ARCHIVES D'HtSTOtRE DOCTRINALE ET L!TTËRAtRE DU MOYEN AGE DIRIGÉESPAR Et. GILSO
ARCHIVES D'HtSTOtRE DOCTRINALE ET L!TTËRAtRE DU MOYEN AGE DIRIGÉESPAR Et. GILSON ET G. THÉRY, 0. P. Pt'o/esseM-an CoHé~e de France Docteut'enrheo!oote ANNÉES 1935 et 1936 ETUDES LITTÉRAIRES ET DOCTRMALES M.-D. CnENu Grammaire et théologie aux XIIe et XIII<siècles A, HAYEN Le Concile de Reims et l'erreur théolo- gique de Gilbert de la Porrée D. SALMAN Algazel et les Latins L. BAUDRY Sur trois manuscrits occamistes G. THÉRY Catalogue des manuscrits dionysiens des Bibliothèques d'Autriche J. PAULUS Henri de Gand et l'argument ontolo- gique » TEXTE tNÉBtT Fr. STEGMûi.LEn Der Traktat des Robert Kilwardby 0 P., De ïnïsg'ine et vestigio Trinitatis PARIS LIBRAIRIE PHILOSOPHIQUE J.VRIN 6, PLACE DE LA. SORBONNE (V<) 1936 LIBRAIRIE J. VRIN,,6, place de la- Sorbonne, PARIS (V~ ÉTUDES DE PHILOSOPHIE MÉDIÉVALE Directeur ÉTtEN~E GILSON Pro/esseKt' au Collège de France Volumes parus I. Étienne GILSON. Le Thomisme. Introduction au système de saint Thomas d'Aquin. Troisième édition revue et augmentée. Un volume in-8<' de 315 pages (Sixième mille) 32 fr. II. Raoul CARTON.L'expérience phys~He chez Roger Bacon (contribuliort à l'étude de la méthode et de la science c.cpër:mantate au Xf~ siècle). Un volume in-8° de 189 pages 18 fr. III. Raoul CARTON.L'Expérience mystegue de l'illumination intérieure chez Roger Bacon.. Un volume in-8° de 367 pages 35 fr. IV. Étienne GILSON.La Philosophie de saint Bonaventure. Un fort volume m-8" de 482 pages (Troisième mille) Epuisé. V. Raoul CARTON.La synthèse doctrinale de Roger Bacon. Un volume in-8" de 150 pages 15 fr. VI. Henri GnpmER. La Pensée religieuse d" DMCft~ps. Un voi.ttme in S° de 328 pages (Couronné par t'Académie française) 30 fr. VII. Daniel BuRTRAND-BARRAUD. Les :dees p/M'oso/gHes de Eernard~ Ochin, de Sienne. Un volume in-8° de 136 pages 10 fr. VIII. Émile BRÉHrER. Les idées philosophiques et religieuses de Philon d'Alexandrie. Un volume in-8" de 350 pages 30 fr. IX. J.-M. BtssEN L'e:cemp;ar;'sme df:n selon saint Bonaventure. Un volume in-8" de 304 pages 35 fr. X. J.-Fr. BoNNEFov. Le Saint-Esprit et ses dons selon saint Bonaventure. Un volume in-8° de 240 pages 30 fr. XI. Étienne GILSON.Introduction à l'étude de saint A ugustin. Un volume in-8o de 350 pages sur papier pur fi) 60 fr. XII. Car. OTTAvrAKo.L'Ars compend:osa de jRaymond Lulle, avec une -étude sur la bibliographie et le fond nmo;-os:'en de Lulle. Un volume in-8" de 164 pages 40 fr XIII. Étienne GILSON. Études sur le r6!e de la pensée médiévale dans la formation du système cartésien. Un vol. in-8* de 345 p. 40 fr. XIV. A. FoREST. La structure métaphysique du concret seton saint Thomas d'Aqutn. Un volume in-8° de 388 pages 40 fr. XV. M.-M. DAVY. Les sermons universitaires parisiens de ~~0-M. Con- tribution à l'histoire de la prédication mëdtëMte. Un volume !n-8° de 430 pages 60 fr. XVI. G. TEERY, 0. P. Études dionysiennes. I. NtMutn, traducteur de Denys Un volume in-8" de 183 pages. 30 fr. XVII. F GLORtEpx. Répertoire des Maftres en théqlogie de Paris aM X~~ siècle, tome I. Un volume in-8° de 468 pages 50 fr. ~VIII. P. GLORtEux. Répertoire des coffres en théologie de Paris au XM~ siècle, tome II, un volume in-8° de 462 pages 50 fr. XX. Ét. GILSON. La Théologie illystique de saint Bernard. Un volume de 253 pages 25 fr. XXI. Paul VtGNACx. Luther; commentateur des Sentences (Livre 1 Dis- tinction XVII). Un vol. de 113 pages. 