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HAL Id: dumas-01294517 https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01294517 Submitted on 29 Mar 2016 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Les clubs universitaires dans une faculté tunisienne. Les enjeux spatio-temporels de l’action collective au-delà de la révolution Salla-Riina Hokkanen To cite this version: Salla-Riina Hokkanen. Les clubs universitaires dans une faculté tunisienne. Les enjeux spatio- temporels de l’action collective au-delà de la révolution. Science politique. 2015. ￿dumas-01294517￿ UFR 11 Science politique Les clubs universitaires dans une faculté tunisienne Les enjeux spatio-temporels de l'action collective au- delà de la révolution Mémoire de Master 2 Recherche Science politique mention Etudes africaines Présenté par Salla-Riina HOKKANEN Sous la direction de Mme Florence Brisset-Foucault Année universitaire 2014-2015 L’Université n’entend donner ni approbation ni improbation aux opinions émises dans cette thèse. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leur auteur. Remerciements Je remercie ma directrice de mémoire, Mme Florence Brisset-Foucault, maître de conférences à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, qui m'a accompagnée et guidée tout au long de ma recherche. Sans ses conseils et surtout son attitude positive, ce présent mémoire n'aurait jamais trouvé sa forme. Je suis reconnaissante à l'Etat finlandais, qui continue à apporter un soutien financier généreux à tous les étudiants indépendamment des revenus de leurs parents. Cela nous accorde une liberté importante dans notre parcours, et nous encourage à tenter l'impossible. Je dois l'accomplissement de ce travail également à mes parents, qui m'ont aidée dans quelques situations difficiles lors de mes recherches de terrain. Je remercie notamment tous ceux qui m'ont accueillie en Tunisie et qui m'ont soutenue et encouragée dans mes démarches. Merci à Salem et son équipe qui m'ont offert un espace de travail climatisé pendant l'été tunisien si chaud ; à la famille de Salma, qui m'a accueillie plus que chaleureusement ; et surtout à mon copain, qui m'a quotidiennement poussée à travailler, qui a toujours cherchée à m'aider de toutes les manières possibles, et qui m'a apportée un soutien sans faille lors de ma recherche. Finalement, merci à mes amis français qui ont eu la patience de relire ce texte : Annabelle, Antoine, Justine et Slim. i Sommaire Remerciements......................................................................................................................................i Sommaire.............................................................................................................................................ii Acronymes..........................................................................................................................................iii 1. Introduction .....................................................................................................................................1 2. La violence du mouvement étudiant tunisien et la recherche des alternatives...............................11 2.1. Le répertoire tactique du mouvement étudiant tunisien et la continuité de la violence aux établissements universitaires..........................................................................................................14 2.2. La contribution des critiques de l'UGET au « boom des clubs » à la faculté 9 avril : des performances alternatives...............................................................................................................21 3. L'université : un espace physique et social de la contestation et de la répression..........................29 3.1. La faculté du 9 avril de Tunis, un espace en révolte permanente ...........................................32 3.2. L'économie politique de la répression dans une faculté tunisienne.........................................39 3.3. Le Psycho Club : la critique sociale à l'intérieur de la marge de l'autorisé.............................50 4. Le rôle des carrières militantes et des rétributions du militantisme dans le cycle de vie d'un club ............................................................................................................................................................61 4.1. Les fondateurs du Psycho Club : une étude des carrières militantes ......................................63 4.2. Le rôle des expériences militantes et des rétributions du militantisme dans la crise du club..76 5. Conclusion......................................................................................................................................87 Bibliographie......................................................................................................................................91 Annexes..............................................................................................................................................99 ii Acronymes JORT : Journal officiel de la république tunisienne UGET : Union général des étudiants de Tunisie UGTE : Union général tunisienne des étudiants RCD : Rassemblement constitutionnel démocratique PCT : Psycho Club Tunisie FSHST : Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis iii 1. Introduction A la suite de la révolution tunisienne de 14 janvier 2011, un grand nombre de nouvelles associations ont vu le jour : la Tunisie compterait plus de 18 000 associations en 20151 contre les 9 700 avant la révolution.2 Il