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Tous droits réservés © Laval théologique et philosophique, Université Laval, 1972 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des services d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d’utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. https://www.erudit.org/fr/ Document généré le 1 mars 2021 09:54 Laval théologique et philosophique Yves Congar, Ministères et communion ecclésiale, Paris, Éditions du Cerf, 1971. Coll. « Théologie sans frontières », no 23 (13.5 X 19.5 cm), 270 pages Roger Ebacher Volume 28, numéro 2, 1972 URI : https://id.erudit.org/iderudit/1020307ar DOI : https://doi.org/10.7202/1020307ar Aller au sommaire du numéro Éditeur(s) Laval théologique et philosophique, Université Laval ISSN 0023-9054 (imprimé) 1703-8804 (numérique) Découvrir la revue Citer ce compte rendu Ebacher, R. (1972). Compte rendu de [Yves Congar, Ministères et communion ecclésiale, Paris, Éditions du Cerf, 1971. Coll. « Théologie sans frontières », no 23 (13.5 X 19.5 cm), 270 pages]. Laval théologique et philosophique, 28 (2), 202–204. https://doi.org/10.7202/1020307ar COMPTES RENDUS d’oser publier un livre sur la question du péché en 1971 sans tenir compte de ce que tant de moralistes flamands et allemands ont écrit dernièrement à propos du choix fondamental. Il n’y a aucun doute que la théologie du choix fondamental et la no­ menclature des péchés qui en résulte est la question principale de la théologie contem­ poraine du péché. L’auteur ne semble pas en être conscient. Cette nouvelle approche nous oblige à réexaminer la théologie et la discipline du sacrement de pénitence. Le chapitre VI, sur la pénitence et la conver­ sion, ne nous surprend pas, parce que l’au­ teur reste fidèle à lui-même. Même si l’approche de l’auteur se veut moderne, il n’en demeure pas moins qu’ elle n’apporte rien de nouveau à la réflexion théologique. Mais la perspective psycholo­ gique du chapitre IV reste, quand même, intéressante. Lawrence T. R eilly Yves C o n g ar, Ministères et communion ecclésiale, Paris, Éditions du Cerf, 1971. Coll. « Théologie sans frontières », no 23 (13.5 X 19.5 cm), 270 pages. L’auteur est bien connu. Ses nombreux écrits théologiques en ont fait un des grands maî­ tres de l’ecclésiologie catholique contempo­ raine. Et tous les thèmes qui sont au cœur du renouveau actuel ont été traités par lui : sacerdoce ministériel, ministères et structu­ ration de l’Église, apostolicité de la foi et succession épiscopale, infaillibilité de l'Égli­ se, unité de l’Église dans un monde plura­ liste. À travers les volumes qui constituent la colonne vertébrale de son œuvre, depuis 1945, il continue sans cesse à approfondir ces questions. Le présent écrit, sans renier les perspec­ tives déjà tracées par l’auteur, veut rectifier quelques points. Il s’ouvre par une sorte de retractatio à la manière de saint Augustin : « Le monde se fait tous les jours. L’Église aussi. La théologie également. Aussi ne rougissons-nous pas d’avoir évolué quelque peu ni d’être encore en recherche » (p. 30). Et l’auteur donne nettement la signification visoire » de son ouvrage. Nous n’y insiste­ rons donc pas. Nous dirons, cependant, que le moraliste n’y trouvera que des observa­ tions et des affirmations qui lui sont déjà familières et que l’étudiant serait mieux servi par d’autres auteurs contemporains. Dans les deux premiers chapitres de l’ouvrage, le problème du péché est consi­ déré sous ses aspects philosophique, anthro­ pologique et sociologique. L’auteur nous rappelle que le monde occidental d’aujour­ d’hui se trouve mal à l’aise en face de la question difficile qui est celle du péché. À l’insatisfaction provoquée par les vieilles formulations de la doctrine du péché s’a­ joute une perte du sens du péché au triple plan du langage, de la conduite et du vécu intérieur. Ayant parlé des « pourquoi » de la situation, l’auteur propose trois voies qui semblent ouvrir un accès à la redécouverte d’un sens nouveau du péché : la reconnais­ sance de notre responsabilité collective à l’égard du destin de l’humanité entière, l’at­ tention aux exigences de l’amour et la prise de conscience de la sainteté de Dieu. Le lecteur trouvera ici les plus beaux paragra­ phes du livre. Hélas ! il s'agit de paragraphes trop brefs, trop peu développés. Ensuite vient un troisième chapitre sur le péché considéré dans l’histoire du salut. On y passe en revue la chute, le Bon Sama­ ritain, le Fils prodigue, l’amour de Dieu, la mort et la résurrection de N.