20 fr. XXII. D.-A. WtLMART, ReeMert des Pensées du B. Guigue. Un vol. de 291 pages 32 fr. ARCHIVES d'Histoire Doctrinale et Littéraire du Moyen Age ARCHIVES D'H!STO!RE DOCTRINALE ET HTTÉRAtRE DU MOYEN AGE DIXIÈME ET ONZIÈMEANNÉES !935=!936 PARIS LIBRAIRIE PHILOSOPHIQUE J. VRIN 6, PLACE DE LA SoRBO~NE (V<*) 1936 GRAMMAIRE ET THÉOLOGIE AUX XIF ET XIIF SIÈCLES Pc~oa sacra no?) t' se .<uMerc ~<'< f~'rffnfn.a~'cp~. nec t'u~ t~'us ay'tf rc~ C.ette protestation, que nous transmet Jean de Garlande évoque d'abord le conflit que les grammairiens médiévaux eurent résoudre entre le latin classique des auteurs païens et le latin harbare de la Bible ou des auteurs chrétiens. Bien des théologiens n'admettaient point que Donat en remontrât à la langue divine '< Dono~um non sc~ui'mu?*, quia /o~:orpf~ f//r!'n;'s .s('p<Nr!'s r~c~or~a~e/Tt /c<i('fnu.s ». ~fnis la protestation se fit plus véhémente torsque les gram- mairiens, artistes du trivium, non contents d'observer tes soté- cismes bib)i(}ues, prétendirent appliquer à l'intelligence des textes sacrés les procédés de leur art, analyser les termes et les propo- sitions. en définir le sens selon les lois de Donat et de Priscien, employer leur théorie des tropi à mesurer impitoyablement les images dont s'enchantaient les interprètes mystiques L'oppo- Cite par Ch. ÏHLRO')'uttfM et extraits de divers mnftuxcrf'<s latins pour scrt'/r ft ;t'~<on'e des doeh'!nes grammaticales a(t moyen âge. Dans Notices c/ extraits des rKaf!;tscrt~.f de B;'t~. fm~er!'a;e, xxir, 2. Paris, ~868, t<52fi. Cf. ibi(l., p. 204 « Dicemus dh~'rtam pa~i/inm. non sobiaeere <'f</f)t;i}artis htu'us x. Le propos est de Smaragdus, abbé de Saint-Michel, au i~ si'\[p. Cf. )')tt;i«)r. ~c. cit., p. 81. Et cet autre n Donat dit que les mots scalae. etc., lie s'emploient qu'au pluriel mais nous ne le suivrons pas, car le Saint- Esprit les a employés au singu!ier. » Cité, dans son texte latin, par Tm.'RO'r, I)e la !os'tqne de Pierre d'Espagne, dans Hff. arch., 1864, p. 273. n. 1. 3 Notons de suite, et pour voir jusqu'où se portera le débat, que saint Thomas ratifiera, dans les principes mêmes de sa méthode théotogique, cette critique rationnelle des tropi qui, comme tels, ne peuvent valoir en theo)os'ie « Ex tropicis locutionibus non est assumenda t!r<7~fr)~f~'o. /n Roet. de Trin., q. 2, a. 3, ad..5. 6 ARCHIVES D'HISTOIRE DOCTRINALE ET LITTÉRAIRE DUMOYEN ÂGE sition fut tenace dans le monde des théologiens contre ces sciences séculières il fallait résister à ce rationalisme, La méthode grammaticale pour lire la Bible provoqua en son temps les mêmes anathèmes qu'au xx" siècle la méthode historique. Mais enfin il fallait bien la lire, la Bible, déchiffrer ses mots humains, rendre raison de ses images, puisque, en définitive, parlant à des hommes et pour se faire comprendre, Dieu s'était accommodé de leur langage Les protestataires ne pouvaient avoir raison, et bientôt de ces « artistes (maîtres ès arts) trop osés la théologie se fit des alliés. Le texte sacré s'entoura de gloses, où la raison théologique