1 TRANSFERT DE TECHNOLOGIE ET INTEGRATION REGIONALE DANS LA ZONE EURO-MEDITERRA
1 TRANSFERT DE TECHNOLOGIE ET INTEGRATION REGIONALE DANS LA ZONE EURO-MEDITERRANEENNE : UNION EUROPEENNE – PAYS DU MAGHREB Par Abdelouahab OUCIEF 1. INTRODUCTION Le but essentiel de cette recherche est de mettre au point, les raisons majeures qui se cachent derrière l’échec de l’intégration de la technologie étrangère dans les industries des pays du Maghreb, spécialement, le tissu industriel Algérien. En basant son développement sur la grande industrie, l’Algérie a voulu se doter des moyens susceptibles de provoquer une véritable rupture avec la division internationale du travail. Ainsi, la stratégie dite des « industries industrialisantes » a été mise en œuvre par certains pays à rente pétrolière (Algérie, Iran, Irak dans les années soixante-dix) qui voulaient briser la dépendance technologique à l’égard des pays industrialisés, en favorisant d’emblée le développement d’une industrie lourde (sidérurgie, pétrochimie) et d’un secteur de biens d’ équipements. Sa logique et celle d’une diffusion vers l’aval des effets d’entraînements résultant de la disponibilité en amont d’une offre de biens intermédiaires et d’équipement bon marché. Ses méthodes sont inspirées de la planification centralisée des anciens pays communistes (Jacques Adda, 2004). Toutefois dans la réalité, cette démarche a été à l’origine d’une plus grande dépendance aussi bien au niveau alimentaire que par rapport aux biens d’équipement et de la technologie que les biens intermédiaires spécifiques induits par les nouvelles industries. Les certitudes qui fondaient le modèle d’industrialisation et qui a dominé dans les années 70 se trouvent actuellement totalement ébranlés, aussi bien sur le plan pratique, par la réalité économique et sociale, que sur le plan purement théorique. Leur remise en cause est à l’origine de l’interrogation actuelle sur le développement dans les pays en développement et d’une approche beaucoup plus pragmatique et moins globalisante. Donc, l’efficacité de la croissance ou du développement du transfert de technologie vers les pays en développement, est largement perceptible dans son impact sur le niveau de connaissance et le processus d’innovation. Ces derniers, sont souvent contrariés par les capacités managériales et le mode organisationnel, à travers lequel, les technologies sont sélectionnées, installées et mises en application. Par ailleurs, l’incompatibilité entre les technologies importées et le contexte organisationnel, dans lequel elles sont utilisées, limite leurs chances d’intégration dans les rouages de l’économie nationale. Pour cela, elles traversent des périodes d’étranglements, d’arrêt d’activité ou des retards dans le remplacement des pièces de rechange défectueuses (Mohammed Saad, 1996). En outre, ma recherche va étudier, la question des alternatives possibles à cet échec du transfert technologique, à travers la recherche des réponses adéquates susceptibles d’apporter un remède à cette lacune, qui rentabilisera les structures industrielles locales existantes et améliora le niveau de qualification professionnelle de la main d’œuvre locale. Pour ce faire, le concours de le la rive nord de la Méditerranée (UE) est capital pour mettre en exergue cette alternative. A ce stade de ma réflexion cependant, je ne peux en aucun cas prétendre que j’ai bien élucidé les zones d’ombre qui entourent ma recherche. Les variables qui composent ma problématique sont tellement complexes et elles demandent tant de conceptualisation et sophistication théorique et analytique. Pour toutes raisons, je dois être aussi humble et modeste dans ma démarche et ma réflexion. Parce que il y a énormément de travaux de réflexion sur la question technologique et la question d’intégration régionale, qui ont été élaboré par des éminents spécialistes, (ex. Nelson et Winter 1982, Dosi, 1984, Krugman, 1986, Romer, 1986,1990 ; Lucas, 1988, Grossman et Helpman, 1990, Aghion-Howitt, 1992 ; Baldwin et Venables, 1995 ; Maurel, 1999; Fontagné, 2000). Par exemple, la nouvelle théorie du commerce internationale (ex, P. Krugman, R. Baldwin), a démontré, qu’il y a une alliance naturelle entre la nouvelle théorie du commerce, avec son insistance sur les rendements croissants et la compétition imparfaite et le point de vue qui stipule, que le changement technologique est un facteur clé dans la spécialisation internationale. Donc, je ne peux prétendre, que je peux apporter quelle chose de nouveau, à cet héritage théorique. Néanmoins, mon 2 travail s’inscrit dans cette tradition d’enrichissement de la réflexion dans ces domaines d’intérêt. De surcroît, je compte élucider les interactions et les interférences qui peuvent exister entre le transfert de technologique et la dynamique de régionalisation et l’impact que pourraient avoir ces interactions sur le processus d’intégration dans la zone euro- méditerranéenne. Ainsi, à travers cette réflexion j’essaierai de comprendre les liens et les croisements qui peuvent exister entre les deux variables de cette recherche, en l’occurrence, le transfert de technologie et l’intégration régionale et leur impact sur le