ANALYSE DE LA PRISE EN CHARGE DES SITUATIONS D’URGENCES VITALES AU NIVEAU DES S
ANALYSE DE LA PRISE EN CHARGE DES SITUATIONS D’URGENCES VITALES AU NIVEAU DES SERVICES D’ACCUEIL DES URGENCES DE L’HÔPITAL IBN SINA RABAT ROYAUME DU MAROC MINISTÈRE DE LA SANTÉ INSTITUT NATIONAL D’ADMINISTRATION SANITAIRE I.N.A.S Septième Cours de Maîtrise en Administration Sanitaire et Santé Publique (2002-2004) Mémoire présenté pour l’obtention du diplôme de Maîtrise en Administration Sanitaire et Santé Publique Option : Administration Sanitaire Elaboré par : Mr. Brahim EL HARRI JUILLET 2004 2 Introduction Le service des urgences d’un hôpital constitue, avec la consultation externe, l’un des principaux points de contact avec la population, sa vitrine qui détermine son image chez les usagers. Le niveau d’organisation du système des urgences et la célérité de l’intervention devant un tableau grave sont des éléments dont on tient de plus en plus compte pour juger de la qualité d’un système de santé dans un pays. Dans notre pays, les urgences sont actuellement l’objet d’une politique nationale, qui vise la restructuration des services d’accueil des urgences, des structures préhospitaliere, la formation en urgentologie et d’élaboration des plans d’urgence hospitaliers. De même, la reconnaissance de la médecine d’urgence comme spécialité médicale à part entière, l’implantation des premiers centres de SAMU, l’organisation des congrès et la préparation à la tenue d’une conférence nationale sur les urgences et catastrophes en fin 2004. Cette dynamique annonce l’intérêt accordé à la problématique des urgences ces dernières années par les décideurs, les professionnels et la société civile. Ces changements stratégiques invitent les responsables hospitaliers à s’interroger sur la qualité et l’activité de leurs propres services, en adoptant des méthodes et outils d’évaluation et d’analyse leur permettant de prendre les décisions rationnelles, rapides et équitables en matière de régulation des soins urgents. Ce travail intitulé «analyse de la prise en charge des situations des urgences vitales au niveau des SAU de l’HIS» vise à identifier les facteurs ayant une influence sur le déroulement du processus des soins urgents, en terme d’accueil, de délais de prise en charge et d’orientation. Le présent document est scindé en trois parties distinctes : La première est consacrée à la problématique, l’état des connaissances, et la méthodologie 3 d’approche, la seconde présente les résultats de l’étude, et la troisième aborde une synthèse globale des résultats, suivie d’une discussion, et enfin des recommandations et conclusion. 4 I- Conceptualisation du problème de recherche 1-LE CONTEXTE DE L’ÉTUDE. Au Maroc, plus de quatre millions de patients, soit environ 13% de la population totale du Royaume, sont recrutés annuellement par le SAMU. Ce dernier se définit comme l'ensemble des ressources et activités intra et extrahospitalières mises en œuvre et intégrant les différentes structures hiérarchisées du ministère de la santé, ainsi que l'ensemble des moyens des départements concernés par les urgences et la gestion des risques sanitaires. Ce secteur souffre de maux multiples, à savoir des insuffisances sur le plan structurel, organisationnel et en moyens humains et financiers appropriés [1,3, 14, 15,17]. Les premiers secours aux blessés ou aux accidentés par exemple, sont à l'heure actuelle, encore trop souvent, soit improvisés, soit inexistants. Si le problème aujourd'hui reste entier, nous constatons cependant, que le regard qu'on lui porte commence à évoluer. L’intérêt pour cette discipline s'est concrétisé dès la fin des années 90 par la promotion des salles "d'observation" des hôpitaux en Services d'Urgences et/ou en salles de "déchocage", à part entière. La DUS sise au niveau de la DHSA, ne cesse de faire progresser ce dossier par de multiples actions, dont le début est la mise en place "des centres de régulation" à Casablanca et Rabat, et le lancement d'une stratégie nationale de développement des urgences et de gestion des risques sanitaires [1,3, 16]. Par ailleurs, l'organisation des congrès nationaux de médecine d'urgence et de catastrophe, semble légitime à de nombreux égards : Il est d'abord le témoin de l'évolution, ces dernières années, de la médecine d'urgence dans notre pays. En effet, depuis novembre 2002, la médecine d'urgence et de catastrophe est une spécialité, reconnue et individualisée à part entière. En plus de l’organisation de la première conférence nationale sur la politique des urgences et catastrophes en novembre 2004. Nous pouvons dire qu’à ce jour, le système marocain de prise en 5 charge de l’urgence est en pleine mutation et qu’une réorganisation doit émerger dans les toutes prochaines années [17,18]. 