ÉTUDE DES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES ET MÉCANIQUES DE QUELQUES BOIS EXOTIQUES Par J.

ÉTUDE DES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES ET MÉCANIQUES DE QUELQUES BOIS EXOTIQUES Par J. CAMPREDON INSPECTEUR ADJOINT DES EAUX ET FORSTS ASSISTANT A LA 2 0 SECTION DE LA STATION DE RECHERCHES ET EXPÉRIENCES FORESTIÈRES ANN. FOREST. - T. V. - FASC. 2 I2 ÉTUDE DES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES ET MÉCANIQUES DE QUELQUES BOIS EXOTIQUES Sous ce titre, nous avons réuni quelques résultats d'essais sur les bois de Cèdre (Cedrus atlantica), de Sapin de Douglas (Pseu- dotsuga Douglasii, d'Ailante (Ailantus glandulosa), que nous avons eu l'occasion d'étudier au laboratoire d'essais des bois de l'École Nationale des Eaux et Forêts, à Nancy. Il nous a paru intéres- sant d'une part de rechercher la valeur intrinsèque du bois qu'ils produisent dans nos régions, d'autre part de comparer ce bois avec celui que produit l'essence dans sa station naturelle, et que l'on peut tenir pour celui qui présente les qualités optima. C'est ce que nous avons essayé de faire pour le Cèdre et le Sapin de Dou- glas. Pour l'Ailante, les résultats que nous avons donnés parais- sent avoir quelque intérêt du fait que, comme on le verra plus loin, il s'agit là d'une essence très répandue et au sujet de la- quelle il a été donné des renseignements bien souvent contra- dictoires. Les essais que nous avons effectués ont été conduits d'après la Méthode d'essais due à M. le Conservateur des Eaux et Forêts M. MONNIN. Nous n'avons pas l'intention d'en faire un exposé, même rapide : son auteur l'a développée à plusieurs reprises, dans maintes publications, auxquelles on pourra se reporter (I). (r) Bulletin de la Section technique de l'Aéronautique militaire. Fascicules 29 (juin 1919) et 30 (juillet 1919). M. MONNIN. Méthode française des essais de bois. (Congrès international du Bois et de la Sylviculture. Paris 1-5 juillet 1931. Vol. III. Annexe p. III-XX.) I82 ÉTUDE DES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES ET MÉCANIQUES Cette méthode classe les résultats d'essais, en les rapportant aux densités des échantillons, définissant ainsi, pour chaque caté- gorie de sollicitations, des Cotes de qualité. Des échelles de com- paraison â échelons équidistants permettent d'établir ce classe- ment d'une manière logique. Nous pensons qu'il n'est pas inutile de placer ici, pour faciliter la lecture de notre étude, un tableau synthétique indiquant, pour les principaux essais envisagés, les échelles adoptées. I. — CARACTÉRISTIQUES PHYSIQUES. Humidité H • ÉCHELLES DE COMPARAISON Vert. 20 à 25 % selon les essences. Peu sec 20 à 18. 18 en hiver. Sec à l'air . . . 15 humidité normale. , 12 en été. Très sec . . . . 12 à 10. Desséché.. . . . ro à o. Dureté Du Résineux Feuillus Très tendres . . . » 0.2 à 1.5 Tendres r à 2 1 .5 à 3 Mi-durs 2 à 4 3 à 6 Durs. 4 à 9 6 à 9 Très durs. . . . » 9 à 20 Densité à 15 % d'humi- dité D Résineux Feuillus Très légers . . . . » 0.2 à o.5 Légers 0 4 à 0.5 0.5 à 0.65 Mi-lourds. 0.5 à o.6 o.65 à o.8o Lourds. 0 6 à 0.7 0.80 à 0.95 Très lourds. . . . » 0.95 à 1.20 Rétractibilité volumétri- que totale B %. . . Fort retrait 20 à 15 Moyen retrait 15 à 10 Faible retrait r0 à 5 /o Coefficient de rétractibi- lité V (% par 1 %). . Très nerveux. 1 à 0 .55 Moyennement nerveux 0 .55 à 0•35 % Peu nerveux 0.35 à 0.15 DE QUELQUES BOIS EXOTIQUES 1 83 II, — CARACTÉRISTIQUES MÉCANIQUES. Compression à 15 % C ÉCHELLES DE COMPARAISON Catégorie Résistance C kgs/cm 2 Cote Tendres statique C/roo Mi-durs D Durs Résineux : Inférieure . . . Moyenne . . . . Supérieure. . . . Cote spécifique. 250-300 300 -450 450-600 < 8 8-9.5 > 9.5 < 7 7 -8 .5 > 8 .5 < 6 6- 7.5 > 7.5 f C/roo D 2 20-15 15-12.5 12.5-10 Feuillus : Inférieure . . . . Moyenne . . . . Supérieure . . . Cote spécifique C/loo D 2. .. Tendres Mi-durs C Clio() D C D/roo D 200-300 300-400 400-600 20 à < 7 7-8 > 8 12.5 2 75 -375 375-475 475-600 12. 5 < 6 6- 7 > 7 à 9 0 Flexion vers 15 ^o• F Cote de flexion 1 Faible CO à 15 F/zoo D. Moyenne . 15 à 20 ! Forte . 