déposa ses premiers fruits comme en de ré- sistantes alvéoles. Une autre famille d'« artistes )' étaient d'ailleurs au travail, qui à travers les mots discutaient des idées, et jugeaient de leur ajustement, voire de leur vérité. Troisième branche du trivium, la dialectique, plus tard venue, se développa rapidement, à Paris surtout où Abélard entraîna les esprits vers cette « séductrice On sait combien la protestation des théologiens fut violente, jus- qu'à la lutte ouverte. De fait, la dialectique était envahissante, et les grammairiens eux-mêmes, disons les lettrés, s'alarmèrent des prétentions universelles de la nouvelle discipline. Pierre de Blois (seconde moitié du xu° siècle) regrette que les étudiants « convolent de suite aux arguties des logiciens et à la subtilité pernicieuse de la dialectique )). Un trouvère du xnf sièctp. Henri d'A~ideli, chante en une épopée allégorique « la bataille des sept arts », où l'on voit Orléans, la cité des humanistes, soutenir l'assaut des dialecticiens de Paris Les « modistes » décortiquent alors dans leurs traités De modis significandi toutes les formes du discours, bloquant en leur technique grammaire et logique, et construisant avec leurs schèmes dialectiques une théorie du lan- gage, une « grammaire spéculative », où l'alliance des deux dis- 1 Le type classique, et extrême, de cette opposition est saint Pierre Damien, qui a une véritable phobie du « ~antmaf!co!'um vulgus ». Cf. son opusc. Xin, cap. 11 De menace qui grammaticam discere gestiunt. H'e~~unt p)'aed!'cas, écrit-il à l'oncle dudit Guillaume, s;tt'<!<t0f's t'enac et acuttorM ingenii, eo quod, ~y-amma<cae et auctorum studio praeter- misso, volavit ad Mt'SMtMS !op!'c<M'um.Von est i)t ~aMbus funclarnentum scienliac HMet'aHs, !Tm!t!ggi.M penttc:oM est ista subtt!t<as q[;am extollis. » jE/)M. 101, P.L., 207, 312. [Les « auctores » dont il s'agit sont les classiques latins anciens, faisant autorité en grammaire. Cf. L. PAETow, Thé battle of thé se~'eft arts, Berkeley, 1914, p. 37, note 7.] La bataille des ~'7~arts; édit. par L. Paetow. Cf. note précédente. GKAMMA!RE ET THÉOLOGIE AUX X;r' ):T XU[~SIÈCLES 7 ciplines n'était pas en vérité sans quelques notables profits. Ainsi, avant même que Alexandre de Villedieu eût enfermé dans les 2.600 vers de son Doctrinale toute la morphologie grammaticale, le commentaire de Pierre Hé!ie sur Priscien (c. 1140-1150) avait amorcé toute une technique de la signification et de ses modes Comment ne s'y serait-on pas laissé prendre et lorsque, dans les premières décades du xnr' siècle, l'organisation de l'Université de Paris eut multiplié les facilités de travail et le nombre des h'avaitteurs, les vieux théologiens protestèrent à nouveau contre la délectation à laquelle s'attardaient les clercs, peu soucieux de poursuivre le cycle qui aurait dû les mener assez rapidement des jouissances de la dialectique aux austérités de la théologie. Guil- laume d'Auvergne, que sa rhétorique verbeuse et son tempérament fidéiste inclinaient peu à uploads/Religion/archives-d-x27-histoire-du-moyen-age-e-gilson-1935-1936.pdf
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- Publié le Dec 19, 2022
- Catégorie Religion
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