1 UNIVERSITE FELIX HOUPHOUET BOIGNY UFR CRIMINOLOGIE Licence 2 / semestre I UE
1 UNIVERSITE FELIX HOUPHOUET BOIGNY UFR CRIMINOLOGIE Licence 2 / semestre I UE IMR5113/ ECUE IMRT5113-1 / ELABORATION DE LA PROBLEMATIQUE Dr Koko Lucie N’GORAN Maître de Conférences du CAMES Email : ngorankokolucie@yahoo.fr /05 95 90 90 INTRODUCTION En sciences sociales, la recherche scientifique est un processus dynamique ou une démarche rationnelle qui permet d’examiner des phénomènes, de résoudre des problèmes et d’obtenir des réponses précises à partir d’investigations. Ce processus appelé méthodologie, est une démarche systématique et rigoureuse qui conduit à l’acquisition de nouvelles connaissances. Les fonctions de la recherche sont de décrire, d’expliquer, de comprendre, de contrôler, de prédire des faits, des phénomènes et des conduites en tenant compte de la rigueur scientifique qui est guidée par la notion d’objectivité, c’est-à-dire que le chercheur ne traite que des faits à l’intérieur d’un canevas défini par la communauté scientifique. La méthodologie est une codification des pratiques considérées comme valides par les chercheurs d’un domaine de recherche. Autrement dit, elle est un recueil des règles de jeu que les adversaires acceptent de respecter dans les discussions et les contestations par lesquelles la recherche scientifique se développe. Ces règles qui constituent la démarche scientifique et qui conduisent la recherche sont des étapes qui interagissent entre elles de manière constante pour la quête de la vérité. La première étape à laquelle se confronte le chercheur est l’élaboration de la problématique qui est un canevas d’organisation de la pensée qui aide à la structuration logique de l’objet d’étude. C’est la première phase du processus de la recherche. L’objectif de ce cours est d’établir les différentes étapes et la manière de réaliser chacune de ces étapes pour mieux appréhender l’objet d’étude. Il tient compte de : - Justification du choix du sujet de recherche ; - Identification du problème et formulation des questions de recherche ; - Revue de littérature ; - Construction d’un cadre conceptuel ou théorique de référence ; - Objectif de la recherche et Hypothèse de recherche ; - Construction du cadre opératoire. 2 CHAPITRE I - JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET DE RECHERCHE Elle prend en compte la motivation et intérêt personnelle, la pertinence sociale, pertinence scientifique, la Définition des concepts et l’Enoncer du problème et des questions de recherche 1-1- motivation et intérêt personnelle Le chercheur évoque les motivations qui ont suscité son intérêt pour ce sujet. Une recherche entreprise sans motivation peut être pénible et être vouée à la stagnation. En plus de son intérêt personnel, il doit prendre en compte l’intérêt objectif de ce sujet c’est-à-dire par rapport à la science et aux retombées sociales. La justification du choix du sujet de recherche dépend ainsi des considérations qui interviennent au moment même de choisir le sujet d’étude ainsi que de l’intérêt que l’on accorde au phénomène à étudier. 1-2- pertinence sociale La pertinence sociale du sujet s’établit en montrant en quoi il apporte une réponse aux préoccupations. Il peut exprimer une conscience claire des conséquences sociales ou de l’utilité pratique que sa recherche peut avoir au moment où il choisit son sujet. La pertinence sociale doit tenir compte de l’actualité, de l’importance sociale et même politique du sujet. En effet, la particularité des sciences sociales est d’ailleurs qu’elles étudient des phénomènes comme la famille, l’école, le travail, les inégalités sociales, les relations interpersonnelles, la déviance, etc. autant de phénomènes qui lui sont propres et dont les solutions idoines constituent un apport pour la résolution des problèmes sociaux. 1-3- pertinence scientifique Le chercheur exprime la pertinence scientifique du sujet en indiquant en quoi ce sujet s’inscrit dans les préoccupations scientifiques d’autres chercheurs ou simplement a fait l’objet de travaux, de thèses ou de mémoires de devanciers. Il a intérêt à relever que le sujet qu’il aborde n’est ni dépassé, ni usé, ni épuisé et qu’il ne manque pas d’actualité et d’originalité surtout sous l’angle qu’il l’aborde. Si nous décidons de choisir d’étudier un phénomène qui attire notre attention et nous intéresse, c’est que nous avons presque toujours une connaissance préalable et souvent une expérience concrète. Ce qui a priori pose le problème de rupture (rupture épistémologique) entre le sens commun, les idées préconçues et la connaissance scientifique. Il faut donc s’intéresser aux recherches antérieures pour soit confirmer, soit réviser ou même contredire les résultats dont le chercheur doit tirer profit, pour formuler son problème de recherche (non les reproduire), et s’assurer que son sujet repose sur une théorie scientifique. Cette motivation qui conduit notre recherche permet scientifiquement de produire une connaissance véritablement nouvelle qui fait progresser la discipline dans laquelle l’on appartient. 