs reconnaissants RUDOLF STEINER AUTOBIOGRAPHIE Volume 1 Traduction française Georges Ducommun Editions Anthroposophiques Romandes 13, rue Verdaine, 1204 Genève/Suisse 1979 L'édition originale porte le titre: MEIN LEBENSGANG 7e édition Bibliographie No 28 TABLE DES MATI~RES © 1979. Tous droits réservés by Editions Anthroposophiques Romandes Traduction autorisée par la Rudolf Steiner Nachlassver- waltung Dornach/Suisse Imprimé en Suisse Présentation 9 Chapitre I 1861-1872, Kraljevec, Môdling Pottschach, Neudôrfl Chapitre II 1872-1879, Wiener-Neustadt Chapitre III 1879-1882, Vienne, Inzersdorf Chapitre IV 1882-1884, Vienne Chapitre V 1882-1884, Vienne Chapitre VI Vienne et Attersee 11 39 61 83 101 114 Chapitre VII 1886-1889, Vienne Chapitre VIII 1886-1889, Vienne Chapitre IX 1889-1890, Weimar, Berlin, Münich, Vienne Chapitre X environ 1890 Chapitre XI environ 1890 Chapitre XII environ 1890 Chapitre XIII 1890, Vienne Chapitre XIV 1890, Rostock, Weimar Chapitre XV 1890-1894, Weimar Chapitre XVI 1890-1894, Weimar Ouvrages de Rudolf Steiner disponibles en langue française 127 146 157 168 174 179 189 203 225 240 251 PRESENTATION Marie Steiner a regroupé en 38 chapitres les 70 ar- ticles autobiographiques rédigés par Rudolf Steiner à l'intention de la revue hebdomadaire « Das Gœthe- anum », et parus entre le 9 décembre 1923 et le 5 avril 1925. Les textes ainsi réunis constituent une œuvre inachevée, éditée pour la première fois en 1925. Rudolf Steiner avait l'intention de les revoir en vue d'une publi- cation élargie et commentée. La mort, survenue le 30 mars 1925, l'en empêcha. Le présent récit témoigne de la quête ardue, face au matérialisme du XXe siècle, menée par un précurseur parfaitement versé dans les sciences modernes et non moins familiarisé avec l'expérience spirituelle. Homme de science, il le devint par sa formation à l'Ecole Poly- technique; citoyen d'un autre monde, il l'était par ses dispositions supra-sensibles apparues dès son enfance. Son chemin scientifique et sa recherche philosophique garantissent l'objectivité de ses investigations spirituelles qu'il veut aussi précises, méthodiques et contrôlables que les mathématiques. Ses expériences intérieures n'ont rien du mysticisme ou de la spéculation métaphysique. Elles se situent au niveau de la réalité spirituelle vécue en toute lucidité, se 9 concrétisant d'une manière décisive lors de l'épreuve qu'il connut au tournant du siècle, et dont il dit: « l'évo- lution de mon âme fut marquée par le fait d'être spiri- tuellement placé face au Mystère de Golgotha par un acte de connaissance au plus haut degré intime et solennel». Le récit s'arrête au moment où Rudolf Steiner place son action au sein du mouvement anthroposophique. A défaut de récit autobiographique il nous reste de cette dernière période environ 6000 conférences réunies en plus de 300 volumes. La présente autobiographie retrace les luttes intérieures conduisant à l'enseignement public de I'Anthroposophie. G.D. 10 CHAPITRE 1 Les comptes rendus publics de mes conférences sur l' Anthroposophie contiennent, depuis un certain temps, des allégations et jugements au sujet de ma carrière. A partir de ce qui a pu être avancé, des conclusions furent tirées quant aux causes ayant entraîné ce que l'on consi- dère être une modification de mon évolution spirituelle. Devant une telle situation, des amis m'ont suggéré de rédiger moi-même un récit autobiographique. Je dois l'avouer, je suis peu enclin à ce genre de tra- vail. Pour ce que j'avais à dire et croyais avoir à faire, j'ai toujours refoulé l'élément personnel pour ne retenir que l'objectivité des faits. Je n'ai jamais cessé de penser que, dans de nombreux domaines, c'est de cet élément personnel que l'activité humaine tire sa colora- tion la plus précieuse. Toutefois, je pense que cet élé- ment personnel doit se révéler par la façon de s'exprimer et la manière d'agir, et non pas par des considérations se rapportant à la personnalité elle-même. Ce qui en résulterait est affaire personnelle et regarde uniquement celui qui est concerné. Si j'ai accepté de rédiger le présent récit, c'est que je me sens obligé de rectifier un certain nombre de juge- ments inexacts concernant les liens qui unissent mon 11 existence à la cause que je défends: je désire rétablir les faits par un récit objectif de ma biographie. Par ail- leurs, l'insistance avec laquelle des amis bien intention- nés m'ont demandé de réfuter certains de ces jugements m'a semblé tout à fait légitime. Mes parents étaient originaires de la Basse-Autriche. Mon père était né à Géras, petite localité perdue dans la forêt de la Basse-Autriche, et ma mère à Horn, une ville située dans la mémr contrée. Mon père a passé son enfance et sa