La conscience de soi est-elle une connaissance de soi ? Analyse du sujet : La :

La conscience de soi est-elle une connaissance de soi ? Analyse du sujet : La : déterminant. C’est un fait avéré. Sous-entend l’existence. Conscience de soi : Réflexivité de la conscience. Spécificité humaine. Mouvement entre le sujet et le monde. Retour en soi. Se prendre pour objet de conscience. Définition : Organisation de son psychisme qui, en lui permettant d'avoir connaissance de ses états, de ses actes et de leur valeur morale, lui permet de se sentir exister, d'être présent à lui-même.., connaissance qu'a l'homme de ses états, de ses actes et de leur valeur morale Contraires : inconscience, inconscient. Connaissance: naître avec. Avoir une idée, un savoir. Distinguer, faire la différence. Etre capable de discernement. Admettre une autorité du savoir. Idée d’un objet. On connaît la nature d’une chose et ses propriétés. Savoir sur l’existence d’une chose. Contraires : douter, ignorer. Méconnaître. De soi : Réflexivité de la connaissance se prendre soi-même comme sujet de connaissance. Le « connais toi toi-même » apollinien. Comprendre comment la question est posée : La question interroge l’essence de la conscience de soi. Le déterminant La instaure la conscience de soi comme un postulat ; il s’agit de se demander si cette spécificité permet d’acquérir une connaissance. La connaissance suppose mise à distance de l’objet. Elle se définit comme un savoir et une idée claire et distincte d’une chose. Mais si l’objet à connaître est le sujet lui-même, alors la distance s’abolit et les conditions de possibilité d’une connaissance véritable s’amenuisent ? Mais la conscience de soi n’est pas unilatérale. Elle est un retour sur soi après son passage par le monde. Cette distance suffit-elle pour conclure que la conscience peut se prendre elle-même pour objet de connaissance ? La subjectivité a t’elle la capacité d’établir un savoir objectif sur elle-même ? 1 Autres Problématiques possibles : -Le fait que nous puissions établir une réflexivité sur ce que nous sommes suppose t’il que nous ayons la capacité d’acquérir un savoir objectif, d’avoir une idée distincte de nous- mêmes ? - Y a-t-il dans l’essence de la conscience de soi la condition de possibilité d’une connaissance de soi ? -Se penser, est-ce suffisant pour se connaître ? Développement : Partie I Conscience et connaissance : des synonymes ? 1- La conscience comme faculté de rapport au monde - La conscience de soi est supposée implicitement dans le sujet. Est- elle pour autant une connaissance ? - Etre conscient de quelque chose. C’est avoir présent à l’esprit. Ne pas être conscient c’est ne pas se rendre compte. Donc avoir conscience, c’est savoir. être conscient de l’objet que nous visons. C’est prendre connaissance de quelque chose et le signifier. - Avoir un savoir sur un objet : la conscience phénoménologique. Une connaissance du champ perceptif. C’est un rapport au réel qui me permet d’en avoir une certaine connaissance. Merleau Ponty (Phénoménologie de la perception). La perception comme une herméneutique de la conscience et de son rapport interactionnel avec le monde. Je signifie, repère et conceptualise. - Exemple : l’enfant acquiert une connaissance de lui-même en même temps qu’il découvre le monde. Il prend conscience de lui même dans le chiasme de la découverte du monde/ Il est corps au monde, il est conscience incarnée. Il acquiert une connaissance sur lui-même en apprenant ses limites en tant que corps existant au monde. Transition - Mais la conscience est nécessairement une conscience de soi. D’abord en puissance puis en acte. Puisqu’on ne parle véritablement de conscience que chez l’homme et que notre conscience est réflexive, toute conscience est donc une conscience de soi. Mais est-elle pour autant source d’informations sur ce que nous sommes ? 2- La conscience de soi : une accumulation de connaissances. 2 - la conscience de soi suppose l’idée d’une réflexivité, d’un retour sur soi. La spécificité de la conscience de soi c’est justement ce mouvement entre le monde et le sujet. De ce fait chaque prise de conscience est une acquisition de connaissance. - Distance comme condition de possibilité de la connaissance. Donc si la conscience de soi se définit comme une présence à soi médiatisée par la compréhension de l’objet, elle est une connaissance. Le sujet prend conscience qu’il est et se donne à lui-même une représentation de ses actions. Il apprend au fur et à mesure à se connaître et à se comprendre. - « [... il est impossible d'assigner à une conscience une autre motivation qu'elle-même. Sinon il faudrait concevoir que la conscience, dans la mesure où elle est un effet, est non consciente (de) soi. Il faudrait que, par quelque côté, elle fût sans être conscience (d') être. Nous tomberions dans cette illusion trop fréquente qui fait de la conscience un demi-inconscient ou une passivité. Mais la conscience est conscience de part en part. Elle ne saurait donc être limitée que par elle-même. » SARTRE, L'Être et le Néant, 1943 - Transition : La structure de la conscience rend possible la connaissance. Disons que la conscience se prend elle-même comme objet de connaissance. 