semble que ce phénomène peut être également constaté au niveau de l'université tunisienne, surtout à la faculté du 9 avril de Tunis, où le nombre de clubs d’étudiants s'est vu multiplier depuis 2010. Ces clubs n'ont pas le statut d'une association, et ainsi n'ont jamais été concernés par les mêmes procédures administratives lourdes que les associations publiées au Journal Officiel de la République Tunisienne (JORT). Ainsi, les changements de la législation post- révolutionnaires facilitant la création d'une association3 n'épuisent pas l'explication de leur prolifération. Cela nous amène à nous interroger sur les facteurs derrière ce type d'action collective que représentent les activités des clubs des étudiants. Est-ce que ce « boom des clubs », pour emprunter l’expression d'un militant, est lié aux mobilisations des jeunes pendant la révolution, et à la levée de la répression qui pesait lourd sur les mouvements étudiants sous le régime de Ben Ali ? Ou d'autres facteurs sont-ils en jeux qui pourraient nous aider à comprendre l'action collective dans un contexte spatio-temporel donné ? Cela nous amène à notre problématique générale : Dans quelle mesure la temporalité et la spatialité des mouvements sociaux sont-elles indépendantes de celles de la révolution ? Nous entendons par l'espace non seulement l'espace physique mais aussi l'espace des mouvements sociaux, qui peut être défini comme « un univers de pratique et de sens relativement autonome à l’intérieur du monde social, et au sein duquel les mobilisations sont unies par des relations d’interdépendance. »4 Nous faisons l'hypothèse que les mouvements sociaux ont des dynamiques spatio-temporelles propres, indépendantes de celles de la révolution. Plus spécifiquement : 1. « le boom des clubs » ne s'explique que partiellement par la révolution. La révolution a pu créer une certaine « demande de mobilisation » quand tous les étudiants veulent se montrer « révolutionnaires » et « militants », ce qui les rend plus susceptibles de participer. Pourtant, le succès et la prolifération du format club s'expliquent en grande partie par les critiques et 1 Le centre d'information, de formation, d'études et de documentation sur les associations (Feda’i), 2015 : Statistiques. Disponible: http://www.ifeda.org.tn/fr/presentation/ifeda/statistiques, consulté le 19 juin 2015. 2 PNUD 2014, La société civile dans une Tunisie en transition, disponible : http://touensa.org/wp- content/uploads/2014/07/La-soci%C3%A9t%C3%A9-civile-dans-une-Tunisie-en-mutation.pdf, consulté le 19 juin 2015. 3 Décret-loi n° 2011-88 du 24 septembre 2011, portant sur organisation des associations. 4 Mathieu Lilian, « L'espace des mouvements sociaux. », Politix 1/2007 (nº 77 ) , p. 131-151 1 le mécontentement par rapport au répertoire tactique5 du mouvement étudiant tunisien, dominé par l'extrême-gauche et les islamistes. Dans ce contexte violent, les clubs représentent la possibilité de s'échapper de la radicalisation des syndicats des étudiants (UGET et UGTE) et retourner à des formes d'action plus pacifiques et moins risquées. 2. Malgré « la banalisation » graduelle du champ universitaire tunisienne et sa perte du statut d'exception par rapport au reste de la société à partir de l'arrivée au pouvoir de Ben Ali en novembre 19876, l'université reste un espace physique et social où les différents acteurs (professeurs, étudiants, militants et personnel administratif) se rencontrent et débattent, ce qui crée des appuis pour la contestation et la critique. 3. La réussite initiale et les difficultés récentes du Psycho Club ne s'expliquent pas seulement par des facteurs externes, mais également par le changement du profil de ses militants. Leurs expériences et connections ont contribué au succès du club. Dans le cas présent où les militants du club manquent d'expériences, le club a rencontré des graves problèmes dans son fonctionnement, et est devenu vulnérable face aux intérêts personnels des membres de son comité, ou ce que l'on peut appeler les rétributions du militantisme. Présentation du cas Pour étudier les dynamiques spatio-temporelles des mouvements sociaux et leur rapport avec la révolution, j'ai choisi un cas bien précis, limité dans un espace spécifique et dont le cycle de vie couvre le temps avant, pendant, et après la révolution. Il s'agit donc d'un club d’étudiants de psychologie de la Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis, surnommé « le 9 avril » selon la rue sur laquelle elle se trouve. La faculté 9 avril compte à présent quelques 4000 étudiants et 13 clubs d’étudiants7. Le club que nous allons étudier, le Psycho Club Tunisie, a été créé en octobre 2010, soit deux mois avant l'auto-immolation du vendeur ambulant Mohammed Bouazizi le 17 décembre 2010 et ce qui est considéré comme les débuts de la révolution tunisienne. Selon son statut, le Psycho Club Tunisie (PCT) cherche à « faire de ses membres des étudiants actifs ». Le statut comprend également une liste des objectifs du club. Ces objectifs sont8 : 5 Olivier Fillieule, « Tombeau pour Charles Tilly », dans Eric Agrikoliansky, Olivier Filleule, Isabelle Sommier, Penser les mouvements sociaux. Conflits sociaux et contestations dans les sociétés contemporaines, Paris, La Découverte, 2010, p. 83 6 François Siino. « L’Université tunisienne banalisée. Mise à niveau libérale et dépolitisation. » Annuaire de l’Afrique du Nord, CNRS Editions, 2004, 2002 (XL), p.187-200. 7Conversation avec uploads/Science et Technologie/ 2015-salla-riina-clu.pdf

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