jeunesse en rela- tion étroite avec l'ordre des Prémontrés de Géras. C'est toujours avec beaucoup d'affection qu'il se souvenait de cette période de sa vie. Il parlait volontiers des services rendus au couvent et de l'enseignement reçu chez les moines. Plus tard, il devint chasseur au service de la maison du comte Hoyos. Cette famille possédait un domaine à Horn. C'est là que mon père fit la connais- sance de ma mère. Il abandonna son poste de chasseur et devint télégraphiste au réseau ferroviaire du sud de l'Autriche. Il fut d'abord employé dans une petite sta- tion en Styrie méridionale. Puis il fut muté à Kraljevec, à la frontière hongro-croate. A cette époque eut lieu son mariage avec ma mère. Son nom de jeune fille était Blie. Elle descendait d'une ancienne famille de Horn. Je suis né à Kraljevec Je 27 février 1861. C'est la raison pour laquelle mon lieu de naissance est très éloigné de mon lieu d'origine. Père et mère étaient donc de vrais enfants de ce mer- veilleux pays qu'est la région boisée de Basse-Autriche, située au nord du Danube. Ce pays n'a été doté que bien tard d'un chemin de fer qui, aujourd'hui encore, ne dessert pas Géras. Mes parents aimaient la vie qu'ils avaient menée dans leur pays natal. Lorsqu'ils en par- laient, on ressentait instinctivement que leur âme y était restée attachée, bien que leur sort les eût destinés à 12 Johann Steiner, 1829-1910 Franziska Steiner-Blie, 1834-1918 Kraljevec Pottschach vue sur Semmering passer la majeure partie de leur vie lo in de leur pays. Quand, après une vie laborieuse, mon père prit sa retraite, mes parents retournèrent aussitôt à Horn. Mon père était un homme foncièrement bienveillant mais avait, surtout lorsqu'il était jeune, un tempérament explosif. Il faisait son service par devoir, plutôt que par amour. Quand j'étais encore enfant, il était parfois obli- gé de rester à son poste trois jours et trois nuits d'affi- lée; ensuite il était remplacé pendant vingt-quatre heures. Sa vie n'avait donc rien d'enchanteur; elle était plutôt monotone. Il prenait du plaisir à suivre les évé- nements politiques auxquels il portait le plus vif intérêt. Les conditions d'existence étant très précaires, ma mère eut à se consacrer entièrement au ménage. Ses journées étaient remplies par les soins dévoués qu'elle prodiguait à ses enfants et à son modeste intérieur. Quand j'eus un an et demi, mon père fut déplacé à Modling près de Vienne. Mes parents y restèrent six mois. Puis on confia à mon père la direction de la petite gare de Pottschach, située sur le réseau sud de la Basse- Autriche, non loin de la frontière styrienne. C'est là que je vécus jusqu'à l'âge de huit ans. Un merveilleux paysage entoura mon enfance. La vue s'étendait jus- qu'aux montagnes qui relient la Basse-Autriche à la Styrie, le Schneeberg, le Wechsel, la Raxalpe et le Sem- mering. Le sommet pierreux et déboisé du Schneeberg retenait les rayons du soleil, et c'est ainsi que la mon- tagne envoyait vers la petite gare le premier salut mati- nal des beaux jours d'été. L'arête grise du Wechsel contrastait gravement avec ce tableau. La verdure sou- riante de ce paysage faisait encore mieux ressortir les montagnes. Au loin se profilaient les sommets majes- tueux, alors que les proches alentours étaient caracté- risés par une nature pleine de charme. Autour de la petite gare tout l'intérêt était concentré 15 sur le trafic ferroviaire. Certes, dans cette région, les trains étaient alors encore bien rares; mais lorsqu'il en arrivait un, les gens du village, qui en avaient le temps, se r<!trouvaient à la gare; cela animait quelque peu une existence qui par ailleurs était bien monotone. On y rencontrait l'instituteur, le curé, le gérant de la ferme, et souvent même le maire. Je pense qu'il est important pour moi d'avoir vécu mon enfance dans un tel entourage. Mes intérêts furent fortement marqués par le côté mécanique d'une telle existence. Et je sais combien ces intérêts s'efforcèrent d'obscurcir les sentiments de mon âme enfantine, attirée par le charme et la grandeur du paysage où disparais- saient dans le lointain les trains soumis aux lois de la mécanique. De toutes ces impressions émergeait celle d'un homme fort original: le curé de Saint-Valentin. Il fallait trois quarts d'heure de marche pour aller de Pottschach à Saint-Valentin. Ce curé adorait nous rendre visite. Sa promenade le conduisait presque chaque jour chez nous, et il n'était pas pressé de repartir. C'était le type même de l'ecclésiastique catholique libéral, tolérant et plein uploads/Religion/ steiner-autobiographie-volume-1.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Mar 22, 2021
- Catégorie Religion
- Langue French
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