2. Problématique La constatation que les services d’urgence et les hôpitaux pouvaient avoir à faire face inopinément à de nombreuses victimes s’est imposée, non seulement aux personnels médicaux, mais aussi aux décideurs politiques. Les évènements du 11 septembre 2001 à New York, du 16 mai à Casablanca et le tremblement de terre d’Al Hoceima, illustrent la pertinence de ce risque dans une grande ville. La gestion des urgences et des catastrophes semble être un défi pour notre pays, en terme de financement de la permanence des soins et la coordination des intervenants. Ces dernières années, la "crise" des services d'Urgence alimente régulièrement les inquiétudes des uns, les réflexions des autres et l'attention de tous. Certes, le propos n'est pas de nier l'existence d'un réel problème se manifestant notamment dans lesdits services d'Urgence, et encore moins d'ignorer la détresse tout aussi réelle des personnels ni les conséquences inquiétantes pour les patients. C'est dans le cadre de cette démarche, qu'il est utile de proposer une vision concernant la prise en charge des urgences vitales au niveau des SAU de l’HIS. Pourquoi intéressons- nous spécialement aux SAU de l’HIS et non pas à d’autres ? Pour trois raisons au moins. D’abord parce que les SAU de l’HIS sont le dernier recours d’un patient qui n’a pu être soigné dans les hôpitaux locaux et régionaux, faute de moyens ou de compétences. Ensuite parce qu’il s’agit du plus grand hôpital du pays, et enfin parce qu’il fait partie du grand Centre Hospitalier et Universitaire censé dispenser une formation de pointe et s’investir dans la recherche scientifique et médicale. L’HIS dessert toute la population de la capitale et des villes limitrophes, Salé et Temara, en raison du développement de son plateau technique et son implantation à proximité des agglomérations urbaines. Comme il draine aussi, les 6 patients provenant du Nord et de toutes les régions du Maroc pour les pathologies complexes nécessitants des compétences et ou investigations spécialisées. Cette situation illustre l’encombrement dont souffrent les services des urgences et la gravité des cas qui se présentent en absence d’une prise en charge correcte en pré-hospitalier, étant donné que les patients arrivent sans alerte préalable. A cela s’ajoute l’insuffisance des moyens humains sur le plan qualitatif et quantitatif. Malgré de nombreuses tentatives de réorganisation et d’équipement, la qualité des prestations offertes n’est pas proportionnelle aux efforts déployés depuis 1995, déclarée année des urgences au niveau du CHIS. Depuis ce temps, les SAU de l’HIS ont fait l’objet des réaménagements architecturaux, l’acquisition des équipements nouveaux (civières plus monitorage et matériel du bloc) à titre d’exemple le don royal en 2002 (Annexe n°1). Ainsi, le présent travail se propose d’identifier les facteurs internes aux SAU influençant la prise en charge des situations vitales. L’intérêt de cette étude est double. D’abord mettre à la disposition des gestionnaires des unités d’urgence, un document de référence pour orienter leurs stratégies d’amélioration. Ensuite, améliorer la qualité de la prise en charge et l’image de marque des SAU à la hauteur des aspirations des clients internes et externes. 3 - Objectifs de l’étude. Les principaux objectifs assignés à cette étude sont les suivants : 3.1 Objectif général. Ce travail a pour objectif général d’analyser le processus de prise en charge des urgences vitales en terme d’accueil, de soins urgents et d’orientation au niveau des SAU de l’HIS de Rabat. 3.2. Les objectifs spécifiques : Analyser les modalités d’organisation de l’accueil face aux urgences vitales, et les conditions de prise en charge en pré-hospitalier. 7 Etudier le processus de soins urgents mis en œuvre en fonction des situations qui se présentent (procédures d’appel, temps de réponse des consultants, disponibilité des moyens, réponse du plateau technique...) Analyser les modalités d’orientation et de transfert des patients vers les unités spécialisées d’aval. 4 - Etat des connaissances : La revue de littérature nous a permis de : i) clarifier et expliquer les concepts utilisés, ii) décrire le processus de prise en charge des urgences à travers les expériences de certains pays et des sociétés savantes de médecine d’urgence. 4.1. Définition de l’urgence : "Au sens médical, c'est une échéance avec un pronostic vital à très court terme" (Rapport Barrier). C’est « ce qui ne peut être différé1 ». Pour toute personne se présentant aux urgences, il y a urgence : douleur, angoisse, etc. L'important pour les professionnels est de déterminer si l'urgence est relative (sans conséquence vitale) ou absolue. Dans le cas d'une urgence absolue, la victime est immédiatement prise en charge, et souvent attendue, après information par la régulation du SAMU. Dans le cas des urgences relatives, le facteur temps n’est pas primordial et les patients sont pris en charge dans des délais adaptés à leurs situations. Une urgence vitale est une situation grave uploads/Sante/ 8w2li-el-harri-brahim 1 .pdf
Documents similaires










-
34
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Apv 24, 2022
- Catégorie Health / Santé
- Langue French
- Taille du fichier 0.4237MB