devenir de la zone euro- méditerranéenne, spécialement, la région du Maghreb, qui sera le socle de cette recherche. Ce qui me pousse à poser les questions ci- après. Le transfert de technologie entre l’UE et le Maghreb peut-il jouer un rôle fondamental dans le renforcement des accords d’association Euro- Méditerranéens et la promotion d’une zone de libre- échange en Méditerranée ? Et quel est le lien entre le transfert de technologie entre l’UE et les Pays du Sud et l’Est Méditerranéen (PSEM) et le processus d’intégration régionale initié par la Conférence de Barcelone de 1995 et quel sera son impact réel sur le processus d’intégration économique dans la zone euro- méditerranéenne ? Et comme réponse à ces questionnements, je développerai l’hypothèse principale suivante : un transfert effectif et approprié de la technologie contribuera largement à réduire l’écart technologique entre l’Union Européenne et le Sud de la Méditerranée, à travers la mise à niveau des économies locales et la promotion de l’attractivité des IDE dans les PTM, et conduira inéluctablement, à la promotion d’une véritable intégration économique dans la zone Euro- Méditerranéenne. Et comme corollaire à cette dernière, une hypothèse secondaire, serait développée en parallèle: Le transfert de technologie entre l’Union Européenne et le Maghreb contribuera d’une manière inhérente au processus d’intégration régionale dans la zone Euro- Méditerranéenne. 3 2. Définition de Concepts : 2.1. Transfert de Technologie : Le transfert de technologie c’est le terme utilisé pour décrire les processus par lesquels la technologie est échangée entre organisations. La technologie transférée peut prendre diverses formes. Ce qui concerne le transfert international de technologie il fait référence à la façon par laquelle ce transfert se produit entre pays. Cependant, les concept de technologie et technique s’interférent, ce qui donne souvent prise à des interprétations confuses, voire divergentes (Rémi Barré, Pierre Papon, 1993). Néanmoins, Edwin Mansfield (1968) a apporté une première réponse à ce dilemme, pour lui : la technique est une méthode utilisée dans le processus de production. Alors, que la technologie est la façon dont la société gère la connaissance en relation avec l’art industriel. Outre cette caractéristique, le transfert de technologie est un mot composé, constitué de deux termes, « transfert » qui trouve ses origines dans le mot grec « trans », et qui signifie « le passage d’une entité à une autre »(D.Rouach, 1999). Et « technologie » qui signifie science de la technique. Néanmoins, on peut donner différentes définitions au terme de technologie : 2.1.1 Une définition générale : et qui peut être défini comme « une conclusion d’un accord de transfert de technologie d’un établissement universitaire ou de recherche à une entreprise dérivée ou existante, par l’octroi d’une licence d’exploitation ou par la cession des droits de propriété intellectuelle » (CCICA, 2004). 2.1.2 Une définition académique : dans ce contexte la majorité des acteurs présents dans le domaine s’accordent à donner la primauté dans l’action de transfert de technologie au facteur de connaissances, pour eux il est inimaginable de concevoir un transfert de technologie sans sa portée cognitive, organisationnelle et le rôle dans tout cela du facteur d’apprentissage. Ainsi, l’ONUDI (Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel), définit la technologie comme « un système de connaissances, de techniques, de compétences, d’expertise et d’organisation, utilisé pour produire, commercialiser et utiliser les biens et les services afin de satisfaire les demandes sociales et économiques » (UNIDO, 1996). Et pour conclure, je vais me référer en dernier lieu, à la définition que donne l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) et l’Organisation des Nations Unies (ONU). La première définit la « technologie » « comme étant un ensemble de connaissances systématiques servant à la fabrication d’un procédé ou à la perception de services, qu’il s'agisse d’une invention, d’un dessin industriel, d’un modèle fonctionnel ou d’un nouveau type d’usine, ou de renseignements ou de connaissances techniques ou de services et de l’aide fournie par les experts pour la conception, l’installation, l’exploitation ou l’entretien d’une usine commerciale ou industrielle » (D.Rouach, 1999). Cependant, le transfert de technologie ne se limite pas que très rarement à une cession de licence de brevet ou contrat de communication de savoir il est souvent associé à des accords De formation, conseil; D’intervention sur site; D’assistance technique, juridique, financière, administrative; D’assistance à la gestion. 2.2 Les Différentes Formes du Transfert de Technologie : 2.2.1 Le Transfert Horizontal : ce dernier se manifeste dans l’action de transférer une technologie d’un environnement opérationnel vers un autre (exemple, d’une compagnie à une autre). Ainsi, uploads/Science et Technologie/ texte-abdelouahab-oucief.pdf
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- Publié le Nov 19, 2022
- Catégorie Science & technolo...
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