Plume ! la Science Apéritive Février 2009-n°9 www.laplume.info Prix Libre Plume

Plume ! la Science Apéritive Février 2009-n°9 www.laplume.info Prix Libre Plume ! édité par l asso Plume!, 4, rue Barthez 34000 Montpellier www.laplume.info PARTICIPEZ : contact@laplume.info 06.17.25.02.30 . . . Imprimé avec le soutien de l’Université de Montpellier II 1er tirage 100 ex. Science et Apéro Responsable de Publication Vincent Bonhomme Comité de Rédaction Aimeric Blaud, �����-�����O’������ Carol-Ann O’hare, Aurélie Cailleau����������������������������� , Violette Roche. Emplumeurs Romain Guerreiro, Jean‑Sauveur Ay, David Gremillet, Géronimo Diese, Cédric Gaucherel, Margaux Perrin, Julien Martinez, Alice Rémy, Aurélien Peronnet, Mathieu Guidetti, Nicolas Hay. Dessins Gooheg, Mélo, Alice -coordonnées sur le site web- p. 2 Maquette Violette Roche, Grégoire Duché Prix libre - abonnement 10/8 € Coordinatrice rédacteurs Carol Ann O’Hare www.laplume.info réseau, journal électronique, anciens numéros actualités, courrier des lecteurs, abonnements, goodies, etc. Tout Animafac et particulièrement Ahmed, Mélanie, Florian, Samir, Julien, Marie-Jeanne, Stellanne, Camille, Marvin, Thibault, Vivi dite Vi, Olivier, Gayo, Manu et Manu, Danaë et Dylan pour leurs patience, disponibilités, voire pour leurs compétence. Margaux Michiels pour son accueil et ses folles soirées. Didier Michel et John Bandelier de chez Connaisciences pour leurs soutiens et esprit d’équipe. Laurent Marsault de chez Outils-Réseaux pour sa vision des choses et le grand manitou du wiki, David Delon, de chez Tela-Botanica. Lionel Maillot, Candice Chaillou, Jean-François Desmarchelier, Nathalie Leroy, Elise Cellier-Holzem et Marie-Amandine Stévenin pour leurs disponibilités et leurs enthousiasme à la section moutarde. Alexis Métaireau, Jean-Paul Roustan et Marie Hernerier pour la section cassoulet. Bastien Blain pour sa disponibilité à la section bouillabaisse ainsi qu’Adrien Merville, Margaux Perrin et Tania Zakowski pour la section quenelle. Marie Laporte pour son enthousiame et ses talents qui nous dépassent. Maud Bernard-Verdier pour sa patience mêlée de bonne humeur. Marie-Claude Rolland et Thierry Noëll pour l’ensemble de leurs oeuvres. Jean-Luc Cousquer et Michaël Delafosse pour leur confiance en nous. Nicolas Bory, David Sire et Josianne Collerais pour leurs dévouements. Une bise énorme à tou-te-s nos nouveaux-lles membres, tou-te-s nos nouveaux-lles abonné-e-s. Coordonnateur illustrateurs Grégoire Duché Toute l’équipe de Plume! fait des bisous à ... Édito Bien aimée lectrice, bien aimé lecteur, bien Aimé Césaire, Qu’il est loin le temps où déflorant timidement les vierges plaines de la vulgarisation étudiante, les yeux mouillés d’émotion devant les coquilles du premier numéro, grosses comme des palourdes, nous lançâmes à la rotative encore tiède : «Si nous sortons le numéro 2, nous sortirons le numéro 10 ; si nous sortons le numéro 10, nous sortirons le numéro 100» ! Notre sentiment d’appartenance à la première ligne de la féroce économie du savoir et surtout l’implacable trimestrialisation rigoureuse de Plume! papier nous obligeant à la concision, nous ne tirerons de cette prédication que deux enseignements : Ce numéro n’étant pas le dernier mais le neuvième, nous vous prenons donc à témoin quant à la réalisation de la première prophétie. Le numéro 10 sera consacré au débriefing des trois premières années de l’aventure plumesque, tout en laissant la part belle aux autres acteurs de la vulgarisation scientifique. Une rapide extrapolation de la deuxième partie de la prophétie nous projette en 2021*. Espérons qu’en cette décennie qui ne sera plus la nôtre, plusieurs générations de plumes se seront succédées et formées à la pratique de la vulgarisation scientifique et qu’elles auront foutu à la porte l’équipe actuelle. Espérons aussi que d’ici là, notre militantisme pour une science qui dialogue avec la société ne sera plus qu’un passe-temps comme un autre. Il est désormais temps de parler de choses sérieuses. Alternativement vôtre. Plume! * Il n’aura pas échappé à votre méticuleuse fidélité que Plume! 9 fait peau neuve. Toutes choses étant égales par ailleurs et sur les mêmes postulats initiaux, la maquette devrait elle avoir été changée environ 54 autres fois d’ici au numéro 100. D ans un article récent (Trends in genetics 24, 265- 267; 2008) le bio informaticien Hervé Philippe se penche sur l’impact environnemental des activités de recherche et propose de réduire le nombre de conférences scientifiques afin d’alléger le bilan de carbone de notre communauté. La fréquentation régulière des vols long-courriers alourdit en effet gravement l’empreinte écologique du chercheur moyen. Pour prendre un exemple, j’ai approximativement 9 tonnes de carbone à mon actif au cours des douze derniers mois, dont les deux tiers sont dues aux transports aériens. En dehors de ces « orgies carbonées » je suis plutôt un consommateur respon­ sable ; je ne possède même pas de