43 – Psy Cause | 1 Revue trimestrielle Dr J.-P . Bossuat Centre hospitalier 841

43 – Psy Cause | 1 Revue trimestrielle Dr J.-P . Bossuat Centre hospitalier 84143 Montfavet cedex site web <http://psycause.fr.st> Prix du numéro : 15 € Prix du numéro double : 30 € Infographie : NHA (Lyon) Imprimeur : Ranchon (Saint-Priest – 69) ISSN 1245-2394 Sommaire Psy Cause 43 janvier-février-mars 2006 Éditorial : Saint Alban et le Largactil ........................................... 2 Psycause I : La parole et le médicament ......................................... 3 Le patient, le prescripteur et l’expérience somato-psychique du médicament. Une approche psychanalytique Vassilis Kapsambelis ..................................................................................4 Le médicament comme objet Bernard Hubert .......................................................................................15 Point de vue du délégué médical sur la parole et le médicament Michel Bayle ............................................................................................19 Des mots, des maux... et des médicaments Marie-Claude Gardone ............................................................................22 Les enfants de la Psychanalyse sont-ils devenus des « canards sauvages » ? Laurence Feller ........................................................................................24 Une affiche… pour remédier au paludisme ? Sophie Sauzade, Daniel Bley ....................................................................26 Psycause II : De l’évaluation au sevrage des soins ........................ 33 Peut-on faire l’évaluation des pratiques professionnelles en psychiatrie ? Thierry Lavergne ......................................................................................35 Le sevrage aux soins : un problème de santé publique Youssef Mourtada ................................................................................. 40 Actualité scientifique méditerranéenne et occitane ...................... 43 Hommage à Jean Lhuissier ........................................................ 51 Note de lecture .......................................................................... 52 Le coin littéraire ......................................................................... 53 La vie rêvée Didier Bourgeois ......................................................................................53 Abonnement et instructions aux auteurs .................................... 56 2 | Psy Cause – 43 Éditorial Saint Alban et le Largactil La sortie de ce numéro sera contemporaine de notre congrès annuel dit « inter-régional ». La revue Psy Cause repose sur un réseau de rédacteurs, de correspondants et d’abonnés présents dans l’ensemble de l’hexagone : nous aurions pu donner le label « national » à notre manifestation scientifique de Vaison la Romaine. L’histoire de notre publication est celle d’un petit groupe « pluriprofessionnel exerçant une même spécialité à savoir la psychiatrie » dans le midi de la France. Lequel voulait redonner un espace à des valeurs humanistes menacées par une vision économique jacobine mâtinée de corporatisme mise en musique à Paris par de hauts fonctionnaires fort peu au fait des exigences techniques de nos métiers. C’était à Avignon au cours de l’été 1995. Psy Cause est dans sa onzième année. Sa ligne éditoriale ne s’est pas démentie, et se situe dans la filiation des mythes ori­ ginaires : Saint Alban et le Largactil. Notre dossier sur la parole et le médicament dans ce numéro en est une illustration. Revue de terrain et non administrée depuis la capitale, Psy Cause tiendra donc le 9 juin son dixième congrès inter-régional sur ce thème. Dans un courrier en date du 29 janvier 2006, Roger Gentis nous écrivait : « j’ai noté avec beaucoup d’intérêt l’annonce de votre dixième colloque qui confirme que la résistance est bien active… et intelligente ! » Revue inter-régionale en France, Psy Cause est également une revue francophone présente sur tous les continents par son réseau de correspondants, qui organise des rencontres hors de l’hexagone : la plus récente était à Assouan en mars 2005, la prochaine sera en octobre 2006 à Tahiti. Deux autres sont en préparation : dans l’Ouest canadien et au Bénin. Le Profes­ seur Raymond Tempier qui dirige le département de psychiatrie de l’université de la Province du Saskatchewan, pourrait y concrétiser le lancement d’une association francophone internationale pluriprofessionnelle de psychiatrie dont le siège social serait canadien et fondée conjointement avec la revue Psy Cause. A l’ère de la mondialisation, notre revue pourrait être le véhicule privilégié d’un autre discours, celui d’une clinique de la personne véhiculée par la langue française. En Afrique de l’Ouest, Psy Cause est de longue date sur le terrain un partenaire engagé auprès des acteurs de la psychiatrie. De nombreux articles du Cameroun, du Bénin et, dans un prochain numéro, du Burkina Faso témoignent du dynamisme de nos collègues. Un congrès de Psy Cause au Bénin sera l’occasion d’une rencontre entre les professionnels de cette partie de l’Afrique et avec des praticiens francophones venus d’autres continents. Le thème sera arrêté par les Africains de l’Ouest en fonction de leurs réalités de terrain. Être à l’écoute de ceux qui soignent des êtres en souffrance, qui se confrontent aux nombreuses facettes