DES MÊMES AUTEURS Dans les beaux quartiers Seuil, « L’épreuve des faits », 1989
DES MÊMES AUTEURS Dans les beaux quartiers Seuil, « L’épreuve des faits », 1989, rééd. 2001 Quartiers bourgeois, Quartiers d’affaires Payot, « Documents », 1992 La Chasse à courre, ses rites et ses enjeux Payot, « Documents », 1993 « Petite bibliothèque Payot », 1996, rééd. 2003 Grandes Fortunes. Dynasties familiales et formes de richesse en France Payot, « Documents », 1996, « Petite bibliothèque Payot », 1998, rééd. 2006 Voyage en grande bourgeoisie. Journal d’enquête PUF, « Sciences sociales et sociétés », 1997 « Quadrige », 2002, rééd. 2005 Les Rothschild. Une famille bien ordonnée La Dispute, « Instants », 1998 Nouveaux Patrons, Nouvelles Dynasties Calmann-Lévy, 1999 Sociologie de la bourgeoisie La Découverte, « Repères », 2000, rééd. 2007 Paris mosaïque. Promenades urbaines Calmann-Lévy, 2001 Justice et Politique, le cas Pinochet Syllepse, 2003 Sociologie de Paris La Découverte, « Repères », 2004 Châteaux et Châtelains. Les siècles passent, le symbole demeure Anne Carrière, 2005 MONIQUE PINÇON-CHARLOT Ségrégation urbaine. Classes sociales et équipements collectifs en région parisienne avec Edmond Prèteceille et Paul Rendu Anthropos, 1986 MICHEL PINÇON Cohabiter. Groupes sociaux et modes de vie dans une cité HLM Plan Construction, « Recherches », 1982 Désarrois ouvriers. Familles de métallurgistes dans les mutations industrielles et sociales L’Harmattan, « Logiques sociales », 1987 Ce livre est édité par Patrick Rotman et Anne Sastourné ISBN 978-2-02-100775-6 © ÉDITIONS DU SEUIL, SEPTEMBRE 2007 www.seuil.com à Clément Table des matières Couverture Table des matières Des militants peu ordinaires 1 - Espaces du pouvoir et recherche de l’entre-soi Un espace à sa mesure Surface sociale et surfaces habitables L’agrégation des semblables La violence spatiale L’entrée de service L’amende plutôt que des HLM Périphérique des riches, périphérique des pauvres Reconnaître son semblable Les rallyes, un apprentissage collectif La cooptation 2 - Lieux et liens du pouvoir Les relations une richesse décisive Une soirée historique au Nouveau Cercle de l’Union Les cercles : rencontres au sommet Des portefeuilles de relations Un G8 patrimonial : le capital social en acte Les membres du G8 Une mobilisation efficace 3 - La puissance des puissants sur la ville Neuilly défend Neuilly Prémices d’une grande opération d’urbanisme De 750 millions à un milliard d’euros Politique de l’axe De l’usage des lois Le fonds de solidarité de l’Île-de-France Les bureaux et les recettes fiscales à l’ouest Le droit au logement opposable 4 - Concurrences pour l’espace Le château et le village Compromis Tensions Conflit Soigner ses alentours Remodeler le paysage Le château abrite l’église et la mairie Le golf, le parc Astérix et les pistes d’essai Les hauts et les bas des Champs- Élysées Un bois de Boulogne sans concessions ? Du Racing Club au groupe Lagardère Le Cercle du Bois de Boulogne 5 - « Le monde est mon jardin » La mondialisation, une vieille tradition Des affaires sur tous les continents Le goût de l’aventure L’argent nomade : les sans domiciles fiscaux passent la frontière Des travailleurs frontaliers Un exil qui ne va pas de soi Concurrence entre les paradis fiscaux 6 - Des intérêts convergents entre familles et pouvoirs publics L’entre-soi balnéaire et le Conservatoire du littoral Une grande propriété en Bretagne sud Le point de vue de la famille Le point de vue du Conservatoire Le point de vue des sociologues Faire de nécessité vertu Les Parcs de Saint-Tropez Les châteaux ouverts au public L’intervention du Conservatoire du littoral Une donation originale : Keremma Les concessions privées dans le bois de Boulogne Un parc naturel : protéger les espaces protégés Le G8 : concertation entre associations et ministère 7 - Le collectivisme pratique Les lotissements chics Des cahiers des charges contraignants Un collectivisme familial : Keremma L’Institut de France, gestionnaire des propriétés sans héritiers Les ventes aux enchères : dispersion et recomposition des patrimoines La direction de Christie’s France Les commissaires-priseurs et leurs clients La vente d’une collection Neuilly, un urbanisme chic, géré solidairement 8 - La mobilisation permanente Au cœur des réseaux : les cercles Unité et diversité Le profit de l’appartenance à un club est à usage interne La coopération entre les cercles L’Internationale des clubs Des militants spécialisés SOS Paris Le Comité Vendôme La Sauvegarde de l’Art Français Réseaux nationaux et internationaux La passion du militant Conclusion ANNEXE - Retours sur l’enquête Le rapport des sociologues à leur objet La réception de nos travaux par les enquêtés Des repères brouillés Le poids des origines Du livre au film REMERCIEMENTS Bibliographie LE PÉLICAN Le capitaine Jonathan Étant âgé de dix-huit ans Capture un