Lycée Vallot / Lodève Octobre 2019 PHILOSOPHIE TS2 CORRIGE . Expliquez le texte
Lycée Vallot / Lodève Octobre 2019 PHILOSOPHIE TS2 CORRIGE . Expliquez le texte suivant : La connaissance de la doctrine de l’auteur n’est pas requise. Il faut et il suffit que l’explication rende compte, par la compréhension précise du texte, du problème dont il est question. « Un credo religieux diffère d’une théorie scientifique en ce qu’il prétend exprimer la vérité éternelle et absolument certaine, tandis que la science garde un caractère provisoire : elle s’attend à ce que des modifications de ses théories actuelles deviennent tôt ou tard nécessaires, et se rend compte que sa méthode est logiquement incapable d’arriver à une démonstration complète et définitive. Mais, dans une science évoluée, les changements nécessaires ne servent généralement qu’à obtenir une exactitude légèrement plus grande ; les vieilles théories restent utilisables quand il s’agit d’approximations grossières, mais ne suffisent plus quand une observation plus minutieuse devient possible. En outre, les inventions techniques issues des vieilles théories continuent à témoigner que celles-ci possédaient un certain degré de vérité pratique, si l’on peut dire. La science nous incite donc à abandonner la recherche de la vérité absolue, et à y substituer ce qu’on peut appeler la vérité ≪ technique ≫, qui est le propre de toute théorie permettant de faire des inventions ou de prévoir l’avenir. La vérité ≪ technique ≫ est une affaire de degré : une théorie est d’autant plus vraie qu’elle donne naissance à un plus grand nombre d’inventions utiles et de prévisions exactes. La ≪ connaissance ≫ cesse d’être un miroir mental de l’univers, pour devenir un simple instrument à manipuler la matière. » RUSSELL, Science et religion 1 I) Faire le plan du texte : diviser en 2 ou 3 parties le texte et indiquez à chaque fois quel est l’idée principale de cette partie, ainsi que sa fonction dans la démonstration (exemple, mise en opposition, etc… ) Le texte se décompose en trois parties (comme la plupart des textes proposés au bac). J’ai noté votre capacité à analyser les idées et les formes de raisonnement. J’ai noté également la clarté de vos explications, y compris la rédaction (souvent assez confuse). La forme de raisonnement principale est la distinction et la mise en opposition. Opposition entre la vérité scientifique et la vérité religieuse. Opposition entre théories scientifique nouvelle et ancienne. Opposition entre la vérité absolue et vérité relative. 1 ère partie : L1 à L5, opposition entre religion et science. La religion « prétend » alors que la science « se rend compte ». Donc opposition entre la prétention de la religion et la lucidité de la science (qui débouche sur une modestie). Cette 1ère partie semble être critique contre la science, favorisant la religion. Mais ce sera le retournement de ce texte : ce qui était la faiblesse de la science va se révéler sa force. Mais ce texte est aussi déconstructif : il réfute l’idée que la science parvient à une vérité absolue. 2 ème partie : Il va opérer une déduction à travers sa distinction entre vieilles théories et nouvelles théories. Sa déduction porte sur la nature des vérités que la science va produire : Russell va déduire que ces vérités seront pratiques, c'est-à-dire non pas simplement description de la réalité, mais mesure de phénomènes (accélérations des corps, hausse ou baisse des températures, calcul de la mécanique céleste, etc…) : les changements nécessaires ne servent qu’à une exactitude plus grande. 3 ème partie : Mise en opposition entre vérité absolue et vérité technique. Travail de définition : la vérité technique sert à prédire l’avenir et à produire des inventions utiles. Redéfinition de la connaissance scientifique en réduisant les ambitions de la science : instrument à manipuler la matière. Est-ce un texte critique contre la science ? La science permet-elle de comprendre la réalité ou juste faire des manipulations techniques de la matière. La dernière partie pose des questions pas si claires. 