20 à 25. Cote de ténacité Moyen 2 -3 Ç Peu tenace. <2 F/C Très tenace 3-4 Cote de raideur Raide 50-40 Moyen 40-30 L//. ( Elastique 30- 20 Choc W= K Mn. . Cote d nami ue Cassant o 2 à o.8 K/Dâ q Moyen o 8 à 1.2 Résilient. r 2 à 2 Dureté Du Cote de dureté Du/D2 Fa à 6 S r Normale ible 3 6 à 9 Forte 9 à 12 I LE BOIS DE SAPIN DE DOUGLAS (Pseudotsuga Douglasii) On connaît l'heureuse fortune du Sapin de Douglas. Origi- naire de la Côte ouest de l'Amérique du Nord, introduit en Eu- rope par DOUGLAS vers 1827, il s'est facilement acclimaté dans les régions les plus diverses, des climats humides de l'Angle- terre et de l'Écosse, comparables à ceux des régions d'où il est originaire, aux climats plus secs du Centre et du Midi de la France, dans des sols de valeur très différente, au point qu'on a dit de lui qu'il était « le triomphe de l'acclimatation des conifères exo- tiques » ( i). On a signalé partout le caractère constant et remar- quable du Douglas vert, de présenter une croissance extrêmement rapide, aussi bien en hauteur, avec des pousses d'un mètre par an pendant les trente premières années, qu'en diamètre, avec des couches annuelles très larges, d'un centimètre et plus, et de constituer ainsi un prodigieux producteur de bois. Mais on peut se demander si le bois formé en aussi grande quantité est également un bois de qualité remarquable. On sait, en effet, que, chez les résineux, il y a en général une relation très étroite entre l'épaisseur des couches et la qualité du bois : un résineux à couches fines possède en même temps une forte proportion de bois d'été, une grande densité, et, par suite, une forte résistance. A quel point, malgré la rapidité de sa croissance, le Douglas poussé en France conserve-t-il les qualités qu'il (I) D. CANNON, cité par HICKEL, Dendrologie forestière, p. 76. PLANCHE I Échantillons de sapin de Douglas provenant : à droite, de Chargey-les-Port (Haute- Saône); au milieu, de Guéret (Creuse); à gauche, de l'Arboretum d'Amance (Meurthe- et-Moselle). DE QUELQUES BOIS EXOTIQUES 185 possède en Amérique? Quelle est sa place parmi nos résineux indigènes? Questions auxquelles on a déjà apporté bien des élé- ments de réponses. Les études publiées sur la qualité du Douglas crû en Europe sont en effet très nombreuses. Citons d'abord les plus anciennes, celles de MAYR (1884), de FERNOW (1887), de HARTIG (1896), de CIESLAR (I) (1898), qui mettent le Douglas des forêts de l'Europe centrale au-dessus du Sapin, de l'Épicéa, du Pin sylvestre, à côté du Mélèze de bonne qualité, et fixent un optimum de qualité pour des accroissements moyens de 4 millimètres. JANKA (2) donne des résultats d'essais qui se résument dans le tableau général suivant : ESSENCES DENSITÉ A SEC RÉSISTANCE A LA COMPRESSION kg/cm' Epicéa Sapin Douglas d'Autriche. Pin sylvestre.. . • Mélèze Douglas d'Amérique. 0.412 0.407 Bois légers 0.486 Ç (Groupe 2) 0 .494- o.566 Bois mi-lourds 0.650 { (Groupe 3). Assez résistants 3°O 45° (Groupe 2) 4 Résistants 450 6OO ( (Groupe 3) i Très résistants 600-800 (Groupe 4) Il constate d'ailleurs, à la suite de nombreux essais, que, pour une densité moyenne de 0.450, l'épaisseur des accroissements est de 2 millimètres environ chez l'Épicéa, 3 millimètres chez le Mélèze, et 6 millimètres chez le Douglas. L. FABRICIUS, étudiant le bois du Douglas cultivé en Bavière, (1) CiESLAR, Studien über Zuwachs und Holzqualitat von Fichte und Douglastanne (Centralblatt für das gesamte Forstwesen, t. 24, 1898, PP. 355 -37 2). ,. (2) G. JANKA, Die Härte der Hölzer (Mitteilungen aus dem forstl. Versuchwesen Osterreichs Heft XXXIX, 1915). ID., Uber die technische Qualitat des Douglastannenholzes (Centralblatt für das Ge- samte Forstwesen, t. 47, 1921, pp. 185-198). 186 ÉTUDE DES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES ET MÉCANIQUES arrive à des résultats analogues à ceux de JANKA (I). Il en est de même de Ros en Suisse, KINMANN en Suède. Nous citerons encore deux études récentes sur le Sapin de Douglas. L'une (2), très complète, publiée en Angleterre par le Forest Products Research Laboratory donne des renseignements intéressants sur le séchage, les qualités de résistance mécanique, l'aptitude à l'injection, les qualités de travail et les usages du bois de Douglas d'origine britannique. La conclusion générale de cette étude est que le Douglas est de qualité à peu près compa- rable à celle du Pin sylvestre d'Écosse, de même taux de crois- sance, avec un optimum pour le bois dont l'épaisseur des couches est de 2 mm. 5. L'autre (3), uploads/Sante/ aef-1934-5-2-179.pdf

  • 24
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Mar 20, 2021
  • Catégorie Health / Santé
  • Langue French
  • Taille du fichier 1.2527MB