1-4- Définition des concepts Les concepts sont les unités non décomposables (ou composées d'éléments simples précis et bien connus) sur lesquelles s'articule l’étude. Ce sont des termes qui ont un sens construit complet et univoque dans le cadre d'un champ scientifique donnée. Par exemple la psychanalyse se base sur les concepts de refoulement, inconscient, conflit, libido ... Il convient cependant de bien noter que ces concepts peuvent et doivent voir leur sens précisé, rétréci ou élargi dans le cadre de travaux spécifiques sur des situations déterminées. 3 Il s’agit ici de clarifier les concepts essentiels de votre sujet. Aucune norme n’indique le nombre de concepts à clarifier mais tout ne peut pas être défini. Faîtes un bon ciblage. Passer en revue les concepts les plus usités et les moins. Enfin, dotez-vous d’une définition des concepts vous permettant de vous affirmer et de permettre à un non spécialiste de vous comprendre. Deux concepts doivent être pris en compte : ce sont les concepts explicites et les concepts implicites. Les concepts explicites sont ceux qui composent le sujet et les concepts implicites sont ceux qui sous-tendent des concepts explicites. Exemple : Le genre et la violence criminelle - Genre, violence, et violence criminelle composent les concepts explicites parce que ce sont les concepts visibles dans le sujet. - Le sexe (social ou biologique), la criminalité, la délinquance, l’agressivité sont autant de concepts implicites qui permettent d’expliquer le sujet. CHAPITRE II – IDENTIFICATION DU PROBLEME ET FORMULATION DES QUESTION DE RECHERCHE 2-1- Formulation du problème de recherche Identifier un problème de recherche, c’est exprimer en termes non équivoques, dans un énoncé affirmatif, la situation qui exige qu’une recherche soit menée pour que la lumière soit apportée aux brouillards des interrogations. C’est montrer à l’aide d’une argumentation que l’exploration empirique du problème est nécessaire, pertinente et qu’elle peut contribuer à l’avancement des connaissances. En fait, un problème de recherche est l’écart qui existe entre ce que nous savons et ce que nous voudrions savoir à propos d’un phénomène donné. C’est une difficulté ou un manque de connaissance prêt à être traité scientifiquement à l’intérieur d’un champ de recherche. C’est une situation qui nécessite une solution, une amélioration ou une modification. Il peut être de diverses natures. Cela peut être : - Un problème pratique, comme une situation sociale difficile ou un problème technique (par exemple : les conditions socio-économiques des familles monoparentales) - Un problème empirique, c’est-à-dire d’un manque de connaissances des faits qu’une observation ou expérimentation peut permettre de résoudre (par exemple : la détermination du taux de productivité d’UNICAFE en Côte d’Ivoire) - Un problème conceptuel, donc d’un problème concernant la définition adéquate d’un terme ou sa signification exacte (par exemple : la définition adéquate du concept de multipartisme) - Un problème théorique, c’est-à-dire qui concerne l’explication d’un phénomène ou l’évaluation d’une théorie explicative (par exemple : la détermination des causes de l’inégalité sociale) 2-2- Formulation des questions de recherche Une fois le problème de recherche identifié et formulé dans la forme d’énoncé affirmatif, il s’agit maintenant de procéder à un retournement du problème sous forme d’énoncé interrogatif écrit au présent de l’indicatif. C’est le premier problème qui se pose aux étudiants 4 ou/et aux chercheurs, c’est celui de savoir comment commencer le travail de recherche. Il n’est pas toujours facile de traduire ce qui se présente couramment comme un centre d’intérêt ou une préoccupation relativement vague en un projet de recherche opérationnel. Dès lors, le chercheur doit s’obliger pour ne pas tourner en rond de choisir rapidement un fil conducteur aussi clair que possible qui peut être provisoire ou non, qui servira de base, de départ de la recherche : C’est la question de recherche. En effet la réussite du projet de recherche ou de toute recherche dépend essentiellement de la question de départ. En effet, la meilleure manière d’entamer un travail de recherche en sciences sociales consiste à s’efforcer d’énoncer le projet sous la forme d’une question de départ nous dit Van Campenhoudt dans son manuel de recherche (2011). Par cette question, le chercheur tente d’exprimer le plus exactement possible ce qu’il cherche à savoir, à élucider, à mieux comprendre. C’est ce qui lui servira de premier axe central. Cependant, traduire le sujet ou le projet de recherche sous la forme d’une question de départ n’est utile que si cette question est correctement formulée. Par exemple : « L’inégalité des chances devant l’enseignement a-t-elle tendance à décroître dans les sociétés industrielles ? » est la question uploads/Science et Technologie/ elaboration-de-la-problematique 1 .pdf
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- Publié le Jul 23, 2022
- Catégorie Science & technolo...
- Langue French
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