2 II) Faites le lien entre les idées du texte et une des références données dans le manuel: a) Doc1 p 312 : Einstein donne sa définition de la vérité scientifique. Dans le texte de Einstein et Infeld, nous avons une vision de la vérité scientifique assez proche de celle de Russell. Ils expliquent que deux points : les théories scientifiques doivent être vérifiées par des expérimentations, sinon ce ne sont que des conjectures (c'est- à-dire des idées non-vérifiées). Et les concepts de la physique ne sont qu’une lecture possible de l’univers (analogie de l’horloger qui devine un mécanisme) qui doit être efficace. Il y a une volonté, par contre de trouver une explication la plus simple possible de l’univers. Russell sera en décalage avec ce point évoqué par Einstein et Infeld : pour lui la vérité absolue n’existe pas. Il y a plutôt une explication technique (qui est sans doute le plus complexe du texte de Russell) qui peut être plus complexe que la vérité simple donnée par la religion. b) Zoom sur le problème de la vérité p 335 Karl Popper opère une analyse de l’induction en science, c'est-à-dire connaître à partir d’observation particulière, pour généraliser vers une loi scientifique. L’induction n’est pas suffisante pour trouver la vérité (exemple des corbeaux noirs) car on peut juste s’assurer que ces propositions sont fausses, jamais définitivement le vrai. Il explique d’autre part que la science doit toujours offrir la possibilité d’être réfutée. Sinon cela se rapproche de la religion (la religion n’accepte pas d’être réfutée). La science produit des théories qui peuvent être réfutées (surtout lorsqu’on évolue vers de nouveaux cadres, comme par exemple la mécanique newtonienne qui a été dépassée avec la mécanique de la relativité générale d’Einstein). Il faut être conscient de cette modestie nécessaire des théories scientifiques, ce que Popper appelle la verisimilitude. c) Texte 1&2 p 364/365 : F. Jacob explique la différence entre science et mythe avec l’exemple de la théorie de l’évolution. F Jacob est un biologiste qui réfléchit sur la différence entre les mythes religieux et certaines théories scientifiques, notamment la théorie de l’évolution, qui explique nos origines. Deux points sont à relever : 3 a) La différence de méthode : la science pose des questions simples et limitées. Par exemple comment tombent les objets ? Alors que la religion pose des questions très (trop) ambitieuses. b) L’homme a besoin d’explications mythiques. C’est un trait commun à toutes les cultures, qui fondent leur identité dessus. La science peut-elle servir de mythe, et permettre aux peuples de construire leur identité ? III) Introduction : La question de la vérité est au cœur de celle de la légitimité de la science : lorsque celle-ci s’est opposée à la religion, comme à l’époque de Galilée, son argument principal fut de dire qu’elle apportait une « meilleure » vérité. Mais quelle est la nature de cette vérité ? [accroche] Dans le texte que nous devons expliquer, Russell va justement expliquer la différence de nature entre la vérité religieuse et la vérité scientifique et poser la question de la nature de cette dernière. Est-il critique à l’égard de la science ? Celle-ci doit- elle revoir ses prétentions, lorsqu’elle a voulu remplacer la religion ? [ problématique]. La thèse défendue par Russell est au contraire que la force de la science est d’établir une vérité technique qui ne cherche pas à être un miroir de la réalité mais au contraire une technique pour manipuler la matière. [thèse]. Nous pouvons diviser son texte en 3 parties, qui seront autant de distinction : entre science et religion, entre vieilles et nouvelles théories scientifiques ; et entre vérité absolue et vérité technique. [annonce du plan] IV) Rédigez un paragraphe de 15 lignes (minimum) qui résume les pistes de réflexion p 311 de votre manuel et montrer comment ces distinctions permettent de mieux comprendre le texte à expliquer. La page 311 est une page de synthèse de tous les problèmes que peut rencontrer la connaissance scientifique. Il y a dans l’ordre : a) Les limites de l’observation naïve ; b) la naissance tardive (XVIIème siècle) des sciences expérimentales ; c) le rôle de 4 l’expérimentation pour vérifier si des théories humaines sont vraies ; d) les préjugés culturels des scientifiques ; e) la dépendance à l’égard de instruments de mesure ; f) l’absence de réelle expérimentation en sciences humaines (question que nous allons laisser de côté). Ces pistes de réflexion nous permettent de mieux comprendre les enjeux du texte de Russell : la vérité scientifique se base sur le travail de l’expérimentation (à distinguer de la simple observation) mais du coup se trouve limité par cette manière de faire. Elle ne peut pas viser une explication globale de la réalité -comme le fait la religion- car elle se contente de faire des théories qu’elle vérifie grâce à des expériences scientifiques. Le scientifique n’est pas neutre : il a un bagage et des préjugés culturels. Il appartient à une époque. Et contre tous ces préjugés, il préfère ne pas avoir une ambition démesurée (prétendre tout expliquer). Il préfère énoncer des « petites » vérités techniques qui mise uploads/Science et Technologie/ dm-ts-philosophie-corrige.pdf
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- Publié le Apv 27, 2022
- Catégorie Science & technolo...
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