voiture. Cet état de fait est particulièrement difficile à accepter pour les chercheurs en écologie qui, comme moi, persistent à croire que nos travaux centrés sur les conséquences des changements globaux con­ duiront le public et nos dirigeants à stopper la mise à sac de la planète. Ce dilemme devient même cornélien pour les cher­ cheurs en biologie de la conservation. Dans ce domaine de recherche extrêmement dynamique et compétitif, les meilleurs chercheurs sont surtout basés dans les pays du nord, alors que la plupart de leurs sites de recherche sont situés dans les pays du sud. Inévitablement ces « grosses pointures », leurs étu­ diants et collaborateurs brûlent des centaines de tonnes de kérosène chaque année à bord des avions. Les personnes les plus renommées et les plus influentes finissent par passer leurs vies dans les airs, un comportement qui peut facilement multiplier leur empreinte écologique par 10 par rapport à la moyenne nationale (6 tonnes de carbone par an et par habitant en France). Bien évidemment, des armées d’hommes d’affaire qui s’engagent, au mieux timidement, pour la protection de la biosphère, ont des bilans carbone similaires ou bien plus élevés. Mais l’impact environnemental des chercheurs en écologie des pays du nord ne dépasse- t-il pas souvent les bénéfices de leurs recherches et de leur lobbying ? Une solution évidente consiste à mettre tout en œuvre pour développer rapidement la biologie de la conservation dans les pays du sud, les collaborateurs du nord se contentant de visites moins fréquentes et plus longues. En matière de politique environnementale, le chercheur d’aujourd’hui doit souvent choisir entre une stratégie person­ nelle de décroissance (je reste à la maison m’occuper du po­ tager) ou un activisme gourmand en énergie (je prends l’avion tous les jours pour stopper la surpêche). Il s’agit là d’une déci­ sion qui est in fine plus souvent dictée par les ambitions person­ nelles que par une véritable conscience environnementale. Né­ anmoins, comme me le disait un activiste allemand, il y a déjà 15 ans, «ça arrangerait vraiment trop certains lobbies si nous ne participions peu/pas aux réunions internationales parce que nous refusons de prendre l’avion ». Le dilemme de la porte (version française d’une lettre publiée dans Nature N°455, 30 Oct 2008) d’embarquement Aller plus loin : www.fitzpatrick.uct.ac.za/docs/consover.html www.carbonfootprint.com David Grémillet : (david.gremillet@cefe.cnrs.fr) Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive – CNRS, 1919 route de Mende F-34293 Montpellier Cedex 5, France. DST-NRF Centre of Excellence, FitzPatrick Institute, University of Cape Town, Rondebosch 7701, South Africa David CO2 mon amour Chirurgie génétique p. 4 ‘‘ A la source : [1] Medawar, P.B. (1952). An Unsolved Problem of Biology (London : Lewis). [2] Williams, G.C. (1957). Pleiotropy, natural selection, and the evolution of senescence. Evolution 11, 398-411 [3] Kirkwood, T.B.L. (1977). Evolution of ageing. Nature 270, 301-304 Aller plus loin : La construction du vivant: gènes, embryons et évolution, par John Maynard Smith, éd. Vuibert, 2001. Darwin et les grandes énigmes de la vie, par Stephen Jay Gould, éd. Seuil, 1984. C’ est un fait, tous les organismes naissent, vivent puis finissent par « casser leur pipe ». Nous n’échappons pas à cette règle. S’il est peu probable qu’on finisse dans la gueule d’un prédateur, il est re­ vanche beaucoup plus probable qu’on finisse par vieillir. Le vieillissement de l’organisme se traduit par des pertes de fonctions progressives et général­ isées qui augmentent sa vulnérabilité face aux défis de l’environnement. Mais en fin de compte, pourquoi vieillit-on ? Quand un enfant pose la question, souvent l’adulte répond vaguement que « c’est pour faire de la place aux jeunes » ou que « c’est pour le bien de l’espèce ». Le vie­ illissement serait donc un genre de programme génétique qui s’activerait chez les vieux pour faciliter le bon déroulement des générations. Cependant, avec une telle réponse, on voit mal comment un « tricheur » ne pourrait pas tirer partie de la situation. Imaginez en effet qu’une mutation survenue chez un individu désactive son programme de vieillissement. Le mutant de­ venu immortel n’aurait alors qu’à se reproduire à l’infini pendant que ses congénères continu­ eraient à concéder leurs sacrifices aux jeunes générations. Le monde finirait par être envahi de ces mutants immortels. Or ce n’est pas le cas dans la réalité. Il faut donc trouver autre chose. Pour sortir de cette mauvaise passe, et com­ prendre le « pourquoi » du vieillissement il faut plutôt pousser la porte de la biologie évolutive. Survivre pour se reproduire... pour survivre La sélection naturelle agit sur les individus en retenant globalement ceux qui produisent le plus de bébés au cours de leur vie. Les indivi­ dus doivent vivre assez longtemps pour uploads/Science et Technologie/ plume-9.pdf

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