-S. Le qua­ trième chapitre est une étude psychologique du sentiment de culpabilité. L’auteur nous livre des théories tirées de la psychiatrie et de la psychologie des profondeurs. Ses pa­ ragraphes sur les « bénéfices » du sentiment de culpabilité sont bien faits et intéressants. On se demande pourquoi il n’a pas déve­ loppé plus longuement la question du dé­ passement de ce sentiment de culpabilité dans la vie chrétienne. La dialectique entre bonheur et malheur est une idée suggestive. La thèse et l’anti­ thèse, bien présentées dans le chapitre V, nous laissent espérer une synthèse intéres­ sante. Tel n’est point le cas. Les vieux schèmes et les vieilles distinctions de jadis nous sont offerts — bien sûr, le langage est de notre époque. Il me semble impensable 202 COMPTES RENDUS post-tridentine du problème de la succession apostolique pour se replacer dans la tradi­ tion ancienne. Cet aperçu historique, con­ jugué à une analyse des diverses positions protestantes, met tout particulièrement en lumière la signification de la communauté. L’apostolicité n’ est pas isolable du tout qu’ est l’Église elle-même ; elle n’est donc pas isolable de la réalité de l’Église comme communauté (p. 87). « Le Concile, d’un bout à l’autre, a cherché à retrouver, au-delà du juridique, la pleine ontologie surnatu­ relle des choses. La théologie doit suivre et achever cette démarche : au point de vue ecclésiologique, par une pleine théologie de l’Église comme communion » (p. 93). La ligne de fond est donc claire : « L’É­ glise (les Églises) est une fraternité, une communion. Si chaque Église locale réalise le mystère de l’Église tout court, elle cher­ che la communion des autres Églises » (p. 96). « Dans l’Église antique, la valeur première n’était pas l’ organisation, c’était la communion. L’Église était une commu­ nion de foi et de sacrements » (p. 98). Et c’est à partir de ce pivot que s’organisent tous les ministères. Cette insistance sur l’importance de la communion comme dé­ finition de l’Église nous situe sur une base ontologique et sacramentelle : tous les mi­ nistères y trouvent une solide assise. Même la dimension juridique y puise sa signification et y est par le fait même relativisée. Nous ne pouvons pas suivre une à une les intéressantes analyses qui permettent à l’auteur de disséquer cette difficile question de l’agencement de la communauté et des ministères. Contentons-nous de signaler que tous les grands problèmes de l’heure y pas­ sent : structuration générale de l’Église, apostolicité de ministère et apostolicité de doctrine, collégialité de l’épiscopat et pri­ mauté de l’évêque de Rome, consécration épiscopale et succession apostolique, infail­ libilité et indéfectibilité, rôle de la commu­ nauté face à la recherche théologique, etc. Signalons en particulier une très importante étude sur le synode épiscopal. Encore ici, l’auteur nous invite à dépasser le pur point de vue juridique pour considérer le synode sous l’angle de l’ontologie de communion de cet écrit : « C’est un peu une autocritique. C’est aussi une confidence » (p. 9). Un premier chapitre, particulièrement intéressant, offre une sorte d’autobiographie intellectuelle en raccourci. À une vision de l’Église qu’il juge « avoir été d’abord spon­ tanément cléricale », le P. Congar nous montre comment il a substitué une vision de l’Église communion et communauté. À travers un long cheminement qui conduit de l’Église organisée et hiérarchisée à l’Église Peuple de Dieu, apparaît en particulier une conscience plus vive de la diversité des mi­ nistères. En plus de l’officiel ministère pres- bytéral, une multitude de services divers, plus ou moins stables ou occasionnels con­ tribuent à la vie et à l’épanouissement de l’Église (voir en particulier p. 17). L’idée de communauté s’affirme : « Jésus a institué une communauté structurée, une commu­ nauté tout entière sainte, sacerdotale, pro­ phétique, missionnaire, apostolique, avec, en son sein des ministères : les uns librement suscités par l’Esprit, les autres reliés par l’imposition des mains à l’institution et à la mission des Douze » (p. 19). Au schéma linéaire se substitue le schéma communau­ taire. Et c’ est ce schéma communautaire qui est examiné, ciselé, mis en lumière tout au long du volume. Ainsi, les ministères dans l’Église sont définis et situés sous cette lu­ mière. On en vient à « voir les ministères dans la communauté, comme un moyen dont Dieu, qui suscite et rassemble son Église, se sert pour cela même » (p. 36). On décèle la priorité des valeurs d’existence chrétienne sur les uploads/Religion/ yves-congar-ministeres-et-comunnion.pdf

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  • Publié le Jul 19, 2021
  • Catégorie Religion
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