jour un pélican Dans une île d’Extrême-Orient. Le pélican de Jonathan, Au matin, pond un œuf tout blanc Et il en sort un pélican Lui ressemblant étonnamment. Et ce deuxième pélican Pond à son tour un œuf tout blanc D’où sort, inévitablement Un autre qui en fait autant. Cela peut durer pendant très longtemps Si l’on ne fait pas d’omelette avant. Robert Desnos L’Almanach de Gotha Annuaire généalogique des maisons souveraines, seigneuriales et princières, L’Almanach de Gotha a été publié de 1763 à 1944 en Allemagne orientale, dans la ville éponyme. Le Gotha, c’est aujourd’hui la haute société, les familles de l’aristocratie et de la grande bourgeoisie. Des militants peu ordinaires La notion de militantisme est en général attachée aux mouvements politiques et syndicaux. Le militant emblématique était le communiste, l’Huma Dimanche fièrement brandi sur un marché ou proposé au porte-à- porte d’un quartier populaire. Le terme est étendu aujourd’hui aux membres des formations de droite ou d’extrême droite. On parle aussi volontiers de militantisme associatif à propos des classes moyennes. Peut-on parler de militantisme grand- bourgeois ? Il ne serait venu à personne l’idée de qualifier de militante la belle-mère de Valéry Giscard d’Estaing lorsqu’elle distribuait des tracts dans les boîtes aux lettres de ses voisins de la rue du Cirque, dans le 8e arrondissement de Paris, entre l’avenue Matignon et l’avenue de Marigny, à deux pas de l’Élysée, qui avait été le logement de fonction de son gendre. Il s’agissait de protester contre le projet d’installation d’une galerie destinée à des marchands d’art, une opération immobilière montée par le groupe d’assurances AXA. La tranquillité des lieux, au cœur du Paris du luxe et du pouvoir, était remarquable et l’installation de cette galerie apparaissait comme une menace pour ce havre de paix. Le sens du collectif est spontanément attribué aux classes populaires ou moyennes. Mais, de nos jours, s’il y a une classe consciente d’elle-même et attentive à défendre solidairement ses conditions de vie, c’est bien la grande bourgeoisie. Elle n’est pas la seule à être inquiétée par la densification urbaine, les menaces sur les espaces naturels ou la dégradation de certains monuments historiques. Mais, vigilante et discrète, elle est présente et combative sur tous ces points. Elle veille sur la qualité de ses lieux de vie. Quand il n’y a plus rien à gagner, il faut être encore sur ses gardes pour ne pas perdre les acquis des générations antérieures. La mobilisation de la grande bourgeoisie pour la défense des beaux espaces est peu explorée par la recherche en sciences sociales. On dénoncera des passe- droits ou des cadeaux des pouvoirs publics en faveur des plus favorisés, mais sans se demander de quelle manière des décisions, irréprochables sous l’angle de la réglementation, ont pu être prises alors que d’autres urgences paraissaient plus évidentes. Ainsi de l’enfouissement et de la couverture de la route nationale 13, dans la traversée de la commune la plus huppée de la région Île-de-France, Neuilly-sur-Seine. N’y a-t-il pas d’autres priorités dans l’urbanisme de cette région ? Les indicateurs de la mobilisation des beaux quartiers ne sont guère voyants. Peu de réunions publiques, pas d’occupation de mairies ou de blocage de lignes de transport. Il est plus aisé de recenser les rassemblements dits de démocratie participative que d’être invité aux dîners et aux cocktails où les tractations autour des aménagements projetés rue du Cirque ont été négociées entre personnes de bonne compagnie. Résidents et investisseurs, socialement proches, ont trouvé un terrain d’entente satisfaisant tout le monde. Le militantisme est réel, mais la concertation est de règle. Appréhender ce militantisme des coulisses n’est guère aisé. La mobilisation des élites passe en effet par la sociabilité mondaine où, entre gens de pouvoir, se dessinent les limites d’un parc naturel régional en fonction des propriétés qui comptent, ou les mesures de revalorisation des Champs-Élysées favorables aux intérêts immobiliers mis en péril par le « déclin » de l’avenue. Le militantisme mondain s’ancre dans des lieux fermés. Il relève de la gestion des relations sociales. Le militant ordinaire est, lui, encarté, payant sa cotisation au parti ou à l’association où il s’est engagé. C’est le cas, parfois, des militants de la bonne société. Mais plus que la carte, ce sont des signes de reconnaissance subtils qui sont pertinents : la cravate aux couleurs du club, la notice personnelle dans le Bottin Mondain. Dans cette publication, les cercles dont on fait partie apparaissent immédiatement après le nom et le prénom, éléments de l’identité, avant le nom de jeune fille de l’épouse ou l’adresse. 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- Publié le Apv 17, 2022
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