3- La conscience comme transparence à soi : - Avoir conscience de soi c’est donc être assuré de son existence et savoir qu’on est et ce que nous faisons. - C’est la première des certitudes, la condition de possibilité de toutes les autres. Prendre conscience de soi, c’est prendre connaissance du fait qu’on existe et que la pensée est réelle. C’est donc le point de départ de la connaissance. - C’est une arme sûre. Seule survivante à l’épreuve du doute radical - Descartes : le cogito : Prendre conscience de soi, c’est acquérir une connaissance de son existence et de notre faculté à apprendre pour connaître. - Pour Descartes : La pensée est une prise de conscience d’une chose réelle, d’une idée. Donc la conscience que nous avons de nous même est nécessairement vraie. En ce sens, elle rime avec connaissance. Ce que nous apprend la conscience est une source sûre. Chez Descartes, elle est le point de départ de toute connaissance. Sur le chemin de la recherche du vrai, elle est le premier pilier. La conscience de soi est d’une totale transparence à soi. - Selon Sartre : La conscience est forcément une conscience d’être. Elle ne peut pas être sans être conscience d’être ; elle est donc entièrement présente à elle-même. Elle ne peut pas être sans se penser, se reconnaître. De ce fait, son essence implique qu’elle soit une connaissance d’elle même. Sa totalité essentielle la rend lisible et limpide. La conscience ne pouvant se déposséder de soi, elle ne peut donc non plus supposer de zones d’ombres. Transition : Il semble donc apparaître que la conscience de soi serait nécessairement synonyme d’une connaissance de soi. En effet, dans la mesure où elle fait un retour sur elle-même la conscience de soi apprend à se connaître au fil des expériences et s’enrichit à chaque fois de 3 nouveaux savoirs sur elle-même et son fonctionnement. Néanmoins, cela signifie t’il pour autant qu’elle puisse prétendre à une connaissance totale d’elle-même ? Comment expliquer alors que le chemin de la conscience soit semé d’embûches ? Comment comprendre les erreurs et les regrets ? Comment expliquer que nous faisons des choses qui semblent plus fortes que nous ? Faudrait-il affirmer que nous ne sommes que conscience claire et raisonnable et que nous ne soyons déterminés par aucune cause ? Cette thèse semblerait insuffisante à la vue de la vie réelle de la conscience humaine et nous devons donc nous interroger sur la possibilité d’une conscience de soi qui ne rimerait pas nécessairement avec une connaissance de soi. II- La connaissance de soi, une illusion ? 1- la subjectivité peut elle s’objectiver ? - En redéfinissant les termes de la question du sujet nous voyons réapparaître cette paradoxale aporie entre l’essence d’une subjectivité et la possibilité d’en avoir une connaissance objective - Pour connaître, nous devons pouvoir mettre à distance et discerner pour nous faire une idée claire. Pour qu’il y ait savoir, il faut donc faire preuve d’une certaine objectivité et faire le tour d’une chose dans sa totalité. - Or, comment la subjectivité qui est engluée dans son intériorité pourrait elle se défaire d’elle-même et avoir une idée objective sur ce qu’elle est puisque ici c’est elle-même et non plus un objet extérieur qu’elle vise comme objet de connaissance. - La conscience ne pouvant se défaire d’elle-même est par essence subjective et il semble donc contradictoire qu’elle puisse avoir une distance nécessaire d’avec elle-même pour établir un savoir, une idée claire. - Elle ne peut faire le tour d’elle-même et donc elle ne peut vraisemblablement prétendre à une connaissance. Transition : La conscience est réflexive certes et elle a la capacité d’effectuer un retour sur elle-même et de prendre conscience de certains de ses mécanismes. Mais pour autant ce qu’elle apprend est-ce suffisamment objectif et complet pour se définir comme connaissance ? Ne doute t’on jamais de nos actions et en connaît-on toujours les répercussions ? N’est-on pas parfois inconscients c'est-à-dire ignorants de la valeur de uploads/Science et Technologie/ la-conscience-de-soi-est.pdf

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