de l’aliénation, plutôt que d’être le relais d’un système de pensée : telle est notre ligne éditoriale définie dès la page 1 de notre numéro 1 en 1995. Montfavet le 31 mars 2006 Jean-Paul Bossuat 42 – Psy Cause | 3 La parole et le médicament Ce dossier a pour point de départ une Journée organisée au Centre Hospi­ talier Edouard Toulouse à Marseille sur le thème de l’usage du médicament en psychiatrie. Cette manifestation scientifique s’inscrivit dans le cadre d’un partenariat de longue date entre Psy Cause et l’AFRET, association de formation permanente d’Edouard Toulouse. Marie-José Pahin, animatrice de l’AFRET et rédactrice de Psy Cause, psychanalyste, en fut l’inspiratrice. Une mention toute particulière doit être apportée à l’article intitulé : « Point de vue du délégué médical sur la parole et le médicament ». Ce texte est de Michel Bayle qui, après trente années de visite médicale pour le compte d’un grand laboratoire pharmaceutique, s’implique dans notre revue depuis pres­ que dix ans, au niveau de la fonction clé de trésorier. De formation littéraire et très bon connaisseur des réalités de la psychiatrie du Sud-Est, il participe également au travail rédactionnel de Psy Cause. Ce dossier lui est dédié et à travers lui à tous les visiteurs dont le métier se situe à l’interface de l’industrie et des prescripteurs, et dont l’éthique est de délivrer une parole porteuse d’un mieux être pour les patients. Au fil des années, une ligne éditoriale s’est confirmée, qui s’exprimera lors de notre dixième congrès inter-régional à Vaison la Romaine de juin prochain, qui associera comme mythes à revisiter, Saint Alban et la découverte du Largactil. Ainsi dans ce dossier, deux psychanalystes présents à la Journée d’Edouard Toulouse, Vassilis Kapsambelis et Bernard Hubert, interrogent de leur position l’action du psychotrope ; deux psychiatres hospitaliers prescriteurs, Marie- Claude Gardone et Laurence Feller, rédigent chacune un mot d’humeur ; Sophie Sauzade et Daniel Bley nous apportent un éclairage anthropologique, celui de la création d’une affiche au Cameroun comme remède contre une maladie. Jean-Paul Bossuat 4 | Psy Cause – 42 Le patient, le prescripteur et l’expérience somato-psychique du médicament. Une approche psychanalytique Vassilis Kapsambelis L ’étude des effets des médicaments psychotropes d’un point de vue psychanalytique pose certains problèmes d’ordre méthodologique, qu’il serait utile d’évoquer en préambule, avant d’entrer dans le vif de notre sujet. Ces problèmes peuvent être résumés comme suit : I. La prescription médicamenteuse fait classiquement partie d’une relation, la relation médecin – malade. Cette relation est issue d’une longue tradition dont on retrouve les origines dans les tout premiers groupements humains et dans les fonctions magiques, chamaniques et religieuses que certains individus de ces groupements assuraient pour le bénéfice et (ou) le contrôle des autres membres du groupe. La relation médecin – malade d’aujourd’hui porte les traces de cette tradition, tout en ayant évolué parallèlement à l’évolution des groupements humains qui lui assignent ses fonctions et l’utilisent. Ceci signifie que cette relation – et donc aussi les instruments dont elle se sert pour ses fonc­ tions, dont les médicaments – est profondément marquée par ce que l’on pourrait appeler le « berceau historique » de la relation transfert/contre-transfert qui constitue notre principal instrument de travail : ce berceau historique qui est la suggestion. En ce sens, on peut dire que le prescripteur se prescrit toujours soi-même en même temps qu’il prescrit un médicament – que cette « prescription de soi-même » concerne sa personne dans le moment particulier de sa relation avec son patient, ou qu’elle concerne le cadre plus général (service hospitalier, entourage infirmier, culture et idéologie particulières de l’unité de soins) dans lequel survient la prescription. Les chercheurs connaissent bien l’influence de toutes ces dimensions, qu’ils regroupent sous l’appellation d’« effets placebo ». On a aussi des effets placebo avec les autres médications de la médecine. Mais alors que l’effet placebo dans les traitements des affections somatiques nous donne surtout un aperçu quasi expérimental de ce que l’on appelle dans le langage courant « l’influence de l’esprit sur le corps » (d’un esprit lui-même sous l’influence d’un autre esprit, par effet de suggestion), dans le domaine de la psychiatrie le problème se complexifie du fait que le champ d’action du médicament psychotrope est le même que le champ où s’exerce cette influence d’un esprit sur un autre, d’une psychisme sur un autre psychisme : le psychotrope est utilisé parce qu’il a des effets précisément psychiques, c’est-à-dire de la même nature que toute relation interhumaine, rela­ tion thérapeutique comprise. Ainsi, le terme de « placebo » a presque quelque chose d’impropre lorsqu’il est utilisé en matière de psychotropes : à moins de souscrire à une conception de radicale dichotomie entre le « corps » et l’ « esprit », on doit supposer que, en matière de médicaments psychotropes, l’effet placebo et de la même nature, et doit suivre les mêmes chemins, que uploads/Sante/ 043.pdf

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  • Publié le Aoû 16, 2022
  • Catégorie Health / Santé
  • Langue French
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